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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 09:05

Film à scandales, « Le dernier tango à Paris » de Bernardo Bertollucci fut lors de sa sortie en 1972 censuré à peu prêt dans tous les pays et garde encore maintenant un fort parfum vénéneux.

L’histoire est pourtant sur le papier belle et forte, Paul (Marlon Brando), un américain d’âge mur venant de perdre brutalement sa femme Rosa (Veronica Lazar) suicidée dans son bain, erre brisé par le chagrin dans le XVI ième arrondissement de Paris.

Ancien baroudeur, tour à tout boxeur, acteur et journaliste, Paul rencontre par hasard une jeune femme, Jeanne (Maria Schneider) elle aussi actrice, qui cherche comme lui à louer un appartement prêt du Pont de Bir-Hakeim.

Une brusque passion charnelle nait alors dans cet appartement vide et dégradé entre Jeanne et Paul, ce dernier cherchant un oubli absolu et à ne rien savoir sur cette inconnue.

Le couple prend la décision de louer cet appartement pour entretenir cette relation secrète et sans tabou.

En parallèle, la vie dite « normale » doit suivre son cours, Jeanne tourne un film pseudo artistique sur l’histoire de sa vie avec Tom (Jean-Pierre Léaud) qui est aussi son petit ami.

On y découvre son enfance bourgeoise regrettée dans la banlieue parisienne, son père militaire et sa mère (Gitt Magrini) vivant à Paris.

De son coté, Paul doit remplir les formalités pour le décès de sa femme mais n’est pas dans un état psychologique très stable ce qui occasionne une violente dispute avec sa belle mère (Maria Michi).

Lorsqu’il rencontre Marcel (Massimo Girotti), l’amant de sa femme, en réalité leur voisin de pallier, Paul reste en apparence très froid, très poli et garde sa haine à l’intérieur devant l’insensibilité et le narcissisme stupide de l’homme.

Paul se réfugie dans sa passion avec Jeanne et le couple fait l’amour de manière étrange, en imitant par exemple des bruits d’animaux ou dans une scène plus choquante de sodomie sur fond de blasphème.

Toujours tourmenté, Paul insulte sa femme sur son lit de mort pour lui avoir menti, et va boxer un client de l’hôtel qu’elle possédait lorsqu’il découvre qu’il servait de maison de passes pour prostituées du boulevard Montparnasse.

Mais la vie suit son cours et Jeanne finalement demandé en mariage par son Tom accepte sur un coup de tête.

Elle ne peut cependant l’avouer à Paul et une violente scène mêlant rupture simulée et passion intensive éclate alors dans l’appartement.

Finalement Paul semble s’échapper mais reste finalement à Paris, retrouvant Jeanne pour l’inviter une dernière fois dans un dancing parisien ou le couple fortement alcoolisé assiste à une compétition de tango.

C’est semble t il au tour de Paul d’être violemment attaché à Jeanne et à lui demander de vivre avec lui.

Celle-ci refuse tout en désirant vivre avec Tom dans le bel appartement du XVI ième, mais Paul la poursuit jusque chez sa mère.

Après une nouvelle dispute, Jeanne apeuré par la violence de son ex amant lui tire dessus avec le pistolet de son père.

Paul s’écroule sur le balcon et regardant une dernière fois le toits de Paris.

En conclusion, certes « Le dernier tango à Paris » est un film quelques fois choquant, mais surtout très intense, narrant la rencontre entre deux mal êtres profonds, parvenant le temps de quelques étreintes désespérées à se rejoindre.

Brando est malgré la controverse génial, en homme tourmenté, malheureux, errant dans un Paris alors en pleine mutation comme le montre la construction assez étonnante des grandes construction des années 70 que ce soit Beaugrenelle ou les alentours de la Tour Montparnasse.

Son association avec Maria Schneider alors débutante est détonante.

Même si le film fut renié par les acteurs et choqua les prudes mentalités, il contient néanmoins tous les ingrédients d’une passion impossible, de la souffrance intérieure qui peut parfois rassembler deux êtres.

Sa fin dramatique, intense avec la compétition de tango puis la dernière vision d’un Paris chancelant sous le poids de l’âge et de la mort approchant est superbe.

Difficile donc d’ignorer ce film puissant qui restera pour moi comme un des meilleurs de Marlon Brando, qui demeure à mes yeux le meilleur acteur de tous les temps.

