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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 11:27

Dans la lignée des brillants travaux de pédagogie historique, « Apocalypse, Hitler » série en deux parties, voit le jour en 2011.

On retrouve Pascale Clarke et Danielle Costelle à l’origine de cet impressionnant travail de recherche, restauration et de coloration des archives.

L’enfant terrible du cinéma français, Mathieu Kassovitz prête ici sa voix pour une narration sobre.

Dans la première d’entre elles, appelée « La menace », on s’intéresse au passé d’Adolf Hitler, né en 1889 dans un petit village autrichien prêt de la frontière allemande de la région de Bohême.

L’aspect familial est important pour étudier la psychologie du futur dictateur et on notera que son père Alois, était un douanier extrêmement autoritaire et brutal, alors que sa mère Klara, était un objet de vénération qui mourut prématurément à 47 ans d’un cancer.

Hitler conservera une relation intime extrêmement forte avec sa mère et conservera un portrait d’elle jusque dans ses derniers jours dans son bunker de Berlin.

Remonter plus loin dans les origines de la famille se heurte rapidement au problème de l’origine paternelle d’Alois, enfant adopté par un meunier, ce qui laisse planer un doute sur quelques ascendances juives non assumées.

N’écoutant pas les volontés de son père qui le voit fonctionnaire, Hitler se rend après la mort de ses parents à Vienne pour étudier les beaux-arts.

Dans la prospère capitale autrichienne, il découvre avec horreur le cosmopolitisme et mène une vie de dilettante, échouant au concours et connaissant des moment de grande pauvreté après dilapidé tout l’argent de son héritage.

L’arrivée de la Première guerre mondiale va changer la destinée de ce peintre raté qui survit plutôt qu’il ne vit à Vienne.

Hitler s’engage et devient estafette dans la tranchées, accomplissant la tache périlleuse d’acheminer les messages sur le front.

Le choc de la Première guerre mondiale l’atteint de plein fouet et après avoir été retiré du front suite à une perte momentanée de la vision, Hitler vit comme un drame personnelle la défaite allemande et surtout les conditions humiliantes imposées par le traité de Versailles.

A Munich sous la République de Weimar, ses talents innés d’orateur et la détermination de son engagement nationaliste, le fond devenir agitateur politique ou espion infiltré contre les organisations communistes alors dominantes.

La vie quotidienne est alors atrocement difficile en Allemagne, les Français et Belges n’hésitant pas à envoyer des troupes se servir directement en charbon dans la région e la Ruhr alors que celle-ci rechignait à s’acquitter de ses dettes.

Le chômage explose et la pauvreté gagne la population allemande.

En se calquant sur son modèle de l’époque Benito Mussolini, Hitler fonde son parti fasciste le NSDAP (ou Nazi), devient un leader politique de premier plan en utilisant habilement la frustration des populations pauvres et humiliées.

La mort prématurée du président Ebert va constituer une opportunité intéressante pour la droite allemande représentée par les anciens généraux de 1914-1918, qui ont conservé malgré la défaite une prestige important au sein de la population.

De plus en plus populaire dans les milieux d’extrême droite, Hitler se rapproche du général Ludendorff et fomente en 1923 un coup d’état qui échoue assez piteusement.

Condamné à cinq ans de prison, il bénéficie d’une certaine clémence et en profite pour écrire son « Mein Kampf » ouvrage délirant exprimant sa haine des Juifs, de ses ennemis communistes, français et la volonté d’élévation du peuple allemand, amené à régner sur le monde en vertus de la supériorité de sa race réputée pure, descendante des Ayriens.

Ouvrage imprégné de mysticisme, « Mein Kampf » servira avant et après son ascension de base idéologique fumeuse à l’application d’une politique guerrière et intolérante.

Libéré en 1924, Hitler peut alors reprendre ses activités avec encore plus de force en bénéficiant d’un contexte économique favorable à l’expression d’une mentalité extrémiste.

La seconde partie intitulée « Le Führer » narre l’irrésistible ascension d’Adolf Hitler jusqu’aux plus hautes instances politiques d’Allemagne.

A sa sortie de prison, Hitler retrouve ses plus proches collaborateurs : son bras droit Rudolf Hess, fervent idéologue antisémite, Hermann Goering, ex héros de l’aviation devenu obèse et cocaïnomane après une blessure, le chétif Joseph Goebbels génie de la propagande et surtout Röhm chef de la milice des SA ou chemises brunes, qui sèment la terreur auprès des populations juives et des factions adverses communistes.

Cette remarquable organisation et le soutien d’industriels de premier plan comme Thyssen ou l’américain antisémite Henry Ford, ne suffisent pas à lui faire emporter les élections et le vieux maréchal Hindenburg, représentant d’une droite conservatrice est logiquement élu en 1925 en profitant néanmoins de la popularité d’Hitler.

Mais Hindenburg qui pense pouvoir contrôler l’ambition de cet encombrant allié le laisse progressivement prendre de plus en plus d’influence.

En 1933, les nazis parviennent à paralyser le jeu démocratique en Allemagne et contraignent Hindenburg à nommer Hitler premier chancelier.

Arrivé au pouvoir légalement, Hitler commandite l’incendie du Reichstag, le parlement allemand pour justifier des mesures très dures visant à détruire toute forme d’opposition.

Les communistes, pacifiques sont déportés dans les premiers camps de concentration créer par Heinrich Himmler et les Juifs victimes de persécutions, contraint à l’exil, notamment en France ou aux États-Unis.

Seules les plus pauvres d’entre eux environ 250 000 restent en Allemagne et subissent des persécutions dans l’indifférence générale des élites allemandes plus promptes en cet été 1933 à profiter pour encore un temps de leurs privilèges.

En 1934, Hitler élimine l’encombrant Röhm qu’il considérait comme un rival potentiel et dissout les SA, au profit de l’armée régulière de la Wehrmacht et de SS, garde rapprochée et personnelle d'Hitler.

A la tête de l’armée, soutenu par les industriels, Hitler est alors le maitre de son pays et peut ainsi commencer à reconstruire les industries lourdes de la défense allemandes notamment l’aviation et la marine, qui lui font pour l’instant encore défaut pour donner corps à ses rêves de grandeur.

En conclusion, « Apocalypse, Hitler » est un documentaire passionnant, montrant l’ascension d’un dictateur hors normes, rendu fascinant par un invincible désir de revanche sociale et surtout une force de persuasion surnaturelle.

Observer un discours d’Hitler reste en effet une expérience fascinante : la gestuelle excessive empruntée aux acteurs d’opéra wagnériens, la puissance des incantations, la mise en scène du génial Goebbels qui mit en place avec l’aide du couturier Hugo Boss et de la réalisatrice Riefenstahl, une véritable esthétique nazi avec les uniformes, les emblèmes, les bannières et les torches.

Ce mécanisme montre finalement que le contenu stupide et délirant compte peu, seule au final prenant le dessus la puissance symbolique et le pourvoir hypnotique d’un guide quasi spirituel subjugueur de foules.

En ces heures troubles en France, j’ai également trouvé certains points communs avec les organisations terroristes islamiques : besoin de références religieuses visant à prôner une légitimité d’ordre supérieure, gout pour les mises en scène théâtrales, puissants mécanismes d’embrigadement de populations soumises à un sentiment d’injustice, recours à la force et à la terreur pour donner corps à une inextinguible volonté de domination et d’expansion territoriale.

Le fascisme quelle que soit sa forme, reste le fascisme, c’est pourquoi l’étude du phénomène Hitler reste d’utilité publique.

