Les dernières intégrales de Spider-man se profilent avec « Spider-man, l’intégrale 1975 » de Gerry Conway (scénario) et Ross Andru (dessins).
Dans le premier épisode, Spider-man prend la mesure du Grizzly, en réalité un simple catcheur aigri contre Jonah Jameson après que celui-ci est brisé sa carrière, et doté par le Chacal d’un
exosquelette décuplant sa force.
Puis alors que Parker a toujours les pires difficultés à concilier vie privée, études et activités nocturnes super héroïques, son ennemi Mysterio pourtant mort en prison, le fait tourner en
bourrique en utilisant ses fameuses illusions destinées à brouiller les pistes.
Après avoir difficilement neutralisé son persécuteur, Spidey comprend que ce Mysterio était en réalité un ami cascadeur ayant revêtu les armes du criminel.
Spidey retrouve ensuite son ami/ennemi le Punisher pour démanteler une organisation para militaire visant à faire des expériences de gaz toxiques sur des cobayes humains.
Au cours d’un âpre combat dans une jungle asiatique aux forts aspects du Viet Nam, le Punisher et Spider-man tuent le principal instigateur du projet, Moses Magnum, un noir élancé, mégalomane et
accessoirement expert en close combat.
Puis une sombre histoire de rançon amène le Tisseur à Paris pour vaincre de manière assez ridicule à l’aide d’un ventilateur (!) le criminel français appelé le Cyclone.
Ennemi médiocre toujours avec le retour du Scorpion (sorte de Lézard de série B) qui a au moins le mérite de distraire suffisamment Spidey pour l’empêcher de penser à Gwen Stacy curieusement
revenue d’entre les morts pour retrouver Parker.
Même si Gwen est bien authentifiée, le mystère ne finira de s’élucider qu’avec les derniers épisodes concernant le Chacal ennemi récurrent (et grotesque !) de Spider-man.
Avant ce dénouement tant attendu, le tandem Conway/Andru nous offre une succulente aparté mettant brièvement aux prises Spider-man et l’organisme végétal sensitif appelé l’Homme-chose sur fond de
revanche acharnée de l’indécrottable Lézard.
Tout rentre en effet dans l’ordre à la fin de cette histoire, avec un Lézard guéri par un scientifique au bord du suicide (Edmond Arnstead) et le retour de l’Homme-chose plus solitaire que jamais
dans ses chers marais floridiens.
Dans la dernière ligne droite, l’inamovible Chacal essaye d’entrainer le criminel latino américain Tarentule pour tuer son ennemi ce qui manque de peu de réussir après que le duo criminel ait
projeté Spidey enchainé du haut d’un pont.
Tarentula mis hors d’état de nuire, le Chacal révèle sa véritable identité, celle du professeur de Peter Parker le Docteur Warren, secrètement amoureux de Gwen Stacy et désireux de lui faire
payer sa mort.
Brillant scientifique, le professeur Warren a utilisé ses dons pour créer un clone de Gwen mais également de Spider-man pour le tuer.
Après une lutte farouche contre son double, Spidey ne peut empêcher la mort du professeur Warren assez tardivement (et artificiellement !) repenti.
S’en est donc fini du Chacal, ennemi récurrent et un tantinet pénible du Tisseur.
Pourtant Parker ébranlé par la seconde perte de Gwen qui le quitte, et par des doutes sur sa véritable identité, parvient à se rassurer en passant les tests du Docteur Connors et surtout en
triomphant d’un de ses ennemis héréditaires le professeur Smythe créateur de robots mécaniques complexes arachnoïdes ou répliques du Vautour, de l’Homme-sable et du Caid.
Pour ne pas totalement laisser en plan le lecteur, Len Wein fait ressortir dans un ultime aventure le puissant Shocker qui sous estimé par le Tisseur parvient à l’assommer sous des gravats en le
laissant en fâcheuse posture.
En conclusion, « Spider-man, l’intégrale 1975 » n’a rien de bien excitant à se mettre sous la dent.
Les dessins de Ross Andru sont toujours très plaisants mais mis à part le plaisant cross over Spider-man/Homme-chose toujours très mystérieux et inquiétant, les aventures du Tisseur de toile sont
plutôt au calme plat.
Dans ce registre, les improbables Grizzly et Cyclone sont vite oubliés (malgré le sympathique clin d’œil à Paris !) et on est absolument ravi d’en finir avec le lamentable Chacal qui ne trouve
rien de mieux que de s’allier avec un ramassis de looser animaliers comme la Tarentule ou le Scorpion.
Avec la fin du Chacal et la fausse résurrection de Gwen Stacy (exécutée sous la pression des lecteurs mécontents !) se termine un cycle assez pénible avec un criminel caricatural au costume
(griffes/crocs) aussi ridicule que ses motivations étaient obscures.
Il est donc temps à présent de passer à autre chose …