13 mai 2012
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Comme beaucoup, j’ai connu Bernard Lavilliers à la fin des années 80 avec la chanson « On the road again » sans nul doute son tube le plus connu que j'écoutais à l'époque sur mon
premier walkman en revant du haut des mes 13 ans.
Sorti en 1988, « If .. » et sa pochette extrêmement sobre est donc pour cette raison un album charnière dans la carrière du stéphanois bourlingueur.
Après avoir mis en musique un texte de l’écrivain Rudyard Kipling en guise de prologue de luxe, l’album débute réellement avec « Santiago » morceau intense et majestueux ou s’exprime
toute la sensibilité de l’artiste.
Puis arrive la superbe ballade « On the road again », qui plus de vingt ans après me fait encore frissonner par l’envoutement de sa douce mélodie et la puissance de ses paroles contant
la mélancolie du voyageur amoureux.
Fidèle à ses bonnes habitudes de l’époque, Lavilliers glisse ensuite « Bad side » un très bon titre heavy rock avant un nouveau crochet vers la poésie sur « Promesses d’un
visage » douce, sensuelle et exotique adaptation d’un texte de Charles Baudelaire.
Le niveau est toujours incroyablement élevé sur « Nicaragua » rendu grand par ses alternances incessantes de passages à la lourdeur menaçante et de plages plus mélodiques.
Influences plus world music sur « Haïti couleurs » et « Nord-Sud » au tempo tres reggae boosté par des refrains aux chœurs surpuissants.
Même « Petit » pourtant très lourdingue sur l’enfance brisée dans les pays en guerre finit par bien passer enrobé par le talent du chanteur aux biscottos gonflés.
La littérature est remise à l’honneur avec « Tu es plus belle que le ciel et la mer » court texte sensuel de Blaise Cendars.
« R&B » en fait en revanche beaucoup trop avec ses gros refrains gospels pompeux et son coté générique TV, quand à « Citizen Kane » on peut lui décerner une certaine
originalité malgré l’emploi de cuivres groovy et de claviers très datés années 80.
L’album se termine en douceur avec « Cri d’alarme » trop pesante et larmoyante à mon gout.
En conclusion, malgré une durée sans doute trop longue et une dernière partie pour moi bien en dessous, « If … » est un indubitablement un grand album présentant un Bernard Lavilliers
très inspiré et au zénith de son talent.
Véritable caméléon musical, l’artiste pioche de style en style en trouvant un très bon équilibre qui rend cet album varié et agréable à l’écoute.
Et puis « On the road again » reste pour moi l’une des plus belles chansons de variété française.
Un classique donc malgré le poids des ans.
13 mai 2012
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08:58
Dernier album de FFF, « Vierge » voit le jour en 2000.
Sur la pochette sobre, on reconnait à peine le chanteur Macro Prince sans ses traditionnels dreadlocks.
Le morceau introductif « Alice » surprend par son calme, son texte habilement travaillé et son ambiance très planante.
« Le yaourt » se vautre ensuite dans la facilité grivoise et ne compense pas par la qualité de sa musique ses écarts en dessous de la ceinture.
Il faut attendre le troisième titre, « Mauvais fils » pour retrouver des bribes du talent passé de FFF avec des belles envolées sur les refrains magnifiquement interprétés par Marco
Prince.
Bref passage rock tendance lourde sur l’intense « I want you » avant un retour vers la lenteur et la mélancolie de « On avance ».
Le groupe se ressaye à l’anglais avec un bonheur mitigé sur le funky « Comeon ».
« Fame » passe assez bien en légèreté et en souplesse mais c’est surtout « Toutestmoi » qui surprend avec sa construction alambiquée, son ambiance mystérieuse et
lancinante.
Nouvelle irruption assez peu convaincante de l’anglais sur « Godblessthefamily » lent et paresseux enchainé de « Mondesordre » ballade morne et mielleuse.
Dans la dernière ligne droite, FFF semble bloqué en mode mollasson comme le prouve « Jedetesteledimanche » « Onlefait » ou le pénible« 7foisdansmabouche » atrocement
lents et planants.
