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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 22:05

Creusant lui-même son sillon, Faith no more sort en 1997 « Album of the year » la quatrième et dernier album d’une courte carrière d’à peine dix ans.

Le guitariste John Hudson prend la place de Trey Suprane pour cet album au titre profondément immodeste et à la pochette insipide et on débute par « Collision » un mid tempo alternant avec bonheur refrains surpuissants et couplets posés.

Cette belle entrée en matière se confirme avec « Stripsearch » superbe ballade planante ou la voix de Mike Patton atteint des sommets de relaxation absolue.

L’auditeur poursuit ce voyage amollissant avec « Last cup of sorrow » puis reçoit un grand coup de pied aux fesses avec « Naked in the front of the computer » qui réactive sur un tempo frénétique la machine à fusion.

On calme le jeu avec « Helpless » assez soporifique malgré le toujours joli numéro vocal de Patton et la fusion originale et rugueuse de « Mouth to mouth » ne parvient pas à réellement recréer un regain d’intérêt.

Mais Faith no more se montre encore capable de surprendre et frappe très fort avec « Ashes to ashes » superbe power ballade mêlant mélodies déchirantes et grandes montée en puissance sur les refrains.

Très inspirés, les californiens placent ensuite une ballade élégante et légère, « She love me not », explosent dans le torrent métallique ultra rapide et nerveux de « Got that feeling ».

Toujours dans ce registre alternant chaud et froid, l’ambiance se fait rampante sur « Paths of glory » avec un Patton en état de grâce.

La fin du disque se profile alors en pente douce avec « Home sick home » qui rue malgré tout dans les brancards dans sa phase terminale et « Pristina » ballade planante à très haute altitude.

En conclusion, « Album of the year » est o surprise mon album préféré de Faith no more.

Moins expérimental, plus équilibré et structuré, il déroule cependant une musique toujours créative, surprenante capable d’asséner violemment une grêle de coups à l’auditeur sonné dans les cordes ou de lui arracher des larmes d’émotion pure en charmant son psychisme par des mélodies d’une classe folle.

Avec sa belle homogénéité et deux titres hors classe (« Stripsearch » et « Ashes to ashes »), « Album of the year » porte fort bien son nom et offre une sortie en beauté à un group décidément jusqu’au bout inclassable, profond, versatile et torturé.

Un grand coup de chapeau également à Mike Patton, chanteur de première catégorie et assurément l’une des plus belles voix du métal moderne.

Album of the year (Faith no more)
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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 22:19

Poursuivant sur son rythme de croisière, Faith no more sort en 1995 « King for a day … fool for a lifetime » à l’affreuse pochette évoquant un graphisme de bande dessinée baclé.

Le guitariste des débuts, Jim Martin a laissé la place à Trey Struance, qui aura lui aussi une vie des plus éphémère au sein du groupe et on débute par « Get out » âpre et rapide qui contraste avec le mid tempo mélodique mais solide « Ricochet ».

C’est tout en souplesse qu’on se dirige vers « Evidence » ballade apaisée aux chœurs éthérés s’étalent sur près de cinq minutes.

Les sons plus métalliques reviennent à la charge avec « The gentle art of makin ennemies » sorte d’ancêtre du System of a down en raison de l’extrême versatilité du chant de Patton puis s’efface aussi subitement devant « Star A.D » qui groove comme un titre de Jamiroquai.

Comme souvent, Faith no more réussit donc à déstabiliser l’auditeur, bandant ses muscles sur l’extrême « Cuckoo for caca » véritable symphonie de hurlements barbares, retombe dans l’easy listening la plus insignifiante avec « Caralho voador ».

Le violent, chaotique et déstructuré « Ugly in the morning » n’augure rien de bon mais pourtant c’est à cet instant que les californiens placent l’un de leurs meilleurs tubes, « Digging the grave » rapide, puissant et entrainant avec un Mike Patton cadrant pour une fois parfaitement son talent.

