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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 18:01

La musique n’est jamais vraiment loin dans ces colonnes, aussi vais-je revenir vers un genre assez peu représenté ici la fusion, avec un des plus fiers représentants du mouvement, les californiens de Faith no more.

Formé à San Francisco à la fin des années 80, Faith no more éclot en 1989 avec l’arrivée de son chanteur le plus charismatique, Mike Patton qui vient renforcer Jim Martin (guitare), Mike Bordin (batterie), Bill Gould (basse) et Roddy Bottum (claviers).

Avec sa pochette passe partout on ne peut plus cheap, « The real thing » débute par « From out of nowhere » fluide et accrocheur notamment par ses parties de claviers et le chant maitrisé du nouveau chanteur détrônant Chuck Mosely qui n’aura donc officié que sur un seul album, le premier du groupe.

Après avoir pris ses marques, le groupe se lance et place un premier tube relativement novateur pour l’époque, « Epic » mêlant phrasé rap, bonnes envolées sur les refrains et riffs métalliques judicieusement placés.

Multi diffusé sur une MTV alors balbutiante, le clip connut malgré les ridicules gants de boxe de Patton, contribua pour beaucoup dans la notoriété alors naissante des petits gars.

On revient à plus de classicisme avec « Falling to pieces » qui manque par comparaison presque de personnalité avant que les racines métalliques du groupe ne fassent leur apparition sur « Surprise your’re dead » qui fricote allégrement avec la férocité du thrash.

Le terme montagne russe semble parfaitement adapté lorsqu’on bascule dans l’ambiance détachée et apaisante de « Zombie eaters » superbe ballade montant graduellement en puissance ce qui donne l’occasion à Patton de révéler toute sa désormais légendaire versatilité vocale.

C’est dans le tempo lent que s’installe ensuite Faith no more, avec « The real thing » qui déroule huit minutes remplies de variations diverses alternant mélodies suaves et harangues hip hop.

Pas encore bien remis de l’épreuve, on glisse sans trop d’efforts vers « Underwater love » bien trop rangé et lisse, et si « The morning after » secoue et surprend un peu plus, le résultat reste insuffisant pour stimuler l’attention.

La fin du disque donne alors un grand sentiment de décousu, entre un instrumental barré au titre improbable « Woodepecker from Mars », une magnifique reprise de Black sabbath « War pigs » et une ballade jazzy nasillarde « Edge for the world » pour conclure.

En conclusion, « The real thing » est un vrai fourre tout pour ne pas dire bordel musical, qui rend difficile son appréhension.

Refusant de coller aux étiquettes, Faith no more pratique une musique à base de rock lourd mais incorporant diverses influences (thrash, heavy metal, hip-hop voir jazz) qui la rend insaisissable et imprévisible.

On pourra sans doute crier au génie devant pareille créativité et exploration musicale, ou rester plus circonspect devant le résultat final, manquant selon moi de cohésion et de direction clairement établie.

Remarquons également que derrière une petite poignée de titres forts, « The real thing » contient majoritairement des morceaux plus expérimentaux ou tout simplement transparents ou le groupe semble évoluer en roue libre.

Néanmoins, forte de sa (réelle) originalité et de l’impact de « Epic » auprès du grand public, la machine est en 1989 bel et bien lancée, préparant le terrain à la poussée fusion rap-metal du début des années 90.

The real thing (Faith no more)
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