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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 21:05

Les débuts de Martin Scorcese avec « Mean streets ».

Sorti en 1973, « Mean streets » se déroule dans le New York crasseux de Little italy si cher au réalisateur.

Charlie (Harvey Keitel) un petit gangster étrangement catholique respecté en raison de son oncle, Giovanni Cappa (Cesare Danova) un des pontes de la mafia locale a pris sous son aile un voyou visiblement déséquilibré, Johnny Boy (Robert de Niro).

Ensemble, le duo de voyou au rabais traine dans les bars et restaurants glauques pour racketter sans trop forcer les propriétaires, et finissant par se retrouver souvent chez Tony (David Proval), le ventru barman membre également de leur petite organisation.

Mais l’instable Johnny violent et perclus de dettes, se trouve acculé par Michael (Richard Romanus) qui s’impatiente de retrouver son argent.

Pour éviter que cette vilaine affaire ne dégénère, Charlie s’interpose, se portant garant de Johnny tout en essayant de discipliner son turbulent ami.

Entretenant en effet une relation avec Teresa (Amy Robinson) la sœur de Johnny, Charlie entretient des véritables rapport amicaux avec ce dernier et n’hésite pas à désobéir à son oncle qui lui demande de se détacher de cet homme à problèmes.

Après une bagarre mémorable pour faire payer Joey Scala (George Memmoli) un énorme patron de bar qui soudoie les policiers intervenus sur place, le duo se retrouve une nouvelle fois chez Tony ou est abattu un mafieux joué par David Carradine pour une sombre histoire de règlement de compte.

Profitant de la confusion, Johnny récupère l’arme du crime et fait ensuite des siennes, juché sur le toit d’un immeuble et tirant au jugé en pleine nuit.

Il est finalement rattrapé et calme par son ami avant de commettre l’irréparable.

Mais la protection de Charlie a ses limites et Michael intensifie ses menaces réclamant une somme de 3000 dollars qui Charlie négocie finalement à 2000.

Johnny semble cependant de plus en plus incontrôlable, errant dans les rues, frappant des hommes au hasard, manquant un rendez vous avec Michael et finissant par quitter l’appartement de Teresa après proféré des obscénités sur elle, ce qui déclenche la colère de Charlie rongé par le stress.

Après un ultime face à face, Johnny insulte Michael et le menace avec son pistolet, fanfaronnant en le mettant en fuite.

Il ignore qu’il vient de signer son arrêt de mort car Michael rattrape le trio Charlie-Teresa-Johnny en route pour Brooklyn et fait abattre le mauvais payeur d’une balle en pleine gorge.

En conclusion, « Mean streets » est une des toutes premières œuvre de Scorcese et se montre beaucoup moins abouti que ses plus grands films de gangsters.

Répétitif et parfois usant avec ses deux traines savates violents et stupides, le film traine en longueur, semblant englué dans la crasse des bars et clubs minables des bas quartiers du New-York des années 70.

Reste la qualité d’interprétation du duo Keitel-De Niro et la bande son, majoritairement rock ‘n’ roll et tout bonnement remarquable.

Intéressant pour la description d’un lieu et d’une époque, mais pas suffisant pour faire de « Mean streets » le grand film qu’on serait en droit d’attendre de la part du génie italo-américain qui réalisera trois années après l'un de ses chefs d’œuvre "Taxi driver".

Mean streets (Martin Scorcese)
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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 11:33

Réalisateur très coté mais qualifié plutôt d’intello, James Gray a réalisé son premier film en 1994 « Little Odessa ».

« Little Odessa » raconte l’histoire d’un gangster de New-York, Joshua Shapira (Tim Roth), qui est contraint de revenir à Brooklyn dans son quartier d’origine Brighton beach (Brooklyn), connu pour être le lieu de la communauté russe.

Juif d’origine russe, Joshua doit éliminer Pahlevi (Mohammed Ghaffari) un indicateur arabe de Brooklyn mais doit également éviter de se faire remarquer par le parrain local, Boris Volkoff (Paul Guilfoyle) qui a mis un contrat sur sa tête après qu’il ait tué son fils.

Joshua se fait donc discret mais malgré tout approché par son jeune frère Reuben (Edward Furlong), reprend peu à peu contact avec sa famille, dévastée par la maladie de leur mère, Irina (Vanessa Redgrave) atteinte d’une tumeur en phase terminale.

