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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 20:17

« Les Cheyennes » est le second film de John Ford chroniqué ici et le dernier de la carrière de l’immense réalisateur décédé peu après.

Sorti en 1964, « Les Cheyennes » raconte le long périple de cette communauté indienne, quittant les terres arides de l’Oklahoma ou le gouvernement américain les a assigné à résidence pour retourner à leur région d’origine du Wyoming.

Malgré son respect pour ce grand peuple indien, le capitaine Thomas Archer (Richard Widmark) est chargé par sa hiérarchie de pourchasser les Cheyennes et de les ramener à leur place.

Les indiens sont accompagnés dans leur exode par Deborah Wright (Carroll Baker) une institutrice Quaker touchée par leur souffrance et l’injustice dont-ils semblent victimes.

Après la mort du vieux chef malade, Dull knife (Gilbert Roland) prend le leadership du clan mais doit faire face à la contestation de Red shirt (Sal Mineo) partisan lui d’actions plus radicales contre les soldats américains lancés à leurs trousses.

A mesure que la tension monte entre soldats et indiens, Carl Schurz (Edward G Robinson), secrétaire d’état chargé des affaires indiennes prend fait et cause pour eux, en souvenir du combat qu’il a mené pour la libération des esclaves noirs durant la Guerre de sécession.

Mais les autres politiciens sont d’un avis autre, cherchant à réduire la tailles des réserves indiennes pour mieux les contrôler et également récupérer plus de territoires pour les grosses compagnies américaines.

Schurz tient bon, quitte à mettre sa carrière en péril.

Sur le terrain, Archer peine à juguler la fougue du jeune lieutenant Scott (Patrick Wayne) qui lance une attaque hasardeuse contre les Indiens, perd beaucoup d’hommes et se trouve blessé au pied.

Les indiens progressent pourtant dans leur long périple, affrontant parfois la stupidité d’éleveurs de bœufs qui les traquent et les tuent pour le plaisir.

Après un court interlude ou le sheriff Wyatt Earp (James Stewart) refuse de croire la version de trois texans tueurs d’Indiens et tire sur un des hommes particulièrement agressif avant de se refuser à intervenir dans cette délicate affaire, Dull knife parvient à arriver à destination à Fort Robinson garnison tenue par le capitaine Oskar Wessels (Karl Malden).

Mais obéissant aux ordres des politiciens, Wessels décide de renvoyer les Indiens d’où ils viennent ce que Dull knife se refuse obstinément.

Le ton monte entre les deux représentants et Wessels pour faire plier les Indiens décide de les priver de nourriture alors qu’ils sont déjà parqués dans des baraquements non chauffés en plein hiver. Poussés au désespoir les Indiens tentent une ultime action et prennent les armes.

Une violente lutte éclate alors dans la garnison provoquant la mort d’une majorité d’Indiens et de de nombreux soldats.

Dull knife mène alors les derniers survivants jusqu’à des grottes sacrées pour s’y établir.

Heureusement, Archer convoqué par Schurz à Washington reçoit un soutien massif du politicien qui se rend personnellement sur le terrain pour arrêter les soldats américains prêt à exterminer les derniers Indiens.

Laissés libres, les Indiens finissent de régler leur compte entre eux par la mort de Red shirt, tué par Dull knife qui remet finalement l’insigne du chef des Cheyennes à Little wolf (Ricardo Montalban).

Archer de son coté, s’établit paisiblement avec la belle Deborah qui aura soutenu jusqu’au bout la cause indienne.

En conclusion, « Les Cheyennes » est un western surprenant prenant fait et cause pour le calvaire des Indiens parqués dans des réserves arides dans lesquelles ils dépérissaient peu à peu.

Film humaniste tentant de rétablir le respect pour une population trop vite caricaturée dans les films comme de violents sauvages à exterminer, le dernier film de John Wayne se montre réellement émouvant même si sans doute assez peu nuancé et un peu trop pétri de bons grands sentiments.

Malgré cette approche un peu manichéenne, on ne pourra que souligner l’approche courageuse bien que tardive du réalisateur et vibrer devant la splendeur des grands espaces de l’Ouest américain avec le site à vrai dire incroyable de Monument valley.

Les cheyennes (John Ford)
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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 09:36

En grand amoureux du western, j’ai revisionné avec un immense plaisir « Alamo » de John Wayne.

Sorti en 1960, « Alamo » prend place sur un fait historique, la résistance en 1836 d’une poignée de soldats américains pour défendre un fort face à l’imposante armée mexicaine du général Santa Anna (Ruben Padilla).

En question bien évidemment la guerre d’indépendance du Texas, immense région d’Amérique du Nord possédé par le Mexique mais fortement peuplée par les Etats-Unis

Rapidement le général Sam Houston (Richard Boone) charge le colonel Travis (Laurence Harvey) de retenir les 7000 hommes de Santa Anna en tenant coute que coute un fort isolé près du Rio grande.

Le but est de lui donner du temps de constituer sa propre armée mais lorsque Travis comprend qu’il n’aura qu’une centaine d’hommes à sa disposition, il comprend que le général lui confie une mission suicide.

L’homme très rigide et martial, accepte pourtant sa mission secondé en cela par le capitaine Dickinson (Ken Curtis).

Il prend place dans le fort en ruine pour constituer des défenses et motiver ses troupes en leur cachant une large part de la situation désespérée.

Travis se heurte rapidement à la personnalité du colonel Jim Bowie (Richard Widmark), officier très compétent mais moins porté sur la discipline et grand buveur.

Entre les deux hommes, la situation est rapidement électrique.

Lors d’une virée dans une petite ville non loin du fort, Curtis fait la connaissance du colonel Davy Crockett (John Wayne) et ses hommes, une cinquantaine de combattants potentiels aguerris par des combats contres les Indiens et les Anglais.

Il tente de convaincre Crockett, lui aussi buveur et bagarreur de bar de le rejoindre mais l’homme hésite à engager la vie de ses hommes, préférant courtiser une belle veuve mexicaine Flaca (Linda Cristal) aux prises avec son brutal amant Thimblerig (Denver Pyle) qui souhaite la contraindre à rester sur place malgré l’invasion imminente.

