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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 22:04

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Poursuite de la découverte de l’œuvre de Jean-Pierre Melville avec son dernier film « Un flic ».

Sorti en 1972, « Un flic » raconte une histoire classique ou un policier du nom d’Edouard Coleman (Alain Delon) traque un gang de quatre hommes ayant réalisé un hold up dans une station balnéaire.

Mais la blessure de Marc (André Pousse) , touché par une balle lors du hold up contraint le chef de gang Simon (Richard Crenna) a changer ses plans pour acheminer le blessé dans un hôpital.

On découvre ensuite que Simon qui tient une boite de nuit sélect est un ami d’Edouard qui  est l’amant de sa femme Cathy (Catherine Deneuve).

Mais Edouard ne se doute de rien et mène son enquête en utilisant toutes les sources d’informations possibles notamment une prostituée de luxe qui lui révèle que le gang cherche en réalité à récupérer une grande marchandise de drogue dans un train faisant route de Bordeaux à Lisbonne.

Le gang utilisera la complicité d’un porteur de valise, qui se prendra l’argent en échange de la marchandise.

Après avoir été contraint de faire éliminer Marc par Cathy déguisée en infirmière afin qu’il en parle pas, Simon met ses plans à exécution.

Le plan des gangsters, très audacieux surprend la vigilance de Coleman en utilisant un hélicoptère pour monter à bord du train en profitant d’un passage l’obligeant à ralentir.

Fou de rage, Coleman met alors la pression sur ses hommes et parvient à remonter jusqu’à Louis Costa (Michael Conrad) un grand gaillard membre du gang.

Par la suite il comprend que Simon est également impliqué.

Le quatrième truand, un ex directeur de banque au chômage, Monsieur Webber (Riccardo Cucciolla) se suicide pour s’éviter le déshonneur d’être appréhendé.

Au final, Simon préfère mourir sous les balles de Coleman plutôt que de se rendre.

En conclusion, « Un flic » est un pur film de gangster à l’ancienne marqué par l’empreinte de Jean-Pierre Melville.

Les hommes parlent peu, boivent des alcools forts, fument cigarettes sur cigarettes, se montrent virils, voir brutaux avec les femmes qui souvent aiment cela.

Comme souvent chez Melville, l’atmosphère est lugubre, délabrée.

Le rythme est lent, assez mou voir interminable comme lors de la scène du train tournée de manière assez ridicule avec des modèles réduits.

Quelques fois ce style réussit comme lors de la scène introductive du hold up, remarquable de lenteur étudiée ou les quatre gangsters s’approchent lentement de la banque sous un pluie battante dans le désert sinistre d’une station balnéaire en plein hiver.

Du coté positif, il restera le jeu des acteurs, et surtout le beauté du couple Delon-Deneuve, sublimes chacun de charisme froid.

Pour autant, « Un flic » ne suffira pas à me rendre une nouvelle fois fan du cinéma de Melville.


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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 16:15

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Détour vers un cinéma moins grand public avec « Cure » film japonais de Kiyoshi Kurosawa sorti en 1999.

« Cure » raconte une étrange histoire ou un jeune homme mystérieux et vagabond appelé Mamiya (Masato Hagiwara) provoque une série de meurtres au Japon après avoir croisé des gens au hasard des ses rencontres.

Takabe (Koji Yakusho) le policier chargé d’enquêter sur ces crimes se fait aider d’un ami psychiatre appelé le Professeur Sakuma (Tsuyoshi Ujiki) pour tenter de comprendre le fil directeur les reliant entre eux.

Après qu’un policier de banlieue ait assassiné sans raison apparente un de ses collègues après avoir interrogé le jeune homme, Takabe parvient à arrêter Mamiya et commence alors un fascinant tête à tête.

Aidé par Sakuma, Takabe comprend que Mamiya dispose d’un pouvoir hypnotique s’exerçant en présence d’une flamme et contraignant ses victimes à passer aux actes les plus violents.

Lui-même a beaucoup de difficultés à résister au vénéneux pouvoirs du jeune homme qui parvient à lire dans ses pensées et à déceler ses problèmes conjugaux avec sa femme Fumie (Anna Nakagawa), qui souffre de troubles psychologiques et rend leur relation difficile.

Takabe a beaucoup de mal à contenir sa propre violence à l’égard du jeune homme mais tient bon.

