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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 07:57

Exploration du western classique avec « La prisonnière du désert » de John Ford.

Sorti en 1956, « La prisonnière du désert » se déroule au Texas ou un ancien soldat confédéré de la guerre de Sécession, Ethan Edwards (John Wayne) revient fourbu chez son frère Aaron.

Il est bien accueilli et célèbre les joies des retrouvailles en famille, notamment aves les enfants d’Aaron, Debbie (Nathalie Wood), Lucy (Pippa Scott) et Martin Pawley (Jeffrey Hunter), un fils adoptif doté de sang indien.

Mais la quiétude de la vie au ranch est troublée par l’arrivée d’une troupe de rangers commandée par le capitaine Clayton (Ward Bond) révérend de son état, qui annonce le vol de bétail par une tribu d’indiens comanches.

Ethan et Martin accompagnent les rangers pour traquer les Indiens mais découvrent qu’ils ont été volontairement éloignés du ranch qui était la véritable cible du raid.

Lorsqu’ils reviennent sur place, les maisons ont été brulés, les parents Edwards assassinés et les deux filles Debbie et Lucy enlevées.

Après un enterrement sommaire, Ethan voit rouge et se lance accompagné de Martin, Brad Jorgensen (John Qualen) le fiancé de Lucy et des Rangers dans une traque folle pour retrouver les deux filles.

Mais les Indiens commandés par un chef appelé le Balafré (Henry Brandon) les encerclent et les attaquent.

Les cow boys fuient en traversant un fleuve et parviennent à s’en sortir après une intense fusillade.

Après avoir perdu la trace des Indiens, les Rangers renoncent tandis que les trois hommes, mus par un désir personnel, continuent.

La découverte du corps sans vie de Lucy rend Lars fou de rage et le pousse à se lancer seul dans le désert pour on le devine être rapidement tué.

Réduits à deux, Ethan et Martin doivent repousser des attaques de bandits et finissent eux aussi par rebrousser chemin chez les Jorgensen qui leur prêtent assistance.

Lors de leur séjour, on découvre l’amour puissant qui unit Laurie Jorgensen (Vera Miles) à Martin, bien que celui-ci finisse contre son avis par imiter son mentor Ethan et à repartir traquer les Comanches.

Les deux hommes font du commerce avec les Indiens pour les approcher, leur vendant des vêtements.

Au cours d’une scène de troc particulièrement cocasse, Martin hérite d’une épouse indienne qui le suit fidèlement à son grand embarras et finit par la pousser à partir rejoindre les siens.

Malheureusement la fidèle indienne est retrouvée morte plus tard après un horrible massacre perpétré par la tribu du Balafré.

En continuant leurs recherches, les deux hommes apprennent que Debbie est toujours en vie mais qu’elle a été intégrée à la tribu du Balafré.

Par l’intermédiaire d’un négociant mexicain, ils parviennent à approcher le Balafré et à voir Debbie qui se comportant à présent en indienne refuse de les suivre.

Ulcéré par cette décision, Ethan envisage de la tuer mais se heurte à l’opposition farouche de Martin.

Après une lutte indécise, les deux hommes fuient à nouveau pour échapper aux Indiens, parvenant à trouver refuge dans une grotte et à repousser in extremis leur charge.

Blessé à l’épaule par une flèche, Ethan accepte de mauvaise grâce de revenir à la ferme des Jorgensen avec Martin.

Ils y découvrent avec stupeur le mariage de Laurie, qui lassée de ne plus recevoir de nouvelles de Martin durant cinq ans s’est résignée à épouser le riche commerçant Charlie Mc Corry (Ken Curtis).

La réaction de Martin est très primaire et une lutte éclate entre les deux hommes sous le regard amusé et excité des convives, auxquels appartient Clayton sous les attributs d’un homme de religion.

Après une empoignade virile mais correcte, Mc Corry renonce au mariage, mais cet épisode est vite effacé par l’arrivée d’un jeune lieutenant, Greenhill (Patrick Wayne), qui annonce que la tribu du Balafré a été localisée.

Appuyé par l’armée, les Rangers s’apprêtent donc à prendre d’assaut le camps indien mais Martin négocie de justesse avec Clayton une tentative pour extraire Debbie avant l’attaque alors que Ethan, s’apprêtait lui à la sacrifier sans remord.

Martin parvient à ses fins, et l’assaut a lieu, provoquant la mort du Balafré.

Le cœur d’Ethan s’assouplit finalement et le pousse à finalement considérer de nouveau sa nièce et non comme une âme perdue.

Martin peut donc revenir au ranch des Jorgensen pour y épouser Laurie, tandis qu’Ethan repart seul dans le désert …

En conclusion, considéré comme un grand classique, « La prisonnière du désert » est en réalité un film assez lent, à l’action mollassonne, montrant de manière flagrante l’antagonisme entre les tribus indiennes et les éleveurs américains.

Le thème de l’enlèvement est prétexte à une longue quête dans des paysages superbes entre les déserts de Monument valley (dans l’Utah) et les montagnes du Colorado.

L’indien n’est ici pas réellement humanisé ou considéré puisque les personnages restent assez stéréotypés à l’exception des rôles principaux de Wayne et Hunter, tous les deux parfaits en hommes blessés, l’un par un sentiment diffus de déchéance après la Guerre perdue par le Sud, l’autre par ses origines métissées.

La beauté et la grâce des actrices féminines, que ce soit Wood ou Miles, ne suffit pas non plus à masquer le maigreur de leurs rôles.

Loin de partager l’engouement général pour ce western trop traditionnel à mon gout, je pense que « La prisonnière du désert » comblera davantage les amateurs de western à l’ancienne avec acteurs virils, bagarres médiocres et splendides paysages.

La prisonnière du désert (John Ford)
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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 09:44

En 1959 sort « L’homme aux colts d’or » d’Edward Dmytryk.

Western assez méconnu, « L’homme aux colts d’or » raconte de manière classique mais plaisante les difficultés d’une petite ville appelée Warlock en proie aux exactions d’une bande organisée commandée par Mc Quown (Tom Drake).

Terrorisés par la violence de ce gang qui humilie puis expédie le shérif Thomson (Walter Coy) hors de la ville, les habitants font appel à un prévôt, sorte de mercenaire aux pleins pouvoirs soumis à l’autorité d’un conseil de citoyens.

