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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 09:04

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Un à peine après le premier des « Gendarmes » qui fut le plus grand succès commercial de l’année 1964, Jean Girault récidive avec « Le gendarme à New-York », audacieuse transposition des aventures de Cruchot and Co aux Etats Unis.

L’histoire est disons le franchement d’une minceur inouïe : l’adjudant Gerber ( Michel Galabru) et ses hommes sont invités à un congrès de gendarmes à New York.

Désireuse de connaitre les Etats-Unis, Nicole (Geneviève Grad) la fille du maréchal des logis Cruchot (Louis de Funès) brave l’interdit de son père et embarque clandestinement sur l’immense paquebot Le France aux coté des gendarmes.

La traversée de l’Atlantique sur ce paquebot de luxe, véritable fleuron de l’industrie française en son temps, ne manque pas de piquant car les gendarmes français sont ridiculisés par leurs homologues italiens lors de parties de bowling ou de baby foot.

Dans une scène hilarante, Cruchot qui se targue de connaitre l’anglais, tente d’apprendre quelques rudiments à ses hommes dont la nullité est flagrante.

La traversée est marquée également par la maladie de Fougasse (Jean Lefebvre) rapidement alité.

Harcelé par les médecins, il ne se relèvera jamais et ne verra jamais la ville.

De son coté, Nicole est draguée par un beau gendarme italien, l’adjudant Rizu (Mario Pizu) et échappe in extremis à la furie de son père qui la reconnait à bord.

L’équipe arrive cependant à bon port et prend ses quartiers dans la grosse pomme aux cours de découvertes savoureuses émaillées de gags et pitreries habituelles de Louis de Funès.

Nicole a de la chance et est prise sous son aile par un journaliste américain qui veut la faire chanter dans une émission télévisée à laquelle assiste finalement Cruchot.

Le film ne sera finalement que cela : Cruchot court après sa fille pour la ramener à Paris sans que Gerber ne s’en aperçoive.

Il usera pour se faire de tout son arsenal habituel : déguisements, mensonges, culot et grimaces.

De son coté, Gerber mettra toujours en doute les dires de Cruchot a tel point qu’il le fera examiner par un psychiatre dans une scène absolument tordante ou Cruchot révèlera ses frustrations de la petite enfance.

Après l’américain vient le tour du gendarme italien qui séduit Nicole et la cache dans sa famille dans le quartier pittoresque de Little Italy.

Prêt à tout pour sa fille, Cruchot s’engouffre dans le quartier italien et déjoue la vigilance des cerbère siciliens.

Mais il se trouve à présent accusé d’enlèvement par Renzo et doit se démêler de la police américaine.

Tout se succède alors dans un grand charivari, embarquement de Nicole dans une malle, esclandre avec un chauffeur de taxi noir, déguisement de Cruchot en policier US affublé d’un mal de dents, course poursuite et cascades dans un building en construction avant le retour final de Nicole en France sous le déguisement d’hôtesse de l’air.

En conclusion,  construit sur rien ou pas grand-chose « Le gendarme à New York »  parvient à tenir la distance en raison de sa pluie de gags particulièrement inventifs et de la qualité comique indéniable du trio De Funès-Galabru-Lefebvre.

Il n’y a en réalité pas grand-chose à comprendre ici, juste à se laisser porter par le flot impétueux et surréaliste des comédiens et la musique particuliérment entrainante de Raymond Lefèvre en duo avec Paul Mariat.

Deux scènes anthologiques pour moi outre le fameux cours d‘anglais, le pastiche de « West side story » ou De Funès affronte un gang de latino américains sur fond de danse avec les policiers américains ou la recette de l’entrecôte de bœuf mitonnée par Galabru avec comme aides culinaires chacun des gendarmes.

Contre toute attente, Girault réussit sa conquête de New York et bien aidé par un de Funès au top de sa forme capable de cascades digne de Jean Paul Belmondo (!), apporte du sang neuf à ses aventures méridionales.

Bien entendu ceci ne dépasse pas le cadre du divertissement familial mais de qualité.

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 08:27

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Les années 60 constituent assurément le pic de la carrière de Louis de Funès avec notamment l’incroyable série des « Gendarmes de Saint Tropez » qui durant six films contribua pour beaucoup à la popularité de l’acteur.

Sorti en 1964, « Le gendarme de Saint Tropez » de Jean Girault est archi connu en France en raison des multiples rediffusions télévisées dont il bénéficie généralement durant les périodes estivales.