Sakuma lui révèle que Mamiya étudiant en psychologie aurait trouvé les secrets de Mesmer, le savant qui a découvert l’hypnotisme au XVIII iéme siècle et aurait été possédé par les immenses pouvoirs qu’il venait d’acquérir.

Mais même détenu en prison, Mamiya reste dangereux et provoque la mort de Sakuma.

Suite à son évasion, Takabe décide alors de régler définitivement le problème.

Il retrouve le jeune homme dans un hôpital abandonné et le tue.

En conclusion, « Cure » est un film dérangeant à l’atmosphère lugubre qui sous des dehors de polar, développe progressivement une approche beaucoup plus psychologique et complexe qu’il n’y parait.

Le pouvoir surnaturel du jeune homme ne sont-ils que le révélateur des nos pulsions profondes entrainant le passage à l’acte meurtrier que notre conscience rend impossible dans notre vie quotidienne ou bien sommes nous simplement en place d’un tueur en série manipulateur imprimant ses propres désirs pervertis dans des âmes initialement innocentes ?

Difficile de répondre à cette question embarrassante meme si nous savons fort bien que le mal est toujours ancré quelque part en nous, prêt à bondir dans certaines occasions hors de sa coquille.

Mais malgré son originalité et sa subtilité, « Cure » souffre d’un cruel manque de rythme qui fait s’étirer le film en longueur et rend l’histoire peu palpitante.

Ce qui prouve qu’une bonne idée de départ ne suffit pas forcément à faire un film prenant.

A voir pour les fans de fantastique et de cinéma asiatique aimant sortir des sentier battus pour se plonger dans des ambiances bien glauques et malsaines.

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 14:32

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Bien qu’étant réputé comme un film mineur, « Un shérif à New-York » est intéressant en tant que première collaboration entre Clint Eastwood et Don Siegel.

Sorti en 1968 alors que la carrière de l’acteur explose tardivement dans les westerns spaghetti de Sergio Léone, « Un shérif à New-York » raconte les mésaventures de Walt Coogan (Clint Eastwood) un shérif de l’Arizona irrévérencieux aux méthodes brutales chargé de se rendre à New-York pour ramener un prisonnier dans son état d’origine.

Arrivé dans la grosse pomme avec ses bottes et son chapeau de cow boy, Coogan ne passe pas inaperçu et comprend qu’il devra patienter un peu lorsque le lieutenant Mc Elroy ( Lee J Cobb) lui apprend que son prisonnier James Ringerman (Don Stroud) est à l’hôpital en raison d’une ingestion massive de LSD.

Pourtant Coogan fait contre mauvaise fortune bon cœur, prend une chambre dans un hôtel de seconde zone et parvient à séduire Julie (Susan Clark) une psychologue rousse travaillant pour la police.

Impatient, Coogan n’hésite pas à mentir aux policiers pour pouvoir approcher son prisonnier et accélérer la procédure d’extradition.

Mais alors qu’il sort Ringerman seul de l’hôpital il est assommé par un homme qui permet à son prisonnier de s’enfuir en compagnie de sa petite amie Linny (Tishia Sterling) brunette à cheveux courts aussi mignonne que dérangée.

Dés lors malgré les remontrances de Elroy, Coogan va continuer à traquer sa proie dans un environnement urbain qu’il connait mal tout en continuant sa relation avec Julie complètement tombée sous le charme de son cow boy viril.

Coogan va aller voir la mère de Ringerman, fréquenter les night clubs hippies de la fin des années 60 ou sexes et drogues se mélangent et enfin retrouver la trace de Linny en espérant qu’elle le mène à son homme.

Mais Coogan se laisse prendre au charme de la belle jeune femme et oubliant toute prudence se jette dans un terrible guet apens ou quatre hommes de main le passent à tabac.

S’en sortant de justesse et bravant les menaces de Elroy, Coogan exerce alors une terrible pression sur Linny et la contraint à l’emmener dans la cachette de Ringerman dans un cloitre médiéval situé dans un parc.

Après fusillade, bagarre et course poursuite haletante en moto dans les allées du parc, Coogan parvient à arrêter le fugitif et bénéficie de la clémence de Elroy qui le laisse partir.

Le shérif rejoint son Arizona natal en laissant derrière elle une Julie plus enamourée que jamais.