Les choses semblent s’apaiser avec « Take this bottle », jolie ballade countrysante et « King for a day » lui aussi souple et fluide.

La dernière partie du disque se présente ensuite avec « Just a man » mid tempo étrange et assez déroutant, « The last to know » qui tourne au ralenti malgré les jolies prouesses vocales de Patton et enfin « Just a man » ballade glissée.

En conclusion, avec « King for a day … fool for a lifetime », Faith no more corrige les excès de « Angel dust » délivrant un album toujours aventureux, difficile à suivre mais œuvrant plus dans une veine calme et mélodique, ce qui permet sans doute de mieux faire passer la pilule notamment auprès d’un plus large public.

Malgré cette évolution, quelques jolies ballades et le tube MTV de rigueur (« Digging the grave »), « King for a day … fool for a lifetime » délivre une musique toujours trop barrée, inclassable et éclatée à mon gout, ce qui m’irrite plus que me charme.

Ceci n’enlève rien aux qualités de Faith no more et tout particulièrement à celles de son chanteur/compositeur principal, Mike Patton.

King for a day ... fool for a lifetime (Faith no more)
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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 22:49

En 1992, fort du succès de la recette trouvée, Faith no more sort son second album intitulé « Angel dust » à la pochette animale bien peu attractive.

On débute par « Land of sandeshine » mid tempo puissant, frais et agréable.

L’originalité, l’audace et une certaine puissance brutale sont toujours de mise sur « Caffeine » sur lequel Mike Patton apporte la preuve de son étonnante couverture vocale.

On change encore de braquet avec l’excellent « Midlife crisis » véritable tube aux refrains incroyablement accrocheurs et c’est tout en douceur que l’on goute ensuite l’accalmie coulante de « RV ».

Faith no more continue d’explorer à sa guise les divers sentiers musicaux et livre avec « Smaller and smaller » un titre lent, sombre et extrêmement torturé.

Ceci laisse toutefois le temps s’écouler bien lentement, à l’image d’un « Everything is ruined » long, plat et peu palpitant.

Le contraste avec les hurlements sataniques de « Malpractice » est alors saisissant, et on préfère Mike Patton donnant plus dans les amples mélodies de « Kindergarten ».

Doté de chœurs féminins un peu ringards « Be agressiv » sonne de manière décalée, tandis que « A small victory » glisse mollement sur ses presque cinq minutes bien linéaires.

Derrière le titre ultra provocateur « Crack Hitler » se cache un morceau quasi expérimental particulièrement indigeste et l’auditeur se plait à espérer atteindre rapidement la fin du disque pour abréger la punition.

Cette fin se matérialise par « Jizzlober » long cheminement violent, chaotique et déstructure puis « Midnight cowboy » instrumental aussi pompeux qu’assommant.

En conclusion, « Angel dust » est selon moi un album beaucoup trop expérimental et décousu pour mériter une attention prolongée.

Les qualités belles et bien réelles de Faith no more n’apparaissent que par éclipses (« Midlife crisis », « Kindergarten ») mais ne suffisent pas à assurer la cohérence suffisante à une œuvre la plupart du temps aussi pénible qu’indigeste.

A vouloir ostensiblement se détacher de toute influence clairement indentifiable et à chercher à tout crin l’expérimentation, Faith no more se replie dans un bastion réservé à un petit groupe d’initiés convaincus de détenir une parcelle du bon gout.

Difficile donc de prédire un avenir un groupe aussi imprévisible et barré que Faith no more …

Angel dust (Faith no more)
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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 18:01

La musique n’est jamais vraiment loin dans ces colonnes, aussi vais-je revenir vers un genre assez peu représenté ici la fusion, avec un des plus fiers représentants du mouvement, les californiens de Faith no more.

Formé à San Francisco à la fin des années 80, Faith no more éclot en 1989 avec l’arrivée de son chanteur le plus charismatique, Mike Patton qui vient renforcer Jim Martin (guitare), Mike Bordin (batterie), Bill Gould (basse) et Roddy Bottum (claviers).

