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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 19:02

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Après le livre de Marcel Aymé, j’ai voulu logiquement visionner « La traversée de Paris » l’adaptation de Claude Autant-Lara parue en 1957.

Grand classique du cinéma français, « La traversée de Paris » raconte les mésaventures de Marcel Martin (Bourvil), chauffeur de taxi au chômage qui se livre au trafic de marché noir pour survivre dans le Paris occupé de la Seconde guerre mondiale.

Privé de son associé habituel, Martin décide après une scène de ménage avec sa femme de proposer à un inconnu rencontré dans un bar de faire équipe avec lui pour convoyer 100 kilos de cochon à pieds dans Paris.

Mais devant le propriétaire du cochon, un certain Jambier (Louis de Funès), l’associé du nom de Grandgil (Jean Gabin) se fait soudainement menaçant, exigeant de faire monter son salaire de manière astronomique en exerçant un odieux chantage.

Soucieux de sa sécurité, Jambier finit par céder malgré les remontrance de Martin, excédé par le comportement de son partenaire d’un soir.

Les deux hommes se mettent donc en marche pour aller faire leur livraison jusqu’à Montmartre.

La traversée nocturne pendant le couvre feu est périlleuse.

Outre les brigades de policiers et les patrouilles allemandes, les deux hommes doivent se défaire de chiens attirés par l’odeur de viande et de français envieux prêt à les livrer aux autorités.

Mais à chaque fois, la force et les intimidations de Grandgil leur permettent de se tirer d’embarras.

Après que celui ait assommé un policier trop curieux, le duo est obligé de se cacher chez Grandgil qui révèle à Martin qu’il est un artiste peintre plutôt coté qui s’est lancé dans cette aventure au bluff par curiosité et gout du risque.

Martin est heurté dans sa fierté d’avoir été trompé et s’en prend violemment à Grandgil qui reste de toute façon physiquement le plus fort.

Lors de l’ultime étape de leur livraison, les nerfs de Matin lâchent et le raffut qu’il commet fait arrêter le duo.

Transféré chez les Allemands, Grandgil bénéficie d’un traitement de faveur en raison de son statut de peintre et évite d’être emmené dans un camion comme Martin.

Heureusement le film se conclut par un happy end après la libération, et par une retrouvaille impromptue entre les deux hommes.

En conclusion, « La traversée de Paris » est un solide film populaire brillant surtout par la qualité de ses acteurs exceptionnels.
Le film de Autant-Lara prend quelques libertés avec le livre de Marcel Aymé, notamment une fin moins sombre, puisque Martin ne tue pas Grandgil.

Dans ce grand numéro d’acteurs, Gabin se taille la place du lion en raison de son formidable abattage physique et de son coté gros dur.

Bourvil est parfait en français moyen plutôt lâche et faible, quand à Louis de Funès il débute déjà de manière convaincante dans l’un de ses tous premiers rôles.

Bien entendu, le film a fortement vieilli et fait son époque très franchouillarde, mais permet tout de même de passer un moment agréable.

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 19:09

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4

 

 

Pour boucler la quadrilogie parfaite de la troupe du Splendid manquait ici « Papy fait de la résistance » de Jean-Marie Poiré.

Sorti sur les écrans en 1983 juste une année après « Le père Noel est une ordure » sans nul doute le meilleur film de la série, « Papy fait de la résistance » prend le parti dix sept ans après « La grande vadrouille » de faire rire sur le thème de l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale.

A cette époque, Paris est sous la botte allemande et les Bourdelle, famille d’artistes mondialement connus dans le monde de la musique classique avec la grande cantatrice Helena Bourdelle (Jacqueline Maillan)  doivent aussi subir l’humiliation d’une réquisition de leur vaste demeure par un général allemand nommé Spontz (Roland Giraud).

Contrairement aux premières impressions concernant la brutalité de l’armée allemande, Spontz se montre un homme plutôt humain et cultivé, qui de surcroit en pince pour Bernadette (Dominique Lavanant) la fille de la cantatrice pourtant fiancée à Michel Taupin (Christian Clavier) étudiant sympathisant résistant hésitant à passer aux actes.

