Nous abordons à présent la quatrième et dernière partie de « The civil war » décomposée en trois parties de durées sensiblement égales.
Dans la première d’entre elles, « 1864, terre sanctifiée », après une dernière contre attaque sudiste osée du général Early qui tente de prendre sans succès Washington et un hommage
appuyé au lieutenant général Nathan Bedford Forrest, expert en charges de cavalerie tonitruantes et accessoirement fondateur du Klux Klux Klan, la situation s’enlise toujours autour des sièges de
Petersburg et Atlanta.
A Petersburg, le général Burnside se couvre de ridicule en tentant de dynamiter les galeries sudistes, mais son initiative se solde par le massacre de ses hommes dans un cratère géant et son
limogeage.
A Atlanta, Sherman se voit opposer un autre adversaire, le belliqueux Hood en lieu et place du stratège Johnston dont les atermoiements ont fini par irriter le président Davis.
La bataille est terrible et Sherman finit en déployant courage et pugnacité par prendre la ville, ce qui permet à Abraham Lincoln d’être réélu président des Etats-Unis en battant son ancien
général Mc Clellan.
La guerre amène son lot inévitable d’histoires d’espionnage, d’hommes d’affaires peu scrupuleux vendant n’importe quel matériel aux armées des deux camps, mais plus grave encore de brutes
sanguinaires comme Bill Anderson (patron du bandit Jesse James), qui utilisent le chaos du conflit pour donner libre court à leurs pulsions psychopathiques.
Le summum de l’horreur est toutefois atteint dans le camps de concentration de Andersonville (Géorgie) ou des milliers de prisonniers nordistes croupissent dans des conditions de vie proches de
ceux des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Après des images particulièrement choquantes de squelettes humains, cette partie se solde par l’émouvant défilement de portraits de jeunes et vigoureux officiers morts au combat et par l’annonce
du choix par un général nordiste de la propriété du général Lee à Arlington pour créer un nouveau cimetière nordiste.
Dans « 1865, la guerre c’est l’enfer » un regain de violence est observé avec la poussée victorieuse de Sherman vers la mer qui prend la ville de Savannah après avoir ravagé toutes les
villes, champs et voies ferrées sur son passage puis se tournant vers la Caroline du Sud en réussissant par des prouesses de génie civil à franchir des marais réputés infranchissables.
Véritable ange vengeur, Sherman punit la ville de Charleston, bastion de la rébellion sudiste, puis menace Richmond, qui a du se résoudre à enrôler des noirs pour tenter de gonfler les rangs de
son armée.
Lincoln fait voter un amendement célèbre prononçant l’abolition de l’esclavage et veille à garder à l’esprit une politique de respect et de possible conciliation avec le camps ennemi, tandis
qu’un obscur acteur du nom de John Wilkes Booth, prépare avec obstination un complot visant à l’assassiner.
Le grand choc de la guerre entre Lee et Grant a finalement lieu et Grant finit par affaiblir progressivement son adversaire en jouant sur ses ressources en hommes nettement supérieures.
Grant conquiert Petersburg après une résistance farouche du camps adverse composé parfois de soldats adolescents ou vieillards.
Sous la pression de Grant et Sherman, Richmond tombe et reçoit la visite de Lincoln, accueilli en héros par les noirs fraichement émancipés.
Traqué par Grant vers l’Ouest, Lee fuit et finit malgré une résistance farouche à se résoudre à capituler devant son rival.
Le reddition de Lee a lieu dans la petite ville de Appomattox et scelle la fin de la résistance du Sud, même si son président Jefferson Davis tentera encore de fuir vers l’Ouest avant d’être
finalement capturé et emprisonné en 1865.
« 1865, les meilleurs anges de notre nature » la dernière partie de cette saga arrive enfin avec le temps des bilans dressés par les historiens, avec l’unité retrouvé autour de la
Nation, la difficile émancipation des Noirs, certes libres mais très pauvres, et ayant les plus grandes difficultés à faire valoir leurs droits.
Lincoln ne peut jouir longtemps de son triomphe, et est malheureusement assassiné dans un théâtre de Philadelphie par Booth, qui sera tué en cavale et dont les complices seront pendus.
La mort de l’humaniste Lincoln est un drame terrible pour la nation américaine.
Avec le temps, les soldats rescapés des grandes batailles deviennent des symboles vivants et relatent avec plaisir leurs hauts faits d’armes.
Refusant toute compromission et carrière politique, Sherman continue de vivre en soldat en combattant les indiens et reçoit un bel hommage posthume de son adversaire Johnston qui décèdera peu
après, Pickett hanté par le poids de son terrible échec à Gettysburg sombre dans la dépression, Lee contrairement à Davis réfractaire jusqu’à sa mort, rejoint l’unité nationale mais le destin le
plus émouvant est celui de Grant, élu président des Etats Unis, mais replongeant dans ses terribles échec personnels, avec une gestion calamiteuse de ses finances.
Ruiné et se sachant condamné par un cancer de la gorge, Grant décide de se retirer pour écrire ses mémoires et ainsi assurer la fortune de sa famille avant sa mort.
En conclusion, la quatrième partie de « The civil war » ne dépareille pas face aux trois autres.
Les batailles sont certes un peu moins dramatiques que lors des épisodes précédents, mais comment ignorer le destin hors du commun des généraux et politiciens de l’époque, hommes d’exception
engendrés par des conditions historiques exceptionnelles ?
Difficile de ne pas penser à un prélude de la Première guerre mondiale, avec les tranchées, artilleries, charges sanglantes sous les balles et plus étonnant encore … camps de concentration ou des
résidus d’humains ont expiré lentement dans des conditions proches de l’enfer.
Difficile aussi de ne pas être ému aux larmes par certains témoignages ….
Alliant la grandeur de cette épopée sanglante surnaturelle (qui fit 620 000 morts) et donna lieu à des faits d’armes surhumains et douleur intime simples particuliers pris dans la tourmente,
« The civil war » reste un documentaire particulièrement fascinant, et permet aux passionnés (comme moi) de se régaler durant les 11h de films d’archives permettant de mieux percevoir
la puissance émotionnelle pure de ce conflit.
Un chef d’œuvre à l’état pur pour votre serviteur donc.
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