Apocalypse, Hitler (Pascale Clarke, Danielle Costelle)
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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 10:17

L’Écossais Ken Follett est l’un des plus gros vendeurs de livres contemporains, avec une spécialisation pour les romans historiques.

Sorti en 1978, « L’arme à l’œil » se concentre sur la Seconde guerre mondiale avec en toile de fond le débarquement des troupes alliées sur les cotes françaises.

En prélude à l’affrontement de masses, se déroule en 1944, une véritable guerre d’espions entre le MI-5, services secrets britanniques et l’Abwher, leurs homologues allemands.

L’enjeu pour les Anglais est de tromper les espions allemands présents sur l’ile en leur faisant croire à un débarquement dans le Nord de la France alors qu’il aura lieu sur les cotes de Normandie.

Mais le III ième Reich compte dans ses rangs un atout de taille, Henry Faber alias Die Nadel, l’aiguille, loup solitaire présent en Grande Bretagne et susceptible par ses compétences de découvrir la vérité et d’informer Hitler en personne qui cherche à vérifier par des preuves tangibles son intuition première face à des généraux plutôt enclin à tomber dans le piège tendu par les Anglais.

Détecté par le MI-5 après avoir tué sa logeuse qui l’avait par hasard découvert, Faber est poursuivi par l’inspecteur Fred Bloggs aidé de Percy Godliman un professeur d’histoire.

Les deux hommes tentent de le localiser, mais l’homme est prudent, mobile et surtout déterminé à tuer à l’aide de son arme favorite, un stylet aiguisé qui lui a valu son surnom.

La poursuite prend un tour dramatique lorsque Faber déguisé en observateur d’oiseau finit par découvrir les faux tanks et avions anglais disposés pour leurrer les reconnaissances aériennes et faire pencher la balance vers une attaque dans le Nord.

Redoutable, Faber tue cinq gardes territoriaux et abandonne la péniche qui lui servait de couverture.

Il fuit avec les clichés prouvant le supercherie montée par les Anglais, tentant de rejoindre l’Ecosse ou est sensé venir le chercher un sous marin allemand.

Traqué, Faber tue un nouvel agent anglais dans un train, se fait prendre en stop et gagne Aberdeen.

Malheureusement pour lui une terrible tempête éclate et provoque le naufrage du petit navire qu’il avait volé au port.

Echappant de justesse à la mort, Faber est récupéré blessé et épuisé sur une ile perdue en Ecosse, ou vivent avec leur fils Jo, David et Lucy, un couple perturbé par la guerre et un stupide accident de voiture qui a privé David de l’usage de ses jambes et de sa vocation de pilote de la Royal Air Force.

Considéré comme un naufragé, Faber est plutôt bien traité par le couple et donne habilement le change. Plutôt bel homme, il séduit Lucy en manque d’amour depuis le changement physique mais surtout psychologique de son mari.

Une relation se noue entre eux mais David finit par se douter de quelque chose, combinant jalousie et suspicion de la qualité d’espion du naufragé.

Une dispute éclate entre eux sur l’ile et un terrible combat s’engage.

Malgré son handicap, David utilise la puissance du haut de son corps, la jeep de l’ile et un fusil de chasse.

Il parvient à blesser Faber et manque même de le tuer avec la jeep, mais l’athlétique Allemand prend finalement le dessus, jetant l’infortuné mari du haut d’une falaise.

De retour et plutôt mal en point chez Lucy, Faber prétexte un accident de voiture mais finit lui aussi par éveiller les soupçons de Lucy qui fuit avec son enfant à l’autre extrémité de l’ile afin d’émettre un SOS.

La lutte à mort reprend mais Lucy tient bon, découvrant en elle des ressources inespérées.

Lucy envoie un SOS capté par une corvette qui met vite le duo Bloggs/Godliman sur la piste de l’espion et finit par tuer l’espion en le faisant lui aussi chuter d’une falaise.

Faber meurt, manquant son rendez vous avec le sous marin et échoue dans sa mission.

Le sort de la guerre est donc scellé.

En guise de gentil épilogue, Lucy épouse Bloggs qui une fois grand père raconte plus tard l’histoire à ses petits enfants.

En conclusion, « L’arme à l’œil » est un classique mais plaisant roman d’espionnage dans lequel Follett déploie tout son savoir faire habituel.

Guerre et histoire ne servent ici que de plaisantes toiles de fond pour bâtir un roman très bien mené dans lequel le personnage principal, voir le héros est bel et bien l’espion Allemand.

Solide, brillant et parfaitement maitrisé, « L’arme à l’œil » séduire donc les fanas d’histoires de Seconde guerre mondiale, sujet pour moi un peu trop rabâché et balisé pour faire du troisième roman de l’Écossais un véritable chef d’œuvre.

L'arme à l'oeil (Ken Follett)
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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 11:28

Abordons à présent une page de l’Histoire relativement méconnue, la fin du règne d’Adolf Hitler avec « La chute » film allemand de Oliver Hirschbiegel.

Sorti en 2004, « La chute » prend place en avril 1945, dans un Berlin en flammes assiégé par l’armée Russe.

Terré dans son bunker avec ses proches et les lambeaux de son état major, Hitler (Bruno Ganz) déjà grandement affecté physiquement par le stress de la guerre, perd peu à peu toute lucidité et refuse de voir la réalité en face : la victoire des Russes et des Américains est inévitable.

Il refuse les sollicitations de Himmler (Ulrich Noethen) pour tenter de négocier avec les Américains et décide de tenir Berlin coute que coute, en sommant ses généraux de lancer des contre attaques impossibles à l’aide de troupes imaginaires.

Son caractère irritable et colérique s’accentue sous les poussées de stress et de rage dressés notamment contres les hauts officiers allemands dont il ne supporte pas l’élitisme.

Autour de lui, on trouve un noyau de fidèles, sa maitresse Eva Braun (Julian Köhler) bien entendu, qui malgré le désespoir de la situation affecte une bonne humeur de façade en organisant des fêtes, les fanatiques Goebbels, Magda (Corinna Harfouch) et Joseph (Ulrich Matthes) qui en l’absence de Himmler devient en quelque sorte le bras droit d’Hitler, même si son absence de compétences militaire n’aide pas beaucoup son chère Führer dans un telle situation, quelques généraux relégués à des postes de coordinateurs Hans Krebs (Rolf Kanies), Alfred Jodl (Christian Redl) et enfin le personnel administratifs dont la bavaroise Traudl Junge (Alexandra Maria Lara) secrétaire personnelle d’Hitler autour duquel le procédé narratif s’articule.

Le charismatique Albert Speer (Heino Ferch), ministre et surtout grand architecte du III ième Reich, prend ses distances avec Hitler et lui annonce qu’il renonce à rester sur place.

Le face à face entre Speer et Hitler est tendu, mais ce dernier le laisse finalement partir sans réagir, acceptant l’évidence.

La fuite d’Himmler et de ses hommes, met en revanche le Führer hors de lui.

Le docteur Schenk (Christian Berkel) médecin dirigeant un hôpital militaire à Berlin, choisit de rester sur place pour venir en aide aux populations civiles, volontairement sacrifiées pour accompagner Hitler sans sa chute.

Herman Fegelein (Thomas Kretschmann) officier réputé opportuniste car époux de la sœur d‘Eva Braun, souhaite lui aussi s’enfuir mais il est finalement pris et exécuté.

