Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 21:40

Après un album aussi hermétique et difficile d’accès que « Minstrel in the gallery », on était en droit d’espèrer avec « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die » un retour vers plus de rusticité et de punch de la part de Jethro tull.

Sorti en 1976, sans le bassiste Jeffrey Hammond-Hammond remplacé par John Glascock, « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die » présente en effet une pochette irrévérencieuse en décalage avec l’imagerie habituelle proprette et intello des groupes de rock progressifs.

L’entrée en matière de « Quiz kid » vient pourtant immédiatement défausser cette première impression, avec un tempo doux et ondoyant sur lequel vient se poser la voix calme de Ian Anderson.

C’est donc à l’allure d’une promenade dans un jardin d’une maison de retraite qu’on embraye sur « Crazed institution ».

Plus dépouillé et mélodique, l‘acoustique « Salamander » passe mieux en raison de la dextérité à la guitare/flute d’Anderson.

Un peu plus d’animation blues-rock sur « Taxi grab », puis plus de feeling mélancolico-jazzy sur « From a dead beat to an old greaser ».

On reste dans le calme et triste avec « Bad eyes and loveless » au fort gout de chagrin d’amour avant de retrouver une fraction du coté plus mouvant et gai de la musique de Jethro tull sur « Big dipper ».

Lorsqu’on arrive au fameux « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die », on est forcément déçu par le manque de vivacité et de tranchant de ce morceau bien trop sage et tranquille pour justifier son nom aguicheur.

Un morceau d’inspiration classique, « Pied pier » plus loin et on sombre dans une nouvelle ballade de plus de cinq minutes, « The chequered flag (dead or alive) » assommante.

En conclusion, « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die », est l’un des albums les plus mal nommés qui soit et ne contient ingrédient rock ‘n’ roll ou punk.

Même si il se montre plus accessible à l’oreille que ses hermétiques prédécesseurs, « Too old too rock ‘n’ roll : too young to die » manque de la légèreté aérienne et de la fraicheurs des meilleurs albums de Jethro tull pour camper sur un style convenu, lissé construit sur des racines plus bluesy-folk qu’à l’accoutumé.

Tout ceci demeure insuffisant pour m’accrocher et me faire adhérer à ce groupe certes brillant, talentueux mais aussi imprévisible et à la production discographique par trop inégale. .

Too old to rock 'n' roll (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0
1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 20:18

Nous sommes toujours en 1975 en plein chœurs des seventies pour découvrir « Minstrel in the gallery » de Jethro tull.

On passera sur la pochette assez laide mais ayant au moins le mérite de montrer clairement les influences moyenâgeuses des anglais pour entamer le premier titre fleuve, « Minstrel in the gallery » longue pièce de rock progressif complexe au travers laquelle on traverse de multiples atmosphères dont le point commun est la grande musicalité.

Dans un registre similaire mais dans un format plus accessible vient « Cold wind to Valhalla » puis « Black satin dancer » plus difficile à suivre en raison de son absence apparente de structure forte et de ses longues plages instrumentales.

On bascule ensuite avec « Requiem » et « One white duck/O10= nothing at hall » dans deux ballades acoustiques particulièrement soporifiques.

Jethro tull place ensuite un nouveau titre-concept à lui tout seul « Baker St Muse » découpé en quatre parties d’intérêt plus que relatif, s’étalant au final sur près de dix sept longues minutes avec « Grace » comme conclusion passant complètement inaperçu.

En conclusion, « Ministrel in the gallery » est encore un de ses albums concepts progressifs majoritairement acoustique et instrumental, absolument inécoutable dans la durée.

Réservé sans doute à un public de spécialistes triés sur le volet, de musique progressive d’influence médiévale, « Ministrel in the gallery » ne m’a en réalité que ennui et déplaisir.

Il lui manque en effet l’énergie, la fraicheur et un aspect plus direct pour justifier pour moi d’un intérêt.

Ministrel in the gallery (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0
27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 08:57

Nous sautons une poignée d’années pour voir Jethro tull revenir en 1977 à des meilleurs sentiments.