Mais il se heurte à son père Arkady (Maximilian Schell), homme dur et violent, qui l’a rejeté depuis qu’il a quitté la maison pour rejoindre le monde de la criminalité.

Après des échanges de coups et de menaces, Joshua recule finalement sans voir sa mère mais après avoir surpris Natascha (Natalya Andrejchenko) la maitresse de son père, une jeune femme, utilise cette information pour négocier avec lui une trêve et le laisser parler à Irina pour des adieux d’une sobriété déchirante.

En parallèle de ses échanges familiaux délicats, Joshua poursuit ses recherches pour sa mission, prenant contact avec une petite bande locale qu’il connait déjà, notamment Sascha (David Vadim) et qu’il contraint à lui prêter assistance.

Il n’hésite pas à éliminer un homme de Volkoff qui l’avait repéré et retrouve Alla Shustervitch (Moira Kelly) une ex petite amie avec qui il souhaite renouer.

Malgré ses réticences, Alla finit par accepter de le fréquenter à nouveau.

Le point central de l’histoire reste la relation entre Reuben et Joshua, ce dernier essayant de ne pas glorifier son rôle de gangster afin de ne pas entrainer Reuben sur une mauvaise pente.

Le jeune homme parait en effet fragilisé, entre un père brutal qui le frappe au ceinturon et les longues heures passées au chevet de sa mère.

Pistant comme une ombre son frère, il suit son expédition contre Pahlevi, son enlèvement à son domicile, son exécution dans une décharge publique avant de bruler son corps pour ne pas laisser de trace.

A son retour, Joshua apprend la mort d’Irina, qui expire pratiquement dans les bras de Reuben après un malaise dans sa cuisine.

Il conserve son apparence de dureté mais se trouve profondément affecté par cette perte.

Lorsqu’il comprend que Arkady a frappé une nouvelle fois Reuben, Joshua prend une décision radicale, enlève son père et le conduit dans un terrain vague prêt d’une rivière pour l’exécuter.

Il renonce pourtant in extremis à son projet après l’avoir fait déshabiller dans la neige.

En apparence impassible, Arkady réplique alors en balançant son fils à Volkoff qui envoie deux tueur le liquider chez Alla.

Le dénouement a lieu chez la jeune femme, qui est tuée après une nuit avec son amant.

Une fusillade éclate alors avec Reuben qui a récupéré l’arme de son frère dans la décharge et abat un des deux tueurs avant d’être lui-même tué par méprise par Sasha qui s’apercevant de son erreur, prend immédiatement la fuite.

Lorsque Joshua émerge l’arme au poing, il réalise le carnage.

Resté seul dans sa voiture au moment de quitter Brooklyn à tout jamais, il revoit en pensée sa mère et son frère…

En conclusion, « Little Odessa » est une merveille couronnée en son temps par de multiples prix à Venise et Deauville.

Plus qu’un film glorifiant la vie brutale et stupide des gangsters, « Little Odessa » est un film intimiste magnifiquement triste portée par l’atmosphère glacée d’un New-York enseveli sous la neige.

Gray y explore des relations familiales complexes qui ont trouvé un puissant écho chez moi : maladie d’une mère, conflit avec un père seule figure d’autorité paternelle et réflexion sur la notion de modèle entre frères.

Servi par d’excellents acteurs, une musique de chœurs religieux sobre et pénétrante, « Little Odessa » est un chef d’œuvre de film noir traitant de relations familiales, sur fond de mafia russo New-Yorkaise.

A voir absolument !!

Little Odessa (James Gray)
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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 08:51

Sorti en 1976, « Taxi driver » de Martin Scorcese est l’un des films les plus marquants du talentueux réalisateur italo-américain.

L’histoire est celle de Travis Bickle (Robert de Niro) un ex marine du Viet Nam solitaire et un peu paumé qui pour fuir l’insomnie se fait embaucher comme chauffeur de taxi de nuit à New-York.

Bickle ne refuse aucune course et se rend dans les lieux les plus mal famés de la ville (Harlem, le Bronx, Brooklyn) ou il observe la faune nocturne composée de prostituées, petits voyous, drogués et homosexuels.

Cette clientèle particulière le dégoute et est pour lui le résultat de la déliquescence de la société américaine.

