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28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 09:06

Exploration d’un réalisateur franco-suise reconnu mais controversé pour ses films dérangeants, Barbet Schroeder avec « Maitresse ».

Sorti en 1975, « Maitresse » traite d’un thème vieux comme le marquis de Sade (voir l’humanité !) le sadomasochisme, tendance qui avec le succès de « Fifty shades of grey » semble se démocratiser.

Olivier (Gérard Depardieu) débarque à Paris pour avec son ami Mario (André Rouyer) faire de la vente de livres en porte à porte.

En réalité, les deux vendeurs amateurs sont à l’affut de coups tordus et décident de cambrioler un appartement après avoir secouru une jeune femme Ariane (Bulle Ogier) d’un dégât des eaux.

Une fois dans l’appartement, les deux apprentis cambrioleurs tombent sur un étonnant attirail sado-maso et sont pris sur le fait par Ariane qui peut descendre à loisir depuis son logement au moyen d’un escalier rétractile télécommandé.

Tenus en respect par un doberman agressif, les deux hommes sont ligotés.

Olivier est cependant sélectionné par Ariane pour participer à une étrange séance ou revêtue d’une combinaison de cuir moulante, elle maltraite un homme déguisé en femme avec perruque et mini jupe-bustier en cuir.

Olivier est forcé d’uriner sur le malheureux qui y prend visiblement un intense plaisir et se fait de surcroit grassement rémunérer.

Choqué mais attiré par cette expérience, Olivier éconduit son acolyte et invite Ariane à diner.

La maitresse accepte et de retour dans son appartement fait l’amour avec ce jeune voyou viril et rustre.

Le lendemain, le couple part à la campagne en décapotable et Olivier découvre dans une château les activités déviantes de sa compagne qui humilie le propriétaire, un homme d’âge mur déguisé en valet appelé Emile (Tony Taffin) et fouette abondamment une jeune femme complaisamment livrée par son mari.

Inquiet mais excité, Olivier entre dans le jeu pervers et fesses la femme au fessier déjà rougi.

Il déjeune ensuite avec le châtelain dans une ambiance redevenue normale.

La passion amoureuse semble s’installer avec Ariane qui l’installe dans son appartement.

Olivier découvre qu’Ariane gagne sa vie en recevant des hommes et plus rarement des femmes, qu’elle domine et humilie dans l’appartement du dessous transformé en donjon. Les séance varient suivant les gouts des clients mais recèlent une importante part de mise en scène/scénario.

Les hommes sont grossièrement travestis en prostituées, harnachés, ligotés ou même mis en cage et alimentés par de la pâtée pour chien (!).

Les sévices corporels sont courants, cravache, pinces, chevalet de torture ou aiguilles/clous enfichés dans des parties sensibles du corps (prépuce ou tétons).

Olivier semble accepter le mode de vie d’Ariane mais se braque lorsqu’il découvre qu’elle est sous la coupe d’un puissant proxénète, Gautier (Holger Lowenadler) à qui elle remet d’importantes sommes d’argent dans des terrains vagues.

Incapable de supporter cette domination, Olivier agit par jalousie, pénètre en force dans ses bureaux servant de couverture à un respectable homme d’affaires, le violente et lui extorque sous la menace 10 000 francs.

Après un difficile détour dans un bar et un abattoir chevalin ou il assiste à la mort horrible d’un cheval électrocuté puis vidé encore vivant, Olivier revient à l’appartement en pensant avoir résolu le problème à sa manière, directe et brutale.

Mais la réaction d’Ariane le surprend. Apeurée, elle le met dehors et quitte son appartement sans donner d’explications.

Passé le choc de la surprise, Olivier retire l’argent de leur compte commun à la banque, revient à l’appartement dans l’intention de le donner à Ariane et découvre deux hommes de main de Gautier en train de vider les lieux.

L’altercation est inévitable et Olivier met KO les deux voyous dont l’un pourtant armé de couteau.

Il se rue alors en moto jusqu’au château de Gautier situé à la campagne et découvre Ariane déjeunant paisiblement dans son jardin.