L’intrigue est assez simple, le maréchal des logis Ludovic Cruchot (Louis de Funès) un gendarme intransigeant et énergique est promu en raison de ses brillants états de service dans la commune de Saint Tropez ou il se rend avec sa fille Nicole (Geneviève Grad).

Sur place, Cruchot montre son caractère pointilleux et colérique pour mettre au pas ses subordonnés Fougasse (Jean Lefebvre) Merlot (Christian Marin), Tricard ( Grosso) et Berlicot (Michel Modo) qui se distinguent par leur grand laxisme dans l’application de la loi.

Comme beaucoup de petits chefs, si Cruchot fait preuve de zèle avec les sous fifres, il s’aplatit complètement dans la hiérarchie représentée par le débonnaire adjudant Gerber (Michel Galabru).

Les ennemis principaux des gendarmes sont les nudistes, qui après avoir mis au point un dispositif d’alerte particulièrement efficace, les ridiculisent.

Cruchot montre alors toute son ingéniosité pour mettre en place un plan d’envergure capable d’arrêter les contrevenants à l’ordre public.

Mais dans sa vie privée, le gendarme a plus de difficulté à maitriser Nicole, qui se dit fille d’un milliardaire habitant sur un yacht pour s’intégrer à la jeunesse dorée de la commune.

Les mensonges de Nicole et le caractère rebelle de ses amis, la conduisent à dérober la mustang rouge dans laquelle figure un tableau volé par les véritables propriétaires du yacht.

Averti par sa fille après qu‘elle ait eu un accident, Cruchot va se démener comme un beau diable pour ramener le plus discrètement possible la voiture, tout en se trouvant lui-même suspecté du vol par ses collègues gendarmes.

Le gendarme va alors devoir jouer de finesse et d’extravagance pour ramener discrètement le tableau et échapper aux soupçons de Gerber qu’il croise dans une soirée mondaine.

Malgré l’enlèvement de Nicole par les malfrats en quête de leur tableau, Cruchot aidé des jeunes de Saint Tropez parvient à sauver sa fille, neutraliser les criminels et a restituer le tableau aux autorités.

En conclusion, malgré son humour d‘un autre temps et son coté plus que vieillissant, « Le gendarme de Saint Tropez » constitue un divertissement agréable, familial porté par son rythme élevé et par la traditionnelle énergie déployée par Louis de Funès dans un rôle taillé sur mesure.

Affublé de seconds au physique particulièrement abruti (nul en effet n’égalait la tête d’ahuri de Jean Lefebvre) , de Funès s’en donne à cœur joie, ridiculisant gentiment la gendarmerie ce qui a toujours été considéré en France comme populaire.

Déguisements, grimaces, explosions de colère frénétiques fonctionnent assez bien dans des situations improbables avec un gros paysan débonnaire ou une bonne sœur danger public au volant de sa 2CV.

Les plus nostalgiques seront également émus par l’évocation de l’âge d’or du Saint Tropez de la jeunesse de Brigitte Bardot, avec sa jeunesse aisée, son insouciance, son insolence et son incroyable liberté.

A noter enfin la musique entrainante de Raymond Lefèvre pour beaucoup dans le succès des ces films de vacances ne volant sans doute pas bien haut mais distrayants.

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 19:02

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Après le livre de Marcel Aymé, j’ai voulu logiquement visionner « La traversée de Paris » l’adaptation de Claude Autant-Lara parue en 1957.

Grand classique du cinéma français, « La traversée de Paris » raconte les mésaventures de Marcel Martin (Bourvil), chauffeur de taxi au chômage qui se livre au trafic de marché noir pour survivre dans le Paris occupé de la Seconde guerre mondiale.

Privé de son associé habituel, Martin décide après une scène de ménage avec sa femme de proposer à un inconnu rencontré dans un bar de faire équipe avec lui pour convoyer 100 kilos de cochon à pieds dans Paris.

Mais devant le propriétaire du cochon, un certain Jambier (Louis de Funès), l’associé du nom de Grandgil (Jean Gabin) se fait soudainement menaçant, exigeant de faire monter son salaire de manière astronomique en exerçant un odieux chantage.

Soucieux de sa sécurité, Jambier finit par céder malgré les remontrance de Martin, excédé par le comportement de son partenaire d’un soir.

Les deux hommes se mettent donc en marche pour aller faire leur livraison jusqu’à Montmartre.

La traversée nocturne pendant le couvre feu est périlleuse.