En conclusion, « Vierge » apparait comme une sortie par la petite porte pour un groupe en perte de souffle.
Après dix années d’activité, FFF parait usé et avoir perdu l’énergie explosive qui donnait corps à son mélange éclectique de rock et de funk.
Amollies et atrophiées, les compositions manquent ici de vie, de saveur et ne délivrent ici que de mornes vibrations alanguies.
La parenthèse se ferme donc et l’histoire retiendra de FFF un groupe de rock sympathique en son temps mais qui aura sans doute manqué le coche pour laisser son nom durablement dans l’histoire.
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Rock
FFF
Vierge
Fusion
12 mai 2012
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10:52
Sorti en 1977, « Téléphone » est le premier album du groupe de rock français Téléphone.
A la fin des années 70, le mouvement punk déferle sur le monde et quatre jeunes gens pourtant de bonne famille, Jean-Louis Aubert (guitare/voix), Louis Bertignac (guitare), Corinne Marienneau
(basse) et Richard Kolinka (batterie) décident de monter un groupe de rock qui rencontrera un immense succès durant ses dix années d’activité.
Comme le montre la pochette, « Téléphone » est à l’époque un groupe de gamins rigolards et turbulents.
Le premier titre, « Anna » se distingue par son gros son de guitare et ses refrains accrocheurs.
La transition avec « Sur la route » plus calme est surprenante mais marque déjà le style d’écriture plus sentimental de Aubert.
Par la suite, le manque de fluidité et de tranchant de « Dans ton lit » est rapidement gommé par l’incroyable puissance de « Vaudou » qui couplé à des textes réellement
incisifs fait forte impression.
Mais immédiatement la patte mélodique du groupe ressurgit avec « Telephomme » débutant comme une douce ballade mélancolique portée par la voix chaude de Aubert avant que la puissance de
la guitare de Bertignac ne prenne le dessus.
L‘un des plus célèbre tube de Téléphone, « Hygiaphone » s’inspire du style de Chuck Berry pour proposer un titre court, nerveux et très bien emballé.
Mais « Hygiaphone » est pourtant surpassé par la puissance implacable de « Metro » dont les images tournées d'un concert du groupe dans le métro parisien dans les années 70
resteront dans les annales.
Après ces belle déflagrations rock, la fin de l’album prend forme avec le modéré « Prend ce que tu veux » et l’original « Flipper » jouant sur l’analogie entre le déroulement
et une partie de flipper, jeu qui faisait fureur chez les blousons noirs.
En conclusion, pour un coup d‘essai, « Telephone » a tout d’un coup de maitre.
Les jeunes musiciens font preuve déjà d’une excellente maturité musicale en proposant un album riche, varié, sans réelle faiblesse et disposant d’une tripotée de titres accrocheurs dont certains
deviendront des tubes.
Avec le recul et en tenant compte de la médiocrité de la nouvelle scène des groupes de rock français actuels (BB brunes, Naast et autres Plastiscines) on ne peut s’empêcher de penser que
Telephone était à des années lumières au dessus avec une qualité musicale digne de lui faire prétendre au rang de meilleur groupe de rock français de tous les temps.
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Rock
Telephone
12 mai 2012
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09:04
Un à peine après le premier des « Gendarmes » qui fut le plus grand succès commercial de l’année 1964, Jean Girault récidive avec « Le gendarme à New-York », audacieuse
transposition des aventures de Cruchot and Co aux Etats Unis.
L’histoire est disons le franchement d’une minceur inouïe : l’adjudant Gerber ( Michel Galabru) et ses hommes sont invités à un congrès de gendarmes à New York.
Désireuse de connaitre les Etats-Unis, Nicole (Geneviève Grad) la fille du maréchal des logis Cruchot (Louis de Funès) brave l’interdit de son père et embarque clandestinement sur l’immense
paquebot Le France aux coté des gendarmes.
La traversée de l’Atlantique sur ce paquebot de luxe, véritable fleuron de l’industrie française en son temps, ne manque pas de piquant car les gendarmes français sont ridiculisés par leurs
homologues italiens lors de parties de bowling ou de baby foot.
