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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 09:44

En 1959 sort « L’homme aux colts d’or » d’Edward Dmytryk.

Western assez méconnu, « L’homme aux colts d’or » raconte de manière classique mais plaisante les difficultés d’une petite ville appelée Warlock en proie aux exactions d’une bande organisée commandée par Mc Quown (Tom Drake).

Terrorisés par la violence de ce gang qui humilie puis expédie le shérif Thomson (Walter Coy) hors de la ville, les habitants font appel à un prévôt, sorte de mercenaire aux pleins pouvoirs soumis à l’autorité d’un conseil de citoyens.

Leur choix se porte sur Clay Blaisedell (Henry Fonda) qui arrive avec son ami boiteux Tom Morgan (Robert Mitchum) nanti d’une réputation de pistoleros expérimentés.

Sans perdre de temps, les deux hommes se rendent au saloon pour entrer au contact des hommes de Mc Quown et un première rixe éclate donc au cours de laquelle deux gangsters : Curley Bune (Deforest Kelley) et Billy Gannon (Frank Gorshin) sont surclassés.

Soumis à une interdiction de venir armé en ville, Mc Quown fait mine de battre en retraite.

Au cours de la rixe, Johnny Gannon (Richard Wydmark), le propre frère de Billy a une attitude étrange, suivant la bande à laquelle il appartient mais tentant d’apaiser la situation en raisonnant ses amis.

Blaisedell s’installe en ville, faisant la connaissance de Jessie Marlow (Dolores Michael) une jolie jeune femme blonde avec qui il sympathise.

Un incident éclate lorsque Morgan tue un voyageur qui tentait avec une femme d’arriver jusqu’à Warlock.

Il fait accuser la bande de Mc Quown présente sur les lieux ce qui provoque une arrestation d’une bonne partie de la bande.

Alerté, Blaisedell apprend que la victime était le frère d’un homme qu’il a tué en duel et dont la veuve Lily Dollar (Dorothy Malone) est présente sur place.

L’histoire parait ténébreuse tant Morgan semble avoir eu également une liaison avec Lily, néanmoins Blaisedell intervient pour empêcher le lynchage par une population hostile des bandits Mc Quown.

Le sheriff Keller (Hugh Sanders) de la bourgade voisine, vient se rendre sur place pour offrir une place de suppléant à Blaisedell qu’il refuse pour une question de salaire.

Contre toute attente, Johnny Gannon accepte l’offre et prend la place, devenant ainsi le nouveau shérif local et représentant de l’ordre.

Touchée par le courage de Johnny et sa volonté de régler les problèmes légalement, Lily s’amourache de lui et le soutient, ce qui excite la jalousie de Tom.

Johnny ne peut néanmoins empêcher la mort de son frère Billy qui tenait absolument à provoquer Blaisedell en duel.

Choqué par la mort de son frère, Johnny se rend chez Mc Quown et sa bande pour leur interdire aussi l’entrée de la ville, avec cette fois pense t il l’appui de la légalité.

Mais Mc Quown refuse de l’entendre et le blesse à la main avec un couteau.

Johnny échappe de justesse à la mort par l’intervention de Bune, qui lui révèle sa sympathie.

Mc Quown lui annonce néanmoins qu’il va revenir en ville avec toute sa bande pour en finir avec Blaisedell qui semble lui aussi sous le charme de Jessie, prêt à lever le pied de ses activités de pistolero pour se ranger.

Le combat parait donc inévitable.

De manière surprenante, Morgan empêche Blaisedell de secourir Gannon, afin que le nouveau shérif se fasse tuer et que le prévôt reprenne son statut de héros de la ville.

Mais soutenu par la population qui a repris courage, Gannon tue Mc Quown et ses hommes dans un duel auquel Bune prend part en se rangeant du coté de la loi.

Morgan révèle sa haine de Gannon, son amour meurtri pour Lily et le meurtre du frère de son ex mari.

S’en est trop pour Blaisedell qui refuse de partir et s’oppose à présent à ce que son ami reste en ville pour semer le trouble.