Prise de remords, la jeune femme suit Olivier qui rebrousse chemin après avoir déposé l’argent dans la boite au lettres et les deux amants ont ensuite un accident de voiture après avoir fait l’amour en conduisant.

Superficiellement blessés, ils émergent de la carcasse de la décapotable et marchent ensemble dans la foret, heureux.

En conclusion, « Maitresse » est bien entendu un film sulfureux et parfois dérangeant.

Il correspond à une époque, les années 70 ou la liberté y compris de choquer était très importante, contrairement aux années 2010 ou un repli de façade vers des valeurs morales est observé.

L’univers du sadomasochisme est exploré avec ses codes et son puissant jeu intellectuel consistant à créer des situations de frustration, humiliation ou douleur stimulant le désir.

Ces jeux assimilés par certains à une forme de déviance, sont en réalité réservé à une élite adepte de plaisirs cérébraux plus sophistiqués que le commun des mortels.

Si on peut comprendre que le sentiment de perte de contrôle puisse exciter certains, on ne peut pourtant s’empêcher de trouver pathétiques ces êtres prenant plaisir à être traités comme des larves humaines.

Film choc tourné dans un Paris vieillot aujourd’hui méconnaissable, « Maitresse » brille par l’interprétation magistrale de Depardieu, parfait en petit voyou tombant amoureux d’une femme singulière aux faux airs de Miou-Miou, qui l’initie à un monde sous terrain et secret.

A ne pas mettre devant tous les yeux donc, mais respectable pour les esprits les plus ouverts/curieux.

Maitresse (Barbet Schroeder)
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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 20:04

Zoom sur un vieux film français assez méconnu, « Les chiens » d’Alain Jessua.

Sorti en 1979, « Les chiens » raconte la vie d’une ville nouvelle de banlieue parisienne, particulièrement glauque, ou s’établit un nouveau médecin Henri Ferret (Victor Lanoux).

Ferret est immédiatement surpris par la recrudescence des blessures par morsure de chiens, dont se dote chaque habitant afin de faire face à l’insécurité galopante dans la ville.

Ceci se matérialise par le viol dont est victime Elisabeth (Nicole Calfan) une jeune femme célibataire agressée en pleine nuit en rentrant chez elle.

Il semble y avoir un fort antagoniste entre les jeunes voyous emmenés par Franck (Philippe Klébert) et Jacques (Régis Porte) et les habitants excédés prêts à verser dans l’autodéfense face à la police bien mollassonne du commissaire Laborde (Gérard Caillaux).

Ferret décèle un profond malaise dans la ville et se rapproche du maire (Gérard Sety) fermement décidé à s’appuyer sur ses compétences médicale pour avertir le préfet afin d’obtenir une interdiction des chiens sur sa commune.

Mais face à eux se dresse Morel (Gérard Depardieu), dresseur de chiens, omnipotent dans la ville et soutenu par l’adjoint au maire.

Le maire est mystérieusement assassiné une nuit par un chien qui le mord sauvagement à la gorge et la réaction de la police qui classe sommairement l’affaire en accident irrite Ferret qui se lance dans une guerre ouverte contre Morel et ses soutiens.

Ce combat est délicat car Ferret entretient une relation avec Elisabeth qui se laisse convaincre de prendre un chien pour se défendre.

Ferret fait cependant preuve d’une grande force de caractère après avoir subi une agression par deux voyous dans une boite de nuit et être pris en chasse en voiture.

Il découvre que le maire avait lui-même un chien mais a brutalement changé d’avis après une sombre affaire de vols commis par des travailleurs sénégalais.

L’un d’entre eux qu’il a soigné, lui fait confiance et lui explique que les habitants au départ pris des chiens pour faire peur aux noirs.

La tension avec les bandes de voyous blancs croit au fur et à mesure des rixes nocturnes, Franck et Jacques se vengeant cruellement sur un chien après que celui-ci ait mordu Franck au cou.

La mort du maire laisse un boulevard pour Morez qui place ses pions pour contrôler complètement la ville.

Passionné par son métier, l’homme excite l’agressivité de ses animaux et apprend aux habitants à la déchainer dans des attaques sauvages.