Outre les brigades de policiers et les patrouilles allemandes, les deux hommes doivent se défaire de chiens attirés par l’odeur de viande et de français envieux prêt à les livrer aux autorités.

Mais à chaque fois, la force et les intimidations de Grandgil leur permettent de se tirer d’embarras.

Après que celui ait assommé un policier trop curieux, le duo est obligé de se cacher chez Grandgil qui révèle à Martin qu’il est un artiste peintre plutôt coté qui s’est lancé dans cette aventure au bluff par curiosité et gout du risque.

Martin est heurté dans sa fierté d’avoir été trompé et s’en prend violemment à Grandgil qui reste de toute façon physiquement le plus fort.

Lors de l’ultime étape de leur livraison, les nerfs de Matin lâchent et le raffut qu’il commet fait arrêter le duo.

Transféré chez les Allemands, Grandgil bénéficie d’un traitement de faveur en raison de son statut de peintre et évite d’être emmené dans un camion comme Martin.

Heureusement le film se conclut par un happy end après la libération, et par une retrouvaille impromptue entre les deux hommes.

En conclusion, « La traversée de Paris » est un solide film populaire brillant surtout par la qualité de ses acteurs exceptionnels.
Le film de Autant-Lara prend quelques libertés avec le livre de Marcel Aymé, notamment une fin moins sombre, puisque Martin ne tue pas Grandgil.

Dans ce grand numéro d’acteurs, Gabin se taille la place du lion en raison de son formidable abattage physique et de son coté gros dur.

Bourvil est parfait en français moyen plutôt lâche et faible, quand à Louis de Funès il débute déjà de manière convaincante dans l’un de ses tous premiers rôles.

Bien entendu, le film a fortement vieilli et fait son époque très franchouillarde, mais permet tout de même de passer un moment agréable.

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 10:50

soupe_choux.jpg3

 

« La soupe aux choux » de Jean Girault est l’avant dernier film de Louis de Funès.

A l’époque de la sortie du film (1981), je me souviens des voitures publicitaires circulant dans Paris avec de grandes affiches du film.

L’histoire basé sur un roman de René Fallet, est des plus loufoques, deux vieux paysans d’un village du centre de la France (Allier), le Glaude (Louis de Funès) et le Bombé (Jean Carmet) vivent en marge du village.

Refusant toute modernité et malgré une santé vacillante, les deux vieux soignent leur spleen en buvant des quantités invraisemblables d’alcool, tout particulièrement de vin qu’ils consomment à coups de « canons » envoyés à toute heure de la journée.

Un soir de beuverie, le Glaude et le Bombé font un concours de pets à la pleine lune ce qui a pour effet de provoquer la venue d’un extra terrestre (Jacques Villeret) en soucoupe volante.

L’extra terrestre habillé d’un costume ridicule s’exprime par cris de dindon et paralyse à coups de rayons le Bombé  qui était trop agité.

Il sympathise avec le Glaude qui lui fait gouter se fameuse soupe aux choux.

Séduit par le breuvage, l’extra terrestre que le Glaude appelle la Denrée, repart sur sa planète avec quelques réserves.

L’incident provoque quelques remous dans le Bourdonnais mais personne ne croit le Bombé quand il raconte à tout le monde qu’il a vu un extra terrestre.

Devenu la risée de tous, le Bombé déjà passablement déprimé envisage de se suicider.

Son ami le pousse à se ressaisir et l’empêche in extremis de passer à l’acte.

Mais la Denrée revient subitement sur terre et après avoir à nouveau paralysé le Bombé, révèle au Glaude qu’il a appris le patois français campagnard, qu’il peut vivre 200 ans sans vieillir et que les autorités de sa planète Oxo ont décidé d’examiner avec suspicion sa fameuse soupe aux choux en raison de sa dangerosité présumée pour leurs habitudes alimentaires essentiellement minérales.

Le courant passe de mieux en mieux entre Glaude et la Denrée et une véritable relation de confiance s’établit.

Le Glaude donne un écu d’or à son ami en plus d’un nouvel échantillon de soupe et lui ouvre son cœur en lui décrivant sa peine depuis que sa femme Francine décédée il y a peu l’a laissé dans la solitude.

Après le départ de la Denrée, le Glaude a l’incroyable surprise de voir que sa femme Francine a été ressuscitée par la science de Oxo, mais à l’age de 20 ans (Christine Dejoux).

Jeune et sublime, Francine se retrouve en décalage avec son mari le Glaude qui a lui 70 ans.