C’est en effet à cette date que sort « Songs from the wood » à la pochette .. Disons proche de dame nature dans un trip new age assez en accord avec le coté hippie des anglais.

On débute par « Songs frome the wood » qui illustre ni plus ni moins que le meilleur de ce que peut donner Jethro tull : mélodies aériennes sublimes, chant habité de Ian Anderson et richesse musicale incomparable.

Le voyage élémental dure près de cinq minutes semblables à un rafraichissement sous une cascade de montagne, puis les shamans nous emmènent sur les sentiers de « Jack in the green » à l’ambiance similaire mais moins réussie.

Tout en reconnaissant son coté frais et agréable, « Cup of Wonder » manque toutefois d’un tantinet de punch pour marquer les esprits mais reconnaissons que la fantastique richesse musicale de « Hunting girl » apporte réellement une transcendance de l’âme s’étalant sur cinq belles minutes.

Difficile de ne pas se sentir également enveloppé par « Ring out solstice bells » même si à dire vrai la magie prend moins aux tripes.

Les influences médiévales de font clairement sentir sur « Velvet green » pour un mélange étonnant avec des riffs de guitares ciselés et un chant se coulant subtilement dans le cadre imposé.

Bien entendu, la flute est mise à l’honneur sur « The Whistler » à la mélodie remarquablement accrocheuse.

L’ambiance se calme voir se fige avec « Pibroch (cap in hand) » qui étale son ambiance progressive sur plus de huit minutes avant un final « Fire at Midnight » aussi élégant qu’ennuyeux.

En conclusion, « Song from the wood » peut être assurément considéré dans son genre comme un ovni.

Jethro tull s’éloigne davantage des rivages du rock pour proposer une musique progressive emplie d’influences moyen ageuse, incroyablement originale et souvent très agréable à l’écoute en raison de sa belle musicalité.

Malgré ses indéniables qualités et quelques tubes en puissance au potentiel incontournable (« Songs from the wood » et « The Whistler »), « Song for the wood » manque un tantinet de punch selon moi pour en faire un album culte.

La musique de Jethro tull s’adresse donc plutôt aux esthètes, aux amoureux des structures complexes, vivantes et formidablement mélodiques.

Songs from the wood (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 21:35

Les années 70 marquèrent une période bien particulière de la musique rock et Jethro tull comme bon nombre de ses collègues de l’époque s’octroya des délires artistiques qui sembleraient plus difficiles aujourd’hui dans un monde plus mercantile à mettre en pratique.

C’est dans ce contexte de création débridée que voit le jour « A passion play » en 1973.

Le premier batteur, Clive Bunker est ici parti depuis deux ans remplacé par Barriemore Barlow au jeu plus vaste avec un champ d’expérimentation en théorie plus exotique.

Avec sa pochette classique et forcément décalée, « A passion play » se construit de manière tout à fait inhabituelle en seulement deux morceaux, de plus de vingt minutes chacun !

C’est donc un tantinet dérouté et inquiet, que l’auditeur découvre cette « Part 1 » qui débute par un instrumental aux relents médiévaux en raison de la présence de la flute et d’instruments anciens, avant d’entendre après trois minutes la voix de Ian Anderson se poser sur un rythme lent et doux.

Tout semble très étudié et gracieux jusqu’au maniérisme, laissant enfin au bout de onze minutes partir la musique dans de belles envolées de flute introduisant la guitare enfin plus présente de Martin Barre.

Après une fin plus adoucie, vient la « Part 2 » débutant par une longue tirade parlée avec un accent marqué de sorcier de dessin animé pour que après près de cinq longues minutes, la musique démarre … fort timidement.

Englué dans la toile d’araignée tissée par Jethro tull, l’auditeur voit donc les secondes puis les minutes défiler tout en demeurant incapable de se caler sur un semblant de rythme ou de riff présentant une structure à laquelle se raccrocher.

Vers dix huit minutes, les choses semblent s’apaiser pour s’orienter vers une ambiance plus feutrée et on arrive ensuite sans trop souffrir au bout des vingt trois minutes.