Avec sa pochette passe partout on ne peut plus cheap, « The real thing » débute par « From out of nowhere » fluide et accrocheur notamment par ses parties de claviers et le chant maitrisé du nouveau chanteur détrônant Chuck Mosely qui n’aura donc officié que sur un seul album, le premier du groupe.

Après avoir pris ses marques, le groupe se lance et place un premier tube relativement novateur pour l’époque, « Epic » mêlant phrasé rap, bonnes envolées sur les refrains et riffs métalliques judicieusement placés.

Multi diffusé sur une MTV alors balbutiante, le clip connut malgré les ridicules gants de boxe de Patton, contribua pour beaucoup dans la notoriété alors naissante des petits gars.

On revient à plus de classicisme avec « Falling to pieces » qui manque par comparaison presque de personnalité avant que les racines métalliques du groupe ne fassent leur apparition sur « Surprise your’re dead » qui fricote allégrement avec la férocité du thrash.

Le terme montagne russe semble parfaitement adapté lorsqu’on bascule dans l’ambiance détachée et apaisante de « Zombie eaters » superbe ballade montant graduellement en puissance ce qui donne l’occasion à Patton de révéler toute sa désormais légendaire versatilité vocale.

C’est dans le tempo lent que s’installe ensuite Faith no more, avec « The real thing » qui déroule huit minutes remplies de variations diverses alternant mélodies suaves et harangues hip hop.

Pas encore bien remis de l’épreuve, on glisse sans trop d’efforts vers « Underwater love » bien trop rangé et lisse, et si « The morning after » secoue et surprend un peu plus, le résultat reste insuffisant pour stimuler l’attention.

La fin du disque donne alors un grand sentiment de décousu, entre un instrumental barré au titre improbable « Woodepecker from Mars », une magnifique reprise de Black sabbath « War pigs » et une ballade jazzy nasillarde « Edge for the world » pour conclure.

En conclusion, « The real thing » est un vrai fourre tout pour ne pas dire bordel musical, qui rend difficile son appréhension.

Refusant de coller aux étiquettes, Faith no more pratique une musique à base de rock lourd mais incorporant diverses influences (thrash, heavy metal, hip-hop voir jazz) qui la rend insaisissable et imprévisible.

On pourra sans doute crier au génie devant pareille créativité et exploration musicale, ou rester plus circonspect devant le résultat final, manquant selon moi de cohésion et de direction clairement établie.

Remarquons également que derrière une petite poignée de titres forts, « The real thing » contient majoritairement des morceaux plus expérimentaux ou tout simplement transparents ou le groupe semble évoluer en roue libre.

Néanmoins, forte de sa (réelle) originalité et de l’impact de « Epic » auprès du grand public, la machine est en 1989 bel et bien lancée, préparant le terrain à la poussée fusion rap-metal du début des années 90.

The real thing (Faith no more)
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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 09:20

steal.jpg3

 

 

Nous effectuons maintenant un léger saut temporel pour nous retrouver en 2002 avec la sortie de « Steal this album ! » de System of a down.

Entre temps, les arméno-californiens ont connu un immense succès en 2001 avec « Toxicity » et ont brutalement changé de catégorie.

Outre son titre provocateur et sa pochette dépouillée à l’extrême,  la particularité de « Steal this album » est de contenir des titres inédits, sorte de restes de « Toxicity ».

On débute en force avec « Chic’n’ stu » qui dans le plus pur style System of a down, balance sur courant alternatif des passages ultra brutaux et d’autres plus légers et décalés.

Après ce réveil corsé, on bascule sur « Innervision », un de ses mid tempo nerveux aux refrains plus mélodiques et aériens, qui firent la différence sur « Toxicity ».

Le court et punchy « Bubbles » introduit « Boom ! » premier grand tube du disque, qui outre ses revendications politiques (anti-guerre) réussit la synthèse parfaite entre mélodies orientalisantes séduisantes et accroche redoutablement efficace sur des refrains d’une simplicité extrême.