Devant l’impossibilité de parer toutes ses désertions, Hitler se rabat sur les quelques rares hommes fidèles et de valeur comme le général Weidling Michael Mendl) qui échappe de peu au peloton d’exécution pour être réaffecté à la défense, certes désespérée de la ville, tandis que le général Wilhelm Mohnke (André Hennicke) reçoit lui la défense du bunker.

Mais la plupart des soldats défendant Berlin sont inexpérimentés, Hitler ayant enrôlé des adolescents et même des enfants fanatisés pour faire face aux Russes et à leurs tanks.

La poussée des Russes semble donc inexorable et Hitler lui-même comprend dans son fort intérieur que la seule issue pour lui est la mort, ce que ses fidèles qui le considère comme un guide spirituel sont bien en peine d’envisager.

Quand vient le moment, Hitler choisit la technique classique de l’ampoule de cyanure et d’une balle dans la bouche, son fidèle garde du corps Otto Gunsche (Goz Otto) se chargeant d’incinérer ses restes ainsi que ceux d’Eva Braun, finalement devenue sa femme et ayant décidé de le suivre dans la mort.

La mort d’Hitler est un choc pour tous les membres du bunker, les généraux désemparés sur la tactique à tenir à présent bien entendu, mais également le personnel administratif qui s’y était attaché.

Dès lors, la capitulation face aux Russes s’impose, mais certains comme les Goebbels ne peuvent l’accepter.

Ceux-ci se tuent donc, après une scène particulièrement pénibles ou ils tuent leurs propres enfants à l’aide de capsules de cyanure.

Après quelques suicides épars, la décision d’évacuer le bunker semble inévitable.

Schenk qui tente d’apporter un peu d’humanité en vertu de sa condition de médecin, essaie d’empêcher les suicides ou les tentatives désespérées de résistance ultimes en vertu de vœux devenus absurdes de fidélité au Führer.

Traudl comme son amie Gerda Christian (Birgit Minichmayr), sont exfiltrés à travers les lignes russes, bénéficiant d’une relative clémence en vertu de leur condition de femmes.

Le film se clôt sur un témoignage de Traudl, au début des années 2000, faisant son mea culpa par rapport aux atrocités à l’époque inconnues commises par les nazis et par un sobre décompte des destinées des principaux protagonistes de l’histoire.

En conclusion, malgré sa durée (2h30) et la multiplicité de ses personnages, « La chute » est un film passionnant et intense, proposant une véritable plongée dans l’intimité des derniers jours du dictateur le plus fascinant de tous les temps.

L’atmosphère dans le bunker assiégé y est oppressante et rendue captivante par la qualité incroyable des acteurs, Brun Ganz en tête, tous parfaitement convaincants dans la rigidité militaire et la puissance de leurs idéaux fanatiques.

Le film n’humanise pas réellement Hitler au sens ou il le rend sympathique.

Même si beaucoup le considère comme un monstre, Hitler n’en était pas moins un homme, certes implacable dans la poursuite d’idéaux déments, mais néanmoins disposant de certaines caractéristiques dites « humaines ».

Sa froideur et son manque d’empathie évidents, se manifestent dans le film, ou son égo démesuré prend le dessus sur le respect ou l’affection qu’il aurait pu montrer à ses proches.

Rythmé, effrayant et dur parfois jusqu’à l’insoutenable (les scènes de suicides ou d’infanticide des Goebbels) « La chute » est un film magistral, qui marquera l’esprit du spectateur avide d’explorer une face plutôt ignorée de l’Histoire, la prise de Berlin et la chute du III ième Reich.

La chute (Oliver Hirschbiegel)
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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 19:16

Nous découvrons les parties 3 et 4 de « Apocalypse, la 2ième guerre mondiale » intitulées « Le choc » et « L’embrasement ».

Dans la première d’entre elle, on découvre la tentative forcenée d’Hitler d’envahir l’Angleterre après avoir écrasé la France et le Benelux en 1940.

Pour arriver à ses fins, le chancelier fait appel à son fidèle maréchal Goering, directeur de la Luftwaffe, chargé de pilonner la capitale londonienne afin faire plier la population.

Mais contre toute attente, les anglais galvanisés par le charisme exceptionnel de leur dirigeant Winston Churchill résistent et les Spitfire et Hurricane de la Royal Air Force pilotés par les pilotes des nations déjà vaincues tiennent en échec les Messerschmitt allemands.

Par la suite, l’Angleterre qui a résisté au blocus maritime imposé par les redoutables sous marins U-boot sera même capable de répondre du tac au tac aux bombardements allemands par des bombardements sur les principales villes allemandes.

Écœuré par la résistance anglaise et satisfait d‘avoir établi son emprise sur la France et ses colonies, Hitler change d’objectif et se retourne contre son allié soviétique qu’il envahit par surprise en 1941 au cours de l’opération « Barbarossa ».

Avant de se focaliser sur l’URSS, Hitler envoie le général Rommel en Afrique de l’Est soutenir les armées de Mussolini en déroute en Libye face aux Britanniques, ce qui permet aux forces de l’Axe de poursuivre leur effort de conquête stratégique de l’Afrique de l’Est ouvrant la voie du canal de Suez.

L’attaque allemande de quatre millions d’hommes menés par le général Guderian, a pour objectif triple, la prise de l’Ukraine, poumon économique de l’URSS, puis de Moscou et Leningrad plus politiques et symboliques.

Les Russes sont tout d’abord défaits par plus forts et mieux armés qu’eux et ne font que reculer sous la poussée d’une armée qu’on dit invincible.

Les pays Baltes et l’Ukraine sont pris à la grande satisfaction de ses habitants, hostiles au régime stalinien qui les avait affamé et o surprise également fortement antisémites, avec une collaboration active aux massacres des juifs tout d’abord par balles puis par gaz dans des camps de concentration.

Hitler et Goering commettent alors une erreur tactique en plaçant l’Ukraine sous tutelle alors que ses soldats et habitants auraient pu constituer des alliés précieux face à la Russie.

Aux alentours de Moscou l’armée allemande se heurte à un premier adversaire non prévu : l’environnement avec des pluies diluviennes qui transforment les chemins en terrains boueux rendant la progression des chars et camions problématique.

Fidèles à eux même, les Russes brulent les villes dans leur retraite puis utilisent leurs formidables ressources en effectifs pour affaiblir la progression de leurs ennemis.

L’apparition du char T-34 plus rustique mais plus fiable que les Panzers allemands ainsi que des orgues de Staline, terribles lance fusées, posent des problèmes à la Wehrmacht qui trouve pour la première fois un ennemi à sa mesure, capable de rivaliser et de rendre coup pour coup.

Déporté en Sibérie, l’appareil de production soviétiques tourne à marche forcée et alimente sans fin les troupes d’innombrables fantassins enrôlés par force par des commissaires politiques impitoyables en cas de refus de combattre.

Toutes ces conditions aboutissent au ralentissement de la progression allemande qui se laisse surprendre par le terrible froid russe devant Moscou.

La ville défendue par le général Joukov et des bataillons de Sibériens habitués au froid est un trop gros morceau pour les troupes allemandes qui finissent par céder.

On termine par l’attaque surprise de Pearl Harbor qui pousse les Etats-Unis à déclarer la guerre au Japon.

Dans « L’embrasement », le conflit entre Américains et Japonais est soigneusement étudié avec la forte poussée japonaise dans le Pacifique et l’invasion de l’Asie du Sud Est avec la prise des d’iles indonésiennes,de la Birmanie, de Hong-Kong et surtout des Philippines avec l’asservissement de milliers de prisonniers anglais détenus dans des conditions effroyables.