A voir également pour l’aspect vestiges d’un Paris aujourd’hui oublié, celui du début des années 70 …

Le dernier tango à Paris (Bernardo Bertollucci)
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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 21:09

Sur_les_quais.jpg

5

 

 

La lecture récente de la biographie de Marlon Brando m’a assurément donné envie de redécouvrir la filmographie de cet immense acteur.

Alors pourquoi ne pas commencer par le film qui lui donna son premier oscar, « Sur les quais » de son mentor Elia Kazan en 1954 ?

Réalisé en noir en blanc, « Sur les quais » décrit le monde des dockers de New York dans les années 50, un monde dur, masculin mais surtout gangrené par le chef mafieux Johnny Friendly (Lee J Cobb) qui impose ses règles, détourne des marchandises et déclenche des grèves pour faire pression sur les armateurs pris à la gorge.

Terry Malloy (Marlon Brando) , ex boxeur prometteur ayant arrêté sa carrière prématurément pour tomber sous la coupe de Friendly est impliqué dans le meurtre de Doyle, un docker qui s’apprêtait à dénoncer le mafieux à la police.

De plus, son propre frère Charley (Rod Steiger) est un avocat véreux travaillant pour le mafieux.

Ebranlé par la gravité de son acte, Terry est rongé par un sentiment de culpabilité qui se manifeste par un rapprochement avec la sœur du défunt  la belle Edie Doyle (Eva Marie Saint) qui suit des études d’institutrice pour tenter d’échapper à la pauvreté et à la violence du monde des dockers.

Un trouble jeu de séduction va s’instaurer entre eux et Edie va peu à peu ouvrir les yeux de Terry sur la mauvaise voie qu’il a choisie.

Terry est également influencé par le père Barry (Karl Malden) qui pousse les dockers à dénoncer le système mafieux de Friendly à la police.

Mais Friendly est prêt à tout et n’hésite pas à user de violence pour éliminer les candidats au témoignage comme le costaud et courageux Dugan (Pat Henning).

Cité à comparaitre par la police pour le meurtre de Doyle, Terry accepte de se rendre à la convocation malgré les pressions du gang de Friendly.

Charley tente de dissuader son frère de témoigner pour lui éviter d’être assassiné mais devant son refus de plier, il ne trouve pas le courage de le livrer aux tueurs de Friendly, acte qu’il parait de sa vie.

Ivre de rage, Terry prend une arme et décide d’éliminer lui-même Friendly mais Barry le dissuade in extremis, lui intimant d’user de la voix légale.

Après la comparution, Friendly furieux fait mettre Terry au banc des dockers et le prive de travail.

Terry s’en prend alors physiquement au mafieux devant des dockers pétrifiés qui laissent ses gardes du corps frapper durement le rebelle.

Puis touchés par le courage du jeune homme, ils prennent alors la décision de ne reprendre le travail qu’une fois Terry réintégré.

Le film s’achève sur la foule des dockers bousculant un Friendly impuissant pour suivre un Terry ensanglanté reprenant le chemin du travail.

En conclusion, « Sur les quais »  est un film magnifique, dur, viril mais passionnant sur un monde relativement méconnu et à vrai dire plutôt effrayant.

Le coté « travailleur manuel américain » rappelle par instant le monde décrit par Huber Shelby JR  dans « Last exit to Brooklyn » la défonce en moins.

Marlon Brando alors au zénith de sa beauté et de sa prestance est bien entendu magnifique en petite frappe en quête de rédemption, devenant une sorte d’élu osant prendre tous les risques pour briser la corruption du système.

Sa relation amoureuse avec Eva Marie Saint est complexe, trouble et sensuelle mais à vrai dire tous les acteurs sont formidables de charisme en particulier Karl Malden en prêtre humaniste et Lee J Cobb en chef mafieux aussi séduisant que brutal.

« Sur les quais » vous prend aux tripes dès sa première scène, le jeu des acteurs fait ensuite le reste pour vous emporter dans un univers puissant ou les émotions sont magnifiées.

Elia Kazan transcende son sujet pour révéler la beauté de l’humanité se terrant sous le verni de la bassesse, de la lâcheté et de la médiocrité.

Un grand et beau film qui vous donne envie d’aimer le cinéma.

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 17:00

morituri.jpg

5

 

 

J’ai toujours été intéressé par les films de guerre alors quand l’un d’entre eux a pour protagonistes principaux deux de mes acteurs favoris Marlon Brando et Yul Brynner, il devient par conséquent urgent pour moi de le visionner.