Leur choix se porte sur Clay Blaisedell (Henry Fonda) qui arrive avec son ami boiteux Tom Morgan (Robert Mitchum) nanti d’une réputation de pistoleros expérimentés.

Sans perdre de temps, les deux hommes se rendent au saloon pour entrer au contact des hommes de Mc Quown et un première rixe éclate donc au cours de laquelle deux gangsters : Curley Bune (Deforest Kelley) et Billy Gannon (Frank Gorshin) sont surclassés.

Soumis à une interdiction de venir armé en ville, Mc Quown fait mine de battre en retraite.

Au cours de la rixe, Johnny Gannon (Richard Wydmark), le propre frère de Billy a une attitude étrange, suivant la bande à laquelle il appartient mais tentant d’apaiser la situation en raisonnant ses amis.

Blaisedell s’installe en ville, faisant la connaissance de Jessie Marlow (Dolores Michael) une jolie jeune femme blonde avec qui il sympathise.

Un incident éclate lorsque Morgan tue un voyageur qui tentait avec une femme d’arriver jusqu’à Warlock.

Il fait accuser la bande de Mc Quown présente sur les lieux ce qui provoque une arrestation d’une bonne partie de la bande.

Alerté, Blaisedell apprend que la victime était le frère d’un homme qu’il a tué en duel et dont la veuve Lily Dollar (Dorothy Malone) est présente sur place.

L’histoire parait ténébreuse tant Morgan semble avoir eu également une liaison avec Lily, néanmoins Blaisedell intervient pour empêcher le lynchage par une population hostile des bandits Mc Quown.

Le sheriff Keller (Hugh Sanders) de la bourgade voisine, vient se rendre sur place pour offrir une place de suppléant à Blaisedell qu’il refuse pour une question de salaire.

Contre toute attente, Johnny Gannon accepte l’offre et prend la place, devenant ainsi le nouveau shérif local et représentant de l’ordre.

Touchée par le courage de Johnny et sa volonté de régler les problèmes légalement, Lily s’amourache de lui et le soutient, ce qui excite la jalousie de Tom.

Johnny ne peut néanmoins empêcher la mort de son frère Billy qui tenait absolument à provoquer Blaisedell en duel.

Choqué par la mort de son frère, Johnny se rend chez Mc Quown et sa bande pour leur interdire aussi l’entrée de la ville, avec cette fois pense t il l’appui de la légalité.

Mais Mc Quown refuse de l’entendre et le blesse à la main avec un couteau.

Johnny échappe de justesse à la mort par l’intervention de Bune, qui lui révèle sa sympathie.

Mc Quown lui annonce néanmoins qu’il va revenir en ville avec toute sa bande pour en finir avec Blaisedell qui semble lui aussi sous le charme de Jessie, prêt à lever le pied de ses activités de pistolero pour se ranger.

Le combat parait donc inévitable.

De manière surprenante, Morgan empêche Blaisedell de secourir Gannon, afin que le nouveau shérif se fasse tuer et que le prévôt reprenne son statut de héros de la ville.

Mais soutenu par la population qui a repris courage, Gannon tue Mc Quown et ses hommes dans un duel auquel Bune prend part en se rangeant du coté de la loi.

Morgan révèle sa haine de Gannon, son amour meurtri pour Lily et le meurtre du frère de son ex mari.

S’en est trop pour Blaisedell qui refuse de partir et s’oppose à présent à ce que son ami reste en ville pour semer le trouble.

Perturbé et violent, Morgan provoque Blaisedell en duel et est tué après avoir visé …le chapeau de son ami au lieu de sa tête.

Blaisedell est profondément choqué de cette mort, exige que la population rende hommage au disparu, provoque à son tour Gannon en duel avant de se raviser, laissant arme et vie rangée, pour quitter la ville et laisser la loi s’installer.

En conclusion, « L’homme aux colts d’or » est un superbe western trop méconnu qui a partir d’une trame convenue : l’arrivée d’un sauveur providentiel dans une ville mise sous la coupe de bandits, parvient à dresser un intéressant processus menant au rétablissement de principes de justice légale incarnés par la rédemption de plusieurs hommes à la moralité jusqu’alors douteuse.

Magnifiquement incarné par son trio royal composé de Fonda-Mitchum-Wydmark, « L’homme aux colts d’or » se dresse comme un beau classique du western américain avec ses grands espaces, ses amitiés viriles et ses spectaculaires duels au pistolet.

A découvrir ou (re)découvrir avec un plaisir sans cesse renouvelé.

L'homme aux colts d'or (Edward Dmytryk)
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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 20:17

« Les Cheyennes » est le second film de John Ford chroniqué ici et le dernier de la carrière de l’immense réalisateur décédé peu après.

Sorti en 1964, « Les Cheyennes » raconte le long périple de cette communauté indienne, quittant les terres arides de l’Oklahoma ou le gouvernement américain les a assigné à résidence pour retourner à leur région d’origine du Wyoming.

Malgré son respect pour ce grand peuple indien, le capitaine Thomas Archer (Richard Widmark) est chargé par sa hiérarchie de pourchasser les Cheyennes et de les ramener à leur place.

Les indiens sont accompagnés dans leur exode par Deborah Wright (Carroll Baker) une institutrice Quaker touchée par leur souffrance et l’injustice dont-ils semblent victimes.

Après la mort du vieux chef malade, Dull knife (Gilbert Roland) prend le leadership du clan mais doit faire face à la contestation de Red shirt (Sal Mineo) partisan lui d’actions plus radicales contre les soldats américains lancés à leurs trousses.

A mesure que la tension monte entre soldats et indiens, Carl Schurz (Edward G Robinson), secrétaire d’état chargé des affaires indiennes prend fait et cause pour eux, en souvenir du combat qu’il a mené pour la libération des esclaves noirs durant la Guerre de sécession.

Mais les autres politiciens sont d’un avis autre, cherchant à réduire la tailles des réserves indiennes pour mieux les contrôler et également récupérer plus de territoires pour les grosses compagnies américaines.

Schurz tient bon, quitte à mettre sa carrière en péril.