En conclusion, « Un shérif à New-York » est certes un film mineur dans la filmographie de Eastwood mais n’en demeure pas moins marqué par tout le savoir faire de Don Siegel, l’un des meilleurs réalisateurs des années 70.

Tout le film repose sur le décalage entre le flic de la campagne perdu dans une ville monstrueuse ou il essuie les remarques désagréables des citadins.

Mais le shérif tenace fait preuve de détermination et de sens de l’adaptation en se montrant parfaitement capable d’évoluer dans le milieu hippy branché de la fin des années 60.

Dans un rôle de flic bourru, dur, dragueur et un tantinet macho, Eastwood est impressionnant de charisme et au fait de sa beauté plastique.

Lee J Cobb lui donne une réplique convaincante, tandis que les minettes ont des rôles plutôt accessoires autour de la star.

Boosté par la musique pseudo western de Lalo Schifrin, Siegel réalise quelques scènes fortes, comme des arrestations musclées (d’un indien au début du film puis de Stroud dans le parc) ou l’hallucinante scène de débauche psychédélique du night club.

En résumé un film pas si mineur que cela qui comblera les fans de l’Inspecteur Harry et du duo souvent gagnant Eastwood-Siegel.

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 18:56

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Un peu gêné d’être resté sur une image négative d’un film de Clint Eastwood, je me suis empressé de revoir « L’inspecteur Harry » pour laver ce sentiment désagréable.

Sorti en 1971, « L’inspecteur Harry » est déjà la quatrième collaboration de l’acteur avec son maitre de l'époque Don Siegel et restera sans nul doute l’un de ses rôles les plus célèbres.

L’histoire assez basique mais originale pour l’époque voit une série de crimes aveugles ensanglanter la ville de San Francisco.

La police, narguée par un tueur en série fou se faisant appeler Scorpio (Andrew Robinson) et exigeant une forte rançon pour que ses crimes cessent, met sur l’affaire un de ses meilleurs policiers, l’inspecteur Harrry Callahan (Clint Eastwood).

Pourtant, dans une atmosphère très hippy, Callahan détone au sein de la police en raison de ses méthodes brutales et d’un franc parler qui n’épargne personne y compris les hommes politiques de la ville qui lui réclament des résultats.

Ronchonnant lorsqu’on lui adjoint un jeune latino américain du nom de Gonzalez (Reni Santoni), Callahan comprend pourtant vite l’efficacité et la complémentarité que lui apportera cette nouvelle recrue.

La police place la ville sous surveillance et en particulier les toits desquels Scorpio aime tuer ses victimes à l’aide d’un fusil à lunette.

Après l’avoir manqué de peu en lui tendant un piège, Callahan apprend que Scorpio a enlevé une jeune fille qu’il a enterrée vive avec une autonomie d’air d’une demi journée.

Le tueur exige qu’on lui apporte une forte somme pour la laisser partir et Callahan se dévoue pour jouer un curieux jeu de cache à cache à travers le réseau de cabine téléphonique de la ville.

Mais le déséquilibré, décidément imprévisible renonce à jouer le jeu une fois l’argent remis et décide de battre à mort l’inspecteur qui ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Gonzales.

Après une violente fusillade, Gonzales est grièvement touché et Scorpio blessé à la jambe à la suite d’un coup de couteau.

Enragé en apprenant que la jeune fille est morte, Callahan traque le tueur bléssé et l’arrete après une course poursuite musclée dans le stade de football américain de la ville ou travaille le tueur dans sa vie normale.

Mais l’homme prétexte des mauvais traitements, des tortures et joue de toutes les astuces de la loi pour nier ses crimes ce qui aboutit à sa relaxe.

Dégouté par le système judiciaire de son pays, trop procédurier et inefficace à son gout, Callahan bouillonne.

Lors d’un au revoir à Gonzales qui lui annonce qu’il quitte la police, Callahan avoue que sa femme a été tuée par un chauffard, ce qui laisse à penser que cet incident est à l’origine de son intransigeance envers le crime.

Puis Scorpio refait parler de lui, en détournant un bus scolaire.

Le chantage est identique, la vie des enfants contre de l’argent.

Cette fois Callahan ne cède pas et désobéissant aux consignes de sa hiérarchie il intercepte le bus et tue le criminel après une course poursuite haletante dans une carrière d’extraction minière.