Ayant eu pour père un résistant tué lors d’une opération ratée, les Bourdelle ont en eux une grande fibre résistante et patriotique, qui se manifeste par les coté rebelle du grand père Jean-Robert (Michel Galabru) mais surtout par l’engagement de Guy Hubert (Martin Lamotte) qui derrière une apparence de garçon coiffeur efféminé et pro allemand est en réalité un terroriste masqué appelé Super Résistant.

Aidé d’un nain et d’un géant, Super Résistant ridiculise l’armée allemande au cours de spectaculaires opérations ou il virevolte de toits en toits avec une cape et un haut de forme.

La première moitié du film tourne autour de l’hébergement par la famille Bourdelle d’un soldat anglais prisonnier de guerre au nez et à la barbe de Spontz mais également du teigneux Adolfo Ramirez (Gérard Jugnot), ex concierge français devenu membre de la Gestapo par désir de revanche personnelle.

Mais une fois la pluie de guest stars réalisant de courtes apparitions terminée, le film prend un tour plus délirant lorsque Spontz apprend que Ludwig Von Apfel Strudel (Jacques Villeret) le demi frère d’Hitler très mécontent de son efficacité, va lui rendre visite pour le punir.

Paniqué, Spontz décide d’organiser une immense fête dont le clou sera la cantatrice Bourdelle afin d’amadouer le lunatique Von Apfel Strudel.

C’est alors que Taupin prend son courage à demain et décide de poser une bombe pour assassiner Von Apfel Strudel au cours du repas.

La réception du demi frère d’Hitler est le meilleur moment du film, avec un personnage grotesque, puéril, capricieux, capable de chanter Julio Iglésias pour exprimer la solitude du conquérant.

Après l’échec de la bombe et une énième tentative échouée de Ramirez pour débusquer les terroristes, le film culmine en un hilarant duel à l’épée entre Von Apfel Strudel et Super Résistant venu aider sa famille.

Ultime astuce du film, la fin pastichant l’émission « Les dossiers de l’écran » avec des personnages vieillis s’empoignant sur le plateau de la célèbre émission polémique des années 80.
 
En conclusion, construit sur un principe analogue à « Le père Noel est une ordure » , « Papy fait de la résistance » est entièrement basé sur son rythme trépidant et sur une dernière partie virtuose confinant au sans faute.

Pourtant même si on retrouve le ton satirique de Blanc et Lamotte avec des allemands balourds et des français lâches,  la qualité des dialogues est d’un niveau moindre que pour « Le père Noel est une ordure » avec moins de trouvailles et moins de punch.

Bien entendu les acteurs sont fantastiques, Martin Lamotte extraordinaire en super héros des années 40, Roland Giraud tout en raideur et sensibilité germanique, Gérard Jugnot à son apogée en teigneux hystérique mais surtout Jacques Villeret dans l’un de ses rôles les plus fous et amusants.

Derrière ces premiers rôles éclatants, l’interprétation est des plus solides avec des vieux routiers du théâtre comme Michel Galabru ou Jacqueline Maillant.

Inutile de bouder son plaisir, « Papy fait de la résistance » est l’un des films les plus drôles jamais réalisés sur la Seconde Guerre Mondiale et vient clore une impressionnante série de films considérés comme culte par la troupe de comédiens dits du "Splendid" en hommage au théatre parisien de leurs débuts.

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 21:49

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Il y a quelques temps que je voulais chroniquer le multi césarisé « Mr Klein » de Joseph Losey, sorti en 1976.

« Mr Klein » raconte dans le Paris occupé par les troupes allemandes en 1942, l’incroyable histoire de Robert Klein (Alain Delon) , homme d’affaire alsacien acquéreur d’objets d’art, qui va à la suite d’un quiproquo surréaliste se révéler être l’homonyme d’un juif recherché par la préfecture de police.

Losey nous brosse le portrait d’un homme assez riche, intelligent, sur de lui, séducteur mais aussi égoïste qui n’hésite pas à profiter de la détresse ses juifs pour acquérir leurs objets d’art à bas cout.

