Plongée dans les arcanes du passé avec « Les guerres secrètes » classique historique de Marvel scénarisé par Jim Shooter et mis en formes par Mike Zeck.
A l'époque agé d’une dizaine d’années à sa sortie en 1985, j’attendais avec mon frère avec ferveur la sortie chaque mois du magazine Spidey qui venait donner la suite à ce passionnant crossover
de super héros.
Bien que d’apparence simple : une super puissance cosmique appelée le Beyonder capture des super héros et des super criminels pour les envoyer s’affronter sur une planète lointaine
(Battleworld) crée par agglomérats avec comme récompense la satisfaction des moindres désirs des vainqueurs, le récit devient vite palpitant au fur et à mesure que les clivages entres les
clans se dessinent.
Il faut dire que Shooter a pour le coup déployé l’artillerie lourde et du coté des super héros on retrouve le nec plus ultra de l’univers Marvel avec les 4 Fantastiques (sans la peu utile femme
invisible) , les Vengeurs (avec James Rhodes, l‘Iron man noir) , les X-men (sans le Fauve et Jean Grey mais avec Malicia) plus quelques personnalités incontournables comme Spider-man et Hulk.
Du coté adverse, il y a également de la matière avec les Démolisseurs (Démolisseur, Compresseur, Buldozer, Boulet) quatre types costauds pas bien futés, Docteur Octopus, le Lézard,
l’Enchanteresse, Kang puis au niveau supérieur l’Homme absorbant, Ultron, l’Homme molécule et le Docteur Fatalis.
En sus de ce programme copieux demeure deux jokers, Magneto dont l’affiliation chez les super héros prête à controverse et Galactus le demi dieu cosmique, lui aussi soumis malgré sa puissance au
joug du Beyonder.
Rapidement, Fatalis prend l’ascendant sur son groupe et dirige une attaque contre le groupe adverse qui passé l’effet de surprise capture bon nombre des agresseurs comme les Démolisseurs dominé
par Hulk et l’Enchanteresse, mise KO par un punch de Miss Hulk.
Habile, Fatalis reprogramme Ultron que Galactus avait du souffler en raison de son agressivité pour en faire son garde du corps attitré.
La machine au corps d’adamantium et à l’énergie quasi inépuisable rend donc Fatalis quasiment intouchable mais il conforte davantage ses troupes en donnant à deux femmes normales des pouvoirs
surhumains créant ainsi Volcania, capable de générer des rafales de forte chaleur et d’embraser son corps à volonté puis Titania, aussi puissante et invulnérable que Miss Hulk.
Par la suite, la voluptueuse Volcania va tomber sous le charme de l’Homme molécule, dont la fragilité psychologique inhibe les pouvoirs quasiment illimités.
En réalité, Fatalis n’accepte pas de jouer le jeu du Beyonder et désire le pouvoir suprême.
De l’autre coté, les héros s’établissent dans un camp retranché mais la présence de Magneto provoque de telles tensions que le groupe éclate vite, provoquant le départ des mutants, tout d’abord
Magneto qui emporte la Guêpe comme prisonnière, puis les X-men pourtant ridiculisé par un raid éclair de Spider-man.
Les Fantastique connaissent également quelques problèmes lorsque la Chose perd et reprend alternativement son apparence de pierre.
Une attaque des troupes de Fatalis renforcés par le duo Titania/Volcania permet de récupérer les prisonniers et à l’Homme molécule de libérer son terrible pouvoir en jetant sur les super héros ni
plus ni moins qu’une chaine de montagnes !
Seule la puissance de Hulk, le génie de Richards, et les formidables capacités de l’armure d’Iron man suralimentée par Captain Marvel et la Torche, leur permettent de se sortir de ce piège
mortel.
Après une farouche résistance, Thor est désintégré par un rayon d’Ultron qui élimine également sur ordre de son maitre, Kang qui avait tenté d’éliminer Fatalis.
Mais aux yeux des héros survivants, la véritable menace est en réalité Galactus qui a téléporté son vaisseau spatial et a décidé de construire une machine pour se nourrir du monde du Beyonder et
remporter ainsi le combat.
Les X-men alliés à Magneto sont sèchement repoussés à distance par le géant cosmique qui envoie un de ses destructeurs heureusement mis hors service par le tandem Hulk-Torche humaine.
Contre toute attente, les X-men se joignent aux autres héros pour repousser les criminels et tenter de contrer Galactus.
Le combat est des plus rudes, occasionnant une grave blessure aux cotes de Colossus par le barre du Démolisseur mais cette perte sera vengée par deux autres blessures infligés par les
griffes de Wolverine : celle de l’Homme absorbant au bras tranché et celle de l’Homme molécule griévement bléssé à l'abdomen.
Un déchainement des forces de Tornade distrait suffisamment Galactus pour laisser Fatalis monter dans son vaisseau spatial pour s’approprier sa formidable technologie.