Sur le terrain, Archer peine à juguler la fougue du jeune lieutenant Scott (Patrick Wayne) qui lance une attaque hasardeuse contre les Indiens, perd beaucoup d’hommes et se trouve blessé au pied.

Les indiens progressent pourtant dans leur long périple, affrontant parfois la stupidité d’éleveurs de bœufs qui les traquent et les tuent pour le plaisir.

Après un court interlude ou le sheriff Wyatt Earp (James Stewart) refuse de croire la version de trois texans tueurs d’Indiens et tire sur un des hommes particulièrement agressif avant de se refuser à intervenir dans cette délicate affaire, Dull knife parvient à arriver à destination à Fort Robinson garnison tenue par le capitaine Oskar Wessels (Karl Malden).

Mais obéissant aux ordres des politiciens, Wessels décide de renvoyer les Indiens d’où ils viennent ce que Dull knife se refuse obstinément.

Le ton monte entre les deux représentants et Wessels pour faire plier les Indiens décide de les priver de nourriture alors qu’ils sont déjà parqués dans des baraquements non chauffés en plein hiver. Poussés au désespoir les Indiens tentent une ultime action et prennent les armes.

Une violente lutte éclate alors dans la garnison provoquant la mort d’une majorité d’Indiens et de de nombreux soldats.

Dull knife mène alors les derniers survivants jusqu’à des grottes sacrées pour s’y établir.

Heureusement, Archer convoqué par Schurz à Washington reçoit un soutien massif du politicien qui se rend personnellement sur le terrain pour arrêter les soldats américains prêt à exterminer les derniers Indiens.

Laissés libres, les Indiens finissent de régler leur compte entre eux par la mort de Red shirt, tué par Dull knife qui remet finalement l’insigne du chef des Cheyennes à Little wolf (Ricardo Montalban).

Archer de son coté, s’établit paisiblement avec la belle Deborah qui aura soutenu jusqu’au bout la cause indienne.

En conclusion, « Les Cheyennes » est un western surprenant prenant fait et cause pour le calvaire des Indiens parqués dans des réserves arides dans lesquelles ils dépérissaient peu à peu.

Film humaniste tentant de rétablir le respect pour une population trop vite caricaturée dans les films comme de violents sauvages à exterminer, le dernier film de John Wayne se montre réellement émouvant même si sans doute assez peu nuancé et un peu trop pétri de bons grands sentiments.

Malgré cette approche un peu manichéenne, on ne pourra que souligner l’approche courageuse bien que tardive du réalisateur et vibrer devant la splendeur des grands espaces de l’Ouest américain avec le site à vrai dire incroyable de Monument valley.

Les cheyennes (John Ford)
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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 09:35

Sorti en 1972, « La poursuite sauvage » est un film de Daniel Mann.

L’histoire, simple au possible raconte la quête d’un fermier, ancien soldat de la Guerre de Sécession, John Benedict (William Holden) dont la famille a été massacrée par une bande d’Indiens voleurs de chevaux pendant qu’il était à la chasse.

Après avoir questionné l’un des bandits qui lui révèle que les Indiens étaient commandés par un Blanc nommé Tarp, Benedict se lance dans une traque sans merci des tueurs.

Mais ses hommes le lâchent lorsqu’ils réalisent que les Indiens Comancheros sont passés au Mexique avec leur butin.

Compréhensif, Benedict les renvoie et continue sa traque seul.

En discutant avec un militaire mexicain, il a pour idée d’enrôler six prisonniers occupés à casser des cailloux en plein cagnard.

Il prend donc à ses cotés Bill Hoop (Ernest Borgnine) beau parleur et américain comme lui, Quiberon (Roger Navarro Hanin) un français bagarreur et coureur, Chamaco (Jorge Luke) un mexicain hargneux, Job (Woody Strode) un Noir encore marqué par la fin de l’esclavage, Zweig (René Kolldehoff) un colosse allemand et Cholo (Jorge Martinez de Hoyos) qui se revendique comme l’intellectuel de la bande.

Les prisonniers acceptent la mission en échange de leur liberté mais se révèlent difficilement gérables, n’hésitant pas à se retourner contre Benedict une fois armés et dotés de bon chevaux.

Benedict fait face courageusement et obtient les faveurs de Job qui se range à ses cotés tandis que les autres sont finalement calmés en recevant des l’argent.

Seul l’ombrageux Chamaco semble tenir rancune à Benedict et prêt à le tuer à la moindre occasion.

Après avoir dilapidé une partie de leur argent dans les bordels alentours, les pistoleros approchent Tarp et ses hommes en se faisant passer pour des contrebandiers vendant armes et alcools.

S’ensuit une intense fusillade mais l’homme retranché sur une position surélevée et fortifiée, parvient à s’échapper.

Le contre coup est délicat pour Benedict qui se replie dans une auberge et peine à garder intacte la motivation de ses mercenaires.

S’estimant insulté après une conversation orageuse, Chamaco tire sur lui et le laisse pour mort.

Pourtant Benedict bien que blessé, survit et est soigné par Elisabeth Reilly (Susan Ward) dont la douceur le fait tomber amoureux. Mais toujours mu par son désir de vengeance, il reprend sa quête seul mais est capturé par l’armée mexicaine.

Lorsque les mercenaires apprennent que leur ancien patron est en vie et détenu prisonnier, ils prennent d’assaut le camp mexicain pour le libérer.

Reconnaissant, Benedict pardonne Chamaco qui n’en mène pas large.

Les sept hommes retrouvent finalement la trace de Tarp dans un camp de l’armée américaine assiégé par le gang de Comancheros qui cherche à libérer son patron.

Le lieutenant en charge du prisonnier refuse de le livrer à Benedict mais il est tué lors de l’attaque d’envergure des Indiens.

Après une intense fusillade dans laquelle les mercenaires aidés des soldats prennent le dessus, Benedict peut enfin retrouver Tarp prisonnier et sans armes.

Mais il renonce au final à mettre à exécution sa vengeance, accédant ainsi au pardon et à la noblesse de sentiments plus élevés.

En conclusion, « La poursuite sauvage » est un classique mais très bon western servi par un rythme trépidant, une bonne musique de soutien, de splendides paysages de l’ouest américain, des fusillades et des histoires d’amitié entre hommes à la moralité souvent douteuse.