Malgré les quelques incidents, Bickle reste en apparence serein et tombe sous le charme de Betsy (Cybil Shepherd), une séduisante employée de bureau travaillant pour un futur candidat au poste de maire, Charles Palantine (Leonard Harris).

Il l’observe longuement à travers les vitres de son bureau et se décide finalement à l’aborder non sans un certain culot.

Désorientée, Betsy finit par accepter une invitation pour un café et les tentatives maladroite de Bickle pour la séduire.

Malheureusement le jeu de la séduction tourne court lorsque Bickle emmène Betsy au cinéma voir un film éducatif sur la sexualité.

Choquée, Betsy met brutalement un terme à cette relation ce qui déstabilise le fragile Bickle.

Après une nouvelle mauvaise expérience ou un client lui annonce vouloir tuer sa femme et son amant, Bickle réagit et décide d’acheter non pas une arme mais tout un arsenal comportant fusil, un ensemble de pistolets, colts et même un couteau.

Il passe plusieurs heures devant sa glace à s’entrainer, se préparant à dégainer son arme, son agressivité croissant au fur et à mesure que son esprit s’échauffe.

Lorsqu’un soir il charge par hasard Palantine en personne dans sa voiture, Bickle échange avec lui sur la corruption de la société et le politicien prête une attention polie à ses propos.

Le processus psychique dans lequel est à présent enclenché Bickle l’entraine à tuer un voyou qui tentait de braquer une épicerie puis à se rendre dans un meeting de Palantine dans le but de le tuer mais il demeure incapable d’aller au bout de son acte, reculant in extremis devant la sécurité rapprochée du politicien.

Doté dorénavant d’une coupe à l’iroquoise symbole de sa radicalisation, Bickle entreprend à présent de sauver une prostituée adolescente (13 ans), Iris (Jodie Foster) qu’il a repéré un soir dans la rue.

Il approche son maquereau, Spot (Harvey Keitel) qui lui arrange une passe.

Bickle ne peut coucher avec Iris et lui propose de la sortir de la rue mais la jeune fille est sous la coupe de Spot et ne peut trouver la force de s’en extraire seule.

Bickle passe donc à l’acte et va trouver Spot pour lui tirer une balle dans le ventre.

Il se rend ensuite dans l’hôtel de passe ou travaille Iris, blesse le gorille en faction mais est à son tour blessé au cou par le tir d’un client voyou.

Bickle se ressaisit et après une lutte confuse et une autre blessure au bras, achève Spot agonisant, tue le client et enfin le gorille.

Lorsque la police arrive, Bickle git blessé dans le salon aux cotés d’Iris.

Le fin du film relate la convalescence de Bickle et les remerciements des parents d’Iris qui ont pu finalement extraire leur fille de la rue, de la drogue et la prostitution pour lui donner une vie normale.

En conclusion, « Taxi driver » est une œuvre forte, radicale et dérangeante comme la plupart des chef d’œuvres.

Scorcese y dépeint la dérive d’un homme réactionnaire, se révoltant contre la corruption d’un monde ou les prostituée sont des enfants droguées.

Incarnant ce chauffeur de taxi solitaire en arrivant à des extrémité violentes, Robert de Niro alors jeune et gringalet, y délivre une des meilleurs prestations de sa carrière avec certaines scènes devenues aujourd’hui culte comme le fameux « C’est à moi que tu parles ? ».

Sans doute le film le plus sombre et introspectif de Scorcese et un véritable électrochoc vis-à-vis du New York de la fin des année 70.

A voir au moins une fois dans son existence.

Taxi driver (Martin Scorcese)
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7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 09:52

Exploration à présent d’un film aussi fascinant que choquant, « La chasse » adaptation d’un roman de Gérald Walker par William Friedkin.

Sorti en 1980, « La chasse » narre l’enquête de Steve Burns (Al Pacino) policier de New-York, dans le milieu homosexuel pour découvrir un tueur séduisant ses victimes masculines dans les clubs sado-maso gays de Greenwich village avant de les assassiner au couteau.

Hétérosexuel, Burns n’informe pas sa petite amie Nancy (Karen Allen) de sa mission et s’installe en plein milieu du quartier gay dans l’appartement d’une des victimes, Lukas (Arnoldo Santana) un jeune acteur brun et athlétique, ligoté et cruellement poignardé.

Il adopte instantanément les codes en vigueur, vêtements masculins mais près du corps découvrant certaines parties comme les bras ou les épaules et fait la connaissance de Ted Bailey (Don Scardino) un des voisins de Lukas, qui lui fait des avances.