Le ton monte vit entre les deux hommes et Thimblerig surclassé par la valeur de combattant de Crockett a recours a des hommes de main pour le tabasser.

Le colonel se défend avec bravoure mais submergé par le nombre, reçoit l’aide de Bowery pour dérouiller les brutes.

La superbe Flaca se montre reconnaissante avec son héros et lui indique en retour une cache d’armes et de munitions que son amant comptait fournir à Santa Anna.

Séduit par le sympathique Bowie plus que par le rude Travis, Crockett accepte de convaincre ses hommes de participer à la défense du fort.

Le procédé employé est douteux, Crockett utilisant une lettre écrite en espagnol par Flaca en la faisant passer pour déclaration agressive de Santa Anna.

Tout en reconnaissant le mensonge, Crockett arrache l’adhésion des ses hommes, de fiers bagarreurs fermement décidés à rester sur cette splendide terre du Texas.

Mais la love story prend fin lorsque Crockett préfère mettre la jolie veuve à l’abri du combat imminent qui s’annonce.

C’est avec plusieurs fusils et munitions que Crockett apporte alors son aide aux défenseurs déjà soumis à un tir d’un canon à longue portée qui fait des ravages.

Une sortie non autorisée de Bowie et ses hommes permet de détruire le canon mais le raid tourne mal et seule l’intervention de Dickinson permet de sauver la peau de l’intrépide colonel.

A son retour, Travis outré insulte Bowie et menace de le mettre aux arrêts.

S’ensuit une proposition de duel au pistolet une fois le conflit terminé sous l’œil atterré de Crockett.

L’annonce de la mort de la femme de Bowie, emportée par la peste, attenue à peine l’animosité de Travis, tandis qu’elle anéantit le torturé colonel.

Crockett charge le jeune Smitty (Frankie Avalon) d’aller prévenir Houston pour chercher du renfort tandis que la troupe affamée tente une nouvelle audacieuse sortie pour dérober un troupeau de bétail aux soldats mexicains.

Un émissaire de Santa Anna demande que les femmes et enfants soient évacuées avant le conflit qui s’annonce, montrant en quelque sorte l’humanité du général ennemi.

Travis obéit mais Sue (Joan O’Brien) la femme de Dickinson, refuse de quitter son mari et reste avec sa fille à Alamo.

Autre réaction surprenante Nell (Veda Ann Borg) la femme aveugle de Robertson (John Dierkes) un vieux soldat qui aurait pu être libéré pour prendre soin d’elle, demande à ce que son mari reste pour faire son devoir aux cotés de ses compagnons.

Arrivé au camps de Houston, Smitty comprend que le général n’a aucune ressource à leur apporter et préfère revenir au fort plutôt que de sauver sa vie.

Emu, le général pousse en exemple le sacrifice des braves d’Alamo, qui à la veille du choc face aux 7000 hommes de Santa Anna, devisent sur le fait de mourir pour un idéal (la liberté), la vie après la mort, la spiritualité et la religion.

Tous malgré un logique premier mouvement de fuite, acceptent leur destin et font face aux Mexicains chargeant à cheval appuyés par une puissante canonnade.

La bataille est intense, acharnée et les défenseurs luttent jusqu’à la mort au corps à corps, chacun d’entre eux se faisant tuer, que ce soit Travis, Bowie blessé à une jambe et son domestique noir affranchi Jethro (Jester Hairston) ou Crockett qui blessé d’un coup de baïonnette fait exploser la réserve de munition du fort pour causer un maximum de dégâts dans le camps adverse.

Victorieux, Santa Anna laisse finalement partir les seuls survivants Sue et sa fille, en rendant ainsi hommage au courage des défenseurs d’Alamo.

En conclusion, « Alamo » est un de mes films préférés, et peut être mon western préféré à l’exception de la trilogie léonienne.

Malgré un début peut être un peu lent, consistant à exposer les différents personnages et à peut être atténuer la violence des dernières scènes, « Alamo » passionne plus de 50 ans après sa sortie, par son exaltation de l’héroïsme, de la liberté et de la solidarité entre camarades d’infortune.

Porté par la réalisation époustouflante de Wayne, qui insuffle un souffle épique, « Alamo » traite de valeurs universelles, du sacrifice pour un idéal et émeut plusieurs fois aux larmes par ses scènes d’une incroyable humanité, rendant même hommage aux ennemis mexicains, obéissant eux aussi à un code de l’honneur.

Western hors classe, « Alamo » séduira autant par le fond, universel que par la forme avec des scènes spectaculaires et une galerie d’acteurs ultra charismatiques d’une grande beauté (hommes comme femmes).

Un chef d’œuvre doublé d’un régal ! Un de mes films cultes !

Alamo (John Wayne)
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24 janvier 2015 6 24 /01 /janvier /2015 09:24

Voir un film avec Michael Douglas est toujours un plaisir aussi est-ce avec une grande curiosité que j’ai découvert « The sentinel » de Clark Johnson.

L’histoire se déroule en 2006, dans les arcanes de la Maison Blanche à Washington.

Pete Garrison (Michael Douglas) est un agent des services secret et assure la sécurité de Sarah Ballantine (Kim Basinger), la femme du président des Etats-Unis dont il a fini par devenir l’amant.

Le meurtre de son ami Charlie Merriweather (Clark Johnson) devant son domicile est un premier évènement troublant puis l’agent secret comprend qu’il est victime d’une machination lorsque il reçoit à son domicile des photos de sa liaison avec Sarah et qu’un coup de fil anonyme le conduit dans un café fréquenté par des proches de puissants cartels de drogues sud américains alors que dans le même temps, la tentative d’assassinat de président Ballantine (David Rasche) dont l’hélicoptère est abattu ne tarde pas à mettre en alerte rouge les services de sécurité qui cherchent un traitre dans l’entourage proche du président.

L’enquête est confiée à David Breckinridge (Kiefer Sutherland) assistée par Jil Marin (Eva Longoria) jeune et séduisant agent d’origine hispanique.

