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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 19:59

Sorti en 2002, « Dommage collatéral » est un film d’action réalisé par Andrew Davis.

L’histoire est celle d’un pompier de Los Angeles, Gordon Brewer (Arnold Schwarzenegger) qui voit sa femme et sa fille périr dans un attentat à l’explosif visant à éliminer des dignitaires colombiens escortés par la CIA.

Bléssé par des éclats de verre, Gordon réalise en reprenant ses esprits à l’hôpital qu’il a croisé un des terroristes déguisé en policier, Claudio Perrini (Cliff Curtis) El Lobo, en réalité le chef d’un groupe de guérilleros opposés à l’ingérence américaine dans leur pays.

Malgré la sympathie de l’agent Peter Brandt (Elias Koteas) responsable de la zone colombienne, Gordon n’écoute pas les conseils de prudence et aveuglé par son chagrin entreprend le projet fou d’aller dans une zone de la jungle pour tuer El Lobo.

Le trajet à travers l’Amérique centrale est périlleux, d’autant plus que El Lobo a envoyé des tueurs pour traquer Brewer qui doit en plus échapper à la police colombienne.

Le musculeux gringo ne passe pas inaperçu dans les ports d’Amérique centrale et se fait arrêter par la police après s’être interposé pour protéger une femme Séléna (Francesca Neri) et sa fille prises à parti par des voyous et échapper de justesse aux tueurs d’El Lobo.

Alors qu’on pense tout perdu en prison, Brewer fait la connaissance d’un mécanicien canadien Sean Armstrong (John Turturro) ayant un laissez passer pour aller réparer un des moteurs du chef guérilleros.

L’attaque du commissariat par les hommes d’El Lobo sème la confusion et permet à Brewer de s’enfuir en prenant le laissez passer de son codétenu.

Avec beaucoup d’aplomb, Brewer passe le poste de contrôle de Félix Ramirez (John Leguizamo) et fait mine de réparer un moteur diesel.

Mais repéré par El Lobo qui châtie sévèrement la négligence du garde en le tuant en lui ingérant un serpent venimeux dans la gorge, Brewer est capturé.

Après un face à face nerveux avec le tueur de sa famille, Brewer bénéficie de l’attaque des hommes de Brandt contre le camp des guérilleros pour échapper à son sort mais ne peut empêcher El Lobo de s’enfuir.

Séléna qui se révèle être l’ex femme de Perrini, collabore avec la CIA pour révéler qu’El Lobo prépare un nouvel attentat à Washington.

La course contre la montre reprend mais El Lobo brouille les pistes en déposant une fausse bombe dans un centre commercial, tandis que Séléna en réalité sa complice, tue Brandt ainsi que d’autres agents.

Brewer réagit en bloquant les accès au couple et lutte au corps à corps dans les sous sols du centre commercial, parvenant in extremis à tuer le couple dangereux…

En conclusion, « Dommage collatéral » est sans nul doute l’un des plus mauvais film avec Arnold Schwarzenegger et aurait en d’autres temps atterri directement dans les rayons de vos DVD-thèques sans passer par la case grand écran.

Parasité par l’ombre des attentats du 11 Septembre, ce film poussif combine scénario ridicule justifiant une ultra violence puante par la vengeance d’un père et scènes d’actions mille fois vues et revues.

Avec ses personnages taillés à la hache, ses très vilains guérilleros latino et ses héros US blancs bon teint, « Dommage collatéral » ne parvient pas malgré la présence de la star autrichienne vieillissante, à se tirer de sa fange de série Z.

A oublier de toute urgence donc dans la filmographie de Monsieur Muscles !

Dommage collatéral (Andrew Davis)
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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 07:49

Assez peu représenté en France, le cinéma brésilien s’exporte en 2015 avec « Casa grande » de Fellipe Barbosa.

« Casa grande » se déroule dans la banlieue chic de Rio de Janeiro, dans laquelle vit Hugo (Marcello Novaes) et toute sa famille, sa femme Rita (Clarissa Pinheiro), son fils Jean (Thales Cavalcanti) et sa fille Nathalie (Alice Melo).

La famille semble vivre dans l’aisance avec une magnifique maison, des employés dévoués comme Sonia (Suzana Pires) femme de ménage à domicile, Severino (Gentil Cordeiro) le chauffeur et l’autre femme de ménage Noemia (Marília Coelho).

Agé de 17 ans, Jean va dans une des meilleurs écoles de la ville ou il prépare avec ses camarades les concours pour entrer dans les meilleurs universités.

Comme tous les adolescents, la sexualité est au cœur de ses préoccupations et il se heurte souvent à l’autorité de son père Hugo qui le chaperonne assez étroitement notamment dans ses soirées.

La très libérée Sonia fait souvent office de confidente pour le jeune homme qu’il va rejoindre la nuit tombée dans sa chambre, bien qu’elle refuse obstinément d’avoir toute relation sexuelle avec lui.

Pourtant derrière la façade de la famille parfaite ou on apprend à parler un français parfait, se cache des difficultés croissantes qui ne vont pas tarder à tout fissurer.

Autrefois conseiller financier, Hugo s’est retrouvé au chômage après avoir fait perdre d’énormes sommes d’argent à ses clients.