Vaguement artiste, le jeune homme se fait entretenir par son ami danseur et fournit des informations intéressante à Burns, quand à l’ambiance de peur dans la communauté avec la présence d’un tueur en série frappant en apparence au hasard de ses pulsions.

Burns se lance ensuite, fréquentant les clubs SM de nuit ou se retrouvent les homosexuels dans une ambiance de sexualité virile et poisseuse.

La musique jouée est du rock puissant et les hommes habillés de cuir cultivent une apparence de durs.

Burns observe les rituels et les actes sexuels réalisés à même la boite ou en plein air dans certains recoins peu éclairés de Central Park.

Le tueur frappe encore et augmente la pression médiatique sur le supérieur de Burns, le capitaine Edelson (Paul Sorvino) qui utilise un travesti comme indicateur.

Dans ce monde glauque peuplé d’animaux de nuit, chacun est suspect et Burns oriente ses soupçons sur Skip Lee (Jay Socovone), un jeune marginal de la nuit réputé pour sa violence lorsqu’on le contrarie et travaillant dans un restaurant ou l’on utilise le même type de couteau qui a servi à tuer Lukas.

Burns fait min de céder à ses avances et se retrouve ligoté nu sur un lit ce qui provoque une descente massive de police dans sa chambre pour le secourir.

Les deux hommes sont arrêtés, questionnés et durement tabassés au commissariat notamment par un immense policier noir quasiment nu dans une scène pour le moins déroutante, mais malheureusement Skip est déclaré innocent.

L’enquête bascule lorsque une relation est établie avec un autre jeune acteur, Stuart Richards (Richard Cox) vivant mal son homosexualité en raison du rejet de son père.

Burns piste Stuart, pénétrant par effraction chez lui et le provoque ouvertement.

Les pulsions sexuelles et meurtrières de Stuart sont les plus fortes et le jeune homme accepte la chasse, non sans une grand méfiance face à cette proie trop évidente.

De son coté, le psychisme de Burns se trouve très éprouvé par cette plongée dans le monde sous terrain de la ville, délaisse peu à peu sa petite amie, prend de la drogue, se soumet à quelques attouchements sur une piste de danse et pour finir se dispute violemment avec Gregory (James Remar) le petit ami de Ted très jaloux des incartades de son compagnon.

Il semble temps que l’enquête s’achève et Burns précipite le dénouement en rejoignant Stuart dans un Central Park désert en pleine nuit.

Après une scène d’une tension inouïe, Burns poignarde Stuart avant qu’il ne le fasse.

Promu inspecteur, il rejoint sa compagne qui découvre qu’il a adopté le curieux accoutrement du tueur.

En parallèle, Ted est sauvagement assassiné au couteau dans son appartement, dans ce que la police assimile à une querelle d’amoureux ayant mal tourné, mais ce qui laisse planer le doute sur le fait que Burns, a basculé de l’autre coté, celui du mal …

En conclusion, j’ai vu trois fois « La chasse » avec un mélange à chaque fois inégalé de fascination et de dégout.

Fidèle à sa réputation sulfureuse, Friedkin dérange et choque, montrant des scènes quasiment insupportables de violence ou de sexualité (une scène de fist fucking dans une boite !) ce qui pousse le film à flirter avec un classement X.

« La chasse » contient donc pour cela un puissant aspect répulsif envers les personnes les plus traditionnelles ou religieuses mais de manière plus surprenante envers une large part de la communauté homosexuelle, choquée qu’on ne montre à l’écran qu’une parcelle la constituant : celle des homo aux rites sado masochistes.

Si on dépasse ces barrières culturelles, « La chasse » est une plongée fascinante dans un monde marginal, étrange, codifié, à l’imagerie et à la sexualité violentes.

Plus que la poursuite en question d’un tueur en série, la lente dérive et perversion d’un policier hétérosexuel dont l’âme se corrompt peu à peu à ce dangereux contact est un phénomène troublant et fascinant à observer.

Dans ce rôle difficile mettant à mal son image de virilité, Al Pacino livre sans nulle doute une de ses meilleurs prestations, qui à mon sens aurait du être oscarisée.

Impressionnant, dérangeant et troublant, comme toutes les grandes œuvres, « La chasse » est de surcroit porté par une bande son d’enfer, délivrant un hard rock aussi musclé que déjanté.