Elisabeth se laisse gagner par ce climat de lynchage et jette son chien sur son agresseur qu’elle reconnait au cours d’un match de bowling, Gauthier (Pierre Vernier) qui est cruellement mordu aux parties.

L’affreux Gauthier ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Ferret qui ne peut empêcher une chasse à l’homme dans la propriété de Morez au cours de laquelle Franck trouve la mort en tombant d’une falaise pour échapper aux chiens.

De plus en plus bavards, les Sénégalais livrent à Ferret le secret de Morez, tueur de l’un d’eux, massacré par les chiens.

Morez ne parviendra pas pour autant à jouir d’un nouveau meurtre et est tué par Jacques, ivre de revanche.

Blessé à mort au couteau, Morez parvient à se trainer jusqu’au foyer des Sénégalais ou il trouve la mort.

Libéré de la folie des chiens, Morez peut alors filer le parfait amour avec Elisabeth.

En conclusion, « Les chiens » est un bien mauvais film reposant sur un postulat débile visant à dénoncer les pulsions d’auto-défense de citoyens s’armant de chiens transformés en armes mortelles.

Le climat du film est en réalité son principal défaut, avec une atmosphère sinistre de ville vide, informe, laide comme l’ont été les villes nouvelles en construction à la fin des années 70.

Les acteurs pourtant renommés se débattent comme ils peuvent dans cette mélasse, Depardieu jeune et beau crevant comme d’habitude l’écran face à un Lanoux solide et viril.

Faible sur le fond et hideux sur la forme, « Les chiens » écœure également avec son anti racisme ridicule et ses scènes d’actions pénibles ou des bergers allemands mordent pendant un temps apparemment infini des blousons rembourrés.

Mis à part pour les fans inconditionnels de Depardieu, je ne peux donc que recommander d’éviter ce vieux polar has been et déprimant.

Les chiens (Alain Jessua)
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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 14:16

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Je connais comme tout le monde le cinéma de Bertrand Blier et ai revu récemment « Les valseuses ».

Sorti en 1974, « Les valseuses » est un classique du cinéma français et un film réputé pour beaucoup culte en raison de son aspect très provocateur.

Nous sommes en 1970, la France de cette époque n’a pas grand-chose à voir avec la notre, les voitures sont incroyablement primitives (DS, 2 CV), les grands ensembles HLM en béton grignotent peu à peu les campagnes françaises encore rapidement visibles à la sortie des villes avant que les zones industrielles borgnes ne viennent achever le processus de deshumanisation totale du paysage.

Dans ce monde aujourd’hui presque irréel, Jean-Claude (Gérard) et Pierrot (Patrick Dewaere) sont deux petits voyous qui vivent de petits larcins dans les supermarchés et terrorisent les bourgeois par leurs provocations.

Un soir de désœuvrement, ils s’offrent une virée en DS « empruntée »
, sans se douter que le propriétaire de la  voiture, le patron d’un salon de coiffure, les attend à leur retour avec un pistolet.

Profitant d’un moment de distraction, le duo prend la fuite dans la voiture en embarquant avec lui Marie-Ange (Miou-Miou), shampooineuse dans le salon.

Pierrot est blessé par un tir dans la région des testicules et saigne abondamment.

Après avoir mis Marie-Ange en sécurité chez Carnot (Gérard Boucaron) un ami garagiste des plus douteux, Jean-Claude force un médecin à soigner son ami heureusement blessé de manière superficielle et en profite pour lui dérober une grosse somme d’argent en menaçant ses enfants.

De retour, le duo découvre la frigidité de Marie-Ange, qui se laisse faire l’amour par les hommes sans manifester la moindre émotion.

Furieux de sa blessure, Pierrot fait cisailler la roue avant de la DS avant de la rétrocéder au propriétaire en même temps que Marie-Ange passive et blasée de tout.

Renfloué, le duo part en vadrouille pour échapper à la police, multipliant les vols et incidents, comme la provocation d’un vigile de supermarché, la visite d’une maison de bord de mer ou il renifle des dessous d’adolescente puis agression d’une jeune mère de famille dans un train (Brigitte Fossey), que Jean-Claude force à donner le sein à Pierrot en échange d’une belle somme d’argent destinée à la faire louer une chambre d’hôtel pour faire l’amour avec son mari revenant du service militaire.

