En 1991, parait « Jean-Claude Tergal tome 2 : attend le grand amour » de Tronchet.
Finalement résigné après le départ de sa compagne Isabelle, Jean-Claude Tergal se met en quête de l’âme sœur.
Mais il doit combattre son terrible manque de confiance en lui et surtout sa peur panique des femmes, qu’il entrevoit comme des créatures dangereuses désireuses de dominer le monde.
Se fixant des objectifs déraisonnables compte tenu de ses faibles moyens de séduction, Tergal décide brusquement de devenir un Casanova et bien entendu essuie déconvenues sur déconvenues.
Il ne fait pas non plus le poids face à son ami Jean-Louis, également célibataire mais beaucoup aux capacités de séducteur beaucoup plus au point et qui n’hésite pas pour notre plus grande
jubilation à rafler les potentielles conquêtes de Tergal.
Incapable de miser sur son physique, Tergal ne peut pas non plus faire illusion à l’aide de sa culture, d’un niveau plus que ridicule.
Maladroit, goujat, persécuté par des crottes de nez ou le fameux « étron flotteur » aux pire moment, Tergal s’enfonce chaque jour dans les marécages de la défaite.
Esseulé et désespéré, il suit des femmes dans la rue, le métro, revoit les mêmes films pour la jolie frimousse d’une caissière et passe des heures éreintantes dans des détours sans queue ni
tête.
L’incident le plus drôle consiste en l’écoute publique d’un message compromettant de son répondeur ou sa mère lui demande de changer plus souvent de slip sous les yeux d’une vendeuse repérée
comme proie potentielle.
Tergal assimile la séduction d’une femme au passage du permis de conduire avec un succession de tests recelant autant de pièges dans lesquels il se vautre littéralement.
Plus cruel est le jeu auquel se livre ses amis le soir de Noel, qui lui livrent une prostituée nue en lui faisant croire que c’est une femme normale qui a succombé à son charme.
Et même le recours aux petites annonces matrimoniales se solde par un échec cuisant avec un sabordage suicidaire alors qu’il avait potentiellement un rendez vous avec une belle étudiante en
sociologie.
On termine le récit par deux nouveaux échecs cinglants, l’un face à une postière et l’autre face à une « fan » de ses aventures publiées dans le journal « Fluide glacial » qui
n’était au final intéressée que de vérifier si la réalité était aussi lamentable que la fiction.
En conclusion, « Jean-Claude Tergal tome 2 : attend le grand amour » est tout aussi cinglant et drôle que le premier tome et mérite fort son prix de l’humour obtenu en 1992.
Livré à lui-même, Jean-Claude Tergal fait étalage de toute sa nullité en cumulant à lui tout seul tous les pires défauts et maladresses des hommes.
Le lecteur jubile, se remémorant sans doute en secret certaines scènes de « râteau » soient vécues personnellement soit vécues par l’intermédiaire d’un proche.
Bien sur, le fond est toujours aussi sombre et désespéré, mais le coté irrécupérable de cet antihéros de niveau mondial, fait que rien ne peut réellement prétendre à le sauver du naufrage.
Sans grande surprise mais avec toujours une belle créativité, Tronchet continue donc à brosser les aventures de son pantin tragique.
A réserver donc aux amateurs d’humour noir.