Vous avez dit chef d’œuvre ?

La chasse (William Friedkin)
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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 22:10

Film dont tout le monde parle actuellement, « A most violent year » de Jeffrey C Chandor est sur les écrans en ce début d’année 2015.

L’histoire se déroule en 1981 dans un New-York hautement criminogène ou la police peine à endiguer la violence de cette ville à l’époque réputée dangereuse et sale.

Abel Morales (Oscar Isaac) est un homme d’affaires latino-américain ayant réussi dans son entreprise de camion citernes mais qui dévoré d’ambition vise encore à s’agrandir en rachetant un terminal qui lui donnerait un accès privilégié aux voies maritimes.

Présélectionné par Josef (Jerry Adler) le propriétaire juif du terminal, il a un mois pour réunir un million et demi de dollars afin de signer le contrat.

Mais Abel est victime depuis quelques temps de harcèlement : en effet ses chauffeurs sont attaqués par des hommes de main ultra violents qui les passent à tabac et volent les camions pour siphonner le fioul qu’ils transportent.

Julian (Elyes Gabel) est l’un d’entre eux et termine à l’hôpital avec une mâchoire cassée.

Soucieux du bien-être de ses employés, Abel lui rend visite et le soutient tout en se montrant préoccupé de cette situation qui a semble-t-il un lien évident avec l’acquisition du terminal.

Sa femme Anna (Jessica Chastain), fille d’un gangster de Brooklyn ayant vendu sa société à Abel, est elle partisane de méthodes radicales répondant à la violence par la violence, tandis que Abel cherche lui absolument à rester dans la légalité.

Malheureusement pour lui, les ennuis s’enchainent lorsque le procureur Lawrence (David Oyelowo) lui annonce qu’il va le mettre en inculpation pour treize chefs d’accusation concernant des activités frauduleuses de sa société.

Abel fait front calmement, utilisant son avocat Andrew Walsh (Albert Brooks) et Anna pour préparer sa défense face à l’examen des comptes de son entreprise et refuse la proposition du président du syndicat des transporteurs Bill O’Leary (Peter Gerety), d’armer les chauffeurs pour verser dans l’auto défense.

Les menaces s’intensifient avec l’intrusion d’un homme dans la maison des Morales, qui est finalement mis en fuite par une intervention musclée d'Abel.

Les commerciaux de Morales sont également agressés et Julian qui reprend du service, se voit contraint de riposter au pistolet face à deux hommes armés qui l’agressent une nouvelle fois dans son camion bloqué par les embouteillages.

Paniqué par son acte, Julian fuit pour échapper aux policiers et devient de fait un hors la loi.

La fusillade à des conséquences lourdes pour Morales qui voit les banquiers effrayés retirer le prêt qui lui était accordé.

En situation plus que délicate, Abel se dispute violemment avec Anna qui a acheté un pistolet et qui se montre prête à s’en servir.

Une convocation par Bill des principaux directeurs des compagnies concurrentes ne donne rien, chacun niant toute implication dans les ennuis d’Abel.

Le temps tourne et tout en recherchant Julian en cavale pour le livrer à la police, Abel court à la recherche d’investisseurs capables de l’aider financièrement.

Son jeune frère accepte de l’aider ainsi qu’une compagnie concurrente mais ceci demeure insuffisant pour Abel qui se résout à demander sans succès de l’argent au puissant Peter Forente (Alessandro Névola).

Abel parvient finalement à remettre la main sur Julian et à le convaincre à se rendre à la police mais le chauffeur, très perturbé, prend une nouvelle fois la fuite au moment de se faire passer les menottes.

Au détour d’une agression, Abel piste les hommes ayant détourné un de ses camions et après une course poursuite haletante dans le no man’s land industriel de la ville, rattrape un des chauffeurs réfugié dans le métro, le frappe et parvient à lui faire avouer un indice montrant l’implication d’un de ses concurrents.

Abel le menace et l’homme plie, acceptant de lui remettre une somme suffisante pour le dédommager.

Après une conversation orageuse autour des comptes de l‘entreprise, Anna avoue à Abel qu’elle a détourné une partie de l’argent de son entreprise et qu’elle est prête à lui rendre pour arranger ses affaires, ce qu’il refuse catégoriquement et finit dos au mur par accepter pour remplir les conditions financières demandées par Josef.