Le spectateur suit médusé les dérives vicieuses et absurdes des deux hommes et assiste à une scène homosexuelle ou Jean-Claude sodomise Pierrot pourtant à la base réticent.

Sur un coup de tête, les deux hommes reviennent voir Marie-Ange et tente de comprendre son problème sexuel.

Mais malgré leurs efforts aucun d’entre eux ne parvient à donner du plaisir à la shampooineuse, qui finit par les écœurer par sa passivité.

Marie-Ange accepte pourtant de les suivre dans leur virée absurde, les aidant même à cambrioler le salon de coiffure de son patron-amant.

L’aventure reprend cette fois à trois, le trio s’établissant à la campagne pour plus de tranquillité.

Jean-Claude et Pierrot lassés de femmes fades, décident d’attendre une femme à la sortie de prison pour connaitre la véritable passion physique.

Leur dévolu se porte sur une femme mure, Jeanne (Jeanne Moreau), qu’ils suivent, prennent en charge en lui offrant de bons restaurants, avant de gagner suffisamment sa confiance pour qu’elle accepte de faire l’amour avec eux.

Malheureusement, Jeanne se suicide peu après leur nuit d’amour, en se tirant une balle dans le vagin.

Désespérés les deux hommes reviennent voir Marie-Ange pour pleurer.

Par respect pour Jeanne, ils viennent chercher son fils Jacques (Jacques Chailleux) également à la sortie de prison.

Ils mentent au jeune homme sur la situation de sa mère, et l’invitent dans leur maison à la campagne, lui offrant, gite, couvert et Marie-Ange qui découvre finalement son premier orgasme avec ce jeune homme fin et timide, dont c’était la première fois.

Assommés par cette découverte, Jean-Claude et Pierrot acceptent pourtant la réalité et suivent même Jacques pour un cambriolage dit facile, s’avérant en fait le meurtre de son surveillant de prison.

Soupçonnés cette fois de meurtre, le duo prend la fuite à toute allure, emmenant avec eux Marie-Ange puis Jacqueline (Isabelle Huppert) une adolescente de 16 ans en révolte contre ses parents bourgeois et qui réalise sa première fois avec eux.

Le film s’achève sur la descente débridée d’une route de montagne, encore une fois sans but précis si ce n’est l’errance, l’instinct et le plaisir de la liberté.

En conclusion, « Les valseuses » est sans doute l’un des films les plus rock n’ roll des années 70, avec un gout très prononcé pour le scandale.

On hésite entre la peur, le malaise et une certaine forme de tendresse pour ces deux antihéros pas bien malins, naïfs, vicieux et rebelles.

La charge est clairement contre la petite bourgeoisie française que le réalisateur semble exécrer avec son petit confort médiocre et lui préférer les voyous vivants  sans attaches au jour le jour.
Même 40 ans après, certaines scènes restent nauséabondes voir franchement stupides dans leur révolte puérile.

« Les valseuses » est aussi servie par la crème du cinéma français avec en tête un Depardieu mince, athlétique chef de bande, un Dewaere plus fragile parfait second couteau et toute une galerie de rôles féminins très osées comme Miou-Miou nue dans une bonne moitié du film, Moreau parfaite de dignité désespérée et Fossey parfaite en bourgeoise outrée.

Même si je n’apprécie pas le cinéma outrancier de Blier, le rythme, les péripéties et la qualité des acteurs font de « Les valseuses » un film vivant, franchouilard et réussi, cadrant une certaine époque de voyous blousons noirs aujourd’hui bien révolue.

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 20:32

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Le cinéma avec « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau.

Multi récompensé notamment par le césar du meilleur acteur décerné à Gérard Depardieu en 1990, « Cyrano de Bergerac » prend l’ambitieux pari d’adapter le classique d’Edmond Rostand, connu de quasiment tous les petits écoliers français.

L’histoire se déroule dans le Paris du XVII ième siècle sous le règne de Louis XIII.