Dans une scène hilarante, Cruchot qui se targue de connaitre l’anglais, tente d’apprendre quelques rudiments à ses hommes dont la nullité est flagrante.
La traversée est marquée également par la maladie de Fougasse (Jean Lefebvre) rapidement alité.
Harcelé par les médecins, il ne se relèvera jamais et ne verra jamais la ville.
De son coté, Nicole est draguée par un beau gendarme italien, l’adjudant Rizu (Mario Pizu) et échappe in extremis à la furie de son père qui la reconnait à bord.
L’équipe arrive cependant à bon port et prend ses quartiers dans la grosse pomme aux cours de découvertes savoureuses émaillées de gags et pitreries habituelles de Louis de Funès.
Nicole a de la chance et est prise sous son aile par un journaliste américain qui veut la faire chanter dans une émission télévisée à laquelle assiste finalement Cruchot.
Le film ne sera finalement que cela : Cruchot court après sa fille pour la ramener à Paris sans que Gerber ne s’en aperçoive.
Il usera pour se faire de tout son arsenal habituel : déguisements, mensonges, culot et grimaces.
De son coté, Gerber mettra toujours en doute les dires de Cruchot a tel point qu’il le fera examiner par un psychiatre dans une scène absolument tordante ou Cruchot révèlera ses frustrations de
la petite enfance.
Après l’américain vient le tour du gendarme italien qui séduit Nicole et la cache dans sa famille dans le quartier pittoresque de Little Italy.
Prêt à tout pour sa fille, Cruchot s’engouffre dans le quartier italien et déjoue la vigilance des cerbère siciliens.
Mais il se trouve à présent accusé d’enlèvement par Renzo et doit se démêler de la police américaine.
Tout se succède alors dans un grand charivari, embarquement de Nicole dans une malle, esclandre avec un chauffeur de taxi noir, déguisement de Cruchot en policier US affublé d’un mal de dents,
course poursuite et cascades dans un building en construction avant le retour final de Nicole en France sous le déguisement d’hôtesse de l’air.
En conclusion, construit sur rien ou pas grand-chose « Le gendarme à New York » parvient à tenir la distance en raison de sa pluie de gags particulièrement inventifs et de
la qualité comique indéniable du trio De Funès-Galabru-Lefebvre.
Il n’y a en réalité pas grand-chose à comprendre ici, juste à se laisser porter par le flot impétueux et surréaliste des comédiens et la musique particuliérment entrainante de Raymond Lefèvre en
duo avec Paul Mariat.
Deux scènes anthologiques pour moi outre le fameux cours d‘anglais, le pastiche de « West side story » ou De Funès affronte un gang de latino américains sur fond de danse avec les
policiers américains ou la recette de l’entrecôte de bœuf mitonnée par Galabru avec comme aides culinaires chacun des gendarmes.
Contre toute attente, Girault réussit sa conquête de New York et bien aidé par un de Funès au top de sa forme capable de cascades digne de Jean Paul Belmondo (!), apporte du sang neuf à ses
aventures méridionales.
Bien entendu ceci ne dépasse pas le cadre du divertissement familial mais de qualité.
12 mai 2012
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Les années 60 constituent assurément le pic de la carrière de Louis de Funès avec notamment l’incroyable série des « Gendarmes de Saint Tropez » qui durant six films contribua pour
beaucoup à la popularité de l’acteur.
Sorti en 1964, « Le gendarme de Saint Tropez » de Jean Girault est archi connu en France en raison des multiples rediffusions télévisées dont il bénéficie généralement durant les
périodes estivales.
L’intrigue est assez simple, le maréchal des logis Ludovic Cruchot (Louis de Funès) un gendarme intransigeant et énergique est promu en raison de ses brillants états de service dans la commune de
Saint Tropez ou il se rend avec sa fille Nicole (Geneviève Grad).