On se régale donc avec une distribution de haut niveau, ces acteurs charismatiques comme Holden en père vengeur, Borgnine en voyou roublard au grand cœur et même des second rôles notables comme l’élégant Strode, le hiératique Luke et notre bon vieux Navarro, parfaitement crédible en pistolero french.

A vrai dire pas grand-chose à demander de plus pour mon plaisir !

La poursuite sauvage (Daniel Mann)
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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 09:36

En grand amoureux du western, j’ai revisionné avec un immense plaisir « Alamo » de John Wayne.

Sorti en 1960, « Alamo » prend place sur un fait historique, la résistance en 1836 d’une poignée de soldats américains pour défendre un fort face à l’imposante armée mexicaine du général Santa Anna (Ruben Padilla).

En question bien évidemment la guerre d’indépendance du Texas, immense région d’Amérique du Nord possédé par le Mexique mais fortement peuplée par les Etats-Unis

Rapidement le général Sam Houston (Richard Boone) charge le colonel Travis (Laurence Harvey) de retenir les 7000 hommes de Santa Anna en tenant coute que coute un fort isolé près du Rio grande.

Le but est de lui donner du temps de constituer sa propre armée mais lorsque Travis comprend qu’il n’aura qu’une centaine d’hommes à sa disposition, il comprend que le général lui confie une mission suicide.

L’homme très rigide et martial, accepte pourtant sa mission secondé en cela par le capitaine Dickinson (Ken Curtis).

Il prend place dans le fort en ruine pour constituer des défenses et motiver ses troupes en leur cachant une large part de la situation désespérée.

Travis se heurte rapidement à la personnalité du colonel Jim Bowie (Richard Widmark), officier très compétent mais moins porté sur la discipline et grand buveur.

Entre les deux hommes, la situation est rapidement électrique.

Lors d’une virée dans une petite ville non loin du fort, Curtis fait la connaissance du colonel Davy Crockett (John Wayne) et ses hommes, une cinquantaine de combattants potentiels aguerris par des combats contres les Indiens et les Anglais.

Il tente de convaincre Crockett, lui aussi buveur et bagarreur de bar de le rejoindre mais l’homme hésite à engager la vie de ses hommes, préférant courtiser une belle veuve mexicaine Flaca (Linda Cristal) aux prises avec son brutal amant Thimblerig (Denver Pyle) qui souhaite la contraindre à rester sur place malgré l’invasion imminente.

Le ton monte vit entre les deux hommes et Thimblerig surclassé par la valeur de combattant de Crockett a recours a des hommes de main pour le tabasser.

Le colonel se défend avec bravoure mais submergé par le nombre, reçoit l’aide de Bowery pour dérouiller les brutes.

La superbe Flaca se montre reconnaissante avec son héros et lui indique en retour une cache d’armes et de munitions que son amant comptait fournir à Santa Anna.

Séduit par le sympathique Bowie plus que par le rude Travis, Crockett accepte de convaincre ses hommes de participer à la défense du fort.

Le procédé employé est douteux, Crockett utilisant une lettre écrite en espagnol par Flaca en la faisant passer pour déclaration agressive de Santa Anna.

Tout en reconnaissant le mensonge, Crockett arrache l’adhésion des ses hommes, de fiers bagarreurs fermement décidés à rester sur cette splendide terre du Texas.

Mais la love story prend fin lorsque Crockett préfère mettre la jolie veuve à l’abri du combat imminent qui s’annonce.

C’est avec plusieurs fusils et munitions que Crockett apporte alors son aide aux défenseurs déjà soumis à un tir d’un canon à longue portée qui fait des ravages.

Une sortie non autorisée de Bowie et ses hommes permet de détruire le canon mais le raid tourne mal et seule l’intervention de Dickinson permet de sauver la peau de l’intrépide colonel.

A son retour, Travis outré insulte Bowie et menace de le mettre aux arrêts.

S’ensuit une proposition de duel au pistolet une fois le conflit terminé sous l’œil atterré de Crockett.

L’annonce de la mort de la femme de Bowie, emportée par la peste, attenue à peine l’animosité de Travis, tandis qu’elle anéantit le torturé colonel.

Crockett charge le jeune Smitty (Frankie Avalon) d’aller prévenir Houston pour chercher du renfort tandis que la troupe affamée tente une nouvelle audacieuse sortie pour dérober un troupeau de bétail aux soldats mexicains.

Un émissaire de Santa Anna demande que les femmes et enfants soient évacuées avant le conflit qui s’annonce, montrant en quelque sorte l’humanité du général ennemi.

Travis obéit mais Sue (Joan O’Brien) la femme de Dickinson, refuse de quitter son mari et reste avec sa fille à Alamo.

Autre réaction surprenante Nell (Veda Ann Borg) la femme aveugle de Robertson (John Dierkes) un vieux soldat qui aurait pu être libéré pour prendre soin d’elle, demande à ce que son mari reste pour faire son devoir aux cotés de ses compagnons.

Arrivé au camps de Houston, Smitty comprend que le général n’a aucune ressource à leur apporter et préfère revenir au fort plutôt que de sauver sa vie.

Emu, le général pousse en exemple le sacrifice des braves d’Alamo, qui à la veille du choc face aux 7000 hommes de Santa Anna, devisent sur le fait de mourir pour un idéal (la liberté), la vie après la mort, la spiritualité et la religion.

Tous malgré un logique premier mouvement de fuite, acceptent leur destin et font face aux Mexicains chargeant à cheval appuyés par une puissante canonnade.

La bataille est intense, acharnée et les défenseurs luttent jusqu’à la mort au corps à corps, chacun d’entre eux se faisant tuer, que ce soit Travis, Bowie blessé à une jambe et son domestique noir affranchi Jethro (Jester Hairston) ou Crockett qui blessé d’un coup de baïonnette fait exploser la réserve de munition du fort pour causer un maximum de dégâts dans le camps adverse.

Victorieux, Santa Anna laisse finalement partir les seuls survivants Sue et sa fille, en rendant ainsi hommage au courage des défenseurs d’Alamo.

En conclusion, « Alamo » est un de mes films préférés, et peut être mon western préféré à l’exception de la trilogie léonienne.