L’intrigue se développe extrêmement rapidement à partir d’une pièce de théâtre ou un homme doté d’un aplomb invraisemblable, Cyrano (Gérard Depardieu) interrompt la déclamation pompeuse de l’acteur principal au seul motif qu’il le trouve affreusement mauvais.

Le Cyrano en question appartient à la troupe des redoutables cadets de Gascogne et double d’une forte prestance physique des talents innés de poète.

Devant la vigueur de l’attaque, la représentation est annulée et le ton monte rapidement entre Cyrano et le vicomte de Valvert (Philippe Volter) qui le défie impunément tout d’abord verbalement puis physiquement en un duel à l’épée.

Sans se départir de sa formidable répartie, Cyrano croise le fer avec l’impudent et l’humilie doublement, en le battant à l’épée et en le ridiculisant par le verbe, avec notamment la fameuse tirade sur son nez proéminent qui rend son visage disgracieux.

Mais de Valvert étant le protégé du puissant comte de Guiche (Jacques Weber), Cyrano se fait du même coup un ennemi dangereux.

Redevenu à plus de calme, il se rapproche de sa cousine Roxane (Anne Brochet) dont il est secrètement amoureux.

Séduite par le courage de son cousin qui a osé s’opposer à Valvert, Roxane lui révèle que de Guiche est amoureux d’elle et souhaite la forcer à épouser le vicomte pour mieux jouir d’elle.

Elle pousse même ses confidences plus loin en lui révélant qu’elle est amoureuse d’un cadet, le jeune et beau Christian de Neuvillette (Vincent Perez), fraichement affecté dans la compagnie de Cyrano.

Malgré son immense déception amoureuse, Cyrano accepte la mort dans l’âme de protéger Christian par amour pour Roxane.

Après une curieuse prise à partie de Christian en salle d’armes, Cyrano étrangement passif face aux insultes, partage également en secret l’amour de Christian et accepte de mettre sa plume au service du soupirant.

Le jeune homme se rend donc sous les balcons de la belle pour déclamer les vers que lui souffle le poète, qui la font se pâmer de plaisir.

Le petit manège dure un certain temps avant qu’un nouvel accrochage se produise avec de Guiche empêché par Cyrano d’assassiner un de ses amis poète qui avait déplu.

Fou de rage, de Guiche débarque avec ses hommes dans le camp des Gascons pour en découdre mais finit devant la solidarité de ce corps militaire d’élite, par renoncer non sans lancer de lourdes menaces.

Comprenant qu’il ne faut pas prendre ces paroles à la légère, Cyrano décide de forcer le mariage de Christian et de Roxane, au nez et à la barbe de de Guiche, qui une nouvelle fois contre carré par son audacieux adversaire, use de se appuis politiques pour déployer le corps entier des Gascons sur le front face aux soldats espagnols.

Dépités, Cyrano et Christian obéissent en militaire.

Sur le front, malgré la dureté des conditions de vie, Cyrano continue sous le nom de Christian de tenir une abondante correspondance avec Roxane.

Le duo apprend pourtant de la bouche de de Guiche qu’ils seront livrés en pâture aux soldats espagnols estimés 100 fois plus nombreux.

Refusant de céder au désespoir, Cyrano continue de motiver ses hommes affamés et démoralisés, et après une razzia nocturne dans le camps espagnol pour trouver des vivres, met la main sur Roxane, imprudemment venue sur la ligne de front à la rencontre de son amant.

Sur place, Christian très affaibli avoue à Cyrano son fort tourment intérieur et son intention de révéler à Roxane qui est le véritable auteur des lettres, qu’elle dit pouvoir aimer même si il était laid.

Mais au moment de l’aveu fatidique, Cyrano apprend que Christian jeté par désespoir imprudemment dans la mêlée a été mortellement blessé par les espagnols.

Roxane et Cyrano se rendent alors au chevet du mourant et le poète se montre devant la gravité de la situation incapable de révéler la réalité à sa cousine.

Eperdue de chagrin, Roxane se retire au couvent.

Les années passent, les tensions s’apaisent, de Guiche s’adoucit au point d’essayer de faire prévenir son vieil ennemi pauvre et vieillissant d’une probable tentative d’assassinat contre lui.