En conclusion, très controversé « L’inspecteur Harry » n’en est pas moins un excellent film policier qui marqua à vie l’image de Clint Eastwood.

Policier intraitable, capable de torturer et de tuer pour obtenir des résultats, « Dirty Harry » est un flic dur aux méthodes sales qui fit passer l’acteur pour un réactionnaire à tendances fascistes.

La suite donnera bien entendu tort à ses impressions.

Classiquement mais impeccablement construit, « L’inspecteur Harry » déroule une intrigue à la mécanique parfaitement huilée qui tient en haleine du début à la fin.

La musique très seventies de Lalo Schifrin est groovy en diable et met en valeur les splendides paysages de la ville mythique de San Francisco.

Film à contre courant de son époque, très provocateur, « L’inspecteur Harry »  est un film d’hommes truffé de scènes chocs (fusillade en centre ville, course poursuite dans un stade désert de nuit, cascades sur le toit d’un bus) et de répliques cultes, notamment celle du 44 magnum, calibre de prédilection du policier.

Inutile de chercher plus loin, c’est dans le genre, assez imbattable et donnera lieu à quatre suites d‘intérêt divers.

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 22:58

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Le cinéma de Jean-Pierre Melville appartient certes à une autre époque bien révolue, mais demeure pour beaucoup une référence tout particulièrement dans le domaine du film policier.

Sorti en 1970, « Le cercle rouge » est son avant dernier et est considéré comme un classique du film de genre avec une pléiade de stars de l’époque.

Deux histoires se déroulent en parallèle : d’un coté Corey (Alain Delon) ex détenu à Marseille fraichement sorti de prison à qui un gardien corrompu donne un tuyau pour un cambriolage dans une bijouterie, de l’autre Vogel (Gian Maria Volonte) détenu en cavale après qu’il ait faussé compagnie au commissaire Mattei (André Bourvil) dans un train.

Corey note l’information mais revient vite à ses anciennes habitudes de gangster en extorquant une forte somme d’argent à Rico (André Ekyan) un de ses anciens associés qui l’a fâcheusement oublié durant son séjour à l’ombre.

Mais Rico lance contre lui deux premiers tueurs que Corey élimine avec une grande maitrise dans une salle de billard.

Puis son chemin croise celui de Vogel qui se cache dans le coffre de sa voiture pour échapper aux battues des policiers.

Se découvrant des points communs, les deux truands sympathisent après que Corey aide Vogel à passer les barrages policier et que ce dernier élimine pour lui deux nouveaux tueurs de Rico qui s’apprêtaient à l’exécuter dans un foret.

Le jugeant digne de confiance, Corey met Vogel dans la confidence pour le casse d’un bijouterie place Vendôme et Vogel lui conseille une connaissance à lui pour déjouer les systèmes de sécurité, un ancien tireur d’élite de la police appelé Jansen (Yves Montand).

Solitaire, alcoolique, schizophrène et victime d’horribles hallucinations, Jansen accepte pourtant l’affaire et se révèle un redoutable comparse capable d’établir un plan précis et coordonné pour le cambriolage.

Après une reconnaissance en se faisant passer pour des clients, les trois hommes masqués passent aux actes en pleine nuit.

Par son habilité démentielle au fusil, Jansen loge une balle dans l’orifice venant déconnecter les systèmes électriques commandant les alarmes tandis que Vogel et Corey neutralisent physiquement le gardien.

Les gangsters réussirent leur coup avec une efficacité maximum mais ont de grosses difficultés pour trouver un acquéreur sérieux de leur butin, la plupart d’entre eux reculant devant la coté trop tapageur de l’affaire.

Appâté par le commissaire Mattei qui se fait passer par un mafieux acquéreur potentiel, le trio fait confiance au patron de bar Santi (François Perrier) qui les présente, sans se douter que celui-ci est un indicateur que la police a forcé à collaborer.

Le piège se referme alors sur les trois hommes non sans que Vogel ait mystérieusement sauvé la vie de Mattei qu’il avait démasqué.

Les gangsters sont tous abattus plutôt que de se rendre et Mattei découvre avec stupeur que Jansen était un de ses anciens camarades de promotion.

En conclusion, manquant pour moi de rythme et de suspens, « Le cercle rouge » m’a plus intéressé par son ambiance froide et lugubre.