Malgré un début peut être un peu lent, consistant à exposer les différents personnages et à peut être atténuer la violence des dernières scènes, « Alamo » passionne plus de 50 ans après sa sortie, par son exaltation de l’héroïsme, de la liberté et de la solidarité entre camarades d’infortune.

Porté par la réalisation époustouflante de Wayne, qui insuffle un souffle épique, « Alamo » traite de valeurs universelles, du sacrifice pour un idéal et émeut plusieurs fois aux larmes par ses scènes d’une incroyable humanité, rendant même hommage aux ennemis mexicains, obéissant eux aussi à un code de l’honneur.

Western hors classe, « Alamo » séduira autant par le fond, universel que par la forme avec des scènes spectaculaires et une galerie d’acteurs ultra charismatiques d’une grande beauté (hommes comme femmes).

Un chef d’œuvre doublé d’un régal ! Un de mes films cultes !

Alamo (John Wayne)
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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 09:40

Pour ceux qui connurent les années 80, Terence Hill et son compère Bud Spencer furent des stars de films débiles parodiques, à base de western et de bonnes grosses bastons dans les bars.

Pourtant en 1973, Terence Hill joua sans son ami dans « Mon nom est personne » de Tonino Valeri avec comme suprême honneur l’ombre du maitre Sergio Léone planant sur le scénario.

Western original et décalé, « Mon nom est Personne » raconte dans les Etats Unis de la fin du XIX ième siècle, l’histoire d’un jeune cow boy facétieux se faisant appeler Personne (Terence Hill) qui suit pas à pas les exploits de son idole, le justicier Jack Beauregard (Henry Fonda).

Beauregard est un as de la gâchette à la réputation légendaire, cherchant à venger son frère Nevada abattu par son associé Sullivan (Jean Martin), pour exploiter seul une mine servant de couverture au recyclage de l’or volé par un groupe de bandits appelé la horde sauvage.

Le vieux cow boy endurci est tout d’abord agacé par cet encombrant admirateur et se méfie de lui, cherchant même à l’intimider en tirant à plusieurs reprise sur son chapeau dans le cimetière ou repose Nevada.

Mais rien n’y fait, Personne persévère, nourrissant dans son fantasme, l’idée folle d’un duel entre Beauregard et les 150 pistoleros de la horde afin de faire entrer la scène dans les livres d’histoire.

Personne est en réalité lui aussi un expert en arme à feu et dispose d’une rapidité exceptionnelle qui s’exprime lors de défis stupides dans les bars ou il ridiculise les meilleurs tireurs par son adresse à toucher des verres d’alcool en plein vol ou à gifler ses opposants avant même qu’ils ne puissent dégainer leurs armes.

Recherché par les hommes de Sullivan qui cherche à l’éliminer, Beauregard finit par accepter cette aide providentielle et ensemble les deux hommes tuent un groupe de tueurs en profitant du décor d’une fête foraine.

Beauregard finit par retrouver Sullivan et contre toute attente accepte de se faire acheter au lieu de venger son frère.

L’homme d’âge mur est en réalité las de cette vie de violence et ne rêve que de finir ses jours en Europe.

Profondément déçu par ce revirement, Personne manœuvre pour dérober le train que devait prendre son ami et s’arrange pour que la horde sauvage le retrouve afin d’engager le duel de ses rêves : Beauregard seul contre une multitude.

En réalité son idole est aidé par les explosifs dissimulés sous les selles des bandits, qui explosent à chaque tir de fusil, équilibrant de fait un peu plus les forces en présence.

Personne finit par faire monter Beauregard dans le train afin d’échapper aux pistoleros et lui annonce que sa vie finira dans un duel contre lui à la Nouvelle-Orléans.

Fidèle à sa réputation d’homme dur, Beauregard accepte le match typique des duels de western et est tué par Personne, le seul tireur plus rapide que lui.

La scène immortalisée par les photographes, fait immédiatement entrer Beauregard à la postérité mais contre toute attente, le vieux cow boy a été épargné par ce duel factice et peut en toute anonymat prendre un navire à vapeur pour gagner l’Europe.

En voix off, Beauregard conseille son ami Personne devenu en quelque sorte son héritier et soumis de fait aux mêmes tracas que lui avec les hommes de la horde à ses trousses afin de l’éliminer.

En conclusion, « Mon nom est Personne » est un western spaghetti atypique, qui sous des airs de parodies avec quelques gags purement hilarants, rend un hommage respectueux aux classicisme de ses années : les westerns américains.

Meilleur (seul ?) film de Terence Hill, « Mon nom est Personne » joue à merveille la complémentarité entre la fraicheur et l’insouciance du blond italien aux yeux bleus et la rudesse vieillissante d’un Henry Fonda toujours empli de prestance.

Lorsqu’en plus d’un scénario original et d’acteurs excellents, on réunit la splendeur des grands espaces des montagnes espagnoles et la musique fantastique d’un Ennio Morricone très inspiré, on obtient un magnifique divertissement à ranger parmi les westerns les plus rafraichissants qui soient.

A déguster donc de générations en générations !

Mon nom est Personne (Tonino Valeri)
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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 14:57

Du film d’horreur des années 80 on passe au western spaghetti des années 60 avec « Colorado » de Sergio Sollima.

Sorti en 1966 dans le sillage du succès des chefs d’œuvre de Sergio Léone, « Colorado » raconte l’histoire d’un chasseur de primes du nom de James Colorado Corbett (Lee Van Cleef en personne !), qui est approché en raison de son efficacité légendaire par le gouverneur Brokston (Walter Barnes) qui lui offre son appui pour les élections au Sénat en échange des ses services pour liquider un horrible tueur de petite fille, un Mexicain du nom de Cuchillo Sanchez (Thomas Milian).

Ambitieux, Corbett se laisse séduire par le bagout de Brokston qui envisage de convaincre le Sénat de faire passer une immense ligne de chemin de fer reliant le Texas au Mexique afin de s’enrichir et accepte la mission.

Pourtant bien que modeste paysan, Cuchillo va se montrer un gibier redoutable, lui échappant une première fois en se faisant passer pour un barbier avant de prendre la fuite puis une seconde en bénéficiant de l’aide d’une jeune fille qui croyant que le chasseur de prime était un voleur, lui tire une balle dans le dos.