Mais le messager arrive trop tard et Cyrano reçoit une pierre sur la tête alors qu’il se rendait comme chaque semaine au couvent voir Roxane.

Cette force de la nature parvient cependant à rejoindre Roxane et vacillant, trouve la force de lui parler.

Peu avant la mort de Cyrano, Roxane comprend dramatiquement tardivement qu’il était le véritable auteur des lettres et donc son véritable amour …

En conclusion, le succès artistique et commercial de « Cyrano de Bergerac » est mille, dix mille fois mérité.

Rappeneau réussit un véritable tour de force en mettant en images les formidables vers de de Rostand et produit un fantastique film de cape et d’épée, nous emmenant au temps des mousquetaires et des intrigues romantiques.

L’Œuvre ne perd donc en rien de son universalité, avec cet amour impossible pour un homme laid doté pourtant de tout l’esprit et de la sensibilité du monde supplanté par un rival certes beau, mais conservant assez de noblesse et de moralité pour se trouver embarrassé de la situation au point de céder son amour au profit du plus naturel : la communion des âmes.

La finesse de de Rostand consiste à montrer la dualité entre l’esprit chevaleresque et romantique qui séduira toujours les femmes, et la pure beauté physique, plus visible mais également plus superficielle et passagère.

Les acteurs à vrai dire sont bons, mais Depardieu mince et athlétique,  illumine de toute sa classe l’œuvre théâtrale.

Face à lui, Pérez parait bien fadasse et seul Weber conserve assez de prestance pour ne pas disparaitre totalement face au monstre sacré de charisme.

Pour toutes ses raisons, « Cyrano de Bergerac » est pour moi l’un des meilleurs films français que j’ai vu de toute ma vie !

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 16:48

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Oeuvre mineure dans la filmographie pantagruélique de l’ogre Gérard Depardieu, « Le plus beau métier du monde » est un film de Gérard Lauzier sorti en 1996.

Celui-ci raconte l’histoire de Laurent Monier (Gérard Depardieu), professeur d’histoire géographie dans un lycée renommé d’Annecy qui ayant été pris en flagrant délit d’adultère par sa femme Hélène (Michèle Laroque) voit son couple se briser.

Hélène également professeur demande sa mutation à Paris et s’y rend avec ses enfants.

Laurent choisit de les suivre mais atterrit en Seine Saint Denis, au collège Serge Gainsbourg.

Le choc est rude pour ce professeur habitué aux collèges bourgeois ou la discipline est strictement observée par les élèves.

A Serge Gainsbourg, Laurent hérite d’une classe à problèmes, une quatrième technologique et se heurte à la violence de quelques éléments perturbateurs dont Aziz Raouch (Laurent Jaubert) frère de Ahmed, qui fait la loi dans la cité.

Pour accroitre ses difficultés, Laurent trouve un logement dans la propre cité ou vit Ahmed et découvre les « joies » de la vie dans les cités de Saint Denis, entre petits larcins et tentatives d’intimidation.

Laurent peut difficilement trouver du réconfort auprès du principal du collège, Monsieur Gauthier (Guy Marchand) et du conseiller d’éducation Monsieur Baudouin (Ticky Holgado) tous deux dépressifs.

Malgré ces problèmes, il parvient à trouver des motifs de satisfactions avec une jeune élève douée Malou (Prisca Songo) qu’il encourage en lui permettant d’étudier dans son appartement le soir mais surtout avec Radia (Souad Amidou) jeune et belle professeur elle aussi divorcée qu’il courtise ardemment.

La vie de Laurent reste compliquée avec son ex-femme qu’il continue à fréquenter en parallèle et son refus de céder aux compromis face aux violences quotidiennes des frères Raouch.

Laurent s’emmêle les crayons dans ses relations féminines, en provoquant malgré lui un tête à tête inattendu entre Radia et Hélène.

Il doit également faire face à une plainte portée par Ahmed en raison d’une gifle administrée et aux insinuations persistantes de la cité concernant une éventuelle relation pédophile avec Malou.