Il peut donc se rendre au rendez vous et décrocher le fameux contrat qui va changer son existence.

Devenu le propriétaire du terminal, Abel voit Julian resurgir de sa cavale et incapable de supporter son échec se suicider d’une balle dans la tête.

L’histoire se termine lorsque Lawrence apparait à son tour, tentant compte à présent de la position dominante de Abel pour ouvrir la porte vers un « arrangement ».

En conclusion, « A most violent year » est un film de mafieux de facture finalement classique, porté par un Oscar Isaac surpuissant de charisme et par l’atmosphère crépusculaire enveloppante de l’hiver des bas quartiers New-yorkais.

Personnage à la frontière de l’illégalité, s’échinant pour ne pas salir sa vision du rêve américain à rester difficilement dans le droit chemin, Morales évolue dans un milieu corrompu et menaçant sans savoir précisément ce qui le menace, ce qui crée un climat de paranoïa aigu très prenant.

On se dit qu’avec des acteurs de ce niveau, une scénario aussi excitant et une telle atmosphère on flirte alors avec le chef d’œuvre, mais « A most violent year » déçoit dans sa fin, par l’absence de révélations précises sur la nature de la menace à laquelle se confronte le héros et le personnage de faire valoir sans grand intérêt de Julian, miroir sans intérêt de l’échec du self made man.

Malgré ces quelques défauts, « A most violent year » reste un très bon film, qui comblera les aficionados des films de gangsters des années 80.

A most violent year (Jeffrey C Chandor)
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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 21:37

Malgré son immense carrière, Martin Scorcese n'a en ces colonnes curieusement que peu d’articles consacrés à son abondante filmographie.

En 1985, le réalisateur est déjà au firmament avec des chefs d’œuvre comme « Taxi driver « et « Raging bull » et sort « After hours ».

Film habile et original, « After hours » raconte l’histoire de Paul Hackett (Griffin Dunne) informaticien à New-York qui ayant rencontré Marcy Franklin (Rosanna Arquette) une jeune femme dans un snack, décide sur un coup de tête de lui rendre visite à près de minuit.

Paul se rend donc dans Soho chez Kiki Bridges (Linda Fiorentino) la colocatrice de Marcy, une artiste spécialisée dans la sculpture à base de papiers.

Aussi sexy qu’excentrique, Kiki trouble l’informaticien qui se sent puissamment attiré par elle, avant que Marty revienne finalement.

Mais la jeune femme se montre déroutante jusqu’au bout et refuse de coucher avec lui, ce qui irrite Paul qui quitte finalement l’appartement.

Dans la rue, une pluie battante l’assaille et comble de malchance, Paul n’ayant pas assez d’argent sur lui pour prendre le métro, se heurte à la bêtise d’un employé zélé.

Trempé et désorienté, il trouve refuge dans un bar ou végète June (Verna Bloom) une serveuse entre deux âges, désespérée de sa vie.

Tom (John Shord) le barman, se montre plutôt sympathique et bienveillant, acceptant Paul sans le sou et lui propose même d’aller vérifier l’alarme chez lui en raison des cambrioleurs qui rodent dans le quartier.

Paul accepte l’offre et lui remet ses clés en guise de gage.

En chemin, il croise Neil (Cheech Marine) et Pepe (Tommy Chong) et , les deux cambrioleurs qui tournent dans le quartier dans leur vieille camionnette.

Après avoir rempli sa mission et s’être justifié auprès des voisins de Tom qui le prennent pour le cambrioleur, Paul retourne au loft de Kiki et la trouve en pleine séance sado-maso avec Horst (Will Patton).

Kiki et Horst lui font la morale puis quittent l’appartement, laissant Paul seul avec Marcy, dont le corps git inanimé après un suicide.

Paniqué, Paul appelle la police puis quitte lui aussi l’appartement pour récupérer ses clés chez Tom malheureusement absent.

Il recroise June qui décidément entichée de lui ou désespérée, l’invite chez elle.

Paul accepte par politesse mais ne sent aucunement attiré par June, un peu simplette et finit par négocier de la quitter en échange de la vague promesse de la revoir. Malheureusement les choses ne s’arrangent pas pour Paul qui est cette fois bel et bien pris pour le voleur du quartier.

Paniqué, Paul tente de retrouver Julie et Horst et entre dans une boite de nuit punk ou il manque de se faire raser la tête.