En conclusion, « A passion play » est un ovni, un bras d’honneur aux fans et aux maisons de disques.

Il semblerait que Jethro tull se soit fait plaisir dans un de ces grands plaisirs égoïstes dont sont coutumiers les musiciens.

Le résultat de cette démarche élitiste, expérimentale et exploratoire est purement indigeste et inécoutable pour n’importe quel personne normalement constituée.

Mais nous sommes en 1973 et tout ceci n’est sans doute pas bien grave, les anglais revendiquant sans doute leur total affranchissement artistique … pour mon plus grand désappointement en 2014 !

A passion play (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 20:53

Il me paraissait évident compte tenu de sa qualité intrinsèque, de rendre hommage à Jethro tull, légende du rock britannique des années 70 avec « Aqualung ».

Sorti en 1971, « Aqualung » est déjà le quatrième album d’une groupe formé à Londres à la fin des années 60.

Nanti d’une pochette foncièrement hideuse et d‘un concept cérébro-spirituel forcément tendance à l‘ époque, « Aqualung » débute par son titre éponyme, mêlant riffs accrocheurs et envolées aériennes sur lesquels Ian Anderson pose sa superbe voix.

On durçit le ton sur « Cross eyes Mary » qui lorgne foncièrement plus vers le hard rock, malgré la présence d’un flute et du piano de John Evan, du reste plutôt en retrait.

Après la courte respiration acoustique de « Cheap day return » vient « Mother goose » un autre morceau acoustique remarquable de beauté en raison du toucher de Martin Barre et de l’apport toujours agréable de la flute d’Anderson.

On reste dans la douceur avec le court « Wond’ ring around » un tantinet précieux et reprend le sourire à l’écoute de « Up to me » qui sublime ces quelques influences blues pour atteindre un summum de musicalité.

Titre à rallonge (plus de sept minutes) sur « My god » long voyage musical empli de spiritualité sur lequel le groupe donne libre court à sa créativité.

Le rock plus dynamique refait quelque peu surface sur « Hymn 43 » bâti sur un format plus conventionnel et accessible pour une efficacité optimale et c’est après la respiration « Slipstream » que Jethro tull lance un « Locomotive breath » flirtant une nouvelle fois avec le hard rock pour conclure par « Wind up » long titre tout en variations comportant des parties planantes comme plus appuyées.

En conclusion, « Aqualung » confirme la bonne impression que Jethro tull m’avait laissé à l’écoute de son best of.

Il brille en effet par sa belle créativité, la haute qualité des titres composés, mariant à merveille musicalité hors norme et rock appuyé tout en restant toutefois soigneusement en deçà du hard rock de brute.

L’auditeur mélomane s’éclate donc à son écoute, goutant avec délice ses remarquables reliefs.

A noter également l’apport essentiel de Ian Anderson, excellent chanteur bien que non spectaculaire et toujours très inspiré une flute à la main.

A déguster donc comme une des nombreuses merveilles méconnues des années 70 !

Aqualung (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0
23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 19:25

Nous restons dans le plus pur style rock progressif avec une nouvelle légende du genre, les anglais de King crimson, avec une carrière fort remarquée dans les années 70 et une intense production de sept disques ayant contribué à former leur réputation de fines lames du genre.

Sorti en 1974, « Red » marque justement la fin de cette ère et le gel des activités de King crimson jusqu’au début des années 80.

On débute ce mini album par « Red », long instrumental dont la structure finit par devenir répétitive sur plus de six minutes.

Il faut donc attendre le second titre, « Fallen angel » pour attendre la voix de John Wetton, assez posée au premier abord avant de suivre l’évolution naturelle du morceau vers une montée en puissance terminale.

Les choses s’animent davantage sur « One more red nightmare » à la rythmique plus soutenue tout se mariant avec des sonorités rêches assez irritantes.

La dernière partie du disque voir King crimson s’enfoncer dans un expérimental abscons à réserver aux bacs +10 en musicologie, « Providence » puis « Starless » titre à tiroir horriblement aride et statique avant une dernière ligne droite brusquement plus animée.