Endetté et au chômage, son train de vie se réduit peu à peu et l’argent commence à manquer.

La première mesure est le licenciement de Severino et un mensonge fait à Jean, qui était très proche de ce père de substitution.

Sans chauffeur, Jean prend le bus comme la plupart de ses copains et y fait la connaissance de Luiza (Bruna Amaya) une jolie métisse afro-asiatique, qui descend à un arrêt de la favela de Rocinha.

Jean ment pour aller avec elle à un bal de foro et le contact passe plutôt bien entre les deux adolescents.

Pris à la gorge par Wilton (Sandro Rocha), un riche agent immobilier à qui il doit 200 000 reals, Hugo tombe d’un arbre pour éviter un de ses multiples coups de fil de relance.

Ces difficultés financières se ressentent également au niveau de Jean, qui ne peut rembourser l’argent que lui a avancé un camarade dans une fête et qui se trouve également soumis à des relances de plus en plus insistantes.

Rita est elle aussi de plus en plus inquiète et cherche à trouver un petit boulot de représentante en produit de maquillage pour apporter un peu d’oxygène au ménage.

Lorsque Jean présente Luisa à sa famille dans un grand repas dans lequel est convié Wilson, c’est l’explosion autour d’une question politique : l’adoption d’importants quota raciaux (40%) dans les concours pour les universités, ce qui semble juste pour la jeune fille afin de réparer une dette historique provenant de l’esclavage et qui révolte Hugo, qui pense lui que chaque homme doit s’en sortir seul quel que soit sa couleur de peau.

L’échange est vif et contrarie la jeune femme qui accepte finalement l’apaisement de Jean.

Tandis que Wilson commence à négocier avec Hugo la vente de la maison pour rembourser sa dette, Jean excédé par son père fugue avec Luisa et se rend dans un love hôtel, pour faire l’amour avec elle pour la première fois.

Tout se passe correctement jusqu’à ce que Jean doute des affirmations de virginité de sa petite amie…

Au retour, Jean qui n’a pas un sous pour payer l’hôtel, voit Severino reconverti comme chauffeur de bus des favelas et comprend brutalement que son père a menti.

L’explication entre Hugo et Jean est brutale et tourne à l’affrontement physique avant que Rita ne s’interpose.

Mais elle-même a fort à partir entre la découverte de photos impudiques de Sonia réalisées dans la maison ce qui conduit à un licenciement douloureux et la démission de Noemia, qui n’avait pas été payée depuis trois mois.

En plein milieu d’examens décisifs pour son avenir, Jean qui a compris que Luiza l’avait manipulé puisqu’elle sortait également avec un de ses copains, quitte la salle et prend un bus sans payer pour se rendre à Rocinha.

Il cherche alors Severino et finit par le trouver, vivant dans la même baraque de bric et de broc que Noemia.

Les retrouvailles sont émouvantes, Severino réconfortant Jean qui fond en larmes dans ses bras.

Malgré l’inquiétude croissante de ses parents, qui sans nouvelles de Jean, paniquent après un coup de fil anonyme demandant une rançon pour le libérer, Jean reste dans la favela, retrouvant Sonia, dansant le foro et couchant finalement avec elle.

Le film s’arrête sur Jean se réveillant pour fumer un matin dans la chambre dans laquelle dort Sonia, nue.

En conclusion, « Casa grande » est un excellent film d’auteur bénéficiant d’une faible exposition médiatique.

S’appuyant sur d’excellents acteurs, Barbosa montre à merveille les difficultés de l’adolescence avec des relations familiales complexes, la pression sociale de réussir dans ses études et dans sa vie sexuelle mais également tout le spectre des classes sociales de Rio, entre bourgeoisie huppée et domestiques des favelas.

Je ne peux donc que recommander « Casa grande » pour apprécier un film intelligent, subtil évitant les clichés lourdingues sur le Brésil et sur Rio de Janeiro en particulier qui ne sert ici que de belle toile de fond à l’histoire habilement maitrisée.

Casa grande (Fellipe Barbosa)
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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 08:37

Nous sommes toujours dans le vieux cinéma avec « L’homme de Rio » films ultra populaire de Philippe de Broca.

Sorti en 1964, « L’homme de Rio » marque une nouvelle collaboration entre le réalisateur et son acteur fétiche, Jean-Paul Belmondo alors jeune et pétant de santé.

Cette histoire de course poursuite invraisemblable commence à Paris ou une statuette maltèque est dérobée au Musée de l’Homme.

Appelé sur les lieux, l’inspecteur de police (Daniel Ceccaldi) chargé de l’enquête interroge le professeur Catalan (Jean Servais), qui a participé avec deux autres scientifiques à l’expédition en Amazonie ayant ramené trois statues maltèques extrêmement rares.

Il tombe également sur Adrien Dufourquet (Jean-Paul Belmondo), soldat de seconde classe affecté à Besançon, qui fréquente Agnès Villermosa (Françoise Dorléac), la fille d’un des trois explorateurs, décédé depuis.

Après une certaine confusion, Agnès est enlevé par deux hommes en bas du Musée.