Garrison connu pour être le garde du corps ayant pris une balle pour sauver le président Reagan dans les années 80, est logiquement suspecté et doit passer le test du polygraphe, une sorte de détecteur de mensonge qui le met en difficulté.

Ayant un vieux contentieux avec Breckinridge pour une liaison avec son ex femme, Garrison échappe à une interpellation et tente par ses propres moyens d’établir son innocence.

Il parvient à retrouver son indicateur Walter Xavier (Raynor Scheine), qui l’avait attiré dans une violente fusillade dans un centre commercial et le découvre mort.

Contre toute attente, Marin qui croit en son innocence lui fournit une aide pour diriger ses recherches et le met sur la piste d’une organisation terroriste d’extrême Orient visant à éliminer le président lors d’un sommet israélo-palestinien.

Le duo Garrison-Marin comprend que le traitre est en réalité Montrose (Martin Donovan) le chef de la sécurité du président qui s’est de fait soustrait au test du polygraphe.

Prenant tous les risques, Garrison se rend au sommet et déclenche une fusillade avec les terroristes.

Montrose perd la vie dans les échanges de tir mais Garrison appuyé par Breckinridge, finit par éliminer les terroristes et à sauver le président.

Ayant prouvé son innocence, le vétéran finit par prendre une retraite bien méritée …

En conclusion, « The sentinel » est un de ces classiques thrillers sitôt vu sitôt oublié dans lequel Michael Douglas a été mille fois vu et revu.

Le scénario montrant un homme seul contre un système ligué contre lui n’est pas très original et se déroule tortueusement dans une ambiance de paranoïa liée au monde des services secrets américian.

Restent pour sauver « The sentinel » de la série B efficace mais anonyme le casting assez impressionnant, le charme de Longoria et la présence toujours magnétique de la star Douglas.

The sentinel (Clark Johnson)
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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 22:30

On change radicalement d’ambiance avec « S.W.A.T, unité d’élite » de Clark Johnson pour aborder le registre action pure et dure.

Sorti en 2003, « S.W.A.T, unité d’élite » raconte l’histoire de policiers de la force d’assaut spécialisée du Los Angeles Police Departement, équivalent du RAID français.

Appelé sur les coups les plus durs, le SWAT intervient pour un braquage de banque à l’arme automatique.

Si les braqueurs sont finalement tués, Brian Gamble (Jeremy Renner) blesse une otage à l’épaule durant une intervention dans la banque non couverte par la hiérarchie.

Gamble et son coéquipier Jim Street (Colin Farell) sont ensuite convoqués par leur supérieur le capitaine Fuller (Larry Poindexer) qui malgré la défense du lieutenant Greg Velasquez (Reg E Cathey) les licencie pour faute grave.

Gamble ne supporte pas cette décision, rue dans les brancards et quitte la police, tandis que Street plus conciliant accepte de courber l’échine pour garder une place à l’armurerie quitte à se faire traiter de traitre par son coéquipier.

Rétrogradé, Street fait contre mauvaise fortune bon cœur et accepte son sort.

Il rencontre néanmoins le sergent Hodo (Samuel L Jackson), revenant au SWAT pour former une équipe.

Décelant ses capacités, Hodo le réintègre en assumant devant Fuller les conséquences d’un échec.

Le charismatique sergent complète son équipe avec la seule femme de l’unité, Chris Sanchez (la très masculine Michelle Rodriguez), le musculeux Deacon Key (le rappeur stéroïdé LL cool J), le bon tireur TJ Mc Cabe (Josh Charles) et le rugueux Michael Boxer (Brian Van Holt) dont la sœur sortait avec Street avant de le plaquer.

Il entraine son équipe et réussit un exercice particulièrement corsé d’entrainement à la prise d’otage dans un avion, au nez et à la barbe de Fuller.

Mais entre temps, Alex Montel (Olivier Martinez) fils d’un chef mafieux français débarqué à Los Angeles pour tuer un des associés de son père qui volait dans la caisse, est arrêté pour un motif futile et détenu dans la ville.

Le mafieux utilise deux hommes de mains surarmés pour tenter une évasion lors d’un transfert mais le SWAT intervient afin de le ramener en prison.

Malheureusement, Montel n’en reste pas la et promet 300 millions de dollars à qui le fera évader.

Prenant la menace au sérieux, le SWAT est chargé de l’escorter jusqu’à une prison de haute sécurité. Après de multiples attaques de gangs déjoués par les policiers, TJ se retourne finalement contre ses coéquipiers, blessant grièvement Boxer à la gorge et rejoignant Gamble devenu un mercenaire.

Les deux hommes escortent Montel pour s’enfuir par les égouts avec le SWAT à leurs trousses.

Leur but est de faire évader le mafieux en utilisant un petit avion de tourisme qui se poserait sur un large pont.

Mais encore une fois le SWAT montre sa réactivité, empêche l’avion de décoller, tuant les gangsters.

Incapable de supporter la honte de l’échec, TJ se suicide et après une lutte acharnée Gamble finalement surclassé par Street en combat singulier, trouve la mort sous un train.

Au final, le SWAT triomphe, emprisonne Montel en QHS et fait la fierté de Hondo.

En conclusion, « S.W.A.T, unité d’élite » est un film d’action basique sans grande originalité.

Le scénario est d’une très grande faiblesse, avec un méchant (français !) de pacotille, certaines scènes (banques, égouts, avion, train) mille fois vues et revues.

Inutile de chercher non plus l’originalité dans les personnages caricaturaux au possible entre latina de caractère, afro américain musculeux ou paternalistes et beaux garçons un peu rebelles sur les bords (mais pas trop non plus).

Tout ceci ne vole donc pas très haut.

Reste donc certaines scènes d’action courses poursuites et fusillades pour sauver le S.W.A.T du zéro absolu, ce qui vous en conviendrez est bien peu.

S.W.A.T, unité d'élite (Clark Johnson)
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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 21:29

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Nous abordons à présent la quatrième et dernière partie de « The civil war » décomposée en trois parties de durées sensiblement égales.