Elle décide alors de vivre tout ce qu’elle n’a pas pu vivre à la campagne et mène une vie indépendante à Paris ou elle va suivre un beau jeune motard.

Le Glaude a le cœur brisé mais doit se rendre à l’évidence.

Beau joueur, il donne sa liberté à Francine et lui souhaite d’être parfaitement heureuse.

Pour lui et son ami, les choses se gâtent néanmoins quand le maire du village, avide d’expansion économique, décide de racheter les terrains aux alentours pour construire un parc d’attractions.

Les deux vieux résistent mais sont intégrés au parc.

Engrillagés, il sont nourris de cacahouètes par un public jeune et cruel.

Mais la solution surgit avec un nouveau retour de la Denrée qui a multiplié les réserves d’or de Glaude faisant de lui un homme riche.

Il propose aux deux amis de partir sur Oxo pour y vivre une vie de 200 ans en toute quiétude en transplantant leur environnement (maison, jardin) avec lui.

Après quelques hésitations les deux vieux acceptent et laissent sans regret leur vie finissante sur la planète terre.

Homme bienveillant jusqu’à la fin, le Glaude envoie toutes ses richesses à Francine avant de partir afin de contribuer à son bonheur.

En conclusion, sous des dehors de farce bouffonne et grivoise «  La soupe aux choux » se révèle au fil du temps un film beaucoup plus fin et touchant qu’il n’y parait.

Avec ses formidables acteurs, Giraud traite de la vieillesse et de la solitude dans les campagnes françaises se transformant au début des années 80.

La complicité entre De Funès et Carmet est évidente et les deux amis composent un couple particulièrement touchant.

L’aspect science fiction est bien entendu surtout traité sous l’angle comique avec un Jacques Villeret plus impayable que jamais dans un rôle complètement décalé.

De mon coté, j’ai assez peu ri devant l’humour rabelaisien du film mais ait été plus touché par la justesse des acteurs et le message poétique délivré.

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 12:32

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Retour au registre de la comédie avec « Oscar » l’adaptation cinématographique d’Edouard Molinaro d’une pièce de théâtre de Claude Magnier jouée plus de 600 fois par l’acteur comique vedette de l’époque Louis de Funès.

Le film sorti en 1967 reprend donc les ingrédients du succès populaire de la pièce pour raconter les invraisemblables démêlées d’un riche homme d’affaires Bertrand Barnier (Louis de Funès) victime du chantage orchestré par un de ses employés, Christian Martin (Claude Rich) qui débarque chez lui en lui annonçant brutalement qu’il désire épouser sa fille Colette (Agathe Natanson) en échange d’une forte somme d’argent qu’il lui a dérobé en truquant ses comptes.

D’abord bluffé par l’audace et le cynisme du jeune homme et par les révélations de sa fille qui lui dit être enceinte, Barnier se ressaisit néanmoins assez vite et entreprend de retourner la situation à son avantage lorsqu’il découvre que la femme que croit aimer Martin n’est pas en réalité sa fille mais une imposture nommée Jacqueline (Sylvia Sorel).

S’ensuit alors un terrible bras de fer entre les deux hommes et un nombre invraisemblable de retournements de situation.

Colette aime en réalité l’ancien chauffeur de Barnier un certain Oscar (Roger Van Hool) mais le jeune homme a quitté l’Europe suite à son licenciement.

Barnier imagine donc abuser Martin en lui faisant épouser Jacqueline, récupérer son argent et forcer sa fille enceinte à épouser son masseur, Philippe Dubois (Mario David) aussi athlétique qu’idiot.

Puis à la suite du départ de la bonne Bernadette (Dominique Page) partie épouser un baron, ont lieu de séries d’inversions de valises entre ses effets personnels, la valise de bijoux de Martin que comptait récupérer Barnier et une troisième valise remplie d’une nouvelle somme d’argent extorqué encore une fois malhonnêtement à l’industriel.

Tout tourbillonne donc, se mélange dans un torrent de colères, pitreries, gesticulations et grimaces d’un Barnier transcendé par la situation.

En conclusion, « Oscar » est une belle mécanique comique, aux situations certes aussi invraisemblables les unes que les autres, mais incroyablement amusantes.

On retrouve l’ambiance théâtre avec une unicité de lieu (l’immense appartement de l’industriel) dans lequel se succèdent quasiment tous les personnages avant un feu d’artifice final.