N’écoutant que son courage, Adrien se lance à leur poursuite, arrive à l’aéroport, et s’embarque dans un vol pour Rio de Janeiro.

Une fois sur place, il perd bien entendu dans l’immensité de la ville, la trace des ravisseurs et commence à errer.

Il rencontre Sir Winston (Ubiracy de Oliveira), un petit cireur de chaussures avec qui il sympathise et qui le renseigne aussi …

Adrien échappe à un des tueurs, qui tente de lui décocher une flèche empoisonnée puis le file jusqu’à un hôtel face aux plages dans lequel est séquestrée Agnès.

Il grimpe à la façade, entre par la fenêtre, arrache par force une Agnès droguée aux ravisseurs, deux Brésiliens patibulaires et s’enfuie avec elle.

Le couple bénéficie de l’aide de Winston qui appelle quelques gros bras de la rue pour le protéger les héberge dans sa modeste cabane près de la plage.

Agnès conduit Adrien jusqu’à la maison de son père et le guide pour creuser et trouver le seconde statue jusqu’ici soigneusement cachée.

Mais leur joie est de courte durée, puisque de nouveaux les Brésiliens les attaquent, l’un d’entre eux Tupac (Milton Ribeiro) semblant pratiquement invulnérable physiquement.

Une fois la seconde statue dérobée, le couple décide de trouver le troisième homme, le Brésilien De Castro (Adolfo Celi), qui finançait l’expédition en Amazonie.

L’homme mène grand train à Brasilia, ville nouvelle alors en pleine construction, et sortie du cerveau du génial architecte Oscar Niemeyer.

De Castro les reçoit dans sa somptueuse demeure au design futuriste mais est tué peu après par Catalan, qui est en réalité derrière toute cette machination dans le but de récupérer les trois statues.

Catalan dérobe la troisième statue de De Castro, kidnappe de nouveau Agnès à l’aide des gorilles et s’enfuie en avion jusqu’en Amazonie.

Fidèle à lui-même, Adrien se lance à sa poursuite, échappant aux tueurs à coups d’acrobaties dans les buildings de Brasilia, dérobant un petit avion à hélice et se posant en catastrophe en pleine jungle amazonienne (!).

Aidé par un baroudeur français, Adrien se sort des pièges de la jungle et échoue dans bar à voyou ou chante la dénommée Lola (Simone Renant).

Maitresse de Catalan, Lola tente de faire exécuter Adrien mais se trompe de cible en choisissant le baroudeur.

Adrien intervient sauvant in extremis la vie de son ami et déclenche un bagarre générale dans le bar, ce qui leur permet de s’enfuir.

L’aventure se termine en pleine jungle, après que Catalan qui ait tenté d’aligner les trois statues dans une grotte pour trouver un trésor soit mort enseveli et que le couple Adrien-Agnès ne parvienne à s’extirper de la jungle déjà à l’époque en pleine déforestation.

En conclusion, « L’homme de Rio » est sans doute le parfait film d’aventures, avec un scénario de bandes dessinées à la Tintin, un rythme trépidant ne laissant aucunement souffler le spectateur et un exotisme débridé permettant de voyager de Rio de Janeiro à l’Amazonie en passant par Brasilia, alors objet de fascination pour le monde entier.

Belmondo est idéal dans ce type de rôle, mettant parfaitement à profit son courage, ses performances physiques et son coté hâbleur, baroudeur et séducteur.

Parfait produit divertissement pour l‘époque, « L’homme de Rio » ne serait malgré son dynamisme et son bon esprit, faire tout à fait oublier la faiblesse de son scénario et de ses dialogues souvent consternants de bétise.

L'homme de Rio (Philippe de Broca)
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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 21:36

Plus de légèreté avec « Mariage à Mendoza » d’Edouard Deluc.

Sorti récemment en 2013, ce petit film raconte le périple de deux frères issus de pères différents, Antoine (Nicolas Duvauchelle) et Marcus (Philippe Rebbot) aussi dissemblables physiquement que mentalement qui se rendent en Argentine pour le mariage de leur cousin à Mendoza.

A Buenos Aires, Marcus joue le rôle de l’échalas bout en train, cherchant à égayer son frère mutique et déprimé par une récente rupture d’avec sa femme.

En baragouinant un espagno-franco-anglais de cuisine, le duo sort, discute avec des filles dans un bar, erre dans les rues puis se rend dans un bordel, sans toutefois conclure avec les prostituées présentes.

Marcus sympathise avec Gonzalo (Gustavo Kamentzky) le gérant de l’hôtel qui a lui aussi connu des peines de cœur et qui accepte de leur servir de guide dans le vignoble argentin.

Après avoir loué une vieille Cadillac, le trio s’engage sur les routes poussiéreuses et après quelques haltes dégustatives, échoue chez Emilio (Cesar Bordon), un viticulteur, mais surtout compagnon de l’ex femme de Gonzalo.

Malgré la présence de la sympathique Gabriela (Paloma Contreras) jeune et belle serveuse francophone, la soirée ne tarde pas à dégénérer lorsque Gonzalo assomme son rival et Antoine enfin ranimé lui dérobe quelques bouteilles de vins.

