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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 17:42

Nous revenons à grandes enjambées dans le monde des classiques du cinéma américains avec « Duel au soleil » de King Vidor.

Sorti en 1946 ce qui ne nous rajeunit pas, « Duel au soleil » est un western partant d’une tragédie, la mort d’un homme Scott Chavez (Herbert Marshall) coupable d’un crime passionnel en assassinant sa femme Ehefrau (Tilly Losch), une superbe danseuse indienne et son amant.

Avant d’accepter son châtiment par pendaison, Chavez confie sa jeune fille métisse Pearl (Jennifer Jones) à son ancienne amie Laura Mc Canless (Lillian Gish) femme d’un riche propriétaire terrien texan.

Après avoir séché ses larmes, Pearl se rend donc chez les Mc Canless et découvre en Laura une femme sérieuse et douce, tandis que son mari le sénateur Mc Canless (Lionel Barrymore) paralysé des jambes après un accident se montre beaucoup moins tolérant face à sa couleur de peau et ses origines métissées.

Mais le véritable enjeu de la vie au ranch apparait vite, la lutte à distance pour séduire Pearl entre les deux fils Mc Canless, Jess (Joseph Cotten) aussi calme et réfléchi que Lewt (Gregory Peck) est impétueux et arrogant.

Bien qu’étant sensible à la douceur et à la tolérance de Jess, Pearl est rapidement emportée par le tempérament de bad boy de Lewt, qui la provoque ouvertement en lui proposant de folles courses à cheval, en lui jouant de la guitare ou en allant la voir se baigner nue dans une mare.

En toile de fond de cette passion naissante, Mc Canless doit faire face à l’arrivée du chemin de fer qui vient bouleverser l’organisation de ses terres.

En opposition avec le progressiste Jess, Mc Canless n’hésite pas à prendre les armes avec les autres propriétaires pour s’opposer physiquement au l’avancée du chemin de fer.

Même si Len Smoot (Harry Carrey) représentant la compagnie est un ex camarade d’arme de Mc Canless, il n’hésite pas à faire appel à la cavalerie américaine pour déloger le belliqueux sénateur, qui se trouvant désarçonné et humilié de son cheval, décide de renier Jess qui a eu l’audace de prendre le parti adverse.

C’est donc la mort de l’âme que le sage Jess quitte le ranch familial après des adieux un peu froids à la bouillante Pearl, qui ne peut donc que succomber au charme du sulfureux Lewt.

Malgré sa passion dévorante, Lewt se refuse à épouser une métisse ce qui ulcère Pearl à tel point qu’elle accepte par dépit d’épouser un vieux garçon du ranch, Sam Pierce (Charles Bickford).

Lorsque Lewt apprend l’imminence de ce mariage, il perd la tête, provoque Pierce et le tue dans un bar.

Devenu un hors la loi, Lewt vit dans la clandestinité et œuvre ouvertement dans des actes de sabotage contre le chemin de fer.

Malgré l’horreur de ce meurtre, les sentiments de Pearl pour Lewt restent confus et ce n’est pas le retour de Jess, venu pour assister à l’enterrement de sa mère Laura, qui vient arranger les choses.

Devenu incontrôlable, Lewt s’en prend également à Jess qu’il prend pour un obstacle vis-à-vis de Pearl et le blesse grièvement alors qu’il était désarmé.

Pearl se rend à son chevet ou elle retrouve sa fiancée Helen Langford (Joan Tetzel).

Lorsque Lewt refuse de l’emmener avec lui en cavale au Mexique, Pearl prend une décision sans appel, se rend dans le désert et lui tire dessus.

Lewt se défend néanmoins, blessant à son tour Pearl et les deux amants meurent dans les bras l’un de l’autre dans une tragédie passionnelle de plus …

En conclusion, bien que trop long et souffrant d’un manque de rythme, « Duel au soleil » mérite amplement son statut d’œuvre culte, avec un ton incroyablement audacieux pour l’époque.

Outre le triangle amoureux parfait avec une belle femme au milieu de deux hommes dissemblables même si le mauvais garçon semble l’emporter sur l’intellectuel raisonnable, « Duel au soleil » est un incroyable ode à la liberté des femmes, doublé d’un grand message de tolérance à l’égard des populations métissées.