La qualité de l’armée japonaise surprend américains et anglais, avec une Marine imposante utilisant déjà les porte avions, une aviation très performante les fameux chasseurs zéros et surtout des combattants endoctrinés par le code du Bushido, préférant la mort à la défaite jugée infamante.

Face à ces combattants redoutables, les Américains utilisent leur formidable puissance industrielle et le décryptage des codes de transmission.

Fait peu connu et peu glorieux, les citoyens américains d’origine japonaise sont déportés dans des camps de concentrations aux Etats Unis en raison de suspicion d’espionnage.

Le tournant a lieu lors de la terrible bataille de Midway en 1942 ou avec un petit coup de pouce du destin, la flotte américaine coule la plupart des porte avions adverses.

Dès lors, l’ascendant de la Marine et aviation US parait inéluctable avec la prise d’iles stratégiques comme Guadalcanal.

Les combats notamment en Nouvelle-Guinée ou le Japon menace l’Australie se déroulent dans la jungle tropicale dans des conditions épouvantables pour les deux camps avec maladies, serpents et insectes venimeux.

Lentement mais inexorablement, les GI prennent, dans un climat de haine absolu, le dessus sur leurs ennemis qui préfèrent le suicide à la capitulation quitte à jeter leurs avions sur les navires ennemis dans de fameuses opérations kamikazes.

En conclusion, les parties 3 et 4 d‘« Apocalypse, la 2ième guerre mondiale » se révèlent encore plus prenantes que les deux premières avec le début des difficultés pour l’armée allemande : la résistance farouche des britanniques et la décision audacieuse d’agresser un adversaire quasiment invincible sur son sol natal : l’URSS.

En se voyant l’égal de Napoléon, Hitler commet le même péché d’orgueil que lui et se casse les dents contre l’immensité d’un territoire hostile ou vivent des populations pauvres mais capables d’endurer naturellement une forte dose de souffrance surtout lorsque leurs chefs les acculent à une résistance forcenée.

Les forces s’équilibrent donc entre Allemagne et Russie, mais également entre USA et Japon qui luttent pour la maitrise du Pacifique vaste théâtre d’opérations maritimes avec des combats d’une férocité égale à celle de ceux en Europe de l’Est.

Pourtant on sent déjà que les forces de l’Axe font avoir des difficultés dans la durée face à des super puissances industrielles comme les USA ou l’URSS pour lesquelles le temps joue.

Enfin difficile également de fermer les yeux sur les premières images de massacres des juifs effectués dans l’Europe de l’Est avec la complicité des populations locales.

Les images d’exécutions sommaires dans des fosses communes ou les victimes devaient creuser elles-mêmes leur propre tombe sont insoutenables et montrent déjà l’horrible catastrophe orchestrée par les « théoriciens » du III ième Reich.

A ce stade, le monde semble s’embraser et son avenir se faire incertain …

L’apocalypse semble donc proche.

Apocalypse , la 2ième guerre mondiale, parties 3 et 4 (Isabelle Clarke, Daniel Costelle)
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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 17:43

Le dernier volet « Apocalypse , la 2ième guerre mondiale » traite des parties les plus intenses et dramatique du conflit avec « L’étau » et « L’enfer ».

Très bien nommé, « L’étau » fait la part belle au conflit entre l’Allemagne et l’URSS suite à l’opération d’invasion de la Wehrmacht intitulée « Barbarossa ».

Dans ce contexte difficile, Hitler charge le général Von Paulus de prendre Stalingrad ce qu'il parvient dans un premier temps à faire au prix de terribles pertes dans les faubourgs de la ville en flammes.

Mais alors que depuis son nid d’aigle bavarois, Hitler triomphe prématurément, sous l’impulsion du général Joukov, les Russes galvanisés par leur police politique préparent leur riposte à l’aide d’un renfort d’un million d’hommes, perçant les flancs roumains et italiens plus faibles de leur adversaire.

L’armée allemande se trouve donc à son tour encerclée et lutte courageusement en obéissant aux ordres du Führer qui lui demande de garder ses positions en attendant des renforts ... qui ne viendront jamais.

Epuisé nerveusement et devenu hostile à Hitler, Von Paulus se laisse capturer et deviendra un précieux allié des Soviétiques.

Stalingrad est évidemment le tournant de la guerre, le point de basculement qui stoppe définitivement l’offensive de la Wehrmacht réputée invincible et la place sur le reculoir face à une poussée soviétique qui devient à son tour irrésistible.

Repoussée par le rouleau compresseur des chars T-34 russes, des lances fusées infernaux appelés orgues de Staline et de combattants en surnombre ivres de revanche, la Wehrmacht affaiblie physiquement et moralement ne fera ensuite que se défendre face à un adversaire qu' Hitler ne pense vraiment être capable de vaincre.

Cette déconfiture se poursuit en Egypte ou Rommel est défait par les troupes britanniques plus nombreuses du général Montgomery et contraint d’abandonner également la Tunisie aux anglais.

Le rêve d’Hitler de jonction dans le Caucase entre les troupes de l'Europe et de l’Afrique de l’Est s’effondre et la Wehrmacht doit dégarnir ses fronts pour voler au secours de son allié italien, mis en déroute sur son propre sol après un débarquement allié en Sicile.

Le temps est alors venu dans « L’enfer » d’aborder la dernière partie du conflit et sans nul doute la plus sanglante.

Comment en effet passer sous silence le débarquement américain de Normandie en 1944 et le courage des fantassins obligés de prendre d’assauts les bunkers allemands qui avaient résisté aux bombardements alliés ?

Mais la supériorité aérienne anglaise est telle que les allemands commandés par le mythique Rommel, ne peuvent faire autre chose que ralentir la poussée américaine dans les bocages normands.

Les allemands qui ont également connu la destruction de leurs villes principales par les bombardements alliés (Essen, Dresde, Berlin) tentent de répliquer par l’envoi de bombes volantes (V1 puis V2) sur Londres mais ne peuvent plus rivaliser avec l’aviation ennemie.

L’Italie de Mussolini chute après la célèbre et sanglante bataille de Monte Cassino et Hitler doit une nouvelle fois voler au secours de son allié défaillant en tentant de le rétablir pour une courte durée à la tête de son pays.

Partout la Wehrmacht perd pied et un second débarquement dans le Sud de la France, mené par les troupes coloniales d’Afrique permet de refouler l’occupant.

Mais l’adversaire le plus dangereux de l’Allemagne reste l’URSS de Staline qui fonce droit sur Berlin pour damner le pion aux alliés anglo-américains commandés par les généraux Eisenhower et Patton.

Pris en tenaille, Hitler a beau user de ses dernières forces en enrôlant des adolescents fanatisés, des extrémistes de toutes nationalités ou en accentuant la folie meurtrière du massacre des juifs dans les camps de la mort, son armée est finalement défaite à Berlin.

Après le suicide du Führer, de sa femme Eva Braun et de ses proches les horribles Himmler qui assassinent leurs propres enfants, les puissances dominantes à l’exception de la France, se réunissent en Crimée à Yalta pour se partager l’Europe.

En position de force par rapport à un Roosevelt malade, Staline obtient la plus large part du gâteau et fait de l’URSS le futur ennemi de demain du bloc occidental.

Les Etats-Unis se focalisent eux sur le Japon, qui malgré les défaites de Midway et de Guadalcanal et la destruction d’une large partie de son armée, continue la lutte de manière acharnée défendant jusqu’à la mort les archipels d’iles nipponnes.

Les pertes sanglantes des Marines face à des soldats fanatisés et intransigeants à toute reddition conduit le général Mc Arthur à utiliser les armes nucléaires sur Nagasaki et Hiroshima afin de forcer la décision finale.