C’est le cas de « Morituri » de Bernhard Wicki sorti en 1966.

L’histoire raconte le voyage en 1942 d’un navire allemand SS Indigo chargé d’amener de Tokyo a Bordeaux une précieuse cargaison de caoutchouc pour aider les troupes allemandes alors en difficulté en Europe.

Le capitaine Muller (Yul Brynner) est chargé par sa hiérarchie notamment l’amiral (Oscar Beregi) de mener à bien cette périlleuse mission.

Homme fier au tempérament indomptable, Muller accepte mal qu’on lui impose de prendre des criminels dont un opposant politique au sein de son équipage mais l’amiral lui fait comprendre que son passé d’alcoolique lors d’une attaque ayant provoqué la perte d’un de ses navires ne lui autorise pas le choix.

Muller va croiser la route de Robert Crain (Marlon Brando) déserteur de l’armée allemande contraint par les forces anglaises à embarquer sur le navire pour le détourner vers les forces alliées.

Crain lui aussi récalcitrant pour cette mission qu’il estime trop risquée, est mis au pied du mur avec une menace de livraison à la Gestapo.

De plus il est chargé de désamorcer des bombes disséminées à l’intérieur du navire destinée à le couler en dernière extrémité.

Crain accepte cette mission quasi suicide et embarque sous la fausse identité d’un agent SS.

Cette couverture lui permet d’être respecté et craint des militaires allemands à l’exception de Muller qui ne cache pas son animosité à l’égard des SS.

Le film résidera donc pratiquement entièrement entre l’affrontement entre deux hommes d’exceptions qui se livreront un jeu d’échec complexe.

Bloqué par Muller qui le consigne dans sa cabine, Crain reçoit l’appui du capitaine en second Kruse (Martin Benrath), qui est lui un authentique nazi avide d’ambition.

Il peut ainsi se déplacer dans le navire, localiser les explosifs et les désamorcer un par un même si l’entreprise est toujours très risquée.

Les aventures se succèdent avec des rebondissements truffés de toutes les incertitudes de la guerre, comme l’évitement par Muller des navires alliés en déguisant son navire, l’apparition subite d’un sous marin allemand avec à son bord l’amiral et des prisonniers comme Esther Levy (Janet Margolin) jeune femme juive née aux Etats Unis.

Lors de l’interrogatoire de Crain par l’amiral, Muller sauve la mise à son rival en raison de son acte héroïque lors de l’attaque des navires américain.

La présence de la belle Esther entretient le trouble à bord, car la jeune femme fière ayant été violée après que sa famille ait été massacrée n’a plus rien à perdre et défie les allemands comme Kruse.

Plus humain, Muller la traite avec respect et dignité ce qui déplait à Kruse.

Celui-ci provoque d’une crise d’alcoolisme de Muller après qu’il ait appris que son fils a été décoré pour avoir coulé un navire hôpital, pour le faire mettre aux arrêts et prendre le commandement.

Comprenant que sa mission a en partie échoué et qu’il ne remettra jamais la cargaison de caoutchouc aux alliés, Crain fait exploser les bombes et provoque une mutinerie générale en ayant gagné la sympathie des prisonniers politiques.

La bagarre générale éclate et coute la vie à Esther tuée d’une balle dans la tete par Kruse.

Mis à mal le navire, vacille, entrainant la mort de Kruse et la fuite de l’équipage.

Crain et Muller restent seuls après que ce dernier ait refusé de trahir son pays pour rejoindre le camp allié.

En conclusion, assez méconnu dans la monstrueuse filmographie de Brando et de Brynner, « Morituri » est pour moi un véritable chef d’œuvre de film de guerre complexe et psychologique.

Rempli de nuances, il montre que tous les allemands ne partageaient pas le fanatisme des nazis et que certains pouvaient faire preuve de noblesse d’âme.

Brynner est à vrai dire stupéfiant dans ce rôle et parvient à faire plus que le poids face à la présence magnétique d’un Marlon Brando toujours aussi séducteur.

Brando justement, est parfait dans son rôle d’agent double marchant sur le fil du rasoir et la relation entre ces deux acteurs magnifiques, véritables sex symboles de leur époque atteint de véritables sommets.

Film en noir et blanc dans des décors exotique somptueux, disposant d’un scenario riche et prenant, « Morituri » ne déçoit jamais et constitue pour moi un des meilleurs films de guerre maritime jamais réalisés.

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