Nous replongeons par le plus grand des hasards dans l’histoire profonde du comic book avec « Nova n°28 » sorti en France en 1980 chez ce bon vieil éditeur de Lug.
Ce « Nova n°28 » éternel petit mais toujours excitant format place cette fois Spider-man en tête de liste avec une aventure concoctée par Bill Mantlo (scénariste) et Jim Money (dessinateur) dans laquelle notre bon vieux monte en l’air new yorkais doit se colletiner avec un ennemi redoutable, Carrion, étrange mort vivant réincarné par clonage de son créateur le professeur Warren, avec comme idée fixe de créer une araignée non humaine à partir du sang de Spider-man sanglé sur une table d’opération et en fichue posture !
Heureusement l’arrivée imprévue du second couteau Darter, ex acolyte de Carrion se rebellant contre son maitre produit la diversion escomptée à Spiderman pour se libérer.
La plus grand confusion éclate ensuite avec un combat particulièrement médiocre amenant la mort de Darter tué par Carrion pour sa trahison, la fausse intervention du Tigre blanc qui tourne rapidement court et enfin l’araignée de synthèse, immonde pate informe immunisée contre les redoutables pouvoirs de mort de Carrion qui se retourne contre lui et le tue à son tour laissant un Spidey épuisé et passablement secoué par une pareille épreuve.
On monte de plusieurs divisions avec Stan Lee et Jack Kirby qui offrent de belles pages old school du Surfer d’argent, permettant de comprendre sa rébellion contre son maitre Galactus puis son châtiment de rester lui l’éternel voyageur de l’espace comme un paria sur Terre.
Dans cet épisode, le Surfer tente tant bien que mal de s’intégrer dans la population humaine en changeant d’apparence mais trop naïf se fait agresser par des voyous ce qui le pousse à se révolter de nouveau et à rester tel qu’il est réellement.
On termine par les 4 Fantastiques pris en main par Roy Thomas sur des dessins de John Buscema, avec un belle aventure amenant nos héros new yorkais au Rudyarda, pays fictif d’Afrique pour voler au secours de leur ami la Panthère noire, parti chercher un appareil volé appelé Vibrotron, sensé augmenter les pouvoirs d’absorption du Vibranium principale richesse du Wakanda.
Pays pratiquant l’apartheid, le Rudyarda ressemble pour beaucoup sans le nommer à l’Afrique du Sud de l’époque avec un régime profondément inégalitaire pour les noirs.
C’est en avion que la Chose et la Torche humaine se rendent sur place, délivrent la Panthère détenue prisonnière et comprennent que les voleurs ont agi pour le terrible Klaw, maitre du son qui entre alors en piste.
Le combat entre les FF, la Panthère noire et Klaw est comme souvent intense et se solde par la défaite de ce dernier, avec sa griffe sonique détruite par la poigne d’acier de la Chose et la destruction du Vibrotron avec l’un des voleurs.
En conclusion, « Nova n°28 » est en réalité malgré la qualité de ses intervenants et des dessins toujours propres, plutôt décevant et plat.
Face à un ennemi de Spider-man pourtant délicat en raison de ses immenses pouvoirs : intangibilité, contact mortel, super force et télépathie, Mantlo cafouille abondamment dans une intrigue confuse n’exploitant pas les potentialités du personnage.
Le Surfer d’argent est certes toujours intéressant mais l’intrigue ici présente tient plus lieu de prélude/interlude à une autre histoire qu’on imaginerait plus consistante et structurée.
Quand aux FF, malgré la présence toujours excitante d’un criminel puissant et féroce comme Klaw et celle additionnelle de la Panthère noire avec comme toile de fond une critique de l’apartheid d’Afrique du Sud, reconnaissons que cette histoire à dormir debout du Vibrotron (non ce n’est pas un sex toy des années 80 !) s’avère plus que poussive.
Les FF s’en sortent pourtant le mieux de ce 28ième numéro, qui déçoit franchement au regard des forces réunies pour l’occasion.