Perturbé et violent, Morgan provoque Blaisedell en duel et est tué après avoir visé …le chapeau de son ami au lieu de sa tête.

Blaisedell est profondément choqué de cette mort, exige que la population rende hommage au disparu, provoque à son tour Gannon en duel avant de se raviser, laissant arme et vie rangée, pour quitter la ville et laisser la loi s’installer.

En conclusion, « L’homme aux colts d’or » est un superbe western trop méconnu qui a partir d’une trame convenue : l’arrivée d’un sauveur providentiel dans une ville mise sous la coupe de bandits, parvient à dresser un intéressant processus menant au rétablissement de principes de justice légale incarnés par la rédemption de plusieurs hommes à la moralité jusqu’alors douteuse.

Magnifiquement incarné par son trio royal composé de Fonda-Mitchum-Wydmark, « L’homme aux colts d’or » se dresse comme un beau classique du western américain avec ses grands espaces, ses amitiés viriles et ses spectaculaires duels au pistolet.

A découvrir ou (re)découvrir avec un plaisir sans cesse renouvelé.

L'homme aux colts d'or (Edward Dmytryk)
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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 09:40

Pour ceux qui connurent les années 80, Terence Hill et son compère Bud Spencer furent des stars de films débiles parodiques, à base de western et de bonnes grosses bastons dans les bars.

Pourtant en 1973, Terence Hill joua sans son ami dans « Mon nom est personne » de Tonino Valeri avec comme suprême honneur l’ombre du maitre Sergio Léone planant sur le scénario.

Western original et décalé, « Mon nom est Personne » raconte dans les Etats Unis de la fin du XIX ième siècle, l’histoire d’un jeune cow boy facétieux se faisant appeler Personne (Terence Hill) qui suit pas à pas les exploits de son idole, le justicier Jack Beauregard (Henry Fonda).

Beauregard est un as de la gâchette à la réputation légendaire, cherchant à venger son frère Nevada abattu par son associé Sullivan (Jean Martin), pour exploiter seul une mine servant de couverture au recyclage de l’or volé par un groupe de bandits appelé la horde sauvage.

Le vieux cow boy endurci est tout d’abord agacé par cet encombrant admirateur et se méfie de lui, cherchant même à l’intimider en tirant à plusieurs reprise sur son chapeau dans le cimetière ou repose Nevada.

Mais rien n’y fait, Personne persévère, nourrissant dans son fantasme, l’idée folle d’un duel entre Beauregard et les 150 pistoleros de la horde afin de faire entrer la scène dans les livres d’histoire.

Personne est en réalité lui aussi un expert en arme à feu et dispose d’une rapidité exceptionnelle qui s’exprime lors de défis stupides dans les bars ou il ridiculise les meilleurs tireurs par son adresse à toucher des verres d’alcool en plein vol ou à gifler ses opposants avant même qu’ils ne puissent dégainer leurs armes.

Recherché par les hommes de Sullivan qui cherche à l’éliminer, Beauregard finit par accepter cette aide providentielle et ensemble les deux hommes tuent un groupe de tueurs en profitant du décor d’une fête foraine.

Beauregard finit par retrouver Sullivan et contre toute attente accepte de se faire acheter au lieu de venger son frère.

L’homme d’âge mur est en réalité las de cette vie de violence et ne rêve que de finir ses jours en Europe.

Profondément déçu par ce revirement, Personne manœuvre pour dérober le train que devait prendre son ami et s’arrange pour que la horde sauvage le retrouve afin d’engager le duel de ses rêves : Beauregard seul contre une multitude.

En réalité son idole est aidé par les explosifs dissimulés sous les selles des bandits, qui explosent à chaque tir de fusil, équilibrant de fait un peu plus les forces en présence.

Personne finit par faire monter Beauregard dans le train afin d’échapper aux pistoleros et lui annonce que sa vie finira dans un duel contre lui à la Nouvelle-Orléans.

Fidèle à sa réputation d’homme dur, Beauregard accepte le match typique des duels de western et est tué par Personne, le seul tireur plus rapide que lui.