Corbett se remet assez vite de sa blessure superficielle et reprend la poursuite de Cuchillo qui à trouvé refuge dans un ranch étrange tenu par une veuve (Nieves Navarro) régnant sur une dizaine d’hommes de mains particulièrement costauds et peu patibulaires.

Courbant en apparence l’échine, Cuchillo accepte de séduire la veuve dont l’appétit sexuel semble important et de montrer son courage en affrontant un énorme taureau dans un enclos.

Bien entendu, Corbett finit par retrouver sa trace et intervient alors qu’il subit un traitement violent à base de coups de fouets.

Désireux de capturer sa proie, Corbett ne cède pas aux intimidations des hommes de mains et en tue trois avant que la veuve capitule en l’invitant à souper.

Corbett cède à un moment de plaisir, tandis que le malin Cuchillo parvient à retourner en sa faveur les hommes de mains.

Une fusillade éclate mais Corbett seul contre tous finit par faire triompher sa maestria de pistolero, abattant les tueurs, tandis que Cuchillo en a profité pour prendre une nouvelle fois la tangente.

Excédé, Corbett laisse choir la veuve esseulée et capture cette fois le fugitif qui lui échappe encore une fois en lui faisant croire qu’il avait été piqué par un serpent.

Laissé en vie mais seul et à pied dans l’immensité des grands espaces, Corbett est finalement secouru par une famille qu’il déleste d’un cheval pour poursuivre sa traque.

Cuchillo a néanmoins pu franchir la frontière et au Mexique, Corbett se heurte à des autorités peu coopératives ainsi qu’aux appuis du fugitif, notamment ses amis voyous ou prostituées.

Il termine donc dans un cachot ou il retrouve l’incroyable Cuchillo qui en habitué des lieux, file encore au nez et à la barbe de ses geôliers.

S’en est trop pour Brokston qui se déplace personnellement au Mexique et met toutes ses relations en œuvre auprès des riches propriétaires pour organiser une gigantesque battue pour retrouver et tuer Cuchillo.

Dépassé et en échec, Corbett apprend néanmoins dans une étrange soirée que Cuchillo n’est sans doute pas en réalité le tueur de petite fille mais que Brokston préserve son gendre Chet Miller (Tom Felleghy) est en réalité le coupable par égard pour sa fille Lizzie (Luisa Rivelli).

Ecœuré il participe à la battue, mais au moment de la mise à mort de Cuchillo épuisé et hagard, lui laisse la possibilité d’un duel singulier couteau contre pistolet contre Chet.

Reconnaissant de la faveur, Cuchillo tue Chet mais Brokston surgit secondé par un tueur expert venu d’Europe, le baron Von Schulenberg (Gérard Herter) qui a une approche presque scientifique et sportive de son art.

Corbett affront l’allemand en duel et le tue difficilement après avoir été lui-même blessé à l’épaule.

Brokston fuit, espérant tuer Corbett à l’aide d’un fusil à la portée supérieure mais Cuchillo vole au secours de son ex adversaire, lui fournissant un fusil pour abattre le gouverneur pourri.

Privés de chef, les autres Mexicains tournent les talons, laissant le duo Corbett-Cuchillo en paix.

Les deux homme se séparent après avoir scellé une belle amitié.

En conclusion, immensément moins connu que les classiques de Léone qu’il prétend du reste imiter, « Colorado » est néanmoins un excellent western porté par un duo d’acteurs de premier plan : l’incomparable Lee Van Cleef qui apporte sa classe virile et le rusé cubain Tomas Milian, parfait dans un rôle à la Eli Wallach.

Avec son scénario riche en rebondissements, ses fusillades diablement efficaces, ses acteurs charismatiques, les grands espaces des montagnes espagnoles et la musique agréable sans être cette fois géniale d’Enio Morricone, « Colorado », mérite pour moi largement une réhabilitation au rang des très bons westerns des années 60, à distance toutefois respectables des chefs d’œuvres du Maitre Léone.

Colorado (Sergio Sollima)
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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 10:23

Il manquait ici le dernier western et film majeur de Sergio Léone, « Il était une fois la révolution ».

Sorti en 1971, peu après la glorieuse trilogie du dollar, « Il était une fois la révolution » se déroule également dans l’Ouest américain du début du XX ième siècle mais coté Mexique, en pleine révolution de Pancho Villa et Zapata.

Juan Miranda (Rod Steiger), chef d‘une bande de voleurs, se fait passer pour un paysan égaré et abruti pour se faire embarquer sur une diligence ou se trouvent des bourgeois mexicains qui le tancent.

Il fait le dos rond, encaissant leurs sarcasmes, avant de lancer sa bande à l’assaut, tuant les gardes, détroussant les hommes et abusant de la seule femme du voyage.

En pleine ripaille avec ses hommes près de la diligence dépouillée, Miranda fait la connaissance d’un homme étrange et solitaire, John Mallory (James Coburn), expert en dynamite.

Se sentant en position de force Miranda tire sur sa moto mais Mallory réplique en faisant exploser la diligence, ce qui impressionne le chef à tel point qu’il lui propose de se joindre à lui pour faire le casse d’une banque dans la ville de Mesa verde.

Mallory qui est un révolutionnaire irlandais, refuse l’offre mais est finalement rattrapé par Miranda, qui le contraint après l’assassinat de capitaine de l’armée mexicaine à le rejoindre.

Lors du trajet en train menant à Mesa verde, Miranda est reconnu par deux policiers et ne doit son salut qu’à l’intervention d’un homme le Docteur Villega (Romolo Valli) qui l’aide à se débarrasser de ses poursuivants.

En réalité, Villega est un révolutionnaire mexicain soutenant Pancho Villa et embrigade Miranda et Mallory dans une tentative de coup d’état.

Les deux voleurs s’arrangent pour se faire affecter à la prise de la banque de Mesa verde, et avec les explosifs de Mallory et les hommes de Miranda, les soldats finissent par céder.

Une fois dans la salle de l’or, Miranda comprend trop tard que la banque a été vidée et transformée en prison politique.

Miranda est alors acclamé malgré lui par les révolutionnaire sous l’œil goguenard de Mallory.