System of a down continue de tracer sa route avec bonheur, tel ce « Nuguns » , « ADD » plus appuyé et « Mr Jack » lorgnant vers un rock mélodique aux fortes influences moyen orientales.

Le résultat est réellement impressionnant sur « I-E-A-I-A-I-O » mélangeant hurlements, phrasé hip-hop et chants indiens (?) avec en bonus un petit clin d’œil de la guitare de Malakian au générique de « K-2000 ».

Après la courte récréation comico-thrash de « 36 » qui bastonne violemment, survient « Pictures » transparent  « Highway song » beaucoup (trop) adouci jusqu’à virer pop.

Nos rocker-activistes se ressaisissent avec un « Fuck the system » brutal et sans ambages puis replongent dans la veine mélodique avec « Ego brain » belle power ballade.

La fin de l’album se profile alors avec la triplette « The tawaves » qui voit la source se tarir, « Roulette » authentique ballade acoustique mignonette et un « Streamline » autre molle ballade conclusive.

En conclusion, bien que moins réussi que « Toxicity »,  « Steal this album ! » n’en est pas moins un album surprenant et de bonne qualité globale.

Le style de System of a down s’est considérablement enrichi depuis ses débuts et délaisse une approche power-thrash décousue pour apporter plus de variétés et de cohérence.

La musique proposée est donc difficilement classable, tant elle incorpore de multiples influences étroitement enchevêtrées qui peuvent définir une nouvelle définition du metal moderne.

Globalement, l’approche est tout en restant métallique, nettement plus mélodique avec une recherche d’influences arméniennes surtout perceptibles dans le chant de Tankian.

Malgré une longueur excessive et trop de morceaux de remplissage, « Steal this album ! » comblera les fans du groupe déjà sans doute séduits par l'impact de « Toxicity ».

Après un succès aussi inattendu, System of a down se mit en pause pendant trois années avant de revenir en 2005 et de disparaitre à nouveau, désirant sans doute avec sagesse ne pas faire l’album de trop.

Pour ma part, malgré une originalité et une efficacité certaine, la musique de System of a down reste trop biscornue pour moi.

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 21:01

sys_down.jpg1

 

 

Focus sur System of a down, un groupe assez difficilement classable mais qui s’établit comme l’un des leaders du metal moderne des années 2000.

Formé à Los Angeles par des américains d’origine arménienne, Serj Tankian (chant, clavier), Daron Malakian (guitare), Shavo Ladin (basse) et John Dolmayan (batterie), System of a down sort son premier album éponyme  en 1998.

Avec sa pochette un brin cheap, « System of a down » débute par une série de courtes déflagrations de moins de trois minutes avec comme entame « Suite-pee » qui pose le chant coloré, exubérant ou agressif de Tankian sur des rythmiques ultra pesantes à la Pantera.

On enchaine avec « Know » aux légères teintes vocales orientales noyées par de brusques poussées de violence et des riffs en béton armé pas toujours très inspirés puis « Sugar » incroyablement versatile, brutal, déroutant mais contenant également un coté accrocheur sur les refrains.

Difficile de se caler sur « Suggestions » qui alterne passages zen  et courtes explosions ou Tankian hurle comme un dingue et c’est sans doute « Spiders » qui le premier ose s’aventurer franchement dans le domaine du power rock mélodique.

Le court interlude « Ddevil » bordélique ne laisse pas un souvenir impérissable tout comme son successeur « Soil » au style très thrash metal.

System of a down continue de rentrer dans le tas avec « War ? » son chant déjanté intraçable, ses riffs power-thrash et ses multiples variations rythmiques plutôt éprouvantes.

Morceau le plus long de l’album avec ses six minutes et quelques, « Mind » est une longue épreuve sonore ou le groupe commence calmement avant de repousser encore plus loin les limites de son ultra violence.