Les paysages y sont gris, désolés et même le monde de la nuit pourtant réputé festif, dégage une atmosphère de luxe triste et froid.

Melville tisse les liens entre ses personnages en avançant une vague théorie bouddhiste sur le coté prédestiné et inéluctable du télescopage des vies de ses quatre hommes.

La morale, symbolisée par un préfet philosophe parait simpliste, le mal est dans chaque homme, quel qu’il soit.

Bien entendu les acteurs sont bons mais pas exceptionnels.

Delon est égal à lui-même, dur, hiératique, froid et macho.

Bourvil a plus de mal à convaincre de sa dureté en policier tenace mais le meilleur de tous reste Yves Montand, remarquable en âme damnée de la police passée de l’autre coté du miroir.

En raison de son rythme lent et de son manque de punch inhérents vraisemblablement à son âge vénérable, je ne considère donc pas « Le cercle rouge » comme un grand film mais lui reconnait une certaine atmosphère et un certain sens de l’esthétique.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 20:32

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Identifié comme l’ennemi public numéro un lors de sa courte vie dans les années 70, le gangster Jacques Mesrine ne parlait pas forcément aux jeunes générations jusqu’à ce que Jean-François Richet décide d’adapter sa vie au cinéma en deux films sortis en 2008.

Le premier d’entre eux « Mesrine, l’instinct de mort » est sans nul doute le plus intéressant car il raconte la genèse du criminel, qui après son service militaire effectuée pendant la Guerre d’Algérie se montre incapable de suivre le style de vie de ses parents petits bourgeois commerçants.

Solidement bâti, sur de lui, et plutôt bel homme, Mesrine (Vincent Cassel) commence alors à sortir la nuit à Pigalle, à fréquenter les lieux de tripots et de prostitutions avec son ami Paul (Gilles Lelouche).

Après quelques cambriolages, Paul présente Jacques à Guido (Gérard Depardieu) membre de l’OAS et caïd de Pigalle qui l’embauche comme homme de main.

Rapidement, Mesrine se distingue par l’extrême violence dont il est capable, lorsqu’il enterre encore vivant un proxénète maghrébin qui a défiguré une de ses amie prostituée.

Véritable tête brulée, il montre une prédilection pour les enlèvements contre rançon ou les hold ups et fait logiquement de la prison après des tentatives ratées.

Au cours de vacances en Espagne, il rencontre Sofia (Elena Anaya) espagnole qu’il épousera alors qu’elle est enceinte.

Sofia tente d’éloigner Mesrine des chemins boueux de la criminalité et semble temporairement y parvenir lorsque celui travaille dans une entreprise de maquettage mais la perte de son emploi le replonge dans ses vieux démons.

Décidé à renouer avec Guido, Mesrine redouble de violence à l’égard de sa femme et ne prête pas attention à son départ.

Il rencontre Jeanne Schneider (Cécile de France) une escort girl qui deviendra sa maitresse.

Mais l’homme est difficilement contrôlable, et il se met à braquer les casino de parrains de la pègre ce qui lui vaut quelques inimités et l’oblige à s’exiler avec Jeanne au Canada pour échapper au cycle sanglant des règlements de comptes.

Au Canada, il tente de trouver des travails honnêtes (ouvrier dans le bâtiment, chauffeur) mais replonge dans le crime en enlevant le milliardaire paralytique pour qui il travaillait.

L’enlèvement échoue mais Mesrine fait la connaissance de Jean-Paul Mercier (Roy Dupuis) un québécois révolutionnaire aussi brutal que lui.

Arrété aux Etats Unis il est extradé au Canada et interné dans un QHS (Quartier de Haute Sécurité) d’une prison aux méthodes très dures assimilées à des actes de tortures (privations de sommeil, de lumière, gazage, tabassage répétés).

Plus remonté que jamais par son passage en QHS, Mesrine parvient avec Mercier à réussir une évasion extrêmement osée.

Les deux hommes en cavale dans la foret canadienne tuent deux gardes forestiers et armés d’armes de guerre, prennent d’assaut la prison pour libérer leurs camarades.

Bien entendu cette folle tentative échoue après une fusillade d’une férocité inouïe.