Fréquentant les cercles de la bourgeoisie parisienne, Klein ne souffre pas de l’occupation allemande et mène une vie facile sans trop se poser de questions entre conquêtes féminines manipulées comme la pauvre Jeanine (Juliette Berto) et soirées mondaines chez son ami avocat Charles (Massimo Girotti).

La méprise dont il fait l’objet va le propulser dans un univers de paranoïa intense en lui ouvrant progressivement les yeux sur le fonctionnement de la police française recensant et traquant les juifs sous l’Occupation.

Combattif et sur de sa valeur, Klein va essayer de se sortir seul de ce piège en enquêtant sur ses origines alsaciennes puis remontant lui-même la piste de son double, jusqu’à son appartement en apparence désert à Pigalle ou il trouvera de précieux indices.

Plus Klein cherche à trouver la vérité, plus les scènes étranges se multiplient, jetant un trouble croissant auprès du spectateur pris lui aussi malgré lui dans les mailles de ce terrible piège qu'est la machine a broyer administrative.

Le summum du bizarre est atteint lors d’une mystérieuse invitation dans un château situé en banlieue parisienne, ou une riche assemblée accueille Klein alors qu’ils attendaient son double.

Malgré ses interrogations plus menaçantes auprès de la maitresse de maison Florence (Jeanne Moreau) , Klein n’aura que des réponses évasives entretenant toujours plus le mystère.

Alors que l’étau se referme sur la communauté juive dont il fait par la force des choses partie, Klein se voit confisquer ses biens.

Contraint de vendre son appartement, Klein se voit proposer une fausse identité par son ami Charles afin de quitter la France.

Mais il ne peut s’y résoudre et rebrousse finalement chemin après la curieuse rencontre d’une ancienne maitresse de son double dans le compartiment du train.

Le contact téléphonique établi avec son double se cachant à Pigalle ne parvient pas à éclaircir la situation et Klein est victime de la rafle du Vel d’Hiv.


Alors que Charles lui apporte les certificats prouvant sa non judéité, Klein est pris dans le tumulte des départ pour les camps de concentration.

Assez mystérieusement il refuse de saisir sa chance d’échapper à la déportation et retrouve dans le train, l’homme à qui il avait acheté un tableau au début du film en profitant de sa détresse.

En conclusion, « Mr Klein » est peut être mon film français préféré.

Le scenario, kafkaïen en diable est génialement machiavélique, propulsant un homme d’affaire dur et insensible dans la tourmente d’une histoire qui fait vaciller toutes ses certitudes.

Cette atmosphère de cauchemar étrange vient en permanence tourmenter le spectateur l’enveloppant dans une brume sinistre et glacée dont il ne peut s’échapper.

Outre ce pur aspect artistique et l’incroyable qualité des acteurs avec un Alain Delon époustouflant de justesse, de classe et de sobriété, « Mr Klein » donne par son contexte dramatique historique une terrible leçon d’humanité.

Car finalement ce juif si horriblement caricaturé dans les cabarets de l’époque, ou examiné comme une bête par les médecins complaisants, ce juif est finalement un autre nous même sans que nous ne le sachions.

Quand Delon remonte sur les traces de ses ancêtres, il s’interroge sur ses origines et se met en situation de possible empathie avec cette race dite maudite à l’époque ce qui fait qu’on peut considérer son départ pour les camps de concentration comme un partage volontaire du martyr des juifs.

Au final, « Mr Klein » surpasse artistiquement de la tête et des épaules le très didactiques « La liste de Schindler » de Spielberg ou le vulgaire « Inglorious bastards » de Tarantino, prouvant que dans ce domaine la classe et la subtilité sont les meilleurs armes pour faire réfléchir.

« Mr Klein » est donc un chef d’œuvre du cinéma sur le fond et la forme, un film mystérieux, fascinant, envoutant qui vous bouleverse, vous révolte et vous change à jamais en provoquant chez vous de nombreuses interrogations.

Sans nul doute le meilleur rôle d’Alain Delon qui a également produit le film.