Dans la première d’entre elles, « 1864, terre sanctifiée », après une dernière contre attaque sudiste osée du général Early qui tente de prendre sans succès Washington et un hommage appuyé au lieutenant général Nathan Bedford Forrest, expert en charges de cavalerie tonitruantes et accessoirement fondateur du Klux Klux Klan, la situation s’enlise toujours autour des sièges de Petersburg et Atlanta.

A Petersburg, le général Burnside se couvre de ridicule en tentant de dynamiter les galeries sudistes, mais son initiative se solde par le massacre de ses hommes dans un cratère géant et son limogeage.

A Atlanta, Sherman se voit opposer un autre adversaire, le belliqueux Hood en lieu et place du stratège Johnston dont les atermoiements ont fini par irriter le président Davis.

La bataille est terrible et Sherman finit en déployant courage et pugnacité par prendre la ville, ce qui permet à Abraham Lincoln d’être réélu président des Etats-Unis en battant son ancien général Mc Clellan.

La guerre amène son lot inévitable d’histoires d’espionnage, d’hommes d’affaires peu scrupuleux vendant n’importe quel matériel aux armées des deux camps, mais plus grave encore de brutes sanguinaires comme Bill Anderson (patron du bandit Jesse James), qui utilisent le chaos du conflit pour donner libre court à leurs pulsions psychopathiques.

Le summum de l’horreur est toutefois atteint dans le camps de concentration de Andersonville (Géorgie) ou des milliers de prisonniers nordistes croupissent dans des conditions de vie proches de ceux des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Après des images particulièrement choquantes de squelettes humains, cette partie se solde par l’émouvant défilement de portraits de jeunes et vigoureux officiers morts au combat et par l’annonce du choix par un général nordiste de la propriété du général Lee à Arlington pour créer un nouveau cimetière nordiste.

Dans « 1865, la guerre c’est l’enfer » un regain de violence est observé avec la poussée victorieuse de Sherman vers la mer qui prend la ville de Savannah après avoir ravagé toutes les villes, champs et voies ferrées sur son passage puis se tournant vers la Caroline du Sud en réussissant par des prouesses de génie civil à franchir des marais réputés infranchissables.

Véritable ange vengeur, Sherman punit la ville de Charleston, bastion de la rébellion sudiste, puis menace Richmond, qui a du se résoudre à enrôler des noirs pour tenter de gonfler les rangs de son armée.

Lincoln fait voter un amendement célèbre prononçant l’abolition de l’esclavage et veille à garder à l’esprit une politique de respect et de possible conciliation avec le camps ennemi, tandis qu’un obscur acteur du nom de John Wilkes Booth, prépare avec obstination un complot visant  à l’assassiner.

Le grand choc de la guerre entre Lee et Grant a finalement lieu et Grant finit par affaiblir progressivement son adversaire en jouant sur ses ressources en hommes nettement supérieures.

Grant conquiert Petersburg après une résistance farouche du camps adverse composé parfois de soldats adolescents ou vieillards.

Sous la pression de Grant et Sherman, Richmond tombe et reçoit la visite de Lincoln, accueilli en héros par les noirs fraichement émancipés.

Traqué par Grant vers l’Ouest, Lee fuit et finit malgré une résistance farouche à se résoudre à capituler devant son rival.

Le reddition de Lee a lieu dans la petite ville de Appomattox et scelle la fin de la résistance du Sud, même si son président Jefferson Davis tentera encore de fuir vers l’Ouest avant d’être finalement capturé et emprisonné en 1865.

« 1865, les meilleurs anges de notre nature » la dernière partie de cette saga arrive enfin avec le temps des bilans dressés par les historiens, avec l’unité retrouvé autour de la Nation, la difficile émancipation des Noirs, certes libres mais très pauvres, et ayant les plus grandes difficultés à faire valoir leurs droits.

Lincoln ne peut jouir longtemps de son triomphe, et est malheureusement assassiné dans un théâtre de Philadelphie par Booth, qui sera tué en cavale et dont les complices seront pendus.

La mort de l’humaniste Lincoln est un drame terrible pour la nation américaine.

Avec le temps, les soldats rescapés des grandes batailles deviennent des symboles vivants et relatent avec plaisir leurs hauts faits d’armes.

Refusant toute compromission et carrière politique, Sherman continue de vivre en soldat en combattant les indiens et reçoit un bel hommage posthume de son adversaire Johnston qui décèdera peu après, Pickett hanté par le poids de son terrible échec à Gettysburg sombre dans la dépression, Lee contrairement à Davis réfractaire jusqu’à sa mort, rejoint l’unité nationale mais le destin le plus émouvant est celui de Grant, élu président des Etats Unis, mais replongeant dans ses terribles échec personnels, avec une gestion calamiteuse de ses finances.

Ruiné et se sachant condamné par un cancer de la gorge, Grant décide de se retirer pour écrire ses mémoires et ainsi assurer la fortune de sa famille avant sa mort.

En conclusion, la quatrième partie de « The civil war » ne dépareille pas face aux trois autres.

Les batailles sont certes un peu moins dramatiques que lors des épisodes précédents, mais comment ignorer le destin hors du commun des généraux et politiciens de l’époque, hommes d’exception engendrés par des conditions historiques exceptionnelles ?

Difficile de ne pas penser à un prélude de la Première guerre mondiale, avec les tranchées, artilleries, charges sanglantes sous les balles et plus étonnant encore … camps de concentration ou des résidus d’humains ont expiré lentement dans des conditions proches de l’enfer.

Difficile aussi de ne pas être ému aux larmes par certains témoignages ….

Alliant la grandeur de cette épopée sanglante surnaturelle (qui fit 620 000 morts) et donna lieu à des faits d’armes surhumains et douleur intime simples particuliers pris dans la tourmente, « The civil war » reste un documentaire particulièrement fascinant, et permet aux passionnés (comme moi) de se régaler durant les 11h de films d’archives permettant de mieux percevoir la puissance émotionnelle pure de ce conflit.

Un chef d’œuvre à l’état pur pour votre serviteur donc.