Louis de Funès dans le rôle qui fit exploser sa carrière en France, est fantastique, et délivre une performance comique hors du commun dans son registre habituel du puissant vénal, colérique, manipulateur, hypocrite et lâche.

Autour de lui, les autres acteurs comme la finalement assez terne Claude Gensac (Germaine Barnier) ou le sympathique abruti looser Paul Préboist (Charles le majordome) sont satéllisés et ne font que suivre la formidable puissance motrice de cet athlète du rire qui se donnait à la limite de ses forces chaque soir sur les planches de théâtre pour faire rire le public.

Meme si il lui manque sans doute un partenaire comique à la hauteur de sa star, « Oscar » constitue donc classique à voir au moins une fois dans sa vie.

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 22:22

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Poussé par le succès historique la pluie d’oscars fraichement tombée en ce début du mois de mars 2012, je suis allé voir « The artist » de Michel Hazanavicius.

« The artist » raconte à la fin des années 20, les déboires d’une star du cinéma muet à Hollywood, George Valentin (Jean Dujardin) rattrapé par l’évolution technologique qui ouvrira la voie aux acteurs du cinéma parlant.

Bel homme hâbleur et charmeur, Valentin croise par hasard la route d’une jeune actrice débutante Peppy Miller (Bérénice Bejo).

La star et la débutante tombent amoureux mais le statut d’homme marié de Valentin l’empêche d’aller au bout de cette relation.

N’écoutant pas les conseils de Al Zimmer (John Goodman) le patron du cinéma Kinograph qui diffuse ses film et lui conseille de changer de registre, Valentin n’écoute que son orgueil, décide de faire cavalier seul et de financer son propre film muet.

Le résultat est un cuisant échec commercial qui le laisse exsangue financièrement tandis que la carrière de la très photogénique Peppy décolle et fait d’elle une star de premier plan.

Vexé par quelques propos maladroit de son ex flirt évoquant les vieux artistes dépassés devant céder la place à la nouvelle génération, Valentin se brouille avec Peppy qui regrette amèrement de l’avoir blessé.

Il se trouve dés lors abandonné par sa femme et vit seul avec ses derniers fidèles, son chauffeur Clifton (James Cromwell) et son petit chien dressé qui le sauve de la mort alors qu’il tente d’incendier toute sa collection de films.

Le moral de Valentin est au plus bas lorsqu’il découvre que c’est Peppy qui a racheté tous ses meubles vendus aux enchères et il décide alors de se suicider.

Mais la belle vole au secours de son ami et l’empêche de commettre l’irréparable.

Grande princesse, Peppy propose à George de l’accompagner dans un numéro de music hall ou ils danseront tous les deux.

Elle profite de son statut de star pour passer outre les réticences de Zimmer et imposer le has been Valentin dans un spectacle.

Le film se conclut donc sur un happy end.

En conclusion, difficile de comprendre en vérité la pluie de récompense autour de « The artist » .

Le film est certes brillant techniquement car entièrement joué en muet, dans l’ambiance reconstituée du Hollywood flamboyant de grande époque du cinéma et appuyé par la musique exceptionnelle de Ludovic Bource mais la performance de Jean Dujardin laisse elle plus perplexe.

Il est vrai que pour être tout à fait franc, je n’ai jamais été séduit une seule fois par cet acteur, véritable incarnation du gendre idéal, du bon amant ou du bon pote dont on admire en secret le physique et la prestance sans qu’il soit trop brillant pour être jalousé.

Alors certes Bérénice Bejo possède une fraicheur, un sourire craquant et la grandeur d’âme de son personnage ne peut que toucher mais ceci ne fait qu’ajouter au déséquilibre des rôles avec son partenaire masculin représenté comme vaniteux, faible et colérique.

Mais peut être suis-je trop exigeant et anti Dujardin primaire.

On saluera donc l’ambiance du film et les numéros de danse des acteurs, suffisants pour rendre « The artist » agréable à regarder.

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 15:04

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Cédant à la pression de mes proches, je suis finalement allé voir le succès surprise de l’année 2011, le fameux « Intouchables » d’Eric Toledano et d’Olivier Nakache.

J’avoue avoir longuement trainé des pieds, tant le très médiocre « Bienvenu chez les ch’tis » de Dany Boon m’avait insupporté en son temps pas si éloigné.