La réaction d’Emilio est terrible et se solde par une salve de chevrotine qui blesse Antoine au ventre et oblige le trio à fuir avec dans la confusion, Gabriela à leurs cotés.

C’est donc à quatre que l’aventure continue, mais la jeune fille bien qu’aimable remet Marcus à sa place dans ses tentatives d’approches.

Finalement Antoine, plus jeune, est le seul à obtenir les grâces de Gabriela.

Après le vol de leur voiture, heureusement récupérée après avoir menacé les gamins l’ayant dérobée, se révèle la maladie de Marcus, dépressif et suivi depuis six mois.

Victime de malaise, l’homme parait fragile et réellement souffrir.

Il est finalement soutenu par ses amis et en particulier Antoine qui profite de cette aventure pour se rapprocher de son frère.

Finalement arrivé à Mendoza, les deux frères retrouvent Xavier (Benjamin Biolay) qui épouse une native du village.

La fête, arrosée de cocaïne, bat son plein et soude les trois hommes …

En conclusion, « Mariage à Mendoza » a tous les attributs du road movie parsemé de rencontres fortuites et d’aventures. Malgré ce postulat sympathique, le résultat est gâché par le jeu horripilant des acteurs, en particulier Duvauchelle, parfaite tête à claques même si Rebbot, sorte de vieux échalas déplumé est également pathétique dans son rôle de dragueur paumé.

Accumulant les clichés de franchouillards à l’étranger, « Mariage à Mendoza » est un parfait film pour bobos débiles se voulant supérieurement intelligents.

A fuir de toute urgence donc !

Mariage à Mendoza (Edouard Deluc)
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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 11:45

Poussé par la curiosité et par les critiques enthousiastes je suis allé voir « Tetro » film de Francis Ford Coppola en salle en cette fin d’année 2009.

Pour ma part cela faisait bien longtemps que je n’avais plus vu un film du réalisateur de la trilogie des « Parrains » , d’ « Apocalypse now » et de « Dracula » en 1992.

« Tetro » n’a rien à voir avec les films précédemment cités.

C’est un film intimiste, en noir et blanc et largement autobiographique.

L’histoire est celle de Bennie (Alden Ehrenreich), 18 ans, physique d’éphèbe lisse et innocent à la Matt Damon ou à la Léonardo di Caprio (jeune), serveur sur un bateau, qui lors d’une escale pour réparation à Buneos Aires, rend visite à son demi frère Tetro (Vincent Gallo) qu’il n’a pas vu depuis des années.

Tetro paraît être un homme acariâtre, torturé, difficile à cerner, qui a coupé les ponts avec sa famille et ne semble pas décidé à renouer le contact avec Bennie.

Il vit avec Miranda (Maribel Verdu) une argentine, la trentaine épanouie, belle, sensuelle, intelligente, patiente, compréhensive sensuelle bref l’incarnation de la femme (latine) idéale.

Tout le film va reposer sur la relation entre Bennie, Tetro et leur famille.

Leur père commun est Carlo Tetrocini (Klaus Maria Brandauer) un chef d’orchestre de renommé internationale qui visiblement a écrasé de son génie et de son charisme Tetro.

Tetro est en effet un écrivain raté qui n’a jamais publié ses manuscrits et n’a jamais pu s’affranchir de l’aura de son père et comble du comble est rongé par la mort de sa mère, tuée dans un accident de voiture dans lequel il conduisait.

Au cours du film on apprend également que Carlo aurait aussi volé la propre fiancée de Tetro ce qui n’a fait que exacerber son ressenti.

Pourtant malgré les rebuffades, Bennie va tout faire pour aider son frère, et même aller jusqu'à terminer pour lui ses écrits de théâtre et les publier pour poser sa candidature à un festival réputé de Patagonie.

« Tetro » explore donc les relations familiales complexes, douloureuses d’une famille américaine d’origine argentine et de la difficulté de s’en affranchir.

Malgré la beauté des images et certaines scènes d’une belle sensualité, je n’ai pas été très sensible au caractère mélodramatique de l’œuvre.

Dans le rôle de l’artiste maudit en lutte contre la terre entière, Vincent Gallo en fait des tonnes, sa manie d’allumer cigarettes sur cigarettes pour prendre un air détaché m’ayant de plus prodigieusement agacée.

Quand à Alden Ehrenreich, nul doute que sa beauté lisse et juvénile plaira à un public superficiel.

Je pense qu’avec ce film, Coppola arrivé à 70 ans, a du se soulager, faire la paix avec lui même et son passé.

Cet exercice cathartique ne m’a pas en revanche séduit, préférant Coppola dans des univers plus sombres.

Tetro (Francis Ford Coppola)
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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 14:05

playa.jpg2

 

 

Glissement vers le film d’auteur avec « La playa DC » film colombien de Juan Andres Arango.

Sorti en 2012, « La playa DC » montre le quotidien de Tomas (Luis Carlos Guevara), jeune homme issu d’un quartier pauvre de Bogota, La playa qui se débat dans une famille disloquée depuis la mort du père et plus ou moins mal recomposée.