Alors qu’il tente sans succès de prendre un taxi pour rentrer chez lui, Paul est blessé superficiellement par Gail (Catherine O‘Hara) une vendeuse de glace qui descend du taxi.

Cette femme également étrange insiste pour l’inviter chez elle pour le soigner, mais rameute en réalité tout le quartier pour le lyncher.

Traqué, Paul retourne dans la boite punk déserte et trouve asile auprès d’une autre artiste Julie (Teri Gar), qui le transforme en statue de papier pour le dissimuler de la colère de la foule.

Embarqué par Neil et Pepe qui le prennent pour un objet de valeur, Paul finit par tomber devant son entreprise d’informatique et embauche directement le corps couvert de résidus de papier mâché.

En conclusion, « After hours » est un film bâti sur une idée originale qui repose sur la maestria de scénariste et de réalisateur de Scorcese.

Usant de quiproquos et de l’effarement de son héros Mr tout le monde qui s’enfonce à chaque étape un peu plus dans la folie d’une situation inextricable, Scorcese construit un film habile en frome d’ode au New-York des années 80 et à la vie nocturne du quartier de Soho.

Par sa construction et la qualité de ses acteurs, « After hours » rappellera à certains noctambules les galères invraisemblables qui peuvent survenir dans ce type de virées.

Même si il n’est donc pas le plus connu, le plus spectaculaire ou violent des Scorcese, il n’en reste pas moins tout à fait digne d’estime.

After hours (Martin Scorcese)
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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 21:36

serpico.jpg

5

 

En 1973, Al Pacino tout auréolé de la gloire du premier « Parrain », rencontre Sydney Lumet et tourne sous sa direction « Serpico ».

Franck Serpico (Al Pacino) est un policier New yorkais des années 70 qui par idéalisme refuse de tremper dans le système corrompu entretenu par ses collègues.

Simple policier, Serpico se distingue par son look volontairement négligé de barbu-chevelu afin de se fondre dans la jeunesse des années 70, par sa volonté d’ascension qui le pousse à suivre les cours du soir et à fréquenter les milieux artistiques avec son amie Leslie Lane (Cornelia Sharpe) apprentie danseuse.

Excellent policier, il effectue des arrestations musclées dans le Bronx ou il n’hésite pas à prendre des initiatives qui le mettent parfois dans des situations périlleuses.

Mais Serpico refuse de toucher les enveloppes que lui proposent chaque mois ses collègues policiers ce qui lui attire des ennuis notamment une pseudo affaire de mœurs venant briser net ses velléités d’ascension par examen interne.

Ulcéré, Serpico contacte son ami Bob Blair (Tony Roberts) qui lui propose d’alerter le préfet de police de la ville puis le cabinet du maire.

Mais les contacts sont indirects, le temps passe, rien ne bouge et même si il parvient à entrer en contact avec une commission interne chargé de surveiller les policiers ripoux, Serpico perd patience devant l’inertie de la hiérarchie.

Sa vie privée s’en ressent et il perd sa petite amie la douce Laurie (Barbara Eda Young).

Refusant toujours les pots de vins et intraitable avec les truands protégés par ses collègues, Serpico est muté à Manhattan et contraint à travailler avec le commissaire Lombardo (Ed Grover) qui seul le respecte.

Prenant confiance, il décide d’alerter la presse qui contraint le préfet et le maire à créer une commission indépendante (Knapp ) pour juger les policiers corrompus du Bronx et de Manhattan.

Soumis à une forte pression, Serpico finit par être muté à la brigade des Stupéfiant de Brooklyn ou il se retrouve isolé et sans appui.

Ce qui devait arriver  arrive et Serpico mis en danger par ses collègues est blessé par balles lors d’une intervention contre des dealers.

Il survit malgré un gros handicap physique et son témoignage permet de faire le ménage parmi les policiers corrompus de New York.

Serpico finit par s’exiler et refaire sa vie en Europe …

En conclusion, « Serpico » est un film exceptionnel montrant qu’Al Pacino est un acteur complet capable d'etre brillant dans d’autres rôles que ceux des gangsters (Tony Montana et Michael Corléone) .

Homme seul habité par une inébranlable conviction intérieure, Serpico lutte contre un système mafieux broyant les initiatives d’individus intègres.