En conclusion, pour une découverte « Red » se présente comme un album froid, pénible et horriblement difficile d’accès.

Incapable sans doute par manque d’éducation musicale d’en apprécier les subtilités et les innovations, il ne peut que me plonger dans un océan d’ennui voir de rejet devant tant de prétention intellectuelle.

Déception également sur la voix de Wetton, tout à fait banale et véhiculant que très peu d’émotion.

Incapable de se mettre à mon niveau et de me tendre la main, « Red » a donc été impitoyable avec moi, m’empêchant de trouver mes marques et me laissant aussi pauvre et perdu après qu’avant son écoute.

Red (King crimson)
Partager cet article
Repost0
15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 08:56

Nous restons dans le domaine de la musique pour aborder « Octahedron » avant dernier album de The mars volta, groupe de rock progressif apparu au début des années 2000 avant d’éclater en 2013 en laissant une poignée d’albums références.

Comme l’indique sa pochette artistique surréaliste, « Octahedron » s’inscrit dans la lignée d’un style musical réputé pour son coté cérébral et souvent élitiste de rock ayant des ambitions intellectuelles.

On débute en pente douce par « Since we’ve been wrong » qui ne débute qu’au bout de huit minutes avec la voix douce quasi féminine de Cedric Bixler-Zavala rappelant fortement celle de Geddy Lee des canadiens de Rush.

Doux, gracieux, fragile et intimiste, « Since we’ve been wrong » fait figure de belle respiration apaisante montrant toute la subtilité des musiciens.

C’est dans un registre toujours calme mais plus tortueux et expérimental que s’avance « Teflon » beaucoup moins fluide à l’écoute tandis que le trop plat et statique « Halo of nembutals » ne peut que laisser de marbre.

The mars volta pousse l’exercice encore plus loin, emmenant l’auditeur dans une longue méditation hypnotique de prêt de huit minutes sur « With twilight as my guide ».

L’exercice est d’une telle beauté épurée qu’il évoque les chants religieux tendant vers l’ascendance céleste.

A ce stade, les américains semblent se rappeler qu’ils sont aussi un groupe de rock et produisent avec « Cotopaxi » le premier titre rapide bruyant et incisif, enchainé de « Desperate graves » qui après un début tiède se construit plus en force.

La fin du disque se profile enfin avec « Copernicus » nouvelle ballade en lévitation dépassant allégrement les sept minutes et « Luciforms » d’une longueur également excessive malgré quelques élévations de température.

En conclusion, « Octahedron » recèle pour moi toutes les caractéristiques d’un album beau, racé mais aussi fragile et parfois ennuyeux dans ses longues plages d’apesanteur pure.

Son coté cérébral, épuré, léché et statique peut finir par déplaire à l’amateur de rock instinctif et sauvage que je suis, quitte à ce que le niveau technique soit largement moins haut.

Tout en reconnaissant certaines qualités notamment mélodique et vocale à cette œuvre, je ne peux donc pas décemment proclamer que l’écoute de « Octahedron » provoque en mois un océan de félicité !

A réserver donc aux fans forcenés de rock-prog ?

Octahedron (The mars volta)
Partager cet article
Repost0
16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 18:56

Par la magie du numérique, nous sautons les époques et nous retrouvons donc toujours ave Jethro tull mais en 1995 soit un gouffre de 25 ans après « Benefit » pour découvrir « Roots to branches » à la sobre pochette mystico-écologique.

L’entrée en matière de « Roots to branches » est une merveille de beauté mélodique envoutante, mariant parfaitement le chant/flute de Ian Anderson, les effets de claviers de Andrew Giddings et la guitare discrète mais essentielle par son feeling de Martin Barre.

C’est en l’esprit apaisé et le corps en lévitation qu’on découvre ensuite avec ravissement « Rare and precious chain » aux influences orientales délicieusement planantes rappelant par instant le travail en solo de Robert Plant.