Sur place, Cruchot montre son caractère pointilleux et colérique pour mettre au pas ses subordonnés Fougasse (Jean Lefebvre) Merlot (Christian Marin), Tricard ( Grosso) et Berlicot (Michel Modo)
qui se distinguent par leur grand laxisme dans l’application de la loi.
Comme beaucoup de petits chefs, si Cruchot fait preuve de zèle avec les sous fifres, il s’aplatit complètement dans la hiérarchie représentée par le débonnaire adjudant Gerber (Michel
Galabru).
Les ennemis principaux des gendarmes sont les nudistes, qui après avoir mis au point un dispositif d’alerte particulièrement efficace, les ridiculisent.
Cruchot montre alors toute son ingéniosité pour mettre en place un plan d’envergure capable d’arrêter les contrevenants à l’ordre public.
Mais dans sa vie privée, le gendarme a plus de difficulté à maitriser Nicole, qui se dit fille d’un milliardaire habitant sur un yacht pour s’intégrer à la jeunesse dorée de la commune.
Les mensonges de Nicole et le caractère rebelle de ses amis, la conduisent à dérober la mustang rouge dans laquelle figure un tableau volé par les véritables propriétaires du yacht.
Averti par sa fille après qu‘elle ait eu un accident, Cruchot va se démener comme un beau diable pour ramener le plus discrètement possible la voiture, tout en se trouvant lui-même suspecté du
vol par ses collègues gendarmes.
Le gendarme va alors devoir jouer de finesse et d’extravagance pour ramener discrètement le tableau et échapper aux soupçons de Gerber qu’il croise dans une soirée mondaine.
Malgré l’enlèvement de Nicole par les malfrats en quête de leur tableau, Cruchot aidé des jeunes de Saint Tropez parvient à sauver sa fille, neutraliser les criminels et a restituer le tableau
aux autorités.
En conclusion, malgré son humour d‘un autre temps et son coté plus que vieillissant, « Le gendarme de Saint Tropez » constitue un divertissement agréable, familial porté par son rythme
élevé et par la traditionnelle énergie déployée par Louis de Funès dans un rôle taillé sur mesure.
Affublé de seconds au physique particulièrement abruti (nul en effet n’égalait la tête d’ahuri de Jean Lefebvre) , de Funès s’en donne à cœur joie, ridiculisant gentiment la gendarmerie ce qui a
toujours été considéré en France comme populaire.
Déguisements, grimaces, explosions de colère frénétiques fonctionnent assez bien dans des situations improbables avec un gros paysan débonnaire ou une bonne sœur danger public au volant de sa
2CV.
Les plus nostalgiques seront également émus par l’évocation de l’âge d’or du Saint Tropez de la jeunesse de Brigitte Bardot, avec sa jeunesse aisée, son insouciance, son insolence et son
incroyable liberté.
A noter enfin la musique entrainante de Raymond Lefèvre pour beaucoup dans le succès des ces films de vacances ne volant sans doute pas bien haut mais distrayants.
9 mai 2012
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Encouragé par l’excellent feeling de « Vapor trails », j’ai cherché à découvrir de manière quelque peu monomaniaque la carrière de Rush.
Sorti en 1974, « Fly by night » et sa pochette très « chouette » peut être considéré en raison de l’arrivée du futur inamovible batteur Neil Peart en remplacement de John
Rutsey comme le premier vrai album des canadiens.
A cette époque, il ne faut pas oublier que nous sommes encore aux balbutiements du hard rock et l’influence des pionniers du genre (Led Zeppelin, Deep Purple) se fait sentir sur
« Anthem » marqué par un coté rentre dedans des plus notables au niveau du son de guitare puissant d’Alex Lifeson et du chant assez agressif de Gedy Lee dans un registre à la Bon Scott
d’Ac/Dc.
Ce coté rugueux se manifeste également sur « Best I can » mid tempo qui secoue gentiment avant une montée de fièvre sur le dynamique « Beneath, between & behind » qui ne
brillent toutefois pas par leur formidable créativité.
Mais le jeune groupe alors débutant semble enfin révéler quelques aspirations plus ambitieuses sur le long « Tor and the snow dog » à la structure complexe émaillée d’interminables
parties instrumentales.