En cavale avec les autres révolutionnaires, Mallory et Miranda font une halte près d’un pont pour attendre leurs poursuivants, lourdement armés et dirigé par le colonel Gutierez (Antoine Saint John).

Ils prennent les soldats dans un parfait guet apens, les massacrant à la mitrailleuse depuis une position surélevée et achevant le travail en faisant exploser le pont. Gutierez survit néanmoins à l’assaut et devient l’ennemi personnel du duo crimino-révolutionnaire.

Malheureusement le répression de l’armée est terrible, les opposants sont capturés et torturés et Villega, finit par craquer, livrant ses propres hommes au peloton d’exécution.

Mallory observe discrètement la scène, revivant son propre passé révolutionnaire lorsque son meilleur ami Sean Nolan (David Warbeck) l’a sous la pression de la torture dénoncé, ce qui l’a conduit à l’abattre.

La bande de Miranda est massacrée, ce qui cause une vive douleur au chef, car la plupart de ses membres étaient ses enfants.

Les exécutions de masse se succèdent, les corps étant entreposés dans des fosses communes.

Miranda est lui-même arrêté et sauvé in extremis de la mort par Mallory et ses explosifs sous l’œil haineux de Gutierez.

Finalement rejoints par le général Santerna (Rik Battaglia) allié de Villega, le duo peut lancer une opération d’envergure contre Gutierez en lançant un train bourré d’explosif contre son propre train transportant ses troupes.

Dans la locomotive lancée à toute allure, un monologue éclate entre Mallory et Villega qui reproche à ce dernier sa trahison.

Pétri de remords et de honte, Villega reste dans la locomotive et se fait exploser avec elle.

Une immense fusillade éclate alors entre les soldats rescapés du crash et les révolutionnaires de Santerna.

Malheureusement Mallory est grièvement blessé par Gutierez lui-même abattu par Miranda.

Avant de mourir dans les bras de son ami, l’irlandais revoit les derniers instants heureux avec sa petite amie (Vivienne Chandler) et Sean.

En conclusion, « Il était une fois la révolution » est assurément un film portant la marque du maestro italien mais est par comparaison moins fou, baroque et cynique que la trilogie du dollar.

On retrouve certes la thématique de anti héros opposés mais complémentaire, le pure brigand cupide sans foi ni loi et l’ex révolutionnaire torturé, se trouvant pris malgré eux dans les tourments de l’Histoire et apportant contre toute attente leur pierre à l’édifice mais il souffle sur « Il était une fois la révolution » un léger parfum de classicisme et de déjà vu.

Certes les acteurs sont bons sans avoir l’aura des Eli Wallach, Clint Eastwood ou Lee Van Cleef, certes Enio Morricone livre sa prestation habituelle mais sa musique est moins obsédante moins hypnotique qu’à l’accoutumée.

Se voulant plus ambitieuse intellectuellement avec une dimension politique, cette œuvre ne parvient pas paradoxalement à emporter autant que les plus grands chefs d’œuvres du maitre, c’est donc pour cela que je la classe loin derrière la trilogie du dollars et le magistral « Il était une fois en Amérique ».

Il était une fois la révolution (Sergio Léone)
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6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 10:26

Sorti en 2011, « Blackthorn » est un western atypique de l’espagnol Mateo Gil.

Exploitant une nouvelle fois la légende du bandit américain Robert Leroy Parker plus connu sous le nom de Butch Cassidy qui fut célèbre à la fin du XIX ième siècle pour ses pillages de banques, Gil dresse cependant le portrait d’un homme vieilli, réfugié dans les montagnes Bolivie ou il mène une existence retirée sous le nom de Blackthorn (Sam Shepard).

Un jour pourtant Blackthorn annonce à son compagne bolivienne Yana (Magali Solier) qu’il va rentrer aux Etats-Unis avec toutes ses économies et celle-ci accepte avec résignation la nouvelle.

Malheureusement, en chemin, Blackthorn est attaqué par un tireur solitaire, qui met en fuite son propre cheval, sur lequel étaient toutes ses économies.

Furieux, il prend à revers l’intrus et découvre un jeune espagnol, Eduardo Apodaca (Eduardo Noriega), qui se dit ingénieur des mines et poursuivi par une bande armée après qu’il leur ait volé l’argent de l’exploitation de la mine qu’ils possédaient.

Malgré sa rancœur, Blackthorn accepte de le laisser en vie contre la promesse d’un remboursement de sa perte.

Le duo improvisé fait alors route vers la mine avec à ses trousses une bande de boliviens armés et déterminés.

En parallèle, des flashbacks se concentrent sur la jeunesse de Cassidy (acteur Nicolaj Coster Waldau) et le trio qu’il formait avec le Kid (Padraic Delaney) et la charmante Etta Place (Dominique Mc Elligott).

Vivant sans arrêt sous la menace d’une arrestation, le trio tente d’échapper au détective Pinkerton (Stephen Rea) et ses hommes qui les traque dans tous les Etats-Unis.

Cette partie du récit se déroule en pointillés, poussant le trio à se séparer une fois Etta Place enceinte du Kid, avant que celui-ci ne décède des suites d’une blessure par balle en tenant de fuir à travers les montagnes de la cordillère des Andes pour passer en Bolivie.

Dans le présent, Blackthorn et Apodaca parviennent à récupérer les titres des mineurs volés et cachés au fin fond d’une mine désaffectée, non sans échapper in extremis à leurs poursuivants qui les pourchassent dans les galeries.

Avec de pareils ennemis aux trousses, aucun lieu ne semble sur et le repli stratégique opéré dans la ferme de Blackthorn s’avère insuffisant, lorsque la bande armée envoie deux femmes pour tuer les voleurs.

Les tueuses sont éliminées, mais Yana perd la vie et Blackthorn reçoit un balle dans l’épaule qui l’affaiblit.

Contraint une nouvelle fois à la fuite, le duo n’a pas d’autres solutions que de traverser le désert de sel d’Uyuni ou leurs chevaux perdent rapidement leurs forces.

Blackthorn demande à Apodaca de se séparer pour troubler leurs ennemis mais les deux hommes se retrouvent rapidement contraint chacun de leur coté à combattre face aux tueurs boliviens.