Plus traditionnel et communément rock vient ensuite « Out of the noise », avant un nouveau somptueux décollage sur « This free will » et ses orchestrations majestueuses.

Impossible de ne pas succomber au charme dépouillé de « Valley » long morceau semi acoustique digne des meilleurs ballades Led zeppelin.

Tout en restant splendidement aérien et envoutant, Jethro tull muscle un peu l’affaire de « Dangerous veils » qui achève de fasciner par ses multiples variations étalées sur plus de cinq minutes.

Le voyage spatio-temporel continue avec « Beside myself » puis le long « Wounded, old and tracherous » : chant mesuré, flute hypnotique, claviers enveloppant et guitares discrètes mais lumineuses.

Construit sur le même registre, la ballade « At last forever » et ses grandes orchestrations majestueuses traine un peu en longueur sur ses huit minutes et introduit la dernière longue ligne droite du disque composée de nouvelles ballades folk « Stuck in the august rain » et « Another Harry’s bar ».

En conclusion, même si « Roots to branches » s’écarte fortement du style rock/heavy metal que je suis sensé affectionner au plus haut point, il constitue assurément l’un des objets musicaux se rapprochant le plus de la définition de grâce et de beauté absolue.

Tout est ici lent et beau mais pas d’une beauté évolutive végétale, vivante, s’épanouissant dans le calme et la sérénité.

Véritable œuvre d’art appelant à la relaxation zen, « Roots to branches » est pour moi le disque idéal pour créer une atmosphère d’apaisement, de relaxation et méditation.

Bien entendu, tout éclat ou envolée énergétique semble ici quelque peu hors de propos, mais cette parcelle de ma personnalité ne peut que relever ce (léger) manque à une œuvre par ailleurs virtuellement inattaquable sur le plan artistique.

Roots to branches (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0
16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 17:51

Ayant gouté depuis peu à la musique de Jethro tull, je me suis alors empressé de découvrir les premiers albums du groupe de rock progressif britannique.

Sorti en 1970, « Benefit » et sa pochette hippie ultra vintage est déjà le troisième album de Jethro tull et débute par « With you there to help me » qui malgré un rythme relativement lent et mesuré, laisse suffisamment entrevoir une part assez importante du charme mystérieux du groupe pour donner envie de continuer plus en avant.

On s’ouvre progressivement sur « Nothing to say » surtout remarquable en raison de la belle voix apaisante de Ian Anderson et de la finesse/richesse mélodique de Martin Barre.

C’est toujours dans le calme que l’on aborde « Alive and well and living in » au format plus accessible, tandis que « Son » se montre un tantinet plus dynamique.

Jethro tull nous ramène ensuite bien vite dans le royaume des ballade avec « For Michael Collins, Jeffrey an Me » enchainé de l‘original « To cry a song » qui malgré de beaux effets vocaux et ses parties de guitares soignées, peine à soutenir l’attention sur ses plus de six minutes.

On goute la belle mélodie de « A time for everything » et de « Inside » ou la flute de Anderson se montre plus présente.

Arrive enfin la dernière partie du disque composée de « Play in time » séduisant par son rythme appuyé venant soutenir ses diverses palettes musicales et « Society : you’re a woman », beaucoup plus calme mais doté de superbes plages acoustiques tout en subtilité.

En conclusion, « Benefit » est une belle pièce raffinée, finement ciselée et polie mais manquant un peu de lustre et d’éclat pour moi par rapports aux merveilles de créativité folle qui émergeaient dans le même temps à la même époque.

Tout y est en effet bien rangé, élégant, agréable mais on a souvent envie de secouer les anglais, de monter le son, d’accélérer le rythme de la batterie et de pousser plus les guitares.

Jolie petit bijou auditif, « Benefit » permet donc d’entrevoir clairement le grand talent d’esthète et de magicien du son de Jethro tull mais aurait pour moi gagné a plus de folie, d’audace ou tout simplement de puissance pour pleinement décoller.

Benefit (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0
3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 09:35

Formé à la fin des années 60, Jethro tull est une légende du rock progressif britannique encore en activité aujourd’hui autour du chanteur leader Ian Anderson.