La scène immortalisée par les photographes, fait immédiatement entrer Beauregard à la postérité mais contre toute attente, le vieux cow boy a été épargné par ce duel factice et peut en toute anonymat prendre un navire à vapeur pour gagner l’Europe.

En voix off, Beauregard conseille son ami Personne devenu en quelque sorte son héritier et soumis de fait aux mêmes tracas que lui avec les hommes de la horde à ses trousses afin de l’éliminer.

En conclusion, « Mon nom est Personne » est un western spaghetti atypique, qui sous des airs de parodies avec quelques gags purement hilarants, rend un hommage respectueux aux classicisme de ses années : les westerns américains.

Meilleur (seul ?) film de Terence Hill, « Mon nom est Personne » joue à merveille la complémentarité entre la fraicheur et l’insouciance du blond italien aux yeux bleus et la rudesse vieillissante d’un Henry Fonda toujours empli de prestance.

Lorsqu’en plus d’un scénario original et d’acteurs excellents, on réunit la splendeur des grands espaces des montagnes espagnoles et la musique fantastique d’un Ennio Morricone très inspiré, on obtient un magnifique divertissement à ranger parmi les westerns les plus rafraichissants qui soient.

A déguster donc de générations en générations !

Mon nom est Personne (Tonino Valeri)
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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 19:50

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En 1968, Sergio Léone estimant sans doute avoir fait le tour de la question des westerns, décide de clôturer le genre avec un encore une fois un chef d’œuvre, « Il était une fois dans l’Ouest ».

Dans cette magnifique fresque de 2h30 habitée par la musique hypnotique d’Enio Morricone, un homme sans nom (Charles Bronson) jouant la même mélodie lancinante à l’harmonica arrive en Californie ou il tue trois hommes venus l’attendre à la gare.

Taiseux et inquiétant, Harmonica traine dans les bars à voyous ou il cherche un homme appelé Frank (Henry Fonda).

Ce Frank est en réalité un redoutable chef de gang responsable du meurtre d’une famille d’honnêtes fermiers, les Mc Brain établis à Sweetwater.

Frank travaille en effet pour le compte d’un riche patron de chemin de fer, Morton (Gabrielle Ferzetti) qui convoite la ferme des Mc Brain.

Habile, Frank laisse sur le lieu du massacre un indice impliquant un autre chef de bande fraichement sorti de prison, Cheyenne (Jason Robards).

C’est celui-ci que croise Harmonica dans un bar et la rencontre entre les deux derniers hommes manque de tourner à l’affrontement direct.

Le malin Cheyenne se défait sans difficulté de ses poursuivants et retombe à la ferme des Mc Brain ou il rencontre Jill (Claudia Cardinale) la nouvelle jeune épouse du père Brett (Frank Wolff) venue de la Nouvelle Orléans pour s’établir auprès de sa nouvelle famille.

Malgré l’hostilité de Jill, Cheyenne parvient à établir assez de dialogue pour lui clamer son innocence dans cette sordide affaire.

C’est ensuite au tour d’Harmonica de débarquer et d’abattre deux tueurs de Frank envoyés pour éliminer Jill.

Déterminé, Harmonica piste un indic de Frank pour retrouver sa cible qui a établi son quartier général dans le wagon de Morton, salement handicapé par un cancer des os.

Mais Frank décèle sa présence, le capture et tue l’indic pour sa négligence.

Harmonica refuse de décliner son identité et tient courageusement tête à Frank, qui se voit fixé comme objectif prioritaire de s’occuper de Jill.

Frank profite de sa position de force pour abuser de Jill, qui cède en apparence au meurtrier de son mari.

Cruel et cynique, Frank révèle le passé de prostituée de Jill et pousse le vice jusqu’à lui proposer de l’épouser.

Du coté du train, Cheyenne s’avère être un allié insoupçonné de Harmonica en tuant ses gardes.

Libérés, les deux hommes reviennent à Sweetwater qu’il trouve vite.