A bord Fatalis découvre le maitre du son Klaw, piégé dans le vaisseau après avoir été désintégré par Dazzler.
Il n’a aucun mal à se faire un nouvel allié de cet homme devenu complètement fou mais paye durement le prix de son incursion en étant éjecté sans ménagement par Galactus.
Du coté des héros, la Torche humaine et Colossus tous deux blessés, tombent amoureux de la même femme, une guérisseuse extra terrestre et Miss Hulk perdant toute prudence après que son amie la
Guêpe ait été laissé pour morte par les Démolisseurs, opère un raid en solitaire qui s’achève sous les coups de Titania et des Démolisseurs.
Ce passage à tabac fait sortir les héros de leur réserve et Captain america lance alors l’assaut contre le Q.G de Fatalis.
La bataille est épique avec moults exploits individuels, comme la nouvelle venue Spider woman qui terrasse à la surprise général l’Homme absorbant, son collègue Spider man qui ridiculise la
puissante Titania mais surtout le duo Captain america/Torche qui parvient à mettre hors service le robot Ultron.
Fait notable, durant l’assaut, Spider man trouve son nouveau costume noir, qui deviendra en réalité l’entité extra terrestre symbiote maléfique Venom.
Après avoir pris le dessus sur leurs ennemis, les héros se tournent ensuite vers Galactus qui prend la fuite une fois sa machine endommagée et décide d’ingérer directement la planète sans passer
par des intermédiaires.
Malgré ses blessures Fatalis tire encore une fois partie de cette manœuvre en captant l’énergie de Galactus à l’aide du corps de Klaw disséqué pour former une grande quantité de récepteurs.
Grisé par son nouveau pouvoir divin, Fatalis s’en prend ensuite eu Beyonder et parvient contre toute attente à lui dérober également son énergie.
Sa quête de pouvoir semble alors enfin l’avoir apaisé, Fatalis se présente aux survivants sous un jour plus favorable en affirmant que son but sera à présent d’aller libérer l’âme de sa mère
retenue prisonnière chez le dieu des enfers Méphisto.
Du coté de ses troupes, l’Homme molécule remis de ses blessures par l’amour de Volcania, reprend confiance en lui et ramène les super criminels sur terre par la force de ses immenses
pouvoirs.
Mais les héros ne croyant pas en cette rédemption décident après avoir tenu conseil d’attaquer le nouveau maitre de l’univers.
Ils sont immédiatement supprimés pour leur audace mais survivent pourtant à leur destruction par le sacrifice de la guérisseuse venue ramener à la vie Colossus.
Retranché dans son palais avec son bouffon Klaw, Fatalis se met alors à douter sous l’ultime assaut des héros.
Ni Ultron (qui blesse pourtant Hulk à la jambe), ni Klaw doté d’une parcelle de son pouvoir, ne sont en mesure de le protéger et le Beyonder ayant pris possession de l’esprit de Klaw en profite
pour reprendre son bien.
Sous le choc, Fatalis et Klaw sont engloutis dans le néant.
La tension retombe et privé de combattants, le monde de Battleword devient tout d’un coup pacifié.
Richards trouve un moyen de ramener les rescapés sur terre.
Seule la Chose refuse de revenir pour exploiter sa forme humaine sur ce monde inconnu.
En conclusion, « Les guerres secrètes » est une formidable épopée Marvel qui restera sans doute inégalée.
L’histoire est incroyablement riche et truffée de rebondissements occasionnant des batailles générales incroyablement épiques.
Shooter ne tombe pas dans le travers des cross over ou la multiplicité des personnages relègue les seconds couteaux au rang de faire valoirs et donne à quasiment chacun son quart d’heure de
gloire.
Bien entendu Fatalis se taille la part du lion dans sa quête absolue de pouvoir, mais certaine histoires secondaires se montrent particulièrement intéressantes comme les tourments de la Chose,
tiraillée entre la joie de redevenir normal et le sentiment d’impuissance face aux menaces ou le gentil Colossus, mal à l’aise face à sa prétendue infidélité envers Kitty Pride.
James Rhodes a également du mal à endosser le costume d’Iron man, quand à Hulk, la lucidité retrouvée de son esprit le rend plus sensible aux critiques sur sa bestialité passée.
La galerie de méchants est à vrai dire fantastique, l’Homme absorbant, Ultron et le second couteau Klaw étant parmi mes favoris.
Même l’Homme molécule, dieu sans le savoir, a droit à son histoire d’amour.
Restent ensuite les inclassables comme Magneto et Galactus ou les valeurs sures comme le devoir (Captain america), la férocité (Wolverine) ou le sarcasme (Spider man).
Un dernier mot sur le style particulier de Mike Zeck, sobre et puissant qui confère à cette saga une aura unique.
« Les guerres secrètes » pourraient sans doute être comparées à « Crisis on infinite earth » autre grand cross over concurrent de DC comics, mais elles leur sont pour ma part
infiniment supérieures et demeurent un des chef d’œuvre de la BD.