Une fois n’est pas coutume, une série télévisée est ici à l’honneur avec « Rome, saison 1, épisodes 1 à 3 ».
Cette série historique Co-crée par le cinéaste légendaire John Milius, Bruno Heller et William Mc Donald s’établit en 2005-2007 et reconnu un joli succès avant de connaitre un arrêt soudain en raison de difficultés budgétaires.
Les premiers épisodes nous propulsent en -52 av JC ou Jules César (Ciaran Hinds) vient de triompher du chef Gaulois Vercingétorix qui se soumet après la bataille d’Alésia, comme tout la Gaulle et place César, alors proconsul, en position d’homme fort.
Face à lui, Pompée (Kenneth Cranham) second consul régentant Rome, s’inquiète des victoires successives de celui qu’il estime être un dangereux rival devenant par les multiples cadeaux qu’il envoie au peuple, de plus en plus populaire.
La mort en couches de Julia, la fille de César accordée à Pompée pour sceller leur alliance, allume la mèche d’un conflit qui semble à terme inévitable, tant l’ambition de César parait insatiable.
Proche du Sénat et des cercles du pouvoir, Pompée manœuvre auprès des Patriciens et du redoutable orateur Caton (Karl Johnson) tous hostiles à César.
Brutus (Tobias Menzies) le fils adoptif de César, joue lui un rôle des plus ambigüe et se montre tout aussi proche de Pompée que de son père de substitution.
De son coté, César peut compter sur l’habileté de sa nièce la sexy Atia (Polly Walker), qui lui envoie son fils Octave (Max Pirkis) lui apporter un magnifique cheval blanc destiné à Pompée mais malgré son escorte, le jeune homme est fait prisonnier par des brigands gaulois au cours du trajet.
Prodigieusement irrité par le détournement de son cadeau, Pompée décide en représailles de faire dérober l’aigle impérial de César en Gaulle afin de provoquer un présage néfaste des Dieux concernant son aptitude à réussir son entreprise de conquête du pouvoir.
Quand César découvre le vol, il demande à son général Marc Antoine (James Purefoy) de monter une équipe pour retrouver le fameux aigle dérobé par des guerriers gaulois manipulés par les hommes de Pompée.
Le rustaud Marc Antoine ordonne alors au centurion Lucius Vorenus (Kevin Mc Kidd) de prendre avec lui un légionnaire buveur condamné pour indiscipline au combat, Titus Pullo (Ray Stevenson).
Le très discipliné et martial Vorenus doit donc faire équipe à contre cœur avec la brute à grande gueule mais contre toute attente, le duo tombe sur les gaulois ravisseurs d’Octave, les tuent et trouvent par hasard le fameux aigle ainsi qu’un serviteur de Pompée ce qui l’incrimine directement.
Couverts de gloire, les deux hommes gagnent le droit de rentrer chez eux tandis que César, conscient de la menace de destitution du Sénat, prépare soigneusement ses troupes fatiguées et démoralisées à entrer en armes pour prendre Rome par la force.
Dans la capitale romaine, la sulfureuse Atia utilise à merveille les attraits féminins pour proposer à Pompée sa fille Octavia (Kerry Condon) comme nouvelle femme de Pompée.
Homme d’âge mur, le proconsul honore la jeune femme mais lui préfère néanmoins pour des raisons politiques évidentes la plus âgée et réservée Cornelia Metella.
Ce refus arrange du reste fort bien la jeune rebelle Octavia qui peut ainsi retrouver son mari Gaius Marcellus Minor dont elle est folle amoureuse.
Arrivés à Rome, Vorenus et Pullo sont invités à manger par Atia en remerciement du sauvetage de son fils mais se disputent lorsqu’ils parlent politique, Vorenus restant par principe fidèle aux lois du Sénat et Pullo soutenant aveuglément César comme seul homme providentiel, puis finissent par se séparer pour retrouver chacun leurs centres d’intérêts respectifs.
Tandis que Pullo se rend dans les lupanars de Rome ou il se bat suite à un différent aux jeux et est grièvement à la tête, Vorenus retrouve lui sa famille et découvre avec stupeur que sa femme Niobé (Indira Varma) le croyait au bout de huit ans mort et que sa jeune fille Vorena (Coral Amiga) âgée de treize ans a eu un enfant avec le fils d’un bouvier.
Le retour de Vorenus à la maison est difficile, le centurion se montrant brutal et austère, tandis que Niobé lui tient tête, parfois effrontément.
En réalité, Vorenus ignore que l’enfant est en réalité celui de Niobé qui a eu un amant pendant qu’il guerroyait en Gaule aux cotés de César.
Le quotidien difficile du couple est changé lorsque Pullo grièvement blessé à la tête se réfugie chez Vorenus, qui paie un médecin pour le soigner.
Peu à peu, le généreux et vivant Pullo parvient à gagner la sympathie de Niobé et même de Vorenus …
Lorsque Marc Antoine nommé tribun à Rome est empêché au Sénat par un vis de forme d’exercer son droit de véto à un ultimatum lancé par la République contre César, les deux hommes sont enrôlés pour sa protection mais participent à une sévère bagarre de rue se soldant par de nombreux morts du coté des hommes de Pompée.
C’est donc en catastrophe que Marc Antoine, Vorenus et Pullo rejoignent le camps de César qui passe alors à l’offensive, passant le fameux fleuve Rubicon pour entrer en Italie.
Contre toute attente, Pompée qui estime ses légions insuffisamment formées pour tenir tête aux vétérans de la 13 ième légion de César, opère un repli stratégique laissant César s’avancer rapidement pour prendre possession de Rome.
Brutus et Caton suivent logiquement Pompée tandis que Atia sent le vent tourner, évite de peu le lynchage par les partisans de Pompée et reste fidèle à son oncle qui s’apprête à rentrer victorieux dans Rome.
Vorenus doit surmonter sa répugnance à violer les lois de la République et servir aux coté de Pullo dans les troupes de César face à celles en repli de Pompée.
Les deux hommes se rapprochent et Pullo dispense des conseils à Vorenus, pour régler ses problèmes de couple tandis que le légionnaire forte tête, sauve une jeune esclave Eirene (Chiara Mastalli), détenue prisonnière des hommes de Pompée.
On devine que la guerre entre Pompée et César ne fait que commencer …
En conclusion, « Rome, saison 1, épisodes 1 à 3 » est une œuvre intelligente et bien construite permettant au spectateur de s’immerger dans le monde complexe, fascinant, cruel et violent des intrigues du pouvoir romain.
Outre les luttes d’influences entre un dictateur usant de la force et une République menacée mais soutenue par un autre certes vieillissant mais toujours fort, le choix d’exposer le destin d’hommes plus modestes comme un centurion à la morale austère mal dans sa peau à son retour de guerre et un légionnaire indiscipliné, buveur, coureur et querelleur permet de donner un caractère plus humain au récit.
La reconstitution dans les paysages de la familière Europe (Italie) est de qualité, la violence et le sexe n’étant que au final plutôt relatives comparées aux excès de démence des principaux empereurs romains.
C’est d’ailleurs peut être le principal reproche qu’on pourrait faire à la série, une certaine sagesse alors qu’on pourrait s’attendre à une plus grande démesure.
A ce stade, les ingrédients semblent se mettre en place …