Le film s’achève sur la possibilité du retour de Mesrine en France ou Jeanne purge sa peine et ou ses amis Guido et Paul ont été assassinés, victime des règlements de compte entre OAS ou criminels.

En conclusion, même si je n‘ai aucune fascination pour le parcours de cet homme, « Mesrine, l’instinct de mort » est un film intense, très bien mené, servi par une interprétation magistrale de Vincent Cassel (césarisé pour sa prestation !) qui dégage exactement le niveau de charisme et de violence qu’on attend de la part d’un personnage aussi hors du commun.

Même si le but du cinéma est de romancer la réalité, on en peut s’empêcher d’être impressionné par le courage un brin suicidaire de ce voyou malin, déterminé et prêt à toutes les audaces.

Personnage instable, violent porté sur les coups d’éclat spectaculaire apportant un enrichissement rapide, Mesrine montre un dangereux exemple auprès de certaines personnes faibles tentés par cette voie fatalement sans issue.

On pense par exemple au « Gang des Barbares » de Bagneux, tentés par des coups d’éclats d’une violence inouïe dans le but d’un profit immédiat.

Mis à pat ces quelques restrictions, on ne peut que rester admiratif devant le savoir faire du réalisateur et la qualité incroyable du jeu d’acteur de Gilles Lelouche et Gérard Depardieu.

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 11:13

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Les habitués de ce blog savent o combien est grande mon admiration pour Clint Eastwood aussi est-ce en toute logique que j’ai (re) vu « Dans la ligne de mire » de Wolfgang Petersen sorti en 1993.

L’histoire est celle on ne peut plus basique d’un film d’action classique, Franck Horrigan (Clint Eastwood) un ancien garde du corps de John Fitzgerald Kennedy n’ayant pu empêcher son assassinat en 1963 est pris à parti par un mystérieux inconnu (John Malkovich) qui lui annonce qu’il veut assassiner le président des Etats Unis.

Tiraillé par le remord, Horrigan est victime d’un jeu pervers ou le tueur présumé joue avec son passé et le harcèle de coups de téléphones.

Epaulé par son coéquipier le jeune et fougueux Al D’Andrea (Dylan Dermott) et par l’agent Lilly Raines (Rene Russo), Horrigan va devenir le principal enquêteur pour retrouver le tueur, comprendre ses plans machiavélique et le mettre hors d’état de nuire.

Semblant avoir toujours un coup d’avance sur ses poursuivants, le tueur ridiculise Horrigan qui intervient maladroitement ce qui provoque sa suspension de l’affaire.

Mais le vieux flic, tenace, s’accroche en estimant avoir un compte personnel à régler.

Disons le tout de go, l’intrigue assez mince, ne repose que sur le face à face à distance entre Eastwood, vieux policier macho au souffle court et Malkovich passé maitre dans l’art du déguisement et de la manipulation, qui n’hésite pas à tuer une employée trop indiscrète ou des pécheurs témoins de son entrainement au tir à l’aide d’un pistolet en plastique rendu indétectable.

L’action est bien entendu au rendez vous avec notamment une haletante poursuite sur les toits ou le tueur empêche Horrigan de faire une chute mortelle mais élimine dans le foulée D’Andrea.

Le dénouement final voit Horrigan arriver juste à temps pour empêcher le tueur de tirer sur le président à un congrès officiel.

Le face à face dans un ascenseur suspendu ne laisse pas de répit au policier qui ne peut empecjher le criminel de s'écraser au sol.

En conclusion, « Dans la ligne de mire » appartient à toute une série de thrillers efficaces mais trop classiques et trop peu inventifs que tourna Eastwood dans les années 90.

La star campe un personnage mainte fois incarné, (le vieux flic usé et bourru tiraillé par son passé) qui finit au final par séduire sa collègue âgée de vingt ans de moins.

Bien entendu John Malkovich est brillant mais cela ne suffit pas à faire décoller un thriller trop prévisible ne permettant qu’en de rares instants à pleinement interesser.

Idéal pour une soirée télé un dimanche soir sur TF1 mais pas beaucoup plus.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 21:36

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5

 

En 1973, Al Pacino tout auréolé de la gloire du premier « Parrain », rencontre Sydney Lumet et tourne sous sa direction « Serpico ».

Franck Serpico (Al Pacino) est un policier New yorkais des années 70 qui par idéalisme refuse de tremper dans le système corrompu entretenu par ses collègues.