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 18:27

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Sans doute sont ce les lectures de Mark Twain, mais l’évocation des Etats Unis au XIX ième siècle, m’a redonné envie de m’attaquer à la troisième partie de  l’immense monument de « The civil war » du  Ken Burns, célèbre série historique consacrée à la Guerre de Sécession américaine.

Les intervenants de cette troisième partie sont sensiblement les mêmes,
les historiens Shelby Foote, Ed Bearss et Barbara Field dont les analyses complètent les témoignages écrits des soldats de l’époque (le nordiste Elijah Hunt Rodes et le sudiste Samuel Watkins) mais aussi des descendants des protagonistes de l’époque comme la petite fille de Alex Turner, un ancien esclave noir du Sud devenu soldat pour l’Union.

Le premier Dvd intitulé sobrement « 1863, les Batailles » attaque fort par la mythique bataille de Gettysburg (Pennsylvanie) ou s’affrontent pendant trois jours les Confédérés (72000 hommes) dirigés par Robert Lee et les forces de l’Union enemnés, 94 000 hommes par George Gordon Meade.

La lutte d’une intensité inouïe, a pour cadre les collines de la ville prises d’assauts ou âprement défendus alternativement par les deux camps.

Entre canonnades sévères pour déstabiliser les lignes adverses, défenses héroïques du colonel Chamberlain et charge massive quasi suicidaire des confédérés emmenés par Pickett, la balance finit par être défavorable à Lee, qui privé de ses brillants cavaliers Jackson et Stuart (partiellement) perd un nombre plus important d’homme que son adversaire, ce qui le contraint à la retraite.

Avec ses 51 000 hommes blessés ou morts, la bataille de Gettysburg, sommet de violence militaire et synonyme de Verdun américain est le tournant de la guerre, car elle stoppe net les velléités de Lee pour frapper le Nord des Etats-Unis et va ensuite conduire l’armée des Confédérés à une stratégie de repli pour défendre ses propres villes.

En effet dans le même temps, le général Grant épaulé par Sherman parvient après un siège acharné de 48 jours à faire chuter la forteresse navale de Vicksburg et donne à l’Union le contrôle hautement stratégique du fleuve Mississippi.

Le reportage s’attarde sur les témoignages poignants de civils, comme les infirmières militaires témoins de l’horrible situations des blessés de guerre mais relate aussi les émeutes ultra violentes de la communauté irlandaise new yorkaise contre la population noire, à l’annonce de la conscription obligatoire.

A partir de 1863, les noirs sont admis pour incorporer l’armée de l’Union et viennent ainsi creuser davantage le rapport démographique disproportionné entre Nord et Sud.

En Septembre, les Confédérés de Bragg et Longstreet bloquent les Nordistes à Chickamauga (Tenessee) mais sont ensuite vaincu par Grant à Chattanooga deux mois après qui accentue une poussée qui semble inexorable.

La première partie se clôt par le discours de Lincoln pour rendre hommage aux sacrifices des soldats nordistes à Gettysburg.
Dans la seconde partie intitulée « 1964, la vallée de l’ombre et de la mort », les combats se rapprochent des centres de décisions politiques et militaires sudistes, Richmond et Atlanta.

On comprend que les deux meilleurs généraux des deux camps, Grant et Lee vont devoir à un moment ou un autre livrer un combat décisif pour l’issue de la guerre.

C’est pourquoi Burns s’attarde longuement sur les parcours et personnalités des deux héros de la guerre.

Issu d’un milieu assez modeste (père tanneur), Grant bien qu’ayant fait Wespoint, s’est surtout illustré par une parcours médiocre, avec un départ de l’armée après le conflit contre le Mexique, une carrière catastrophique dans le mondes affaire ou il côtoie la misère.

Homme simple, modeste et parfois fragile avec notamment un penchant occasionnel pour la boisson, Grant se révèlera pourtant dans le conflit comme un général exceptionnel, doté d’un grand courage, d’une intense capacité de concentration et surtout d’une grande clairvoyance dans les moments les plus critiques.

De son coté, Lee est issu d’une riche famille du sud des Etats Unis proche du pouvoir politique.

Excellent élève à Wespoint, le froid et austère Lee reste fidèle au moment de la guerre à son état natal et se révèle un génie militaire, capable par ses manœuvres audacieuses de triompher d’adversaires plus nombreux.

Grant prend la décision de l’offensive et avance inexorablement à l’intérieur du sud, en s’appuyant sur Sherman, Siegel, Buttler, Meade pour lancer des attaques simultanées contre son rival.

Malgré le sabotage des ponts et des tunnels ne parviennent pas à le retarder et de lourdes pertes lors de la bataille de la foret de la Wilderness en flammes à cause des combats, Grant ne recule pas, enchainant les assauts d’une grande violence contre son rival afin de le rendre rapidement à cours d’hommes et matériels.

A Cold Harbor, Grant commet une erreur stratégique qui lui fait perdre 7000 hommes lancés pour prendre des positions fortifiées de Lee.

Malgré les critiques contre sa stratégie offensive, Grant continue de pourchasser Lee autour de Richmond puis Petersburg, ou les deux armées s’enterrent dans une longue guerre de positions avec creusement de tranchées et canonnades particulièrement meurtrières durant lesquels Chamberlain est griévement bléssé.

Une nouvelle fois, Burns s’attardent sur les témoignages recueillis dans les hôpitaux militaires, notamment celui du poète Walt Whitman, qui essaya de réconforter les malades et mourants par ses talents oratoires.

Devant l’impasse entre Grant et Lee, l’attention se tourne vers le général Sherman, homme de terrain énergique voir autoritaire, animé d’une farouche détermination.

Sa mission de prendre Atlanta le force à affronter le général sudiste Johnston sur fond d’élections durant lesquelles Lincoln va tenter sans grand espoir de se faire réélire.

De manière similaire au duel Grant-Lee, Sherman ayant accusé de fortes pertes et incapable de prendre un avantage décisif sur son adversaire, est contraint de s’arreter aux portes d’Atlanta.