Tomas ne s’entend pas avec son nouveau beau père Roel, un gardien qui ne le supporte pas et fait tout pour pousser sa mère à le faire quitter la maison familiale.

Mais le principal problème du jeune homme est son jeune frère, Jairo (Andres Murillo) à peine 13 ans et déjà un enfant des rues, embringué dans d’inextricables embrouilles de drogue.

Tomas se lance à la poursuite de Jairo, perdu dans l’immensité de Bogota.

Ne connaissant pas très bien le monde des petits délinquants, il fait appel à son frère Chaco (James Solis) revenu de Buenaventura après avoir tenté sans succès de quitter le pays mais auréolé d’un certain prestige par son audace.

Sur de lui et hâbleur avec son look grossièrement américanisé, Chaco se débrouille comme un poisson dans l’eau dans le rue ou il exerce le métier de nettoyeur de pneu.

Il trouve un hébergement de fortune à Tomas et accepte de l’aider à chercher Jairo, pour que après les deux frères tentent ensemble leur chance pour quitter le pays.

Tomas accepte le pacte et les deux frères se mettent alors à la recherche du turbulent Jairo qui s’est semble t il évaporé après avoir tenté d’agresser une personne qui lui aurait tiré dessus.

Leurs pérégrinations les emmènent dans un centre commercial du quartier noir et Chaco présente Tomas à Nelson, un coiffeur spécialisé dans les coupes afro.

Tomas sympathise avec Nelson et propose timidement ses services au salon de coiffure, vendant des modèles de coupes originales contre un apprentissage progressif du métier.

Le courant passe bien entre les deux hommes et petit à petit Tomas commence à trouver un but à son existence précaire, allant même jusqu’à fréquenter une jeune fille cuivrée du centre commercial, qu’il embrasse à la sauvette entre deux portes.

Du coté des recherches, bien entendu tout est plus difficile, les deux garçons noirs et pauvres sont expulsés manu militari d’un centre commercial du quartier blanc, ce qui humilie fortement Chaco révolté de ce traitement.

C’est donc seul que Tomas poursuit ses recherches qui lui permette de retrouver un Jairo solitaire, enferré dans sa toxicomanie.

Après quelques tentatives, Tomas comprend qu’il ne peut rien faire pour son frère et renonce lorsque des voyous lui dérobent les milliers de pesos que Nelson lui avait confié pour s’acheter une tondeuse.

Humilié, Tomas est évincé du salon de coiffure et apprend que Jairo est mort.

Après l’enterrement sommaire, Chaco lui annonce son intention de quitter le pays le lendemain et lui donne rendez vous à la gare routière.

Mais Tomas a à présent d’autres buts, et après avoir acheté une tondeuse pour Nelson qui lui offre généreusement, choisi de s’établir à son compte comme coiffeur des rues.

Une nouvelle vie commence alors pour lui …

En conclusion, « La playa DC » est un film d’auteur, original et atypique.

Arango choisit d’éviter les clichés du misérabilisme et de l’ultra violence des trafiquants de drogue généralement intégrés au folklore colombien, pour dépeindre un quotidien certes pauvre et chaviré, mais foncièrement digne.

La plongée dans un quartier pauvre de Bogota est intéressante même si la culture « black » influencée par les USA ne représente pour moi qu’une parcelle de celle plus générale de la culture sud américaine.

Du coté, de la critique, le film se caractérise par son rythme lent et ses silences, ce qui  fait passer ses 1h30 de manière plutôt ennuyeuse.

Difficile donc, passé l’attrait de l’originalité, de pleinement se passionner pour cette production colombienne de second ordre.

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 11:37

famille_bresilienne.jpg3

 

 

Après « Avril brisé », « Une famille brésilienne » est le second film de Walter Salles ici associé à Daniéla Thomas chroniqué ici.

Sorti en 2008, « Une famille brésilienne » raconte le quotidien de quatre demi frères issus de quatre père différents, vivant dans une cité (et non une favela !) de Sao Paulo.

La mère est Cleuza (Sandra Corveloni) une modeste femme de ménage fervente supportrice de l’équipe de football de Corinthias et visiblement incapable malgré de violents et désordonnés efforts de faire face à la situation.

L’ainé de la famille est Denis (Joao Baldasserini) un coursier qui prend de gros risques en circulant rapidement à moto dans les arcanes routières dangereuses de Sao Paulo.

Perpétuellement fauché, Denis donne un peu d’argent à la mère de son bébé dont il vit séparé.

Dinho (José Géraldo Rodigues) est sans doute le fils le plus calme de Cleuza.

En effet, modeste pompiste dans une station service ou son chef le rudoie, il se refugie dans la religion évangéliste et prie fiévreusement le plus souvent qu’il peut.

Viennent ensuite les deux enfants les plus instables de la famille, Dario (Vinicius  de Olivera), qui tente désespérément de faire repérer ses qualités de footballeur par un petit sélectionneur afin de jouer dans une des nombreuses petites équipes locales.

Mais malgré son indéniable talent, la concurrence féroce et l’âge déjà avancé de Dario (18 ans) lui barrent pour l’instant le chemin pour vivre de sa passion et quelque part s’arracher à son milieu pauvre.