Si on ajoute à cela une interprétation de haut niveau avec un trio d’acteur légendaire avec une mention spéciale pour la beauté envoutante de la superbe Jennifer Jones et ses yeux bleus ciels, on comprendra aisément que « Duel au soleil » demeure malgré son âge vénérable, à voir au moins une fois dans sa vie pour tout amateur du septième art.

Duel au soleil (King Vidor)
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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 20:05

maison_edwards.jpg2-copie-1

 

 

Toujours dans la même période plutôt lointaine sort en 1945 « La maison du docteur Edwardes » d’Alfred Hitchcock.

Cette fois ci le cinéaste britannique s’intéresse au domaine psychologique pur voir psychiatrique en créant une tortueuse histoire ou Constance Petersen (Ingrid Bergman) une jeune et belle psychiatre tombe sous le charme du nouveau directeur de l’institut, le docteur Edwardes (Gregory Peck) qui vient remplacer le docteur Murchison (Leo G Carroll) âgé et malade.

Jeune et beau, Edwardes surprend néanmoins ses confrères par ses subites crises de nerfs qui vont jusqu’à lui faire perdre conscience en salle d’opération.

Très éprise, Constance s’intéresse de près à son cas et découvre qu’il n’est pas en réalité le docteur Edwardes.

En confiance, le jeune homme se confie à son amie et lui révèle être totalement amnésique.

Inquiet, Edwardes se sauve et laisse néanmoins un message à Constance lui indiquant qu’il se rend dans un hôtel à New York.

Mais sa fuite semble corroborer les soupçons de la police qui débarque à l’institut en affirmant que le jeune homme a pris la place du Docteur Edwards après l’avoir assassiné.

Pourtant Constance ne se fie qu’à son instinct et se lance à la recherche du vrai-faux docteur dans le but de l’aider à surmonter ses névroses.

Profitant de l’aide d’un détective privé tombant fort a propos, Constance retrouve le jeune homme et entreprend de reconstituer son passé à partir de bribes de ses rêves.

Elle pousse son ami à se rendre chez son maitre, le docteur Alexander Brulov (Michael Chekhov) vieil expert psychiatre qui par son expérience parvient à orienter les recherches de Constance en interprétant les rêves surréalistes issus de son subconscient.

Ses analyses poussent le couple à se rendre à la montagne puisque le jeune homme nommé en réalité Ballantine se rappelle avoir passé des vacances la bas avec Edwardes.

La descente d’une piste à ski, permet au couple de déduire que Edwardes est mort dans un accident, tombé du haut de la montagne.

Constance se sent alors rassurée mais la police survient alors en affirmant que Edwards ayant été tué par balle, Ballantine est le suspect numéro un.

L’arrestation de Ballantine est alors sans discussion mais de retour à l’institut, Constance a un flash après une discussion avec Murchison et comprend qu’il est en réalité le meurtrier.
Elle fait alors courageusement face au vieux psychiatre qui a agi par intérêt dans le but de garder sa place de directeur.

Après un face à face tendu ou le Murchison menace Constance d’un pistolet, cette dernière parvient à lui faire prendre conscience qu’il est plus sage de se rendre.

Mais le meurtrier retourne finalement son arme contre lui-même …

Le film se conclut par un happy end dans lequel les deux tourtereaux coulent de jours heureux.

En conclusion, « La maison du docteur Edwardes » n’est pas pour moi un Hitchcock majeur.

L’intrigue emberlificotée en diable est pénalisée par un manque criant d’action et de suspens.

Même si Ingrid Bergman, sans doute jamais aussi séduisante, rayonne de grâce et charme, le jeu de Peck en jeune homme tourmenté et fragile conduit à la limite de l’exaspération et l’histoire d’amour entre les deux ne parait pas franchement très crédible.

Seul intérêt du film, les scènes de rêves surréalistes crées par Salvador Dali en personne, valent le détour par leur créativité et leur bizarrerie extrêmes.

Pour le reste, difficile d’adhérer à ce dédale psychanalytique soporifique et tiré par les cheveux.

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