Simple policier, Serpico se distingue par son look volontairement négligé de barbu-chevelu afin de se fondre dans la jeunesse des années 70, par sa volonté d’ascension qui le pousse à suivre les cours du soir et à fréquenter les milieux artistiques avec son amie Leslie Lane (Cornelia Sharpe) apprentie danseuse.

Excellent policier, il effectue des arrestations musclées dans le Bronx ou il n’hésite pas à prendre des initiatives qui le mettent parfois dans des situations périlleuses.

Mais Serpico refuse de toucher les enveloppes que lui proposent chaque mois ses collègues policiers ce qui lui attire des ennuis notamment une pseudo affaire de mœurs venant briser net ses velléités d’ascension par examen interne.

Ulcéré, Serpico contacte son ami Bob Blair (Tony Roberts) qui lui propose d’alerter le préfet de police de la ville puis le cabinet du maire.

Mais les contacts sont indirects, le temps passe, rien ne bouge et même si il parvient à entrer en contact avec une commission interne chargé de surveiller les policiers ripoux, Serpico perd patience devant l’inertie de la hiérarchie.

Sa vie privée s’en ressent et il perd sa petite amie la douce Laurie (Barbara Eda Young).

Refusant toujours les pots de vins et intraitable avec les truands protégés par ses collègues, Serpico est muté à Manhattan et contraint à travailler avec le commissaire Lombardo (Ed Grover) qui seul le respecte.

Prenant confiance, il décide d’alerter la presse qui contraint le préfet et le maire à créer une commission indépendante (Knapp ) pour juger les policiers corrompus du Bronx et de Manhattan.

Soumis à une forte pression, Serpico finit par être muté à la brigade des Stupéfiant de Brooklyn ou il se retrouve isolé et sans appui.

Ce qui devait arriver  arrive et Serpico mis en danger par ses collègues est blessé par balles lors d’une intervention contre des dealers.

Il survit malgré un gros handicap physique et son témoignage permet de faire le ménage parmi les policiers corrompus de New York.

Serpico finit par s’exiler et refaire sa vie en Europe …

En conclusion, « Serpico » est un film exceptionnel montrant qu’Al Pacino est un acteur complet capable d'etre brillant dans d’autres rôles que ceux des gangsters (Tony Montana et Michael Corléone) .

Homme seul habité par une inébranlable conviction intérieure, Serpico lutte contre un système mafieux broyant les initiatives d’individus intègres.

Au fur et à mesure du film, son calvaire est de plus en plus marqué avec une transformation physique étonnante le faisant ressembler de plus en plus au Christ.

L’histoire est dense, complexe, truffée de rebondissements.

L’atmosphère très seventies montrant un New York des hippies chevelus et des black à coiffure afro recèle un délicieux charme suranné.

 

"Serpico" ou probablement le meilleur film d'Al Pacino avec les "Parrains".

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 20:39

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2

 

 

Roman policier avec « La position du tireur couché » de Jean-Patrick Manchette.

Un peu à l’instar de Joël Houssin dans un genre différent, Manchette appartient à cette génération d’auteurs de polars à la française, d'un genre viril qui faisait fureur au début des années 80 et qui furent souvent incarnés au cinéma par Alain Delon, Jean-Paul Belmondo ou Lino Ventura dans des films de flics gros bras macho carburants aux gauloises et au whisky avant de faire tomber les jolies filles une fois les voyous forcément en cheville avec des politiques ripoux mis hors d’état de nuire.

Court roman policier, « La position du tireur couché » narre de manière classique les aventures d’un tueur professionnel appelé Martin Terrier mystérieusement traqué alors qu’il vient d’annoncer à son patron dénommé Monsieur Cox qu’il prenait sa retraite.

Cette traque un brin emberlificotée va nous emmener de Paris à … Paris après un bref détour dans un village du Sud ouest (Nauzac) ou notre antihéros tentait de renouer avec ses racines et son amour de jeunesse Anne, remariée depuis avec un notable forcément pas à la hauteur du tempérament explosif de l’héroïne.

Bien entendu, le tueur traqué va s’avérer avoir de la ressource et être capable d’éliminer les tueurs lancé à ses trousses notamment Claudia Rossi, la sœur d’une de ses victimes italiennes.