Ignorant tout de leur musique reconnaissons le plus pointue que commerciale, j’ai écouté logiquement leur « The very best of » sorti en 2001.

On attaque ce copieux programme de vingt titres avec « Living in the past » aux parties instrumentales légères et fluides particulièrement agréables.

Première surprise avec « Aqualung » qui débute par un riff central puissant foncièrement hard rock avant de basculer sur un titre à tiroirs truffé de changements d’ambiances somptueux.

A ce stade, l’auditeur à déjà pris la mesure de Jethro tull, se trouve aimanté par la voix aérienne et gracieuse de Anderson, les titres finement ciselés et la flute en support.

Dans une registre plus classique l’acoustique « Sweet dream » renforcé par des cordes et des cuivres, frappe très fort.

Les anglais rappellent également leur gout par la musique moyenâgeuse sur « The whistler » qui vient fortement influencer un titre acoustique particulièrement beau et élégant.

En comparaison, « Bungle in the jungle » parait plus conventionnel même si en réalité il demeure habité de multiples sons (flute, cordes) en complément de la guitare de Martin Barre et du clavier.

La mélodie semble règner en maitre sur la calme ballade « The witch’s promise » avant un retour au muscle sur le bien nommé « Locomotive breath » beaucoup plus rock.

Mais c’est bien « Steel monkey » beaucoup plus puissant et moderne avec sa rythmique électronique qui vient provoquer un réel électrochoc, mais il est vrai que son époque (la fin des années 80) le place à part des autres morceaux jusqu’alors entendus.

On retrouve le style plus feutré et mélodique du groupe sur un « Thick as a brick » assez inoffensif puis le bel instrumental « Bourrée » tous deux en provenance directe des années 70.

Malgré son titre alléchant, « Too old to rock ‘n’ roll : too Young to die » est plutôt calme et doté de sophistications néoclassiques à mon sens assez incongrues ici et on retrouve cette même approche à un degré moindre sur « Lige is a long song ».

L’auditeur goute toujours la richesse musicale incroyable de « Songs from the wood » qui combine vitesse et mélodie dans un tourbillon permanent de notes puis se fait écraser par le blues-rock lourd de « A new day yesterday ».

Une nouvelle ballade « Heavy horses » emplie de classe et de dignité plus loin, Jethro tull replace un titre moderne et puissant des années 80, le monumental « Broadsword » illuminé par la voix magique de Anderson et des splendides solo de Barre.

L’envoutement se poursuit avec « Root to branches » élégant et mystérieux et c’est un group décidément surprenant jusqu’au bout qui place un blues old school « A song for Jeffrey ».

On termine ce par deux dernières flèches tirées du carquois, « Minstrel in the gallery » solidement charpenté et « Cheerio » court épilogue gracieux.

En conclusion, « Jethro tull : the very best of » atteint son objectif : permettre de découvrir un groupe de rock progressif assez inclassable et insaisissable car protéiforme.

Construite sur trois décades, la musique de Jethro tull contient assurément des bases rock fortement alimentées par la musique classique, celte et médiévale.

Les cordes, claviers et encore d’avantage la flute de Anderson ne sont donc pas que des instruments d’accompagnement mais tiennent un rôle au moins égal à ceux du traditionnel triptyque guitare-basse-batterie du rock.

Il en résulte une musique riche, inventive, complexe très mélodique et sophistiquée tout particulièrement dans la période des années 70, celle des années 80 étant plus dévolue à celle de la puissance.

Mes lecteurs habituels auront compris que je ne goute pas forcément la sophistication en rock mais il serait stupide de ma part de ne pas reconnaitre le fantastique talent de Jethro tull, capable de faire voyager l’auditeur par l’ambition de compositions stimulantes.

La musique de Jethro tull parait également parfaite pour constituer la BO d’un film d’aventures doté de paysages grandioses comme par exemple « Le seigneur des anneaux ».

Jethro tull : the very best of (Jethro tull)
Partager cet article
Repost0