Inspiré d’une histoire vraie et d’un livre de Philippe Pozzo di Borgo, « Intouchables » qui n’a rien à voir avec « The untouchables » de Brian de palma, raconte l’histoire d’un richissime tétraplégique parisien appelé Philippe ( François Cluzet) qui décide sur une impulsion de prendre comme auxiliaire de vie Driss (Omar Sy) un jeune de banlieue d’origine sénégalaise.

Venu initialement à l’entretien pour toucher ses Assedic, Driss sort de prison et est en grande difficulté personnelle, avec une famille surpeuplée qui le rejette.

Poussé par la nécessité matérielle et par le coté provocateur de Philippe, il accepte la mise à l’essai.

Le film va raconter la curieuse mais profonde liaison qui va s’établir entre deux hommes que a priori tout oppose.

Petit à petit, Driss va s’intégrer dans le milieu très bourgeois de son patron et gagner sa confiance en se montrant de plus en plus prévenant.

Blagueur, frondeur, insolent et dragueur, il va apporter sa gouaille à un homme malheureux et diminué refusant pourtant d’être pris en pitié.

Driss va pousser Philippe a rencontrer un contact épistolaire qu’il entretient depuis plusieurs mois avec une femme appelée Eléonore (Dorothée Briere Méritte), à recadrer sa fille Elisa (Alba Gaia Kraghede Bellugi) qui vit un moment difficile à l’adolescence.

A son contact, Philippe va rependre gout à la vie, oublier la mort de sa femme, sa maladie, recommencer à monter dans des voitures de sport, fumer et même initier son ami au parapente, sport  pourtant à l’origine de son accident.

De l’autre coté, Drisse va apprendre le sens des responsabilités avec Philippe et en profiter pour restructurer sa vie et celle de sa famille, notamment celle de son petit frère, embringué dans le trafic de drogue.

En conclusion, tout le charme de « Intouchables » repose sur l’interprétation fantastiques de deux acteurs exceptionnels, que ce soit François Cluzet parfait en paralytique lucide et néanmoins combattif et Omar Sy source inépuisable d’énergie, de bonne humeur et de blagues.

Ce duo improbable fonctionne à merveille et tient à lui seul un film au sujet a priori rébarbatif au possible.

« Intouchables » montre que le fossé entre les deux extrêmes pôles de la société, le monde de la haute bourgeoisie et celui des cités populaires, peut parfois être comblé quand deux êtres humains finalement complémentaires dans leur détresse finissent par se trouver.

A ma grande surprise donc, je recommande ce film distrayant formidablement interprété.

 

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 22:44

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En période de fêtes, il est toujours agréable de revoir des classique du cinéma familial populaire français comme « Le petit baigneur » de Robert Dhéry.

Sorti en 1968, « Le petit baigneur » raconte les déboires de Louis-Philippe Fourchaume (Louis de Funès) directeur de chantiers navals dans le Var, qui à la suite d’une inauguration ratée devant un Ministre, licencie avec pertes et fracas son ingénieur André Castagnier (Robert Dhéry) dont il ne supporte plus l’incompétence.

Mais il ignore que Castagnier a conçu un bateau appelé le petit baigneur qui a remporté une célèbre régate à San Remo et qui a décroché de juteux contrats avec les italiens.

Le représentant italien, Marcelo Cacciaperotti (Franco Fabrizi) vient donc trouver Fourchaume pour lui signifier les juteuses commandes passées.

Poussé par l’appât du gain, l’industriel n’a alors plus d’autre choix que de courir après son ancien employé pour gagner ses faveurs.

Commence alors une succession de manœuvres plus comiques et ridicules les unes que les autres ou Fourchaume et sa femme Marie Béatrice (Andréa Parisy) personnages hautains et veules, tentent de plaire au clan Castagnier composé entre autres d’un prêtre (Jacques Legras) dont l’église tombe en ruine et d’un gardien de phare roublard (Pierre Tornade) tous roux.

Allant d’humiliations en humiliations, Fourchaume persévère et écrase au cours d’une manœuvre malheureuse le pied du beau frère d’André, un dénommé Scipion (Michel Galabru) adepte du clairon.

Tous les protagonistes de cette affaire embrouillée se retrouvent chez Scipion alité, avec André toujours naïf qui ne pense qu’à montrer ses inventions ubuesques comme le kayak laissant passer les jambes, Cacciaperotti  prêt à ravir le contrat à Fourchaume et ce dernier toujours plus enragé à rafler la mise.

L’intensité comique culmine lors d’une désopilante scène de tracteur fou, dont Fourchaume ne parvient pas à maitriser le comportement erratique semant le chaos dans la ferme de Scipion.