On revient à un registre plus classique avec « Fly by night » sonnant comme du Led Zeppelin plus heurté.
Cette influence se fait encore plus fortement sentir sur « Making memories » et les ballade « Rivendell » , « In the end » aux parties acoustiques et mélodiques omni
présentes.
En conclusion, « Fly by night » est un album de hard rock des années 70 propre et correctement exécuté mais qui ne se démarque en rien des superbes productions de ténors de
l’époque.
Après des débuts musclés lorgnant vers du Ac/Dc bandant ses muscles sans réellement faire peur, l’album se réoriente vers un hard bluesy trop inspiré par Led Zeppelin.
A l’exception de « Tor and the snow dog » il est impossible de sentir le coté progressif qui sera par la suite considérablement développé par les musiciens.
Les musique est certes de qualité mais trop scolaire, trop timorée, ne se démarque pas assez de ses influences pour faire la différence et retenir mon attention.
Rien d'indispensable à ce stade donc à mes yeux.
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Hard Rock
Rush
Flybynight
9 mai 2012
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19:20
Même si après deux essais infructueux, le personnage de Hellboy crée par Mike Mignola dans les années 90 n’a toujours pas trouvé grâce à mes yeux, j’ai décidé sans doute par acquis de conscience
de lire le premier tome des aventures de son héros satanique « Hellboy, tome 1, les germes de la destruction ».
Réédité chez Delcourt en 2004, « Hellboy, tome 1, les germes de la destruction » permet de comprendre les origines du démon avec sa naissance lors d’un rituel magique effectué en
Angleterre en 1944.
Le magicien Raspoutine, présenté comme Immortel, a en effet été contacté par Adolf Hitler en personne pour aider les nazi à remporter la guerre en usant de magie.
Mais après sa création, Hellboy fut trouvé et élevé par des experts en paranormal anglais notamment Trevor Bruttenholm qu’il considéra comme son père adoptif.
Ayant rejoint le B.P.R.D (Bureau for Paranormal Research and Defense ) aux coté de ses amis l’homme poisson Abe Sapien et la belle pyrokinesiste Liz Sherman, Hellboy son invulnérabilité physique
et sa mystérieuse main droite de pierre au service du gouvernement américain chargé de traquer les anciens nazi membre du projet secret autour de Raspoutine.
50 ans après sa naissance, Hellboy retrouve un Bruttenholm vieilli et affaibli qui lui raconte la découverte d’une mystérieuse créature enfouie dans les glaces polaires mais le vieux savant est
assassiné par une créature démoniaque à l’allure de grenouille géante que Hellboy détruit d’extrême justesse.
Le trio du B.P.R.D part sur les traces de Mrs Cavendish, la mère des frères qui ont financé l’expédition en Antarctique et découvre une vieille dame vivant dans une sinistre maison juchée sur un
lac.
Peu convaincu par les explications de la vieille dame qui déplore la disparition des membres de l’expédition, le trio décide d’explorer le site mais tombe sur les monstrueuse grenouilles
commandées en réalité par Raspoutine lui-même.
Puissant sorcier, Raspoutine fait tuer Cavendish, prend le dessus sur la puissance d’Hellboy et devant son refus de participer au rituel libérant les 7 monstres contenus dans le Sadu Hem
annonciateurs de la fin de l’humanité et du règne des ténèbres, décide d’utiliser le fluide vitale de Liz capturée par ses grenouilles qui sont en réalité les membres de l’expédition transformé
par magie en dociles hommes de main.
Mais Abe sapien blesse le mage, interrompant ainsi le rituel et permettant à Hellboy de terrasser son père mystique.
Avec la mort de Raspoutine, tout prend alors fin, laissant le démon avec les questions relatives au pourquoi de sa venue sur terre.
En guise de bonus final, figurent quelques planches racontant des histoires basiques ou Hellboy affronte un homme chien dans le désert ou le scientifique nazi du nom de Herman von Klempt réduit à
l’état de tête dans un bocal capable de commander un gorille lobotomisé.
