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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 18:40

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Paru en 2001, « Avril brisé » est une adaptation d’un roman de l’écrivain albanais Ismail Kadaré par le brésilien Walter Salles déjà reconnu internationalement par le films  « Central do Brasil » .

Situé en début du XX ième siècle au Nordeste du Brésil dans une région reculée particulièrement aride, « Avril brisé » raconte une sombre histoire de vendetta que doit accomplir un jeune homme nommé Tonho (Rodrigo Santoro) pour tuer l’assassin de son frère.

Vivant dans un petit clan familial décimé par la misère et le cycle infernal des vengeances, Tonho hésite à accomplir son sanglant destin mais finit sous la pression de son père (José Dumont) et de sa mère (Rita Assemany) à commettre le meurtre rituel chez la famille rivale.

Mais il apprend de la bouche du patriarche ennemi un vieil homme aveugle (Everaldo Pontes) que ses jours sont à présent comptés et que dés que le sang sur la chemise du tué aura séché au soleil, il sera à son tour condamné à mort.

Tonho prend alors brutalement conscience de l’absurdité de sa vie et décide de gouter à plus de joie.

Il rencontre Clara (Flavia Marco Antonio) une jeune artiste de cirque qui mène une vie itinérante avec Salustiano ( Luiz Carlos Vasconcelos).

Il est frappé par la beauté, la fraicheur et la liberté de cette jeune femme, tout comme son jeune frère Pacu (Ravi Ramos Lacerda) qui rêve autour d’un livre de contes que lui a donné Clara.

Très complices, Tonho et Pacu désobéissent à leur père pour aller au spectacle de cirque de Clara et Salustiano à la ville.

Tonho et Clara tombent amoureux et entrevoient des projets de fuite pour une nouvelle vie ailleurs.

Mais la réalité rattrape les tourtereaux et Tonho regagne le foyer familial.

Alors que son ennemi Matheus (Wagner Moura) le guette pour l’assassiner au petit matin, Tonho est sauvé par Pacu qui se fait passer pour lui.

Pacu a en effet été touché par la relation charnelle entre Clara et son frère et a préféré se sacrifier pour lui offrir une vie meilleure.

La mort de Pacu est un drame pour le clan de Tonho.

Sa mère se dresse à son tour contre le père et accepte le départ de son fils …

En conclusion, avec beaucoup d’élégance, Salles transpose la brutalité du code de l’honneur albanais dans un cadre plus tropical mais tout aussi rude du Nordeste du Brésil des années 1900.
Son film décrit un monde désespérant de misère, de désolation, de souffrance, de violence et aussi de stupidité.

Privées de tout sauf de quelques bêtes de sommes qui les aident à cultiver péniblement la canne à sucre, ces familles rurales ne trouvent rien de mieux que de s’entre exterminer en invoquant un code de l’honneur absurde.

L’interprétation est aussi contemplative et aride que le décor et n’incite pas vraiment au plaisir.

Seule la fin, poignante avec le sacrifice de l’enfant touché par une sorte de grâce poétique parvient à submerger le spectateur.

« Avril brisé » est donc pour moi un film d’auteur élégant mais un brin étouffant, dont le principal mérite est de montrer une facette plus ignorée du Brésil, loin des cartes postales habituelles.

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