Après la capitulation du Japon s’achève la Seconde guerre mondiale avec un bilan matériel et humain catastrophique, rendant le terme Apocalypse parfaitement approprié.

Outre le génocide juif, l’autre fait marquant est les lourdes pertes de les Russes, près de 15% de la population sacrifiées dans de sanglants combats.

En France, De Gaulle finit par s’imposer au détriment de son rival Giraud pour prendre la direction du pays.

Les principaux collaborateurs des nazis sont arrêtés, jugés et condamnés à mort.

Devenus de véritables super puissances industrielles à fort réservoir humain, les Etats-Unis et l’URSS sont les grands vainqueurs du conflit le plus meurtrier et atroce de tous les temps.

En conclusion, « Apocalypse , la 2ième guerre mondiale, parties 5 et 6 » constitue et de loin le point culminant du conflit et l’apothéose de l’apocalypse totale qui faillit détruire le monde.

L’extrême intensité de la bataille de Stalingrad inverse la tendance et fait passer l’Allemagne de la situation d’agresseur à agressé.

Le pouvoir d’Hitler se fissure, sa santé se dégrade : blanchiment de la moustache et maladie de Parkinson que l’absorption de cocaïne ne suffit pas à masquer.

Après l’échec de la campagne de Russie, le guide visionnaire prend un sévère coup au moral et certains généraux tentent de l’éliminer …

Son allié Mussolini n’apparait pas faire le poids et n’être qu’un pantin de luxe manipulé par plus fort que lui.

Ce déclin d’Hitler ne rend pas moins horribles les derniers accès de folie meurtrière du régime nazi, orchestrés par l’abominable Himmler et ses SS, inflexibles bourreaux des camps de la mort ayant érigé le meurtre à un niveau industriel.

On pourra sourire face aux bons mots et au charisme de Churchill, à la dégaine de cow boys autoritaires des généraux Patton et Mc Arthur, trembler de sueur glacée face au faciès inquiétant du monstre Staline alors considéré par la force des évènements comme un « allié » indispensable mais l’incompréhension la plus totale reste par rapport à la doctrine jusqu’au-boutiste des Japonais, finalement encore plus fanatiques que les SS dans leur refus de tout compromis.

L’horreur du traitement de leurs prisonniers et leur culte de la mort au combat alimenté par le Bushido, relègue les combattants japonais au rang de non humains qu’on hésitait à octroyer aux brutes soviétiques ou aux cinglés nazis.

Œuvre de salubrité publique, « Apocalypse, la 2ième guerre mondiale » apparait comme un chef d’œuvre pédagogique permettant de donner vie et intensité dramatique aux évènements figurant dans les livres d’histoire et que certains courants révisionnistes mettent soixante dix ans après déjà en doute …

On comprend à son visionnage que du fait de l’endoctrinement des belligérants et da fantastique efficacité des industries de l’armement que le monde a frôlé l’annihilation totale et qu’un conflit d’ampleur similaire au XXI ième siècle conduirait probablement à la destruction totale du monde tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Enfin certes les Anglais ont également bombardé des populations civiles, certes les Américains ont largué des bombes atomiques causant des dommages traumatisants pour l’humanité, mais il ne faut pas oublier qui étaient les agresseurs, quels régimes totalitaires qu’ils soient nazis ou impériaux ont déclenché des processus aussi horribles.

La culpabilité de l’Allemagne et celle du Japon paraissent ici écrasantes, faisant à tort éclipser l’immonde brutalité du régime stalinien.

En 2014, le responsabilité des dirigeants est de préserver l’équilibre des forces afin de préserver les acquis de 1945 et ce monde relativement pacifié à l’échelle mondiale que nous connaissons aujourd’hui.

Apocalypse , la 2ième guerre mondiale, parties 5 et 6 (Isabelle Clarke, Daniel Costelle)
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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 16:01

Alors que les commémorations autour de la Première guerre mondiale battent leur plein, j’ai voulu me pencher sur « Apocalypse , la 2ième guerre mondiale » le documentaire de Isabelle Clarke et Daniel Costelle à partir d’un monumental travail d’orfèvre cinématographique mêlant archives de centres historiques et documents de particuliers soigneusement restaurés et colorisés.

Diffusé en 2009 sur les télévisions françaises avant d’être un succès à l’export, « Apocalypse , la 2ième guerre mondiale » est divisé en six parties.

Cette chronique ne traitera que des deux premières, « L’agression » et « L’écrasement » soit la période comprise entre 1939 et 1940.

Dans « L’agression », on assiste de manière rapide et directe aux préparatifs de la Guerre avec les manœuvres successives d’Adolf Hitler élu légalement président de l’Allemagne, pour annexer par étapes des états stratégiques pour la constitution d’une « grande Allemagne ».

Car le rêve caressé par Hitler est bien celui d’une revanche éclatante sur la conflit de 1914-1918 qu’il vécu comme une défaite humiliante pour l’Allemagne et sur l’édification d’un territoire immense incluant au moins l’Europe si ce n’est plus.

Nourri par un fascisme exalté et un antisémitisme assumé pour un peuple qu’il estime à l’origine de tous les maux de son pays, Hitler est politicien habile, un stratège militaire audacieux et surtout un orateur exceptionnel qui pousse le peuple allemand à le suivre comme le guide spirituel « Führer » qu’il prétend être.

Le dictateur dupe à Munich des dirigeants français et anglais faibles et peu déterminés à revivre l’enfer de la Première guerre, annexe sans réaction les Sudètes avec les précieuses usines Skoda et sa terre natale d’Autriche.

Après s’être allié avec l’Italie fasciste de Benito Mussolini et avoir conclu avec son voisin Staline, un pacte de non agression entre les deux pays afin de garantir la neutralité de la puissante URSS, Hitler a les mains libre pour envahir la Pologne qu’il conquiert rapidement par la puissance de ses chars Panzer et de ses avions Stuka malgré une résistance désespérée des Polonais.

Tandis que les nazis débutent leurs persécutions envers les juifs polonais parqués dans le tristement célèbre ghetto de Varsovie, l’Angleterre et la France sont obligées de déclarer la guerre à l’Allemagne, ce qui semble surprendre Hitler.

Les Etats-Unis restent par l’intermédiaire de Théodore Roosevelt d’une neutralité de façade et aident dans les faits leurs alliés britanniques par l’envoie de matériels.

On quitte le premier numéro en laissant un Hitler heureux de disposer d’un prétexte pour attaquer ses ennemis de toujours la France et l’Angleterre.

Dans la seconde partie intitulée « L’écrasement », le conflit entre la France et l’Allemagne se précise.

Trop confiant dans sa fameuse ligne Maginot et dans l’impossibilité supposée pour des blindés de percer la foret des Ardennes, l’Etat major français commet une cuisante erreur tactique et précipitant ses meilleurs éléments en Belgique pour secourir leurs voisins envahi par la toute puissance de la Wehrmacht.

La défense héroïque de l’armée belge ne fait que ralentir la percée allemande, tandis que les chars de Guderian et Rommel se ruent à travers les Ardennes pour percer le flanc de l’armée et française et prendre le reste des troupes à revers.

Leur tache est facilitée par la puissance des bombardiers Stuka qui détruisent les quelques blindés français et par la paralysie des généraux Gamelin, Weygand et des politiciens comme Daladier et Reynaud, pris de court par la foudroyante manœuvre de la Blitzkrieg.