En conclusion, je ne sais si c‘est en raison de la présence de John Byrne au scénario mais « Hellboy, tome 1, les germes de la destruction » m’a agréablement surpris, comme si j’étais à
présent capable de m’imprégner à ces atmosphères gothiques insufflant les esprits d’Edgar Poe et de HP Lovecraft dans des comics books plus traditionnels issus de DC ou de Marvel.
En effet outre ses influences mystiques, Hellboy me fait penser à un croisement entre la Chose des 4 Fantastiques pour le gabarit, la main de pierre, le coté bagarreur et soupe au lait mais
également Wolverine pour son comportement de rebelle, buveur de bière, fumeur de cigare, se foutant de tout en raison de son invulnérabilité mais également capable de plus d’introspection.
Rien à faire en revanche avec le style de dessin si particulièrement fin et sombre de Mignola auquel j’ai du mal à pleinement adhérer.
Hellboy est pour moi toutefois complètement en marge du monde des super héros classiques et demeure une réelle singularité.
5 mai 2012
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Après l’énorme succès du sulfureux « Kick ass » de Matthew Vaughn en 2010, quelques films parodiques de super héros vont lui emboiter le pas notamment le « Super » de James
Gunn sorti en 2011.
Reprenant la thématique du type lambda un peu illuminé qui décide sur un coup de tête de devenir un super héros malgré une absence criante de super pouvoirs, « Super » raconte
l’histoire de Frank D’arbo (Rainn Wilson) un quadragénaire américain moyen au physique peu avantageux, qui après que sa femme Sarah (Liv Tyler) l’ait quitté pour un dealer appelé Jacques (Kevin
Bacon) tombe en pleine dépression.
Travaillant comme cuisinier, Frank est un être complexé qui voit toute sa vie s’écrouler quand Sarah, une ex toxicomane retombe dans ses vieux démons et le plaque.
Devant l’impuissance du détective John Felkner (Gregg Henry) et sa propre impuissance face aux méthodes agressives d’un voyou protégé par ses hommes de main, Frank baisse tout d’abord les bras,
puis se sent investi, à la faveur d’une nuit agitée, par un message divin qui lui intime l’ordre de devenir un super héros pour combattre le crime.
Se sentant habité par une mission qui donnera un sens à sa vie, Frank se documente dans un magasin de comics tenu par une jeune fille nommée Libby (Ellen Page) , se confectionne un costume pour
partir en guerre contre le crime organisé sous le nom de Eclair cramoisi.
Malgré des premières tentatives peu concluantes ou il se fait surtout passer à tabac, Frank persévère et trouve son arme de prédilection, une grosse clé à molette dont il se sert pour frapper les
criminels.
Sous le nom d’Eclair cramoisi, il ne tarde pas à se faire une jolie réputation à force de coups d’éclats ou le facteur chance joue souvent en sa faveur.
Mais le grand combat de Frank reste de reconquérir Sarah, qui sous la coupe de Jacques est devenue une marionnette toxicomane.
Le super héros s’aperçoit vite qu’il ne pèse pas bien lourd face à des hommes armés et déterminés quand après s’être témérairement lancé à l’assaut du manoir de Jacques, il est blessé à une jambe
et poursuivi.
Ayant trouvé refuge chez Libby, il finit par lui dévoiler sa double identité.
Excitée, la jeune femme fait le forcing pour devenir son acolyte telle le Robin de Batman.
Malgré son gabarit de crevette, Frank finit par accepter et découvre le tempérament déséquilibrée de la jeune femme qui fait preuve de sadisme une fois une proie ferrée.
Le duo réalise ainsi quelques dérapages incontrôlés assez cocasses au second degré et ont un rapport sexuel hilarant ou Libby viole quasiment le pauvre Frank engoncé dans ses principes moraux
rigides.
Le duo peaufine ses techniques et se dote d’un arsenal (armes de poing, grenades, lance couteau, gilet pare balles) et se sent alors prêt pour affronter Jacques et ses sbires.
L’assaut contre le manoir est violent, provoquant l’extermination des gardes de Jacques alors en plein deal mais aussi la mort de Libby.