Ils découvrent que avant sa mort, Mc Brain a commandé suffisamment de matériels pour construire une station de train voir une ville autour du tracé du nouveau de chemin de fer aimanté par la ferme en raison de son importante réserve d’eau.

Mc Brain se révèle donc un visionnaire qui croyait en ses rêves de bâtisseur.

De son coté, Frank devient de plus en plus dominant dans son association avec Morton, qu’il menace ouvertement.

Il tente de forcer la malheureuse Jill à vendre la maison à un prix dérisoire en intimidant les acheteurs potentiels, mais une fois encore Harmonica intervient en rachetant pour 5000 dollars le lot, l’argent étant la somme gagnée par la livraison de Cheyenne aux autorités.

Très déterminé, Harmonica tient une nouvelle fois tête à Frank excédé de cette résistance.

Mais décidément imprévisible, Harmonica aide immédiatement Frank a tuer des hommes envoyés par Morton pour l’abattre et se venge en le regardant agoniser dans la boue à la sortie de son wagon.

Vient alors l’heure du duel final entre Frank et Harmonica qui ayant mortellement blessé son adversaire lui révèle finalement son identité en lui collant dans la bouche l’harmonica que lui-même lui avait mis tandis qu’adolescent, il portait son frère pendu à une corde sur ses épaules avant de défaillir.

Après la mort de Frank, Harmonica se trouve apaisé d’avoir exaucé sa vengeance.

Contre toute attente, Cheyenne finalement évadé de prison, n’en veut pas à Harmonica mais ne reste pas sur place.

Les deux hommes abandonnent donc Jill, qui reste elle pour bâtir le rêve de Mc Brain et développer la ville.

Si Cheyenne atteint par une balle traitresse meurt finalement et curieusement, et Harmonica s’en va solitaire, Jill devient donc le pilier du développement de Sweetwater.

En conclusion, « Il était une fois dans l’Ouest » rivalise sans peine avec les trois premiers western de Léone et pourrait même par certains aspects les supplanter au registre de l’excellence.

Construit autour d’un scénario complexe truffé de rebondissements, « Il était une fois dans l’Ouest » instaure une atmosphère excitante et prenante qui aspire le spectateur dans un tourbillon épique.

Mais le film se sublime aussi par sa musique grandiose, ses images somptueuses, ses acteurs en état de grâce, avec un Charles Bronson hiératique au charisme écrasant, un Henry Fonda génial de cruauté, un Jason Robards parfait en voyou ambigu et l’un des meilleurs rôles de Claudia Cardinale, putain magnifique en quête de rédemption par la vie de famille et la construction de quelque chose de plus grand qu’elle.

Avec l’arrivée du train et du développement économique, Léone symbolise la fin de l’Ouest profond avec ses hors la loi et ses sheriffs, pour faire entre l’Amérique dans une ère plus industrielle.

Véritable classique indémodable du western, « Il était une fois dans l’Ouest » est un chef d’œuvre qui émeut aux larmes par sa beauté, sa magnificence et ne peut que faire aimer le 7ième art !

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 19:29

douze.jpg4

 

 

Paru en 1957, « Douze hommes en colère » est remarquable en raison de son statut de  classique du cinéma noir et blanc mais également comme premier film de Sydney Lumet.

Parfait huis clos, « Douze hommes en colère » est l’histoire d’un jury composé de douze américains devant délibérer sous la houlette de l’un d’entre eux (Martin Balsam) et rendre un verdict unanime pour juger un jeune homme accusé d’avoir tué son père une nuit d’un coup de couteau.

Alors que tout semble accabler le jeune homme notamment le témoignage d’un vieil homme l’ayant entendu menacer son père puis l’ayant vu détaler dans les escalier et une voisine, ayant vu la scène de meurtre à travers les fenêtres d’un train de nuit, le jury s’apprête à promptement rendre son verdict et à condamner l’accusé à la peine de mort.

Pourtant un homme, appelé Monsieur Davis (Henry Fonda), architecte, décide de voter non coupable, enrayant donc tout le processus et forçant les onze autres à entamer des délibérations imprévues.