Plus cadré, « Peephole » parvient à mieux placer son cocktail de puissance maitrisée et de calme voilé.

On arrive ensuite dans la dernière partie du disque avec le court, violent et foutraque « Cubert » et ses hurlements panteresques, « Darts » agressif et déjanté, puis enfin « Pluck » à la violence torrentielle inaudible à peine contrebalancé par de courts passages relativement apaisés.

En conclusion, ce premier « System of a down » est un brulot extrémiste fortement influencé par les poids lourds de l’époque Korn et Splipknot pour le néo métal, Slayer et Pantera pour le power-thrash plus traditionnel.

Mais System of a down parvient néanmoins à se démarquer légèrement de ses influences pesantes, par l’incorporation d’un chant ultra versatile, agressif ou décalé voir calmé qui colle assez bien avec les multiples cassures rythmiques de titres particulièrement difficiles d’accès.

Si on peut fugacement sentir déci delà la potentiel des californiens, sur la durée, « System of a down » atypique, déroutant et ultra abrasif, s’avère en réalité sur la durée des treize titres diffiiclement écoutable.

Les arméno-américains feront par la suite beaucoup mieux ce qui les fera changer de statut.

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 20:34

Contradiction.jpg1

 

 

Après la bonne surprise du premier album, Mass hysteria bat le fer tandis qu’il est chaud et sort en 1999 son deuxième album intitulé « Contraddiction ».

La pochette du disque nettement plus gore, montre cette fois un bébé mutant ou possédé par quelque force occulte.

Le bombardement débute avec « Contraddiction » morceau énergique mais qui peine cependant à décoller pleinement.

Dès le deuxième titre, Mass hysteria surprend en incorporant des refrains planant réellement chantés par Mouss Kelai au milieu de sa traditionnelle foret de gros riffs plaqués.

On se dit alors que le groupe a trouvé là un filon quand « Aimable à souhait » et « Attracteurs étranges » reprennent avec moins de réussite la formule, couplets durs/refrains caressants avec en prime quelques breaks instrumentaux en guise d’aération.

Mass hysteria abaisse encore sa puissance sonore sur « Finistère amer » insupportablement long et insipide et se sent sans doute obliger de compenser avec un « P4 » ultra brutal et maladroit.

Bande son parfaite pour un jeu vidéo, « Sur la brèche » est rendu plaisant par son savant mélange samples-guitares tandis que l’audacieux « Furia » renoue en terme d’intensité et en efficacité avec les missiles du premier album.

Malgré leur virulence  « Le dernier tango » et « Osmos’ 99 »  peinent  par manque de fluidité, quand au « Plus juste effet » il démontre une fois de plus la maladresse du groupe dans ses incursions mélodiques.

On termine le disque par une curiosité, « Corazones Olvidadoss (Saetas Dulces) » long délire électro-hispanique sans réel intérêt.

En conclusion, dès son second album, Mass hysteria tente de varier ses compositions en proposant une approche plus nuancée ou quelques timides tentatives mélodiques font leur apparition.

Pas de doute, la musique est toujours rude et trapue, mais le groupe perd fortement en vitesse, fluidité et rate la plupart du temps sa cible.

Outre cette baisse d’impact, Mass hystéria doit faire avec les limitations vocales de Kelai, particulièrement faible sur les passages aériens et nuancés.

Compte tenu de ses lacunes, « Contraddiction » est donc un album particulièrement médiocre et inintéressant à mes yeux.

La suite de la carrière de Mass hysteria ne fera que confirmer cette impression.

Dommage.

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 19:40

bien_etre.jpg3

 

 

Retour dans le passé avec un brin de nostalgie forcément par rapport à mes jeunes années ou j’ai découvert à la fin des années 90, Mass hysteria que je suis allé voir en concert une fois.

En 1997, ce groupe français composé du chanteur dreadlocké Mouss Kelai, des guitaristes Erwan Disez/Yann Heurtaux, du bassiste Stéphane Jacquet, du batteur Raphael Mercier et d’un programmeur informatique appelé Pascal Jeannet, sort son premier album « Le bien-être et la paix ».