Reginaldo (Kaique de Jesus Santos) est lui le petit dernier.

Métis à la peau sombre âgé de 12-13 ans, il est insolent, téméraire et parcourt toutes les stations de bus de la ville à la recherche de son père, qu’il sait être un chauffeur noir.

Dans une ambiance étonnamment sombre, Salles filme donc l’évolution de la vie des quatre personnages avec en toile de fond la nouvelle grossesse de la mère, incapable de se stabiliser avec un homme.

A force de persévérance et de ruse (il trafique sa carte d’identité pour se rajeunir comme les jeunes footballeurs africains), Dario soutenu par son premier entraineur finit par toucher au but et même si il ne peut réunit la forte somme d’argent qui lui est demandée pour acheter sa place, il continue de penser naïvement que ses talents de footballeur suffiront.

Aimanté par sa passion, Dario parvient à supporter les échecs et à l’exception d’une soirée ou il consomme une effrayante drogue de synthèse, parvient à garder sa ligne ce qui n’est pas le cas de ses autres frères.
En effet poussé par la misère et le désespoir, Denis bascule dans la criminalité en devenant un voleur à la tire.

Aidé d’un complice juché sur sa moto, le duo dépouille les automobilistes à coups de vols éclairs.

Ceci semble réussir à court terme mais tourne rapidement au drame avec un retentissant accident qui l’oblige à abandonné son complice, son destrier mécanique et à braquer un automobiliste apeuré pour s’en sortir.

Même Dinho, taraudé dans sa chair par le désir sexuel, finit par basculer dans la violence après un braquage à la station service et le stupides remontrance de son chef qu’il agresse sauvagement pour se venger.

Hagard et solitaire, il erre pour trouver refuge à nouveau chez les Evangélistes qui organisent une séance de baptêmes dans un lac.

De son coté, Reginaldo ne trouve rien de mieux à faire que de prendre de force le volant d’un bus pour attirer l’attention de son père.

Salles ne choisit pas de fin à son film et laisse les personnages en équilibre instable, partagé entre espoirs et échecs.

En conclusion, « Une famille brésilienne » est un film intéressant et subtil permettant de pénétrer dans les profondeurs des couches populaires de Sao Paulo.

La famille choisie n’est pas misérable, ne vit pas rongée par la drogue et la violence des favelas mais appartient à un milieu pauvre, déstructuré, qui tente de survivre au travers de petits boulots.

Logiquement apparaissent le football et la religion, deux valeurs profondément ancrées au sein du peuple brésilien avec en toile de fond, corollaire de l’échec, le basculement vers la criminalité.

Cette lutte pour échapper à sa condition est assurément le coté le plus attachant du film.

Du coté plus négatif, on notera un film à l’atmosphère sinistre se déroulant pratiquement tout le temps dans l’obscurité.

Il manque peu être un peu d’humour et de légèreté au cinéma de Wales pour le rendre plus vivant et accrocheur.

Un film néanmoins à regarder pour quiconque souhaite mieux connaitre la société brésilienne loin des stéréotypes habituels.

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 23:13

dona_flor_film.jpg2

 

 

Après le livre de Jorge Amado, je me devais forcément de voir le film de Bruno Barreto consacré à « Dona Flor et ses deux maris ».

Sorti en 1976, cette adoption cinématographique reprend de manière simplifiée le roman fleuve d’Amado pour se concentrer sur les évènements les plus marquants.

L’histoire se déroule en 1943 dans la ville de Bahia.

Dona Flor Guimarães (Sonia Braga) apprend la mort foudroyante de son mari Vadinho (José Wilker) un mulâtre aux cheveux blond en plein carnaval de Bahia.

La vie de Donar Flor bascule alors dans un veuvage imprévu en raison de sa relative jeunesse, à peine 30 ans.

Les cours de cuisine qu’elle dispense ne suffisent pas à effacer le souvenir de Vadinho, amant sensuel mais également séducteur et joueur invétéré, passant la plupart de ses nuits dans les casinos, bars ou bordels.

Malgré ses infidélités, son égoïsme et parfois une certaine violence quand on lui refusait une avance pour éponger ses innombrables dettes, Vadinho le bon vivant avait beaucoup d’amis et est très regretté à Bahia.

Conseillée par sa mère, la rigide Rozilda (Dinorah Brillanti) qui haïssait son gendre et par ses amies Norminha (Haydil Linhares) et Dinorah (Nilda Spencer), Dona Flor entreprend de rompre son veuvage.

En effet, privée de toute relation charnelle depuis la mort de Vadinho, Flor souffre d’un cruel manque.

La chance lui surgit alors en la personne du pharmacien Teodoro Madureira (Mauro Mendoça) quadragénaire timide, organisé, travailleur et honnête, dont les sentiments pour Flor sont bel et bien réels.

Flor accepte d’épouser cet homme passionné de basson et mène alors une vie plus rangée, dans une certaine opulence matérielle.

Mais le sort semble se jouer d’elle lorsque Vadinho refait surface sous la forme d’un fantôme (nu !) qu’elle seule semble voir.

Très insistant, Vadinho finit par avoir raison de la faible résistance morale de se femme qui succombe à son charme sensuel.