Davis doit tout d’abord essuyer les foudres d’un juré (Lee J Cobb) particulièrement virulent et fort en gueule, dont les avis très tranchés semblent entrainer le reste du groupe dans un mouvement grégaire naturel.

Sans se départir de son calme, Davis va dans une atmosphère estivale étouffante défendre son point de vue, décortiquant méticuleusement les charges pesant sur l’accusé.

Il va tout d’abord s’attaquer au témoignage du vieil homme, relever les incohérences de son témoignage notamment pour entendre une discussion au milieu du fracas métallique du passage d’un train et quand à l’impossibilité compte tenu de son âge de se lever rapidement pour voir passer un jeune homme dévalant à toute vitesse un escalier en pleine nuit.

Le témoignage de la voisine est également écorné lorsqu’il montre l’impossibilité temporelle de suivre un meurtre à travers les vitres d’un train de nuit mais c’est surtout l’exhibition d’un couteau identique à celui du meurtrier acheté dans le même quartier qui vient faire forte impression sur les jurés.

Même si ce brillant argumentaire irrite plutôt qu’il ne convainc la majorité, Davis parvient toutefois à retourner deux jurés, notamment l’un d’eux (Jack Klugman) issu du même type quartier déshérité que l’accusé et ne pouvant supporter les terribles préjugés sociaux des autres jurés contre les couches basses de la population.

Malgré les protestations du juré meneur qui du fait de ses propres problèmes avec son fils, fait de ce procès une affaire personnelle ou celle de plus bas niveau d’un juré (Jack Warden) furieux de rater son match de base ball, Davis tient bon et continue de livrer la bataille des arguments, continuant pas à pas son travail de conversion.

Un juré costaud doté d’une bonne âme (joué par le sympathique Ed Binns), se rallie à Davis et intime au juré meneur plus de correction à l’égard d’un vieil homme (Joseph Sweeney) redoutable auxiliaire du discours de Davis.

Même les déclarations embrouillées de l’accusé concernant sa présence invérifiable au cinéma sont relativisées au motif d’une forte émotion due à la dispute père-fils.

L’aide du juré issu des quartiers chauds parvient à montrer que la technique utilisée pour poignarder le père n’est pas conforme à un habitué du maniement des couteaux à crans d’arrêt.

Ceci parvient à renverser des jurés supplémentaires notamment le fan de base ball incapable d’argumenter ses choix et il reste au final un noyau dur composé d’un vieil homme engoncé dans ses préjugés sociaux (Ed Begley), un banquier (Ed Marshall) froid et déterminé et le meneur passionné.

Le point de basculement final s’effectue lorsque le vieil homme parvient à prouver au banquier que la femme témoin était myope et ne portait probablement pas ses lunettes en se levant en pleine nuit.

Cet argument jette suffisamment le trouble pour que le banquier capitule, que le vieil obstiné reconnaisse de lui-même la vacuité de ses préjugés …

Au final, le meneur doit avaler sa rancœur personnelle et finir par reconnaitre lui aussi que le gamin n’est sans doute pas coupable.

Dans la dernière scène, Davis et le vieil homme se quittent dans la rue en se serrant la main.

En conclusion, « Douze hommes en colère » est un bijou d’adresse psychologique, déroulant toutes les subtilités de l’argumentation.

En réalité, aucun des arguments développés n’est à lui seul décisif mais leur accumulation permet juste de jeter le trouble sur des accusations trop évidentes et à faire jouer le principe inaliénable de la présomptions d’innocence.

L’exercice est donc à la fois brillant sur le fond (rendre une justice basée sur l’analyse des faits et non des préjugés) et la forme avec toute une galerie d’acteurs fantastiques dans leur rôle derrière Henry Fonda, incarnant ici l’un de ses plus beaux personnages (car humaniste) au cinéma face à une meute d’accusateurs composée de meneurs et de suiveurs, tous finissant par développer une plus ou moins grande capacité d’autonomie de jugement.