Au fur et à mesure du film, son calvaire est de plus en plus marqué avec une transformation physique étonnante le faisant ressembler de plus en plus au Christ.

L’histoire est dense, complexe, truffée de rebondissements.

L’atmosphère très seventies montrant un New York des hippies chevelus et des black à coiffure afro recèle un délicieux charme suranné.

 

"Serpico" ou probablement le meilleur film d'Al Pacino avec les "Parrains".

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 08:29

affranchis.jpg

3

 

 

Après avoir chroniqué cet été les trois « Parrain » de Francis Ford Coppola, voici un autre célèbre film de gangsters, « Les affranchis » de Martin Scorcese.

Sorti en 1990, ce film basé sur un livre de Nicholas Pileggi raconte tout le parcours criminel d’un jeune italo-américain de Brooklyn, Henry Hill (Ray Liotta).

Très tôt tenté par une carrière de gangster, Henry délaisse rapidement l’école et entre à douze ans au service du plus grand caïd local Paul Cicero (Paul Sorvino).

En grandissant, il s’affirme dans on métier et se fait présenter à Jimmy Conway (Robert de Niro) et Tommy de Vito (Joe Pesci) qui deviendront ses amis.

D’origine irlandaise, Jimmy apparait comme le leader de la bande en raison de son expérience et de son coté réfléchi tandis que Tommy est un véritable psychopathe agressif et instable, capable de tuer un homme pour une phrase qui lui a déplu.

Avec ses deux amis, Henry mène la grande vie, fréquente les clubs huppés et se sent au dessus des lois.

Il trafique avec les aéroports, rackette les commerçants, n’hésitant pas user de violence pour imposer la loi de la terreur.

Henry rencontre également une femme d’origine juive, Karen (Lorraine Bracco) qui deviendra sa femme et acceptera par amour le terrible métier de son mari.

Mais le trio commet un premier faux pas en éliminant par la faute de l’impulsivité de Tommy un gros bonnet de crime sorti de prison, Billy Batts (Frank Vincent) considéré comme un intouchable.

Même si Batts est enterré discrètement, sa disparition déclenche une enquête au sein de la Mafia que même la protection de Cicero peine à juguler.

Après avoir fait quelques années en prison sans que cela nuise à leurs activités criminelles, les hommes réalisent leur plus gros coup en dérobant six millions de dollars à la Lufthansa.

Ils sont pourtant obligés d’éliminer certains de leurs associés, trop bavards ou imprudents avec l’argent récolté comme le stupide Morrie Kessler (Chuck Low).

Avec tout cet argent, Henry perd les pédales et commence à tremper dans le trafic de drogue malgré les interdictions de Cicero.

Il trompe sa femme, fréquente une toxicomane et en plus du trafic commence à se droguer lui-même.

Tommy paye de sa vie l’assassinat de Batts après une scène cruelle ou les parrains de la Mafia lui font miroiter une promotion.

Henry est ensuite logiquement arrêté par la brigade des stupéfiants.

A sa sortie de prison, il perd la protection de Cicero et devient un homme seul, craignant pour sa vie.

Il finit par témoigner contre ses anciens associés en échange d’une protection à vie que lui assurera le FBI.

Henry et Karen parviennent à échapper à la Mafia et à changer de vie, même si celle-ci a beaucoup moins de faste que sa vie de gangster.

En conclusion, « Les affranchis » est un film choc dont la première partie totalement amorale brille par une hyper violence très choquante ou les meurtres sont accomplis avec un grand naturel.

L’ascension de criminels prêts à tout parait en effet sans limite.

Dans le lot Joe Pesci est assurément le plus impressionnant avec quelques scènes anthologiques ou il liquide des types (notamment un jeune serveur) pour rien.

Puis vient la descente avec les mailles du filet qui imperceptiblement se referment sur les trois gangsters.

Devenus trop surs d’eux et imprudents, les hommes se retrouvent tiraillés entre les autres affranchis et la pression policière.

Deux seules portes de sortie donc, la prison à vie ou la mort.

Si De Niro est comme souvent impeccable dans son rôle sans trop en faire, c’est assurément Ray Liotta, acteur d’une beauté incroyable qui crève l’écran.

Son évolution au cours du film en passant du jeune homme sur de lui à un toxicomane fragile et traqué est formidable.

Enfin, la musique comme toujours fantastique chez Scorcese achève de parachever ce classique trash du film de gangster.

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