Ce disque à la pochette inhabituellement douce pour un groupe de métal débute par « L’homme qui en savait trop rien » .

Les riffs lourds, puissants et la présence de machines permettent d’affilier Mass hysteria au style industriel, en revanche le chant français saccadé à la limite du rap, fait plutôt osciller vers la fusion.

Le résultat est néanmoins un cocktail survitaminé qui explose en plein visage de l’auditeur.

Sans perdre de temps on enchaine à la même cadence élevée par deux brulots « Knowledge is power » et l‘hymne du groupe « Mass project » qui développent une énergie et un groove fantastiques.

Mais c’est sur « Shine » et son accroche diabolique, que Mass hysteria se surpasse en créant un morceau au fort potentiel commercial malgré sa forte charge métallique.

La vitesse d’exécution se ralentit certes quelques peu sur « L’effet papillon » mais c’est pour mieux laisser le groupe poser les bases de sa musique toujours incroyablement robuste.

Arrive ensuite le morceau maitre, le tube, la bombe fusion imparable packagé avec le clip sexy en diable, « Donnez vous la peine » véritable sommet d’intensité et de fluidité.

Après pareille démonstration, un relâchement est bien compréhensible.

Il se manifeste sur « Hard corps (le fils du vice) » très brutal mais légèrement brouillon et « Gone » beaucoup plus doux et planant.

Le coté « festif » du groupe est ensuite fortement accentué avec « Respect to the dancefloor » sur lequel les machines prennent temporairement le dessus sur les guitares pour un hommage inattendu à la musique des années 80.

On oublie vite le médiocre et peu inspiré « Unique » qui patine sur place pour se ruer sur la dernière ligne droite du disque composée du revivifiant « M H 2 CES » nouvel hymne survitaminé en l’honneur du groupe et de l’inattendu remix de « Knowledge is power ».

En conclusion, le petit garçon a bien raison de rire sur la pochette car « Le bien être et le paix » est une claque phénoménale capable de combler n’importe quel amateur de gros son.

Le style du disque est certes ancré dans son époque mais contient une fusion indus-métal rappisante absolument redoutable.

Groupe éclectique au message positif et festif, Mass hysteria a su avec ce premier disque frapper fort et se faire sa place dans le petit monde du rock français.

Idéal pour vous faire revivre vos jeunes années pleine d’énergie, de générosité et de naïveté.

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 18:31

Rage_live.jpg4

 

 

Même après un carrière aussi courte et après sa dissolution en 2000, Rage against the machine fait encore parler de lui à titre posthume avec la sortie en 2003 du joli album live intitulé « Live at the grand olympic auditorium » dans sa ville natale de Los Angeles.

Le disque débute avec un « Bulls on parade » puissant et dense, gratifié d’un son clair et fluide avec les sempiternels facéties guitarsitiques de Tom Morello.

L’enchainement avec « Bullet in the head » et sa montée progressive en intensité avant de déterminer en pur déferlement sonore fait son effet sur le public qui reprend à tue tête les refrains.

Les armes de poings continuent de crépiter sur « Born of a broken man » qui allie passage de calmes relatifs et refrains beaucoup plus appuyés avant que les californiens ne balancent leur bombe nucléaire, l’atomique « Killing in the name » placée étrangement tôt dans l’arrangement des morceaux.

Pourtant RATM montre qu’il a encore sous la main un arsenal des plus respectables en embrayant sur « Calm like a bomb » aux refrains explosifs ou le toujours nerveux « Testify ».

Plus hip-hop, « Bombtrack » se situe en dessous au nouveau intensité mais cette relative baisse est aussitôt compensée par la grenade à fragmentation « War within a breath ».

Les choses se tassent un peu avec « Housin » plus prévisible malgré sa qualité intrinsèque, avant une nouvelle déflagration « Sleep now in the fire » qui enflamme littéralement le stadium.