En conclusion, le cap est toujours fermement gardé dans ce troisième volume de « The civil war » dont la partie la plus interessante est contenue dans la bataille devenue légendaire de Gettysburg.

Les quelques photos du champs de bataille parlent d’elles-meme, montrant sans fard, les cadavres des hommes, des chevaux mais aussi parfois leurs squelettes.

Sans doute plus insupportable encore sont les visages inquiets ou résignés des bléssés, atrocement mutilés mais traités dans les hôpitaux ou se dévouent des médecins et infirmières habitées d’une mission les dépassant.

Outre les brillants faits d’armes et l’irréalité de la violence des combats avec parfois plusieurs milliers d’hommes fauchés en quelques minutes, le récit se montre également captivant par l’analyse croisées des personnalités militaires du conflit, notamment Ulysse Grant, superbe looser de la vie civile se révélant finalement le meilleur atout de Lincoln dans sa lutte face au quasi invincible Lee.

On quitte donc ce troisième volet en se disant que le conflit a semble t il définitivement basculé, et se dirige au prix encore de nombreuses morts, vers son dénoument.

Difficile en revanche de ne pas s’aplatir devant de tels morceaux d’histoire.

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 13:27

4   civil war

 

Voici après une courte interruption la suite de « The civil war » de  Ken Burns, célèbre série historique consacrée à la Guerre de Sécession américaine.

Le deuxième Dvd se compose de deux parties d’une durée sensiblement égale ou interviennent les mêmes commentateurs que lors du premier notamment les historiens Shelby Foote et Barbara Field dont les analyses complètent les témoignages écrits des époques (notamment le  soldat nordiste Elijah Hunt Rodes et le soldat sudiste Samuel Watkins).

 La première partie intitulée « Libres à jamais » traite de l’année 1862, marquée surtout par les revers militaires de l’armée de l’Union emmenée par le général Mc Clellan, qui limité par son caractère orgueilleux et attentiste, ne peut exploiter sa supériorité numérique, logistique et est à chaque fois défait par les généraux Confédérés.

Du coté sudiste, on assiste à l’émergence du général Lee, redoutable tacticien capable de briser les schéma traditionnels de la guerre pour provoquer une guerre de mouvements et d’audace, suceptible de prendre de cours ses ennemis engoncés dans des plans trop prévisibles.

Lee est formidablement appuyé par son bras droit, le général Stonewall Jackson, lui aussi adepte des mouvements rapides, instinctifs et dont le caractère pieux s’accommode assez mal d’une certaine insensibilité au sort des hommes.

Ce duo d’hommes forts et déterminé est complété par le général James Ewell Stuart ou le lieutenant général Nathan Beford Forrest, dont la maitrise de la cavalerie, causera d’important dommages humains et matériels au sein des troupes ennemis.

Bien que bénéficiant d'une incroyable supériorité numérique, Mc Clellan échoue devant Richmond, que Lee dégage après une succession d’engagements habiles et audacieux.

Exaspéré, Abraham Lincoln le limoge et nomme ensuite le peu fiable John Pope qui essuiera de telles pertes à la seconde bataille de Bull Run qu’il sera remplacé à nouveau par Mc Clellan.

Enhardi par ses succès, Lee prend l’initiative et porte la guerre sur le territoire nordiste.

A Sharsburg (Washington) près de la rivière Antietam a lieu l’une des plus meurtrières batailles du conflit avec 23 000 morts en une journée.

Devant la lourdeur des pertes, Lee est contraint à la retraite mais  Mc Clellan se montre incapable d’exploiter cet avantage.

Cette année se termine par la promulgation par Lincoln de l’abolition de l’esclavage mais dont l’application passe par une victoire militaire décisive qu’aucun de ses généraux n’est en mesure de lui apporter.

Cette annonce a un effet terriblement puissant sur les esclaves qui entrevoyant l’espoir de la liberté, sont de plus en plus nombreux à quitter leurs maitres sudistes pour s’enrôler dans l’armée de l’Union.    

La seconde partie intitulée « Un meurtre tout simplement » traite majoritairement de l’année 1863 en relatant les difficiles conditions de vie des soldats au front avec une nourriture immonde à base de viande, de riz, haricots et de gâteaux secs remplis d’asticots et de grandes quantités de café, tabac consommées pour tenir le coup.

Bien entendu l’alcool bien que réprouvé par les officiers est largement consommé au sein des rangs des deux camps.

Mais le plus problématique reste les nombreuses maladies inhérentes au froid, au manque d’hygiène et à la promiscuité, qui seront responsables d’un grand nombre de décès.

Sur le plan militaire, le général nordiste Grant pilonne avec acharnement la forteresse de Vicksburg mais Burnside, le successeur de Mc Clellan une nouvelle fois limogé pour son attentisme,  est battu par Lee et ses troupes lors de la terrible bataille de Fredericksburg (Virginie) qui couta la vie à 13 000 de ses hommes.

Son successeur l’arrogant Joseph Hooker subira la même humiliation à Chancellorsville même si cette victoire coutera la vie à l’impétueux Jackson, considéré comme un héros de la guerre.

On termine cette deuxième partie en laissant un camp nordiste en difficulté après avoir pris une mesure impopulaire et subi les récents revers militaires de ses généraux, même si le camp sudiste commence déjà à souffrir économiquement de l’effort de guerre et de l’arrêt de ses exportations de coton.

En conclusion, dans « The civil war, dvd 2 » , le documentaire de Burns se montre toujours aussi passionnant avec une lecture à plusieurs niveaux du conflit, tout d’abord haute avec les décisions des politiciens et des généraux, et une autre consacrée aux hommes de terrains : sous officiers, infirmiers, simples soldats voir esclaves dont les témoignages terriblement réalistes donnent une vision poignante des batailles ou la stratégie dominante de l’époque consistait en des successions de charges héroïques couteuses en hommes pour prendre des positions solidement défendues par les fusils ennemis.

Dans ce conflit, les Sudistes paraissent moins nombreux, moins bien équipés et nourris que leurs adversaires mais compensent cette infériorité par la qualité exceptionnelle de leurs généraux et leur farouche détermination à défendre leurs terres.