Chacun d’entre eux parvient à s’en sortir vivant mais Blackthorn très affaibli est retrouvé comme mort par son vieil ennemi Pinkerton devenu depuis le consul honoraire des Etats Unis en Bolivie Mc Kinley.

Remis miraculeusement sur pied, le vieux bandit est épargné par Mc Kinley qui le laisse partir, et rejoint Apodaca.

Mais entre temps, Blackthorn a appris que Apodaca a en réalité volé les mineurs qui étaient devenus propriétaires de leur propre mine après un intense bras de fer face à leur patron.

Incapable de supporter cette trahison, il tire dans la jambe de son ancien allié et le laisse gisant dans les montagnes de la cordillère des Andes, face à Mc Kinley et l’armée bolivienne, bien décidée à faire valoir le droit des mineurs.

Apodaca meurt donc tandis que Blackthorn s’évapore une nouvelle fois dans les infranchissables montagnes des Andes.

En conclusion, « Blackthorn » est un western de facture classique, utilisant comme « Impitoyable » de Eastwood, la thématique du vieux bandit usé accomplissant un dernier baroud d’honneur mais se distinguant par une belle réalisation surfant sur les liens entre le passé et le présent.

Construit sur un rythme lent pas toujours des plus excitant, « Blackthorn » a pour principal intérêt/originalité de montrer la splendeur des paysages boliviens, que ce soit le désert de sable d’Uyuni ou les hautes montagnes de la cordillère des Andes, ce qui lui confère une atmosphère plutôt envoutante.

Ceci ne suffit pas à en faire un immense classique du genre, mais au moins à le distinguer de la masse de ce type de de productions se voulant plus modernes.

Blackthorn (Mateo Gil)
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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 17:42

Nous revenons à grandes enjambées dans le monde des classiques du cinéma américains avec « Duel au soleil » de King Vidor.

Sorti en 1946 ce qui ne nous rajeunit pas, « Duel au soleil » est un western partant d’une tragédie, la mort d’un homme Scott Chavez (Herbert Marshall) coupable d’un crime passionnel en assassinant sa femme Ehefrau (Tilly Losch), une superbe danseuse indienne et son amant.

Avant d’accepter son châtiment par pendaison, Chavez confie sa jeune fille métisse Pearl (Jennifer Jones) à son ancienne amie Laura Mc Canless (Lillian Gish) femme d’un riche propriétaire terrien texan.

Après avoir séché ses larmes, Pearl se rend donc chez les Mc Canless et découvre en Laura une femme sérieuse et douce, tandis que son mari le sénateur Mc Canless (Lionel Barrymore) paralysé des jambes après un accident se montre beaucoup moins tolérant face à sa couleur de peau et ses origines métissées.

Mais le véritable enjeu de la vie au ranch apparait vite, la lutte à distance pour séduire Pearl entre les deux fils Mc Canless, Jess (Joseph Cotten) aussi calme et réfléchi que Lewt (Gregory Peck) est impétueux et arrogant.

Bien qu’étant sensible à la douceur et à la tolérance de Jess, Pearl est rapidement emportée par le tempérament de bad boy de Lewt, qui la provoque ouvertement en lui proposant de folles courses à cheval, en lui jouant de la guitare ou en allant la voir se baigner nue dans une mare.

En toile de fond de cette passion naissante, Mc Canless doit faire face à l’arrivée du chemin de fer qui vient bouleverser l’organisation de ses terres.

En opposition avec le progressiste Jess, Mc Canless n’hésite pas à prendre les armes avec les autres propriétaires pour s’opposer physiquement au l’avancée du chemin de fer.

Même si Len Smoot (Harry Carrey) représentant la compagnie est un ex camarade d’arme de Mc Canless, il n’hésite pas à faire appel à la cavalerie américaine pour déloger le belliqueux sénateur, qui se trouvant désarçonné et humilié de son cheval, décide de renier Jess qui a eu l’audace de prendre le parti adverse.

C’est donc la mort de l’âme que le sage Jess quitte le ranch familial après des adieux un peu froids à la bouillante Pearl, qui ne peut donc que succomber au charme du sulfureux Lewt.

Malgré sa passion dévorante, Lewt se refuse à épouser une métisse ce qui ulcère Pearl à tel point qu’elle accepte par dépit d’épouser un vieux garçon du ranch, Sam Pierce (Charles Bickford).

Lorsque Lewt apprend l’imminence de ce mariage, il perd la tête, provoque Pierce et le tue dans un bar.

Devenu un hors la loi, Lewt vit dans la clandestinité et œuvre ouvertement dans des actes de sabotage contre le chemin de fer.

Malgré l’horreur de ce meurtre, les sentiments de Pearl pour Lewt restent confus et ce n’est pas le retour de Jess, venu pour assister à l’enterrement de sa mère Laura, qui vient arranger les choses.

Devenu incontrôlable, Lewt s’en prend également à Jess qu’il prend pour un obstacle vis-à-vis de Pearl et le blesse grièvement alors qu’il était désarmé.

Pearl se rend à son chevet ou elle retrouve sa fiancée Helen Langford (Joan Tetzel).

Lorsque Lewt refuse de l’emmener avec lui en cavale au Mexique, Pearl prend une décision sans appel, se rend dans le désert et lui tire dessus.

Lewt se défend néanmoins, blessant à son tour Pearl et les deux amants meurent dans les bras l’un de l’autre dans une tragédie passionnelle de plus …

En conclusion, bien que trop long et souffrant d’un manque de rythme, « Duel au soleil » mérite amplement son statut d’œuvre culte, avec un ton incroyablement audacieux pour l’époque.

Outre le triangle amoureux parfait avec une belle femme au milieu de deux hommes dissemblables même si le mauvais garçon semble l’emporter sur l’intellectuel raisonnable, « Duel au soleil » est un incroyable ode à la liberté des femmes, doublé d’un grand message de tolérance à l’égard des populations métissées.

Si on ajoute à cela une interprétation de haut niveau avec un trio d’acteur légendaire avec une mention spéciale pour la beauté envoutante de la superbe Jennifer Jones et ses yeux bleus ciels, on comprendra aisément que « Duel au soleil » demeure malgré son âge vénérable, à voir au moins une fois dans sa vie pour tout amateur du septième art.

Duel au soleil (King Vidor)
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