Le film devient ensuite complètement fou quand tout le monde poursuit en bateau Scipion enfermé dans les W.C à la dérive sur une barque avec dans la poche de son pantalon le contrat du petit baigneur.

Tout se termine donc en pleine mer au milieu des bateaux militaires de la rade de Toulon avec Fourchaume et Scipion repêchés par un filet de pêche.

Très retors, Fourchaume simule alors une grave maladie pour amadouer Castagnier et finalement remporter le contrat eu nez et à la barbe de Cacciaperotti .

Castagnier devient donc l’associé de Fourchaume ce qui ne l’empêche pas de rater à nouveau son dernier bateau sous les yeux du ministre.

En conclusion, « Le petit baigneur » est un véritable bijou de cinéma comique à l’ancienne.

Mené à une rythme trépidant, le film ne contient aucun temps mort et est constitué d’une avalanche de gags et scènes cultes d’une fantastique inventivité.

On rit donc pratiquement constamment devant les situations les plus délirantes qui soient ou se déchaine un Louis de Funès plus génial que jamais à coups de grimaces, mensonges, explosions de colère et simagrées mielleuses.

Dans un rôle d’ahuri à la Bourvil, Dhéry tient bien la route tandis que Galabru bien que cantonné à un rôle secondaire montre également tout son génie comique en se faisant constamment maltraiter pour notre plus grand bonheur.

Même après plus de quarante ans, « Le petit baigneur » peut donc être considéré comme l’un des meilleurs films comiques français.

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 14:04

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Voici dans un registre plus léger que celui des thrasers durs à cuir d’Overkill, le Dvd de « La minute blonde » regroupant en 2006 les meilleurs sketchs de la comédienne Frédérique Bel qui officia pendant deux ans chaque soir dans l’émission « Le grand journal » de Canal +.

Le principe est simple, la comédienne incarne Dorothy Doll, la poupée barbie type aussi belle que stupide et brosse en environ une minute chrono des portraits décapants de personnalité reçues (ou non) dans l’émission.

Les textes drôles et très thrash sont écrits par une pléiade d’auteurs travaillant pour Marc Gibaja le créateur du concept.

On oscille souvent entre hommage déguisés comme avec Gad Elmaleh ou Albert Dupontel mais aussi véritables attaques en règle comme contre Christian Clavier, dont la faiblesse du jeu d’acteur et l’amitié avec Nicolas Sarkozy sont brocardées, ou Marion Cotillard, dont le talent est réduit à son rôle de potiche dans la série des « Taxi ».

La façon dont la blonde se moque des velléités de poète d’Elie Semoun est également irrésistible.

Mais les sketchs sont le plus souvent délirants et mettent en valeur les talents de comédiennes de l’actrice, qui incarne une blonde légère, inculte, très dévergondée sexuellement.

Le sexe et la scatologie sont souvent mis à contribution mais avec une telle candeur et avec un tel talent que ceci passe souvent sans difficulté.

Le dernier volet de la série dédié aux personnages imaginaires comme un zombie, une créature de jeu ou vidéo ou les serial killer Hannibal Lecter, est le plus délirant de tous.

En bonus on trouvera quelques inédits pour appâter le chaland dont le plus touchant est celui dédié à Sharon Stone mais surtout un véritable jeu interactif ou le spectateur doit répondre à une série de questions pour tenter de coucher avec Dorothy.

Pour conclure, « La minute blonde » est un produit réalisé un peu à la va vite pour profiter de l’engouement généré par le talent de ces mini séquences explosives.

L’aspect très ramassé des sketchs et leur extrême rapidité d’exécution fatiguent quelque fois le spectateur mais la qualité des textes couplée au talent de la Bel, sont absolument indéniables.

Frédérique Bel est pour moi une sorte d’aberration montrant qu’une femme correspondant aux canons parfaits de l’idéal de beauté moderne (grande/blonde/jolie/mince) peut accepter de ne pas tout miser sur son physique et se tourner en dérision en faisant preuve de beaucoup d’esprit.

Assurément si les femmes belles et intelligentes (comme Sharon Stone) effraient les hommes dans la mesure ou leur domination présumée est remise en doute, les femmes belles et dotées d’un humour corrosif doivent encore plus les troubler.

Aujourd’hui, Frédérique Bel est devenue une actrice à part entière et fait tranquillement son chemin dans le cinéma français.

Ceci au regard de son talent, n’est que justice.