Devenu enragé, Eclair cramoisi fait un carnage et finit par tuer Jacques qui avait tenté une ultime ruse pour le surprendre.
Alors qu’on s’attend logiquement à un happy end avec Sarah, Frank nous apprend qu’elle est restée quelques mois avec lui avant de le quitter définitivement.
Mais ce qu’il a gagné est autrement plus précieux, la reconquête de soi même …
En conclusion, « Super » ressemble fortement à une version pour quadra de Kick-ass.
Tout repose sur l’acteur Rainn Wilson que son physique de pauvre type anti héros gras du bide se prenant dérouillées sur dérouillées rend des plus attachants.
Mais Ellen Page en petite luciole frénétique est également étonnante, tandis que les stars Liv Tyler et Kevin Bacon se cantonnent dans des rôles plus stéréotypés.
La parodie prend avec des scènes souvent délirantes (les tentacules divins qui découpent la boite crânienne de Franck ou son propre vomi lui parlant) quelques fois franchement amusantes (le
passage à tabac d’un resquilleur de file d’attente, les mouvements malhabiles des deux héros ordinaires) mais « Super » est aussi un film assez violent sans atteindre les sommets de son
grand frère « Kick ass ».
Pourtant « Super » met mal à l’aise face à la misère et à la souffrance du héros et le rire qu’il provoque est souvent jaune.
J’ai pour ma part, été touché par le parcours de ce looser qui tente en héros costumé à regagner l’estime de soi et à supporter le cruel fardeau de son existence.
On peut donc voir derrière la parodie loufoque, une réflexion sur l’attraction que peut provoquer l’idée d’un double idéalisé de soi même, réalisant sous l’anonymat les actions les plus
courageuses, audacieuses et moralement irréprochables.
4 mai 2012
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Parlons un peu de musique à présent avec un groupe protéiforme de rock canadien aussi ancien (premier album en 1974 !) que peu connu : Rush.
Etant peu versé dans le hard rock progressif dont Rush fut en quelque sorte l‘inventeur, j’ai mis fort longtemps à m’intéresser à ce trio composé de Geddy Lee (basse/batterie), Alex Liefson
(guitare) et Neil Part (batterie).
Le déclic est en effet venu par hasard, avec l’album « Vapor trails » qui illumina par sa grâce une période difficile de ma vie ou j’étais rongé par une maladie tenace.
Paru en 2002, « Vapor trails » et sa pochette stylisée offrent une entrée matière particulièrement convaincante avec « One little victory », titre assez rapide doté de
refrains plaisants ou la voix douce et haut perchée de Lee séduit immédiatement.
Ce coté dynamique mais tout en souplesse et en fluidité se confirme avec « Ceiling unlimited » avant que Rush n’accède à une autre dimension sur « Ghost rider »
magnifique de grâce et de beauté aériennes.
Le groupe semble exceller dans les structures complexes traversées de changements d’ambiances comme le prouve « Peacable kingdom », alternant mélodies subtiles et pesanteurs
métallisées.
Nouvelles bulles éthérées sur « The stars look down » mais surtout « How it is » flirtant avec la pop la plus élégante.
Alors que l’auditeur baigne déjà dans un petit nuage de bonheur et de plaisir pur, arrive « Vapor trails » véritable chef d’œuvre mélodique épique qui réussit le tour de force de
surclasser tous les autres titres le précédant déjà pourtant à la base excellents.
A ce stade, on croit qu’on va pouvoir souffler, se remettre un peu de ses émotions si puissantes, mais il n’en est rien puisque « Secret touch » fait des ravages avec ses gimmicks
accrocheurs et ses splendides transitions puis « Earthsine » vient nous porter au bord des larmes par sa beauté fragile.
Le rythme de croisière est atteint avec « Sweet miracle » toujours fluide, entrainant et plaisant puis sur l’excellent « Nocturne » étourdissant de classe et de maitrise.
Le final se compose « Freeze (Part IV of Fear) », sans doute le titre le moins prenant du disque et « Out of the cradle » à la fois atmosphérique et soutenu.