Egalement idéal pour une adaptation au théâtre, « Douze hommes en colère » est un film formidable, à voir et revoir tout au long de sa vie sans réellement se lasser …

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 20:16

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Yul Brynner a déjà été à l’honneur dans ce blog, aussi Est-ce en principe avec un grand plaisir que j’ai vu « Le serpent » (Night flight from Moscow in englsih) d’Henri Verneuil.

Sorti en 1973, « Le serpent » est un film d’espionnage de facture ultra classique avec une intrigue emberlificotée en diable et une pléiade de stars de l’époque.

Le cœur du récit est le revirement de Vlassov (Yul Brynner) colonel soviétique qui fausse compagnie à son escorte à Paris pour déclarer vouloir collaborer avec les Etats-Unis.

Les services secrets français sautent sur l’aubaine et tente de négocier l’extradition de Vlassov en échange de renseignements.

Mais le colonel soviétique tient bon, face aux directeurs de la DST Berthon (Philippe Noiret) et Tavel (Michel Bouquet) chargés de l’interroger.

Accueilli par la CIA à Langley Vlassov est détenu dans un immense complexe militaro-scientifique et soumis à une impressionnante batterie de tests pour vérifier la véracité des ses informations.

Allan Davies (Henry Fonda) est chargé de diriger ses tests qui poussent dans ses derniers retranchement le soviétique repenti.

Vlassov donne une liste de traitres allemands et français ayant noyauté l’OTAN tout en précisant qu’il n’a pas d’informations concernant les britanniques.

Alors que Davies s’apprête à faire le voyage en Allemagne pour appréhender les deux traitres désignés par Vlassov, il apprend que ces deux personnes sont décédées dans des circonstances troubles, soit par suicide soit par noyade.

Il comprend qu’il a été doublé d’autant plus qu’un mystérieux tueur avec un étui à tabac sur lequel apparait un serpent est présenté sur les lieux des meurtres  …

Du coté français, Berthon se trouve pris dans la tourmente des accusations, ce qui l’oblige à comparaitre devant les média pour plaider de son innocence.

Ce grand déballage public met à jour son procès pendant la seconde guerre mondiale pour collaboration et son blanchiment par un agent soviétique.

Finalement, Davis parvient à déceler la supercherie chez Vlassov en découvrant une photo truquée ou il figure en compagnie d’un agent secret britannique Philip Boyle (Dirk Bogarde).

Berthon est également contacté par Boyle qui lui révèle qu’il est un agent soviétique et lui propose pour échapper à la justice de fuir à l’Est.

Berthon refuse mais sa voiture est mitraillée en représailles ce qui le laisse grièvement blessé.

Mais Davis fait pression sur Vlassov en le mettant en face des ses contradictions.

Il comprend qu’il est tombé dans le piège des soviétiques et a fait accuser des innocents pour déstabiliser le bloc de l’Ouest.

Il décide alors de renvoyer Vlassov à en URSS en échange de la restitution d’un pilote américain détenu prisonnier par les soviétiques.

Présent lors de l’échange, Berthon est innocenté.

En conclusion, « Le serpent » est un film d’un autre temps qui a selon moi salement vieilli.

Tout y respire en effet l’ambiance de paranoïa et d’affrontement monolithique entre Est et Ouest qui perdurera jusqu’à la fin des années 80.

Bien entendu les acteurs sont bons mais ne brillent pas particulièrement dans cette intrigue touffue.

Les principaux défauts du film sont pour moi son manque de rythme et de suspens.

Les gadgets technologiques de la CIA prêtent également à sourire, avec des armées de type en blouse blanche sensés écouter toutes les radios du monde entier et prendre des notes.

Le seul intérêt de « Le serpent » réside pour moi dans le plaisir de voir réunis des grands acteurs américains charismatiques comme Brynner et Fonda dans un cadre français familier ou figure le toujours placide et mollasson Jean Noiret.

Rien de bien inoubliable pourtant à l’instar de la musique d’Enio Morricone bien fade pour l’occasion.

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