Massées plus au nord, les troupes anglaises également en pleine déroute sont contraintes à réembarquer pour l’Angleterre en catastrophe à Dunkerque sous le feu nourri de l’ennemi qui coule le plus de navires possible..

La Norvège est elle aussi rapidement conquise et l’allié Staline peut lui aussi mettre la main sur des territoires enneigées de la Finlande.

De son coté, Mussolini qui se voit maitre de la Méditerranée tente crânement sa chance en Afrique de l’Est en Libye et Egypte face aux Anglais.

L’écroulement soudain et inattendu de la France pourtant réputée pour la qualité de son armée est un choc et conduit le maréchal Pétain, héros de 1914-1918 à signer un armistice douloureux coupant la France en deux et mettant la partie dite libre sous la coupe totale de l’Allemagne nazi, tandis que en Angleterre, le général de Gaulle prend la tête d’un mouvement de résistance.

Mais en 1940, l’Angleterre de Winston Churchill se retrouve donc seule face à l’hydre nazi.

En conclusion, « Apocalypse , la 2ième guerre mondiale, parties 1 et 2 » a le mérite de planter le décor de cette tragédie sans égale.

La voix précise et coupante du si controversée Mathieu Kassovitz, qui doutait de l’existence des attentats du 11 Septembre 2011, se révèle dans ce cadre particulièrement appropriée.

Sans être la partie la plus impressionnante du conflit, les premiers volets du documentaire ont le mérite de présenter l’incroyable détermination de Hitler et sa cour (Goering, Himmler, Goebbels) et montrer la lutte courageuse des troupes polonaises, belges et françaises malgré leur déroute rapide face à une Wehrmacht supérieure avec ses avions et ses blindés ultra rapides.

D’un point de vue humain, on retiendra les expressions des visages des soldats français et anglais, mélange d’abattement, d’inquiétude et de résignation par rapport à leur sort, la raideur des dirigeants français du gouvernement de Vichy passant sous domination allemande et l’intensité des premiers combats.

Et cette envie si pressante de connaitre la suite ...

Apocalypse , la 2ième guerre mondiale, parties 1 et 2 (Isabelle Clarke, Daniel Costelle)
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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 09:20

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Il manquait dans ces colonnes la grande fresque américaine de Clint Eastwood consacrée à la Seconde guerre mondiale, dont la seconde partie, « Lettres d’Iwo Jima » est pour moi la plus intéressante.

Sorti en 2007 dans la foulée de « La mémoire de nos pères », « Lettres d’Iwo Jima » recèle l’incroyable originalité de raconter le conflit américano-japonais du point de vue japonais.

Basé sur les carnets de guerre du général Tadamichi Kuribayashi, le film relate l’arrivée de ce général japonais (Ken Watanabe) sur l’ile d’Iwo Jima afin de prendre la direction de la défense contre une invasion américaine de grande ampleur.

A cette époque, le Japon qui a perdu la bataille de Midway en 1942, est en sérieuse difficulté : il ne contrôle plus son espace aérien et la plus grande partie de sa flotte de guerre a été anéantie.

Kuribayashi apprend donc aux officiers qu’il commande cette dure réalité et leur fait comprendre qu’il s’agit d’établir une ligne de défense en profondeur afin d’infliger le plus de pertes possibles aux américains tout en acceptant l’idée du sacrifice suprême des soldats japonais.

Sous sa direction, on décide donc d’alléger les défenses côtières, de renoncer à fortifier massivement les plages par des travaux éreintants pour les soldats pour se concentrer sur une défense basée sur le placement de pièces d’artillerie sur les deux principales montagnes de l’ile reliées entre elles par un réseau de galeries offrant de surcroit l’avantage de protéger les soldats de bombardements massifs.

Kuribayashi s’impose par son charisme naturel, une certaine forme d’humanité avec les hommes qui est ressentie par les soldats du rang comme Saigo (Kazunari Ninomiya) et Nozaki (Yuki Matsuzaki) deux jeunes hommes ayant laissé une vie civile et familiale agréable pour obéir au devoir de défense de la mère patrie.

L’homme a de surcroit une particularité notable de ne pas sous estimer les Américains qu’il connait pour avoir vécu quelques années en Californie et même noué des relations amicales avec certains officiers des US.

Le film s’attarde sur les préparatifs laborieux de la défense, ce qui donne l’occasion de quelques flash back introspectifs permettant de comprendre le passé des soldats, comme Shimizu (Ryo Kase) ex élève de la police militaire, envoyé au front pour n’avoir pas eu le courage d’obéir à un supérieur qui lui ordonnait de tuer un chien aboyant trop fort.

Mais les premières attaques aériennes américaines font déjà mal, fauchant quelques hommes et tuant le cheval du capitaine Nishi (Tsuyohi Ihara) ex participant aux jeux olympiques de 1932.

Les soldats comprennent donc que l’offensive américaine approche et le film change alors radicalement de rythme, faisant la part belle aux scènes de guerre intenses avec la prise d’assaut des fantassins américains soutenus par un puissant pilonnage des canons de la Marine.

Supérieurs en nombre et en matériel, les Américains progressent inexorablement sur l’ile, incendiant les nids de mitrailleuses par grenade ou lance flammes.

Les Japonais sont rapidement contraints de se replier dans les montagnes ou s’organise le gros de la résistance.

Terré à l’intérieur, le régiment du lieutenant Fujita (Hiroshi Watanabe) dans lequel servent Saigo, Nozaki et Shimizu se prépare au sacrifice ultime sous les injonctions de leur chef et la pression sociale du suicide plus honorable que la capitulation.

Mais Saigo et Shimizu se montrent incapable de se faire exploser à coups de grenades et choisissent de rejoindre le second mont ou se situe le quartier général de Kuribayashi.

Le général couvre les fuyards accusés de trahison par le féroce lieutenant Ito (Shido Nakurama) en avançant le fait que les soldats sont plus utiles vivants que morts dans la lutte contre l’ennemi.

Cette décision se montre insupportable pour Ito qui se rend seul sur le champs de bataille afin de se faire exploser sur un tank.

Nishi de son coté fait recueillir et soigner un GI blessé à la grande stupéfaction de ses hommes et va même jusqu’à s’entretenir avec lui en anglais avant qu’il ne meure.

Mais la pression américaine se fait toujours plus féroce et grièvement blessé aux yeux Nishi accomplit le suicide rituel japonais, Shimizu est tué en tentant de fuir tandis que Ito devient fou resté seul au milieu des cadavres dans l’attente du passage d’un tank.

Au moment de la dernière charge, Kuribayashi charge Saigo de bruler ses lettres et effets personnels et se lance à l’assaut des américains avec ses derniers hommes.

Il est tué et Saigo blessé est fait prisonnier.

Le film se termine sur la découverte plus de 60 ans après des écrits de Kuribayashi enterrés par Saigo dans les montagnes d’Iwo Jima.

En conclusion, « Lettres d’Iwo Jima » est un film de guerre audacieux et atypique qui mérite fort bien ses nombreuses récompenses.

Entièrement joué par des comédiens asiatiques, il brise les codes étroits du cinéma hollywoodien basés sur des archétypes de personnages auxquels l’américain moyen peut aisément s’identifier.

L’histoire de ces hommes acculés à la mort par les circonstances et leur sens du devoir est très forte et permet au travers de destins individuels d’humaniser quelque peu le combattant japonais en montrant certaines hésitations face à l’obéissance aveugle et également une certaine compassion.
On appréciera donc cette relecture fine et subtile de la Seconde guerre mondiale et considéra « Lettres d’Iwo Jima » comme sans nul doute l’un des meilleurs films de Clint Eastwood-réalisateur.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 11:55

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Le cinéma des années 60 avec un bon vieux film de guerre dans la lignée des « Douze salopards », « Quand les aigles attaquent » de Brian G Hutton.