En conclusion, inutile de bouder son plaisir, « Vapor trails » fut pour une véritable révélation musicale du talent éclatant de Rush.
Ce disque magique combine en effet énergie avec fluidité et grâce aérienne pour produire une extraordinaire bouffée de fraicheur.
Les techniciens pourront parler de parfaite symbiose entre heavy metal et rock progressif, mais on peut tout simplement parler de véritable diamant brut scintillant de tous ses feux une fois
libéré de son écrin.
Œuvre émouvante car fragile, humaine et vivante, « Vapor trails » est une pièce maitresse de l’art musical qui change quelque peu ma conception du rock progressif, musique que
j’estimais jusqu’alors comme technique, prétentieuse et ennuyeuse.
On appelle cela une révélation je crois ....
4 mai 2012
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18:40
Paru en 2001, « Avril brisé » est une adaptation d’un roman de l’écrivain albanais Ismail Kadaré par le brésilien Walter Salles déjà reconnu internationalement par le films
« Central do Brasil » .
Situé en début du XX ième siècle au Nordeste du Brésil dans une région reculée particulièrement aride, « Avril brisé » raconte une sombre histoire de vendetta que doit accomplir un
jeune homme nommé Tonho (Rodrigo Santoro) pour tuer l’assassin de son frère.
Vivant dans un petit clan familial décimé par la misère et le cycle infernal des vengeances, Tonho hésite à accomplir son sanglant destin mais finit sous la pression de son père (José Dumont) et
de sa mère (Rita Assemany) à commettre le meurtre rituel chez la famille rivale.
Mais il apprend de la bouche du patriarche ennemi un vieil homme aveugle (Everaldo Pontes) que ses jours sont à présent comptés et que dés que le sang sur la chemise du tué aura séché au soleil,
il sera à son tour condamné à mort.
Tonho prend alors brutalement conscience de l’absurdité de sa vie et décide de gouter à plus de joie.
Il rencontre Clara (Flavia Marco Antonio) une jeune artiste de cirque qui mène une vie itinérante avec Salustiano ( Luiz Carlos Vasconcelos).
Il est frappé par la beauté, la fraicheur et la liberté de cette jeune femme, tout comme son jeune frère Pacu (Ravi Ramos Lacerda) qui rêve autour d’un livre de contes que lui a donné Clara.
Très complices, Tonho et Pacu désobéissent à leur père pour aller au spectacle de cirque de Clara et Salustiano à la ville.
Tonho et Clara tombent amoureux et entrevoient des projets de fuite pour une nouvelle vie ailleurs.
Mais la réalité rattrape les tourtereaux et Tonho regagne le foyer familial.
Alors que son ennemi Matheus (Wagner Moura) le guette pour l’assassiner au petit matin, Tonho est sauvé par Pacu qui se fait passer pour lui.
Pacu a en effet été touché par la relation charnelle entre Clara et son frère et a préféré se sacrifier pour lui offrir une vie meilleure.
La mort de Pacu est un drame pour le clan de Tonho.
Sa mère se dresse à son tour contre le père et accepte le départ de son fils …
En conclusion, avec beaucoup d’élégance, Salles transpose la brutalité du code de l’honneur albanais dans un cadre plus tropical mais tout aussi rude du Nordeste du Brésil des années 1900.
Son film décrit un monde désespérant de misère, de désolation, de souffrance, de violence et aussi de stupidité.
Privées de tout sauf de quelques bêtes de sommes qui les aident à cultiver péniblement la canne à sucre, ces familles rurales ne trouvent rien de mieux que de s’entre exterminer en invoquant un
code de l’honneur absurde.
L’interprétation est aussi contemplative et aride que le décor et n’incite pas vraiment au plaisir.
Seule la fin, poignante avec le sacrifice de l’enfant touché par une sorte de grâce poétique parvient à submerger le spectateur.
« Avril brisé » est donc pour moi un film d’auteur élégant mais un brin étouffant, dont le principal mérite est de montrer une facette plus ignorée du Brésil, loin des cartes postales
habituelles.