Plus puissant mais moins bien commandé, le camp nordiste se caractérise par les prises de positions audacieuses de son président en faveur des esclaves, positions qu’il peine pour l’instant à affirmer faute de victoires militaire.

Autour de batailles d’une violence inouïe ou les hommes sont fauchés comme des épis de blé, le conflit semble donc s’équilibrer avec une issue bien incertaine ... 

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 14:48

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Il était logique après avoir dévoré l’ouvrage de John Keegan que je me penche sur son pendant documentaire avec le monstrueux pavé appelé « The civil war » du cinéaste Ken Burns.

Ce documentaire de plus de onze heures diffusé en 2008 sur Arte est un prodigieux travail d’historien pour reconstituer le conflit de la guerre de Sécession qui ensanglanta les Etats Unis d’Amérique de 1861 à 1865.

Pour rendre l’ingestion plus commode, je vous propose donc de tronçonner le visionnage du film en quatre Dvd de trois heures environ chacun.

Le premier d’entre eux se compose de deux parties, la première appelée « La cause » et la seconde « L’impasse sanglante ».

Dans « La cause », Burns revient sur les évènements ayant menés à l’affrontement militaire.

Il est ainsi question de la forte montée en puissance des mouvements abolitionnistes au Nord des Etats-Unis en cohérence avec les idées progressistes alors en vigueur en Europe.

Ces mouvements se matérialisent par l’élection d’Abraham Lincoln, élu président avec 40% des voix qui est un fervent partisan de l’abolition de l’esclavage.

Bien entendu, le Sud qui tire l’essentiel de sa richesse de l’exploitation des champs de coton dans lesquels travaillent des esclaves pour les grands propriétaires, se rebiffe sous l’impulsion du sénateur Jefferson Davis.

Entre les deux camps la tension monte rapidement, ce qui aboutit à la Sécession des Etats du Sud puis au premier acte d’agression de Fort Sumter (Charleston), fort nordiste pris d’assaut qui malgré le coté purement symbolique de l’attaque, déclenche la mobilisation générale des états de l’Union.

Ken Burns donne la parole aux historiens contemporains (Shelby Foote, Barbara Fields) qui prodiguent leurs analyses précises mais de manière plus touchante aux acteurs de l’époque  à travers des manuscrits historiques.

Ainsi on comprend par les témoignages d’esclaves affranchis comme Frederick Douglas la dureté des conditions de vie des esclaves et la difficulté pour les Noirs même affranchis de trouver leur place dans l’armée nordiste.

Le journal de Mary Chesnut femme d’un sénateur sudiste surprend par la largesse et la modernité de ses vues à contre courant du camp de son mari.

On assiste à une exposition rapide des principaux acteurs politiques et militaires de l’époque comme Abraham Lincoln à l‘intelligence supérieur, Ulysse Grant (inapte à la vie civile), William Sherman (à tendance dépressive) Nathan Bedford Forrest (cavalier émérite et guerrier jusqu‘au boutiste), Samuel Jefferson (peu commode), Lee (brillant mais trop succinctement évoqué), mais également de simples soldats du rang comme le sudiste Sam Watkins ou nordiste Elijah Hunt Rodes dont les récits intimes dépouillés de tout artifice de communication demeurent parmi les témoignages les plus émouvants du conflit.

Même si le Nord est beaucoup plus riche et quatre fois plus peuplée que le Sud, ce dernier se bat avec courage, profitant des nombreuses erreurs de commandements réalisés dans le camps adverse notamment lors de la terrible bataille de Bull Run (Manassas) ou Stonewall Jackson et Beauregard défont les troupes du vieillissant Mc Dowell qui sera après coups remplacé par le très médiatique général Mc Clellan.

Les photos d’amputations permettent de prendre conscience des dégâts sur le corps humain provoqués par la puissance de feu des fusils.

Expert en formation et logistique, Mc Clellan qui a beaucoup étudié les armées européennes, instaure une stratégie complexe de prise en tenaille du bloc Sudiste afin de l’asphyxier, qui s’avérera inefficace en raison d’un manque tempérament.

Au final, la première partie s’achève par une lettre poétique particulièrement émouvante d’un major nordiste Sullivan Balou, adressé à sa femme en guise d’adieux.

Légèrement plus courte, la seconde partie centrée sur l’année 1862, montre la montée en puissance des conflits de plus en plus intenses ou il n’est pas rare de voir 30% des effectifs engagés décimés.

Les correspondances entre Lincoln et Mc Clellan montrent l’exaspération croissante du président face à l’attentiste de son général en chef des armées, paralysé par un sentiment de peur face au nombre de ses ennemis.

Un zoom plaisant est réalisé sur les innovations dans le domaine naval comme l’apparition des premiers cuirassés (le Merrimack Sudiste et le Molitor nordiste à tourelle tournante) qui envoyèrent aux oubliettes les navires militaires traditionnels.

Du coté fluvial, face à l’attentisme de Mc Clellan, Grant remporte ses premiers succès au Kentucky en impressionnant par son calme et sa détermination.

Le point culminant de l’affrontement est Shiloh (Pittsburgh Landing), choc effroyable qui surpasse en horreur le pourtant déjà horrible Manassas.

Après un premier choc favorable aux sudistes, les renforts nordistes arrivent et permettent à Grant et Sherman de prendre le dessus sur Beauregard et Johnston qui est tué au combat.

Même si la victoire douloureuse de Shiloh laisse des traces dans les deux camps, le Sud commence déjà à avoir du mal à soutenir l’effort de guerre en moyens humains et matériels.


En conclusion, très dense, « The civil war, dvd 1 » permet de mieux comprendre le déroulement de ce conflit d’une envergure exceptionnelle.

Si la première partie consacrée à l’exposition de la situation met du temps à démarrer, on est rapidement happé par la puissance des témoignages écrits retrouvés par Burns et encore plus par les photos d’époque qui permettent de mettre des visages humains sur l’horreur des conflits.