Mais le polisson d’outre tombe ne s’arrête pas là et intervient dans les tripots pour favoriser de sa main invisible ses anciens camarades de jeu Miranda (Nelson Xavier) et Arigof (Mario Gusmao) qui gagne par son aide de fortes sommes au nez et à la barbe de la mafia locale.

Finalement incapable de trancher, Donar Flor accepte de vivre avec ses deux maris, le très sage et rangé Teodoro et le fougueux polisson Vadinho.

En conclusion, après le livre,  « Donar Flor et ses deux maris » m’a un peu déçu.

Malgré ses deux heures, l’œuvre de Barreto est considérablement plus pauvre que le livre d’Amado.

On perd donc beaucoup dans ce transfert, notamment la découverte de toute la vie pittoresque des habitants pauvres ou fortunés de Bahia.

Si le film reste très audacieux en raison de sa morale tendancieuse et de certaines scènes érotiques soft, le spectateur reste un peu sur sa faim devant la fadeur des acteurs à l’exception notable de José Wilker qui rappelle de loin le comédien français Patrick Dewaere.

Sonia Braga, réputée sex symbol brésilien des années 70 est plutôt décevante dans ce film et ne réveille pas franchement les fantasmes du spectateur.

Une adaptation que je ne considère donc pas comme indispensable pour qui a préalablement gouté au livre.

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 19:09

maltese_capricorne.jpg

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Je m’aventure assez rarement dans l’univers de la bande dessinée dite traditionnelle, aussi vais-je faire une exception avec « Corto Maltese : sous le signe du Capricorne » de Hugo Pratt, publié en 1970 par épisodes dans un magazine pour jeunes alors bien connu (je parle du très contesté Pif gadjet !) .


Corto Maltese est un personnage culte pour amateurs de bande dessinées.

Ce bel aventurier anglo-espagnol du début du Xx ième siècle a en effet fait rêver bon nombres de lecteurs par ses aventures maritimes mystérieuses et exotiques.

Scindé en huit chapitres, « Corto Maltese : sous le signe du Capricorne » ne déroge pas à la règle et débute par une aventure complexe en Guyane hollandaise ou en 1916, Corto en pension chez son amie Madame Java, rencontre un jeune homme appelé Tristan Bantam, qui lui demande son aide pour interpreter les cartes légués par son scientifique de père et découvrir Mu un royaume englouti situé dans le haut Brésil.

Mais au cours de la discussion, une femme noire adepte du Vaudou fait irruption pour révéler par énigmes à Tristan que sa demi sœur Morgana l’attend au Brésil.

Flanqué de son ami le professeur Steiner, ex scientifique rongé par une alcoolémie galopante, Corto accepte d’aider le jeune homme à aller au Brésil.

Avant de partir il doit pourtant faire face à la menace de deux hommes armés qui cherchent à tuer Tristan.

Sur le chemin, le trio rencontre un forçat en cavale appelé Cayenne et d’étranges indiens qui lui parlent par énigmes du continent Mu protégé par les esprits.

Cette impression de bizarre se confirme à Bahia ou au contact de sa demi sœur mystique, Tristan fait d’étranges rêves.

Après avoir neutralisé l’avocat anglais Milner, ex ami de du père de Tristan, cherchant à le déposséder de ses secrets, Corto décide de se rendre à Itapoa pour rencontrer Bouche dorée la maitresse de magie de Morgana.

Sur place, en échange de mille livres sterling, Bouche dorée propose à Corto de porter des armes et de l’argent à des guérilleros en rébellion contre les propriétaire terriens.

Corto accepte, s’enfouit dans la jungle du Sertao, permettant aux guérilleros emmenés par leur chef Tir fixe de renverser les propriétaires et leurs mercenaires mais contre attente refuse au final l’argent proposé par Bouche dorée.

De retour à Itapoa, surgit un nouveau personnage, le baron autrichien Von Manteuffel secondé par un immense colosse togolais appelé Casse Mâchoires qui met physiquement à mal Corto.

Les recherches du trio l'orientent vers l’ile de Maraja mais le font tomber sur le baron autrichien Von Manteuffel qui commande un croiseur allemand venu se ravitailler avant de poursuivre sa guerre contre l’Angleterre.

Après une lutte confuse, Casse Mâchoires révèle être comme Morgana et Bouche doré un espion à la solde des britanniques chargé d’informer les Brésiliens pour couler un bateau à l’entrée de l’estuaire de l’ile afin de bloquer le croiseur allemand.

Le plan réussit, même si Casse Mâchoires y perd sa vie.

Corto indique que le navire brésilien a été coulé sur un emplacement sensé receler le trésor de galions hollandais coulés en 1580.

L’aventure se poursuit ensuite avec un trésor caché sur une ile dont l’emplacement est donné par quatre as détenus par des aventuriers divers appelés les gentilhomme de fortune.

Détenteur d’un as, Corto entre en contact avec Miss Ambigüité de Poincy descendante d’un de ses gentilshommes et également à ce titre détentrice d’un as.

Mais il se heurte à son vieux rival le moine russe Raspoutine, détenteur lui aussi d’un as et désireux de s’emparer des autres par la force.