Après un dernier contrat en forme de faux attentat destiné à l‘éliminer, Terrier (dont suprême cliché le meilleur ami est noir !) se retourne contre son ancien patron dans un final en forme de feu d’artifice.

 

Mais la morale sera sauve et le tueur n'en sortira pas pour autant totalement indemne.

 

En conclusion, bien que relativement bien écrite, « La position du tireur couché » ne contient pas une intrigue suffisamment interessante pour me passionner.

Le personnage du tueur invincible à le froide efficacité mécanique ne peut pas pour moi générer de l’empathie et sa manière de traiter les femmes (notamment sa première petite amie Alex assassinée par sa faute) a de quoi irriter.

Outre ce fond qui m’a déplu, on notera une efficacité d’écriture et une très grande dose de violence avec des meurtres dispensés à grande échelle dans une grande sauvagerie.

A réserver donc pour les fans (pas trop exigeants ) de polars français à l’ancienne.

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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 16:16

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Comme vous avez pu le sentir, ce blog ne traite pas spécialement de best sellers contemporains ou alors par accident.

« Faute de preuves » d’Harlan Coben appartient à cette catégorie de polars écrits par un auteur actuellement en vogue et si ce livre ne m’avait pas été offert en cadeau je ne l’aurais sans doute jamais spontanément lu.

« Faute de preuve » commence de manière étrange et brutale.

Wendy Tynes brillante journaliste d’investigation d’un journal du New Jersey spécialisé dans les « scoops » télévisuels piège sur un site internet un pédophile nommé Dan Mercer.

Pris alors qu’il se rendait à un rendez vous avec une mineure, Mercer est arrêté, jugé puis relâché faute de preuve contre lui.

Mais sa vie devient un enfer, il est traqué notamment par Ed Grayson un ancien Marshall  qui soupçonne Mercer d‘avoir abusé de son fils, et il ne peut plus assurer son métier d’éducateur sportif pour enfants en difficulté.

Après son acquittement, Mercer reprend contact avec Wendy et lui propose un rendez vous pour lui prouver son innocence.

Troublée malgré elle, la journaliste accepte le rendez vous pour voir Mercer se faire abattre sous ses yeux par un tueur masqué qu’elle soupçonne immédiatement d’être Grayson.

Ayant échappé au tueur, Wendy va alors se lancer dans une périlleuse enquête pour tenter de faire la lumière sur la véritable culpabilité de Mercer d’autant plus Mercer est également soupçonné d’avoir enlevé la fille de son ex femme, une adolescente nommée Haley Mc Waid, disparue depuis plusieurs semaines.

Dans cette histoire touffue et à tiroirs, Wendy va utiliser les nouvelles technologies (les moteurs de recherche et les réseaux sociaux d‘internet) pour fouiller le passé de Mercer et remonter jusqu’à ses anciens camarades de promotion ayant étudiés à Princeton.

Les choses ne seront pas simples pour Wendy, discréditée par une campagne de dénigrement sur internet, licenciée de son journal et devant de surcroit faire face à une situation personnelle complexe avec le décès accidentel de son conjoint, tué par une automobiliste ivre.

De fil en aiguille, l’opiniâtre Wendy va finir par dénouer les fils de cette intrigue tortueuse, bien aidée en cela par le shérif Walker.

En conclusion, j’ai été franchement irrité par la lecture de « Faute de preuve » tant rien ne m’a réellement captivé ni tenu en haleine dans le fond et la forme du récit de Coben.

Le thème bien racoleur de la pédophilie déjà ne m’attire pas, ensuite l’histoire trop tarabiscotée manque cruellement de rythme, les rebondissements de saveur, y compris le twist final prévisible à des kilomètres à la ronde.

Je ne ressens aucune affinité pour l’american way of life de la bourgeoisie américaine, les histoires de baseball et de basket ball, l’éducation des enfants et leurs problèmes bien superficiels d’enfants riches.

D’une grande pauvreté quand à l’inventivité (on retrouve les histoires d’anciens étudiants de prestigieuses universités liés par un terrible passé dans bon nombre de polars américains comme par exemple « La griffe du sud » de Patricia Cornwell) , « Faute de preuve » est aussi d’une platitude absolue quand au style.

En résumé, un fort mauvais livre qui me conforte dans le fait que ce style de littérature très mainstream ne me convient absolument pas.

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