Force est de constater que les guérilleros alter mondialistes tiennent la distance car après un « People of the sun » brutal et décousu enchainé d’un monstrueux « Guerilla radio ».

La reprise bourrine des MC5 « Kick out the jams » plus tard vient le final composé de la triplette « Know your ennemy » et ses riffs ultra efficaces, « No shelter » étonnamment linéaire et morne pour finir par un « Freedom » long, douloureux et intense.

En conclusion, « Live at the grand olympic auditorium » est un album live très impressionnant, avec une set list qu’on pourrait qualifier d’idéale.

Tous les tubes de Rage against the machine sont ici présents, interprétés avec intensité et conviction dans une ambiance chaude sans être toutefois délirante.

La guitare de Morello fait des étincelles avec ce style inventif si particulier et Zack de la Rocha est parfait dans son rôle de rappeur/invectiveur/chauffeur professionnel.

Un véritable régal pour les fans ou les nostalgiques donc, ou un bon investissement pour les néophytes désireux d’avoir un bon panel du style pratiqué par le plus grand groupe de fusion de l’histoire du hard rock.

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 19:42

3In_difference.jpg

 

 

Petit retour sur un ovni du métal français, le groupe Boost, qui n’officia à la fin des années 90 début des années 2000, tout en surfant sur la vague néo-hardcore metal de l’époque (Pleymo ou autre Lofofora).

Sorti en 2001, « In difference » est le deuxième album de la formation parisien dans laquelle officie deux chanteurs Crass et K-Shoo avec le programmeur Boozy en soutien, Olive à la guitare, Steph à la basse et Thomas à la batterie.

Avec sa pochette froide et technologique, « In difference » débute par « Altered behaviour » ses bruitages électroniques, sa guitare massive et son chant alterné que ce soit guttural (Crass) ou reggae (K-Shoo) pour créer un mélange inhabituel groovy et tribal assez détonnant.

Passé l’effet de surprise, « The insane » bien que punchy semble un peu rentrer dans le rang avec un style plus linéaire et attendu.

On se reprend un peu sur « Dominate » au tempo plus lent sur lequel se développent bidouillages électroniques et vocalises plus aériennes puis arrive le gros tube du disque « You cry ….  I’m fine » sur lequel les vocaux hurlés surpuissants se mêlent aux fulgurances reggae pour proposer une inarretable mixture techno-fusion-métal.

Boost prend pousse encore plus loin le processus de fusion sur « In difference » ou les parties électroniques atmosphériques prennent un volume au moins égal à celles plus électriques.

Plus de brutalité sur le très hardcore dans l’âme « Tic-tic » assez peu intéressant, quand à « Waste of time » et « Emptiness »,  il ne font que répéter en mode automatique la formule bourrine hardcore/fusion sans apporter de réelle nouveauté.

L’auditeur doit donc combattre le sentiment de lassitude qui l’envahit pour aborder la fin du disque qui se profile avec « Get up son ! » et « Thug »  rapides et violent comme des décharges de chevrotine entrecoupées d‘un « R.I.P » lent, ultra lourd avec en arrière plan des sirènes de polices des plus macabres.

En conclusion, vous l’aurez compris malgré une belle touche d‘originalité « In difference » ne dépasse pas le cadre de la curiosité musicale.

En réalisant ce mélange audacieux de différents styles fondus dans le creuset d’un metal à tendance hardcore brutal, Boost développe une marque de fabrique inscrite dans une époque donnée propice à ce type d’expérimentations audacieuses.

L’atout principal de Boost est cette alternance de chant hip hop/reggae et death apposée sur une musique sans concession.

L’exercice fait parfois mouche (« You cry … I’m fine » ou même « R.I.P » ), mais montre tout de même ses limites sur la longueur avec une certaine répétitivité.

Malgré ses critiques, « In difference » dur et intense, demeure un album parfaitement digne d’intérêt pour tout amateur de musique brutale et expérimentale.

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