Nous restons dans le domaine des dinosaures du hard rock avec « Kiss of death » de Motorhead.
Sorti en 2006, « Kiss of death » continue d’entretenir la flamme du trio anglais le plus féroce qui soit, capable à 60 ans de produire un album tous les deux ans.
Avec sa pochette bio-organique agressive à la H.R. Giger, « Kiss of death » commence par « Sucker » titre rapide, nerveux aux refrains efficaces.
On rétrograde de vitesse et de punch sur « One night stand » avec un Lemmy Kilmister comme souvent plus à la peine sur ses parties de chant.
Ce brave Lemmy s’échine sur le mid tempo sympathique mais sans éclat « Devil I know » semblable à des centaines de morceaux déjà composé par la tête de moteur qui se fait franchement laborieuse sur le mollasson « Trigger ».
Les roues patinent et s’embourbent sur « Under the gun » aussi faible que les autres et il faut attendre la power belle ballade semi acoustique « God was never on your side » pour trouver un Motorhead plus touchant.
Le son de la guitare de Phil Campbell s’épaissit sur « Living in the past » mais ceci ne suffit pas à dynamiser ce titre trop convenu.
Petit feeling rock ‘n’ roll bien insuffisant et chant catastrophique sur « Christine » avant une timide tentative de montée en régime sur « Sword of glory » enchainé du lourd « Be my baby ».
Le trio finit par conclure ce long album pénible par « Kingdom of the worm » lent, plat, monolithique et « Going down » enfin plus animé.
En conclusion, sous produit et faiblement interprété, « Kiss of death » donne la même impression que son successeur « Motorizer », celle d’un groupe fatigué tentant un peu vainement de souffler sur les braises à demi éteintes de sa flamme d’antan.
Semblant souffrir dans sa mécanique usée, Motorhead délivre une performance atone, sans souffle et inspiration, ce qui logiquement amène la question de la retraite bien légitime après toutes ces années.
Je ne peux donc que recommander de passer sa route sur cet album sans consistance et dénué de tout intérêt.