Sorti en 1968, « Quand les aigles attaquent » raconte l’envoi pendant la Seconde guerre mondial d’un commando anglais dans un nid d’aigle allemand situé dans les alpes autrichiennes afin libérer un général américain Carnaby (Robert Beatty) fait prisonnier après le crash de son avion.

Le colonel Turner (Patrick Wuymark) et l’amiral Rolland (Michael Horden) chargent sept membres d’un commando de cette opération délicate de récupération.

Le major Smith (Richard Burton) est le leader de l’expédition qui incorpore un américain le lieutenant Schaffer (Clint Eastwood).

Mais Turner avoue à l’équipe que Carnaby n’est pas un général, mais simplement un caporal, acteur à ses heures perdues, diffusant de fausses informations aux Allemands.

Le commando est largué par parachute dans une vallée alpestre et mais Harrod (Brook Williams) l’un d’entre eux meurt dans la descente, le cou brisé.

Cette mort parait suspecte à Smith qui rejoint dans une ferme isolée dans la montagne son contact féminin, Mary (Mary Ure) chargée de se faire embaucher au nid d’aigle à l’aide des faux papiers comme femme de chambre.

Les six hommes doté d’uniformes de la Wehrmacht et parlant un allemand impeccable, passent au culot les checkpoints et s’infiltrent sans difficulté dans le petit village situé en contrebas du nid d’aigle.

Ils fraient avec les garnisons allemandes dans les tavernes ou on boit beaucoup et parle fort.

Habile, Smith approche un deuxième contact, une plantureuse serveuse du nom d’Heidi (Ingrid Pitt) chargée d’aider Mary à s’infiltrer au château.

Il tient tête à un autre commandant allemand en se faisant passer pour le frère d’Himmler.

Mais la mort d’un second homme, Mc Pherson (Neil Mc Carthy) retrouvé le cou brisé dans la neige alerte une patrouille qui déboule dans le bar à la recherche de déserteurs.

Pris au piège, Smith et Schaffer préfèrent se constituer prisonniers pour tenter une évasion audacieuse aboutissant à un accident de voiture et à la mort de leurs gardiens allemands.

Experts en explosifs, ils mettent en place un complexe réseau visant à dynamiter les routes pour protéger leur retraite et faire diversion auprès des troupes allemandes.

Mary, aidée d’Heidi monte en téléphérique jusqu’au nid d’aigle et reçois l’intérêt de Von Hapen (Deren Nesbitt) un commandant de la Gestapo qui sous mine de lui faire la cour, cherche des informations sur elle.

Les méthodes de Van Hapen déplaisent au commandant Kramer (Anton Diffring) partisan de techniques d’interrogatoires plus classiques que celle de la Gestapo.

Aidés par Mary, Smith et Schaffer usent de leurs talents d’alpinistes pour embarquer sur une cabine de téléphérique et pénétrer clandestinement dans le nid d’aigle.

Après avoir tué des gardes et placé des explosifs aux endroits stratégiques du camps, ils arrivent à point nommé pour tirer Carnaby et les trois autres membres du commando d’un interrogatoire de plus en plus menaçant mené par le général Rosemeyer (Ferdy Maine).

Très sur de lui, Smith dévoile la couverture de Carnaby et se proclame agent double travaillant pour les services d’espionnages allemands.

Ce volte face est accrédité par le témoignage d’un haut gradé de l’espionnage, contacté en pleine nuit.

Sinueux, Smith cherche en réalité à démasquer un réseau de contre espionnage allemand ayant infiltré l’état major britannique et le commando lui-même.

En jouant d’adresse et de culot, il parvient à démasquer les trois autres membres du commando comme des agents allemands : Carpenter (Vincent Ball), Thomas (William Squire) et Christiansen (Donald Houston) et obtient même de Rosemeyer le nom du chef du réseau inscrit sur un carnet.

Malgré l’attaque de Von Hapen qui a démasqué Mary, Smith et Schaffer parviennent à retourner la situation et abattre le commandant SS et les gradés de la pièce.

Commence alors la fuite au milieu d’un château forteresse remplies de troupes allemande.

Smith et Schaffer déploient tout leur courage, leur culot et leur adresse pour tenir en respect les défenseurs du château désorientés par une succession d’explosion.

L’un des trois espions est abattu dans la fuite mais Smith contacte l’aviation britannique pour tenter une récupération audacieuse sur l’aéroport local.

Après d’intenses fusillades et explosions, Smith doit lutter avec la rébellion des deux espions allemands restant, et combat en équilibre sur une cabine téléphérique à coups de piolet.

Les deux espions meurent, l’un par une chute mortelle, l’autre dans l’explosion de la cabine et Smith s’en sort miraculeusement.

Le petit groupe de survivant emprunte donc une nouvelle fois le téléphérique pour échapper au château et doit sauter au dessus d’un cours d’eau pour échapper aux mitrailleuses allemandes.

Aidé de Heidi, il emprunte un camion chasse neige, fonçant à vive allure pour échapper aux jeeps et moto allemandes.

Le réseau d’explosifs couplé à d’intenses fusillades permet aux fuyards de se débarrasser de leurs poursuivants et de gagner l’aéroport  ou un faux avion allemand parvient à se poser pour les récupérer.

Dans l’avion, Smith surprend tout le monde, accusant ouvertement Turner d’être le chef du réseau d’espionnage allemand.

Démasqué, le gradé pointe une mitrailleuse contre lui mais comprend lorsqu’elle s’avère déchargée qu’il n’a d’autres solutions que de se jeter dans le vide pour échapper à un embarrassant procès.

En conclusion, « Quand les aigles attaquent » est un film de ces films de guerre d’un autre temps, remplissant sans fioriture son but : divertir en donnant le beau rôle aux héros anglais/américains de la Seconde guerre mondiale.

Tout repose ici sur une trame de départ excitante : l’assaut d’une château enneigé fortifié réputé imprenable pour extrader en douceur un faux général et peu importe au juste la somme d’invraisemblances parcourant la réalisation du projet, le spectateur se laisse prendre sans trop de résistance par l’ambiance d’espionnage et d’action du film.

Eastwood, déjà connu mais pas encore une star de premier plan doit ici s’effacer face à Burton qui occupe avec autorité le rang de tête d’affiche.

Un film classique, bien mené, qui plaira aux amateurs du genre.

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 18:42

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Sujet beaucoup moins plaisant a priori avec « La liste de Schindler » de Steven Spielberg.

Le cinéaste tout auréolé du colossal succès de « Jurassic Park » en 1993, réalise la même année ce film adapté d'un livre de Tom Keneally sur le sujet délicat de la Shoah.

Basé sur l’histoire (vraie) d’Oskar Schindler (Liam Neeson), industriel allemand qui sauva 1200 juifs des camps de la mort en Pologne, « La liste de Schindler » montre tout d’abord ce héros de la seconde guerre mondial comme un individu sans scrupule, prêt à profiter de la situation de pogrom contre les juifs parqués dans le ghetto de  Cracovie pour utiliser leur main d’œuvre bon marché pour ses usines de production d’émail.

Pour gagner la confiance des juifs, Schindler embauche comme comptable Itzhak Stern (Ben Kingsley) dignitaire du ghetto, afin de recruter les travailleurs qualifiés dit « essentiels » pour la production des usines allemandes.