Les innovations technologiques : amélioration de la puissance de l’artillerie, des fusils, emploi de mines et de cuirassés expliquent le nombre élevé des victimes broyées lors des assauts par des tempêtes de feu et d’aciers.

Trop orgueilleux, Mc Clellan par ailleurs brillant théoricien, se montre incapable de mener à bien la stratégie de Lincoln par manque de contrôle de soi et de clairvoyance, qualités qui seront l’apanage de son rival le plus modeste Grant, homme de terrain au courage indomptable.

« The civil war, dvd 1 »  laisse donc en attente, devant une offensive nordiste puissante mais indécise en raison des qualités de ses opposants notamment le général Lee défenseur de la ville de Richmond.

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 21:17

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Sorti en 1992, « JFK » d’Oliver Stone est assurément l’une des œuvres les plus impressionnantes de ce cinéaste controversé.

Gonflé, le réalisateur s’attaque cette fois ci à un mythe, à l’un des plus grands mystères du XX iéme siècle, l’assassinant du président des Etats Unis d’Amérique John Fitzgerald Kennedy le 22 novembre 1963 à Dallas.

Son film d’une durée de trois heures, s’appuie sur le personnage de Jim Garrison (Kevin Costner) procureur de la Nouvelle Orléans, qui par une ténacité hors du commun déterra en secret l’affaire Kennedy trois ans après pour tenter de découvrir qui étaient les commanditaires de cet assassinat.

Homme intelligent, intègre et mu par une soif de vérité inarrêtable, Garrison s’entoure d’une petite équipe d’enquêteurs fidèles comme le jeune Bill Broussard (Michael Rooker) ou le costaud Lou Ivon (Jay O Sanders).

Il s’intéresse tout d’abord à la vie opaque de Lee Oswald (Gary Oldman impressionnant ) l’assassin présumé comme solitaire par la commission Warren ayant enquêté en 1963, pour découvrir un agent double américain ayant infiltré les soviétiques avant de revenir aux États-Unis une fois sa mission accomplie en URSS.

Membre des services secrets, Oswald s’est fait passer pour un militant communiste afin d'infiltrer les milieux castristes des Etats Unis.

Il a aussi côtoyé des para militaires cubains comme David Ferrie (Joe Pesci égal à lui-même en teigne survoltée) ou un mystérieux homme d’affaire nommé Clay Shaw (Tommy Lee Jones), tous les deux liés par de même tendances homosexuelles.

Garrison est persuadé que c’est dans ce cercle para militaire en cheville avec la CIA que se situe la clé de l’énigme et que Oswald n’est qu’un bouc émissaire ayant servi à couvrir un complot d’envergure impliquant des hommes haut placés dans le gouvernement américain de l’époque.

Pour étayer sa thèse, Garrison relève les invraisemblances du dossier, comme la non prise en compte par la commission Warren des témoins oculaires qui avaient vu un deuxième foyer de tirs depuis une palissade, comme les discordances entres les blessures de Kennedy et les nombre de balle supposées tirées par Oswald.

Il reçoit aussi le témoignage d’un ancien colonel membres des forces spéciales (Donald Sutherland) qui lui indique les défaillances dans les services de protection du président à Dallas et lui révèle que Kennedy qui s’apprêtait à se désengager de la guerre du Viet Nam gênait les militaires en haut lieu.

Il agit aussi, désireux de trainer Ferrie et Shaw devant des tribunaux en utilisant le témoignage de Willy O’Keefe (Kevin Bacon) taulard homosexuel proche de Shaw, affirmant avoir entendu le groupe parler d’assassiner le président.

Mais alors que Ferrie s’apprête à craquer sous la pression il est éliminé.

L’affaire se complique quand l’enquête de Garrison est révélée au grand jour.

Il est soumis à des pressions, sa famille est menacée, son groupe explose …

Pourtant il tient bon et parvient à trainer Shaw devant la justice.

Sans charge sérieuse, sa tentative échoue pourtant non sans que le procureur ait accusé dans une longue et vibrante plaidoirie, le président des Etats Unis Lyndon Johnson d’être impliqué dans le meurtre.

Le film termine sur cet échec mais relate qu’une deuxième commission réunie en 1976 a confirmé la thèse du complot que soutenait le procureur.

En conclusion, quelle que soit la solidité de la thèse défendue par Oliver Stone, « JFK » est un film extrêmement prenant qui captive malgré la complexité de l’enquête mélangeant allégrement politiques, mafieux, agents secrets et militaires.

On suit le déroulement de l’enquête avec passion, en admirant les qualités humaine du procureur incarné par un Kevin Costner je dois l'avouer ici  impeccable en bureaucrate se sentant investi d’une mission pour le peuple américain qui le galvanise et lui fait oublier tous les obstacles.

Les autres acteurs sont évidemment tous très bons, en particulier Gary Oldman fantastique de sobriété ou Tommy Lee Jones curieusement efféminé avec une perruque frisée blanche.

Sur le fond, l’histoire fascine toujours … il y a l’incroyable violence de la scène de la fusillade avec le crane de l’homme le plus puissant du monde qui explose en direct sous l’impact et sa femme, la splendide Jacky qui tente de lui porter assistance dans un geste de magnifique dramaturgie.

Si le rôle de la Mafia est (à mon avis fort justement) minimisée, celui des politiques et des services secrets est fortement mis en avant.

Kennedy était un pacifiste, il voulait aider les plus démunis, les minorités, signer des traités de paix avec les Soviétiques, voulait se retirer de la guerre du Viet Nam et mettre la pression sur la Mafia … il dérangeait donc les plans de beaucoup d’hommes puissants qui profitaient de la situation de conflit avec le bloc communiste et avaient tout intérêt à la poursuite des programmes militaires de la guerre froide.

Les assassinats de Luther King, de son frère Bobby mais également de Oswald ou les morts mystérieuses des témoins du dossier jettent également de fortes suspicions sur la thèse d’un fou ayant agi seul.

Pour connaitre la vérité, attendre 2029 et l’ouverture des dossiers secrets de 1963 au public, serez vous présents avec moi  ?

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