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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 19:09

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Pour boucler la quadrilogie parfaite de la troupe du Splendid manquait ici « Papy fait de la résistance » de Jean-Marie Poiré.

Sorti sur les écrans en 1983 juste une année après « Le père Noel est une ordure » sans nul doute le meilleur film de la série, « Papy fait de la résistance » prend le parti dix sept ans après « La grande vadrouille » de faire rire sur le thème de l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale.

A cette époque, Paris est sous la botte allemande et les Bourdelle, famille d’artistes mondialement connus dans le monde de la musique classique avec la grande cantatrice Helena Bourdelle (Jacqueline Maillan)  doivent aussi subir l’humiliation d’une réquisition de leur vaste demeure par un général allemand nommé Spontz (Roland Giraud).

Contrairement aux premières impressions concernant la brutalité de l’armée allemande, Spontz se montre un homme plutôt humain et cultivé, qui de surcroit en pince pour Bernadette (Dominique Lavanant) la fille de la cantatrice pourtant fiancée à Michel Taupin (Christian Clavier) étudiant sympathisant résistant hésitant à passer aux actes.

Ayant eu pour père un résistant tué lors d’une opération ratée, les Bourdelle ont en eux une grande fibre résistante et patriotique, qui se manifeste par les coté rebelle du grand père Jean-Robert (Michel Galabru) mais surtout par l’engagement de Guy Hubert (Martin Lamotte) qui derrière une apparence de garçon coiffeur efféminé et pro allemand est en réalité un terroriste masqué appelé Super Résistant.

Aidé d’un nain et d’un géant, Super Résistant ridiculise l’armée allemande au cours de spectaculaires opérations ou il virevolte de toits en toits avec une cape et un haut de forme.

La première moitié du film tourne autour de l’hébergement par la famille Bourdelle d’un soldat anglais prisonnier de guerre au nez et à la barbe de Spontz mais également du teigneux Adolfo Ramirez (Gérard Jugnot), ex concierge français devenu membre de la Gestapo par désir de revanche personnelle.

Mais une fois la pluie de guest stars réalisant de courtes apparitions terminée, le film prend un tour plus délirant lorsque Spontz apprend que Ludwig Von Apfel Strudel (Jacques Villeret) le demi frère d’Hitler très mécontent de son efficacité, va lui rendre visite pour le punir.

Paniqué, Spontz décide d’organiser une immense fête dont le clou sera la cantatrice Bourdelle afin d’amadouer le lunatique Von Apfel Strudel.

C’est alors que Taupin prend son courage à demain et décide de poser une bombe pour assassiner Von Apfel Strudel au cours du repas.

La réception du demi frère d’Hitler est le meilleur moment du film, avec un personnage grotesque, puéril, capricieux, capable de chanter Julio Iglésias pour exprimer la solitude du conquérant.

Après l’échec de la bombe et une énième tentative échouée de Ramirez pour débusquer les terroristes, le film culmine en un hilarant duel à l’épée entre Von Apfel Strudel et Super Résistant venu aider sa famille.

Ultime astuce du film, la fin pastichant l’émission « Les dossiers de l’écran » avec des personnages vieillis s’empoignant sur le plateau de la célèbre émission polémique des années 80.
 
En conclusion, construit sur un principe analogue à « Le père Noel est une ordure » , « Papy fait de la résistance » est entièrement basé sur son rythme trépidant et sur une dernière partie virtuose confinant au sans faute.

Pourtant même si on retrouve le ton satirique de Blanc et Lamotte avec des allemands balourds et des français lâches,  la qualité des dialogues est d’un niveau moindre que pour « Le père Noel est une ordure » avec moins de trouvailles et moins de punch.

Bien entendu les acteurs sont fantastiques, Martin Lamotte extraordinaire en super héros des années 40, Roland Giraud tout en raideur et sensibilité germanique, Gérard Jugnot à son apogée en teigneux hystérique mais surtout Jacques Villeret dans l’un de ses rôles les plus fous et amusants.

Derrière ces premiers rôles éclatants, l’interprétation est des plus solides avec des vieux routiers du théâtre comme Michel Galabru ou Jacqueline Maillant.

Inutile de bouder son plaisir, « Papy fait de la résistance » est l’un des films les plus drôles jamais réalisés sur la Seconde Guerre Mondiale et vient clore une impressionnante série de films considérés comme culte par la troupe de comédiens dits du "Splendid" en hommage au théatre parisien de leurs débuts.

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