Quand au fameux « plus jamais ça » entonné par les intellectuels, il ne fait aucune illusion que tout ceci pourrait à nouveau arriver, l’être humain étant par nature inconstant, lâche et prompt à oublier ses nobles principes de papier devant une force supérieure qui viendrait trop fortement menacer sa propre sécurité.

 

D'une certaine manière nous sommes tous pour moi des Robert Klein ...

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 21:53

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3

 

 

Vous ne trouverez pas en principe de critiques dithyrambiques sur Quentin Tarantino dans ces colonnes, tant ce cinéaste surcoté et branché m’insupporte la plupart du temps.

Pourtant, poussé par un avis extérieur j’ai visionné « Inglorious basterds » parodie de film de guerre réalisée en 2009.

L’histoire fait bien entendu penser au classique « Les douze salopards » de Robert Aldrich de 1967 , avec l’envoi pendant la seconde guerre mondiale d’un commando dirigé par les anglais composé de juifs et d’allemands renégats afin de semer la terreur au sein de l’armée allemande par l’intermédiaire d’assassinats barbares ou les victimes seraient scalpées aprés avoir été atrocement torturées.

Le lieutenant  Aldo Raine (Brad Pitt) véritable brute épaisse de l’armée britannique commande donc une troupe de durs dont les membres d ’élite sont les sergents Donowitz (Eli Roth) , Hugo Stieglitz (Til Schweiger) que les coups de force font connaitre à Adolf Hitler en personne.

Ayant une taupe auprès de l’élite nazi en la personne de l‘actrice Bridget von Hammersmark (Diane Kruger), le commando parvient à savoir qu’Hitler et son état major seront à la première d’un film de propagande nazi de Goebbels diffusée dans un cinéma parisien.

Même si l’opération coute la vie au lieutenant Hicox (Michael Fassbender) démasqué par son accent et ses manières par un officier  allemand dans une mémorable scène de cave, le commando recueille assez d’informations pour pouvoir mener une action suicide afin de décapiter le III iéme Reich et par conséquent metttre fin à cette guerre sanglante.

Mais l’action du commando va se croiser malgré elle avec celle plus isolée et personnelle de Soshanna Dreyfus (Mélanie Laurent) seule rescapée d’une rafle nazi ayant décimée toute sa famille et désireuse de déclencher un incendie dans le cinéma qu’elle possède ou sera projeté le film nazi.

Tarantino joue donc astucieusement entre l’entrecroisement de ses deux histoires, entre un commando de professionnels durs à cuirs et une femme isolée, civile mais déterminée dans sa quête de vengeance.

Autour de ses lignes de forces gravitent des personnages secondaires mais indispensables à l’intrigue comme le colonel Hans Lada (Christoph Waltz) vénéneux SS traqueur de juifs que l’intelligence acérée rend redoutable ou le caporal Fredrick Zoller (Daniel Brühl), tireur d’élite propulsé héros de propagande par Goebbels dont le stupide enamourement pour Soshanna conduira assez ironiquement sa hierarchie à sa perte.

En conclusion, il ne faut jamais se dire que l’on ne changera jamais d’avis, car malgré toutes mes appréhensions « Inglorious basterds » est un film intéressant non pas sur le plan historique largement falsifié mais sur le plan de la réalisation.

Bien entendu on y retrouve les habituels défaut des films de Tarantino comme la vulgarité, l’humour noir creux et surtout cette violence démesurée que j’ai du mal à accepter.

Mais transposée dans ce cadre militaire, cette violence demeure ici presque tolérable.

Les qualités essentielles du films reposent pour moi  sur sa construction très cohérente et sur ses longues scènes d’attente ou la tension est à son comble.

On citera la fantastique scène introductive avec la rafle d’enfants juifs par Lada chez un paysan français ou celle plus classique du jeu de carte dans la taverne allemande avec ce jeu du chat et de la souris entre officier nazi et espion anglais infiltré.

Le jeu des acteurs est déjà plus discutable, Brad Pitt cabotinant comme un crétin, tandis que Christoph Waltz est impressionnant en salaud fin et racé.

Mais cessons donc de faire la fine bouche, globalement « Inglorious basterds » est un tout à fait réussi dont la maitrise et la reconstitution historique impressionnent.

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