Le film présente donc tout d’abord un arriviste, doté d’une belle prestance, membre du parti SS, fréquentant le gratin des militaires dans des soirées mondaines pour faire fructifier ses intérêts.

Puis la répression à l’encontre des juifs s’intensifie, le ghetto de Cracovie est vidé avec une brutalité inouïe et les juifs sont parqués dans un camps de travail dirigé par l’infâme capitaine Amon Goth (Ralph Fiennes) présenté comme un individu instable, dérangé, capable d’une grande cruauté et de tuer les prisonniers pour son bon plaisir sans ressentir la moindre émotion.

Subitement privé de ses ouvriers et choqué par la brutalité de la mise à sac du ghetto, Schindler va peu à peu infléchir son point de vue et proposer à Goeth de faire réimplanter son usine dans le camps afin d’essayer de protéger ses ouvriers en corrompant le capitaine avide d’alcool, de femmes et d’argent.

Même si Schindler est convoqué par la Gestapo après avoir embrassé une juive lors de sa soirée d’anniversaire, l’industriel manœuvre bien et parvient en graissant la pattes des officiers nazis à entretenir ses affaires.

Lors de la décision de déporter dans le camps d’extermination d’ Auschwitz les travailleurs afin de faire de la place, Schindler va prendre des risques considérables pour rapatrier ses 1200 ouvriers dans un camps-usine sous son contrôle.

Au moment ou il est ruiné et ou l’armée s’aperçoit que la production de son usine est inutilisable, Schindler est sauvé par l’annonce de la défaite de l’armée allemande.

Bien que à présent traqué, il donne avant de partir la liberté à ses ouvriers.

La fin du film assez émouvante, montre le pèlerinage des acteurs accompagnés des véritables personnage de cette histoire, sur la tombe de Schindler à Jérusalem.

En conclusion, « La liste de Schindler » et ses presque trois heures est un gros pavé lourd à digérer.

Peu de joie ou de légèreté dans ce film en noir et blanc reproduisant fidèlement les pénibles conditions de (sur)vie des juifs polonais de l’époque.

Certaines sont bien entendu difficilement soutenables, comme les tueries arbitraires de Goth ou les abominables séances de tri des prisonniers aux corps dénudés et squelettiques réduits à la condition de bêtes.

Seule la scène des chambres à gaz nous est assez miraculeusement épargnée.

On se demande toujours avec incrédulité comme des êtres humains peuvent faire des choses pareilles à d’autres êtres humains mais l’histoire contemporaine a montré que l’être humain avait assez peu progressé en la matière.

Bien entendu les acteurs sont épatants, en particulier Liam Neeson, monstrueux de charisme dans le plus grand rôle de sa carrière mais aussi Fiennes terrifiant de sadisme.

Spielberg a voulu son film comme puissamment éducatif, le résultat est atteint même si on en ressort finalement assez ébranlé et assez mal dans sa peau par la pénibilité du contexte.

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 17:00

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5

 

 

J’ai toujours été intéressé par les films de guerre alors quand l’un d’entre eux a pour protagonistes principaux deux de mes acteurs favoris Marlon Brando et Yul Brynner, il devient par conséquent urgent pour moi de le visionner.

C’est le cas de « Morituri » de Bernhard Wicki sorti en 1966.

L’histoire raconte le voyage en 1942 d’un navire allemand SS Indigo chargé d’amener de Tokyo a Bordeaux une précieuse cargaison de caoutchouc pour aider les troupes allemandes alors en difficulté en Europe.

Le capitaine Muller (Yul Brynner) est chargé par sa hiérarchie notamment l’amiral (Oscar Beregi) de mener à bien cette périlleuse mission.

Homme fier au tempérament indomptable, Muller accepte mal qu’on lui impose de prendre des criminels dont un opposant politique au sein de son équipage mais l’amiral lui fait comprendre que son passé d’alcoolique lors d’une attaque ayant provoqué la perte d’un de ses navires ne lui autorise pas le choix.

Muller va croiser la route de Robert Crain (Marlon Brando) déserteur de l’armée allemande contraint par les forces anglaises à embarquer sur le navire pour le détourner vers les forces alliées.

Crain lui aussi récalcitrant pour cette mission qu’il estime trop risquée, est mis au pied du mur avec une menace de livraison à la Gestapo.

De plus il est chargé de désamorcer des bombes disséminées à l’intérieur du navire destinée à le couler en dernière extrémité.

Crain accepte cette mission quasi suicide et embarque sous la fausse identité d’un agent SS.

Cette couverture lui permet d’être respecté et craint des militaires allemands à l’exception de Muller qui ne cache pas son animosité à l’égard des SS.

Le film résidera donc pratiquement entièrement entre l’affrontement entre deux hommes d’exceptions qui se livreront un jeu d’échec complexe.

Bloqué par Muller qui le consigne dans sa cabine, Crain reçoit l’appui du capitaine en second Kruse (Martin Benrath), qui est lui un authentique nazi avide d’ambition.

Il peut ainsi se déplacer dans le navire, localiser les explosifs et les désamorcer un par un même si l’entreprise est toujours très risquée.

Les aventures se succèdent avec des rebondissements truffés de toutes les incertitudes de la guerre, comme l’évitement par Muller des navires alliés en déguisant son navire, l’apparition subite d’un sous marin allemand avec à son bord l’amiral et des prisonniers comme Esther Levy (Janet Margolin) jeune femme juive née aux Etats Unis.

Lors de l’interrogatoire de Crain par l’amiral, Muller sauve la mise à son rival en raison de son acte héroïque lors de l’attaque des navires américain.

La présence de la belle Esther entretient le trouble à bord, car la jeune femme fière ayant été violée après que sa famille ait été massacrée n’a plus rien à perdre et défie les allemands comme Kruse.

Plus humain, Muller la traite avec respect et dignité ce qui déplait à Kruse.

Celui-ci provoque d’une crise d’alcoolisme de Muller après qu’il ait appris que son fils a été décoré pour avoir coulé un navire hôpital, pour le faire mettre aux arrêts et prendre le commandement.

Comprenant que sa mission a en partie échoué et qu’il ne remettra jamais la cargaison de caoutchouc aux alliés, Crain fait exploser les bombes et provoque une mutinerie générale en ayant gagné la sympathie des prisonniers politiques.

La bagarre générale éclate et coute la vie à Esther tuée d’une balle dans la tete par Kruse.

Mis à mal le navire, vacille, entrainant la mort de Kruse et la fuite de l’équipage.

Crain et Muller restent seuls après que ce dernier ait refusé de trahir son pays pour rejoindre le camp allié.

En conclusion, assez méconnu dans la monstrueuse filmographie de Brando et de Brynner, « Morituri » est pour moi un véritable chef d’œuvre de film de guerre complexe et psychologique.

Rempli de nuances, il montre que tous les allemands ne partageaient pas le fanatisme des nazis et que certains pouvaient faire preuve de noblesse d’âme.

Brynner est à vrai dire stupéfiant dans ce rôle et parvient à faire plus que le poids face à la présence magnétique d’un Marlon Brando toujours aussi séducteur.

Brando justement, est parfait dans son rôle d’agent double marchant sur le fil du rasoir et la relation entre ces deux acteurs magnifiques, véritables sex symboles de leur époque atteint de véritables sommets.

Film en noir et blanc dans des décors exotique somptueux, disposant d’un scenario riche et prenant, « Morituri » ne déçoit jamais et constitue pour moi un des meilleurs films de guerre maritime jamais réalisés.

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