Arrivé sur place avec Corto, Ambigüité et ses hommes de main, Raspoutine se heurte à la farouche résistance du gardien à demi fou du trésor qui n’hésite pas à tirer sur les chercheurs d’or au canon pour se défendre.

Au cours de la fusillade, le gardien et Ambigüité sont tué mais Corto révèle à Raspoutine blessé et furieux que le trésor caché dans le canon a en réalité été détruit par l’assaut.

Le dernier volet de l’histoire a lieu une nouvelle fois sur une ile perdue du Honduras ou Corto blessé, esseulé et amnésique est pris dans une sombre histoire de règlements de compte entre descendants d’évangélistes.

En conclusion, pour une première fois, « Corto Maltese : sous le signe du Capricorne » ne m’as pas du tout convaincu.

Si le style sobre, dépouillé et gracieux de Pratt confère un certain charme aux histoires du marin aventurier, il faut reconnaitre que les histoires sont presque toutes plus emberlificotées et nébuleuses les unes que les autres et donnent l’impression de servir de prétexte aux évolutions exotiques d’un héros tout en coolitude.

Difficile d’accrocher donc à ses histoires de trésors et de magie ponctuées de quelques fusillades et de bagarre à l’ancienne ou bien entendu Corto sort toujours on ne le sait comment vainqueur.

Beau, viril, détendu, énigmatique et distant, Corto Maltese est en quelque sorte l’incarnation du fantasme masculin de l’aventurier indépendant et insaisissable.

Outre le peu d’intérêt des intrigues, j’ai été également dessus du manque d’érotisme des images mais peut être avais-je une vision quelque déformée du style de Pratt, beaucoup plus sage que je ne le pensais.

Alors « Corto Maltese : sous le signe du Capricorne » mauvaise expérience épisodiques ou signe avant coureur d’un manque d’adéquation avec mes gouts personnels ?

Sans doute un peu tôt pour le dire.

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 18:40

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Paru en 2001, « Avril brisé » est une adaptation d’un roman de l’écrivain albanais Ismail Kadaré par le brésilien Walter Salles déjà reconnu internationalement par le films  « Central do Brasil » .

Situé en début du XX ième siècle au Nordeste du Brésil dans une région reculée particulièrement aride, « Avril brisé » raconte une sombre histoire de vendetta que doit accomplir un jeune homme nommé Tonho (Rodrigo Santoro) pour tuer l’assassin de son frère.

Vivant dans un petit clan familial décimé par la misère et le cycle infernal des vengeances, Tonho hésite à accomplir son sanglant destin mais finit sous la pression de son père (José Dumont) et de sa mère (Rita Assemany) à commettre le meurtre rituel chez la famille rivale.

Mais il apprend de la bouche du patriarche ennemi un vieil homme aveugle (Everaldo Pontes) que ses jours sont à présent comptés et que dés que le sang sur la chemise du tué aura séché au soleil, il sera à son tour condamné à mort.

Tonho prend alors brutalement conscience de l’absurdité de sa vie et décide de gouter à plus de joie.

Il rencontre Clara (Flavia Marco Antonio) une jeune artiste de cirque qui mène une vie itinérante avec Salustiano ( Luiz Carlos Vasconcelos).

Il est frappé par la beauté, la fraicheur et la liberté de cette jeune femme, tout comme son jeune frère Pacu (Ravi Ramos Lacerda) qui rêve autour d’un livre de contes que lui a donné Clara.

Très complices, Tonho et Pacu désobéissent à leur père pour aller au spectacle de cirque de Clara et Salustiano à la ville.

Tonho et Clara tombent amoureux et entrevoient des projets de fuite pour une nouvelle vie ailleurs.

Mais la réalité rattrape les tourtereaux et Tonho regagne le foyer familial.

Alors que son ennemi Matheus (Wagner Moura) le guette pour l’assassiner au petit matin, Tonho est sauvé par Pacu qui se fait passer pour lui.

Pacu a en effet été touché par la relation charnelle entre Clara et son frère et a préféré se sacrifier pour lui offrir une vie meilleure.

La mort de Pacu est un drame pour le clan de Tonho.

Sa mère se dresse à son tour contre le père et accepte le départ de son fils …

En conclusion, avec beaucoup d’élégance, Salles transpose la brutalité du code de l’honneur albanais dans un cadre plus tropical mais tout aussi rude du Nordeste du Brésil des années 1900.
Son film décrit un monde désespérant de misère, de désolation, de souffrance, de violence et aussi de stupidité.

Privées de tout sauf de quelques bêtes de sommes qui les aident à cultiver péniblement la canne à sucre, ces familles rurales ne trouvent rien de mieux que de s’entre exterminer en invoquant un code de l’honneur absurde.

L’interprétation est aussi contemplative et aride que le décor et n’incite pas vraiment au plaisir.

Seule la fin, poignante avec le sacrifice de l’enfant touché par une sorte de grâce poétique parvient à submerger le spectateur.

« Avril brisé » est donc pour moi un film d’auteur élégant mais un brin étouffant, dont le principal mérite est de montrer une facette plus ignorée du Brésil, loin des cartes postales habituelles.

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