Et ce n’est pas le soutien de son voisin raciste armé jusqu’aux dents Constantini (Daniel Prévost) qui lui remonte le moral.

Usé, fatigué et à bout de nerfs, Laurent use de violence contre Ahmed et ses gros bras et se rue dans une cave sordide pour protéger Malou, victime de violences.

Malgré le rapport de force défavorable, le professeur tient solidement face à la brutalité des caïds et sauve la jeune fille.

Blessé de manière superficielle, Laurent apprend l’arrestation de Ahmed et ses acolytes et renonce finalement à une nouvelle mutation à Paris pour rester aider ses élèves de Seine Saint Denis.

En conclusion, « Le plus beau métier du monde » n’est pas un film comique mais un film social s’aventurant sur un sujet particulièrement délicat : l’éducation nationale dans les zones sensibles.

Lauzier s’en tire habilement, évitant tous les clichés et poncifs du genre.

Il est en cela grandement aidé par la distribution prestigieuse avec notamment un Gérard Depardieu (encore !) en grande forme dans un rôle aux antipodes de son image de fauve instinctif et brutal.

« Le plus beau métier du monde » est un film intéressant, parfois pénible, parfois amusant mais qui ne verse pas dans un caricature outrancière de la vie des cités.

Les mauvaises langues diront que cette vision est passablement édulcorée, que depuis dix sept ans, les choses ne se sont pas améliorées voir se sont détériorées avec la montée de l’islamisme radical et un durcissement dans les règlement de compte entre bandes avec l’emploi d’armes de guerre, mais ceci est un autre débat qui dépasse le visionnage d’un film respectable.

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 21:38

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Il était logique de compléter l’œuvre de Claude Berri par « Jean de Florette » première partie de son diptyque cinématographique consacré à Marcel Pagnol.

Sorti en 1986, « Jean de Florette » raconte dans les années 20 dans un petit village de Provence près d'Aubagne, la lutte farouche de la famille Souberyan pour faire l’acquisition d’une ferme située sur une source d’eau jugée indispensable pour le développement d’une culture/agriculture rentable.

Le jeune Ugolin (Daniel Auteuil) est l’élément moteur de ce projet mais son vieil oncle César (Yves Montand) marque rapidement son ascendant sur lui pour lui souffler des méthodes peu reluisantes.

En effet, Piquebouffique le propriétaire de la ferme en question située sur le domaine des « Romarins », ennemi viscéral des Souberyan, se refusant à leur vendre sa propriété est finalement brutalement éliminé.

Sentant arriver la question des héritiers, César et Ugolin décident de boucher la source de la ferme pour lui faire perdre de sa valeur et l’acquérir pour un prix dérisoire.

Mais prenant tout le monde à contrepied, arrive un héritier de la ville, Jean Cadoret (Gérard Depardieu) qui délaisse ses activités de percepteur, pour s’implanter aux Romarins avec tout sa famille : Aimée (Elisabeth Depardieu) et la jeune Manon (Ernestine Mazurnova).

Cadoret est un exalté avec des projets plein la tête qu’il a minutieusement préparés en se documentant.

Il se lance dans le projet fou d’élever des lapins d’Australie à la reproductivité foudroyante tout en cultivant en parallèle ses légumes.

Habile, Ugolin se positionne en voisin chaleureux et fait mine de l’aider pour mieux surveiller ces activités.

En réalité, il rend compte à César et le duo machiavélique manœuvre pour détruire les projets du citadin exilé et lui rendre la vie impossible dans le village.

Dans les faits, l’énergie et l’obstination de Cadoret impressionnent Ugolin dont la mentalité campagnarde est plus pragmatique et étriquée.

Pourtant, lorsque les premiers jours de sécheresse de l’été arrive, le travail de sape des Souberyan commence à payer et Cadoret se trouve vite à cours d’eau.

Pour survivre, il doit donc entreprendre des harassantes allées et venues dans les collines pour ramener des l’eau à dos de mulet et d’homme.

Rapidement ruiné, Cadoret ne peut faire face malgré le courageux soutien de sa femme.

Il décide alors en désespoir de cause de creuser un puits et d’utiliser de la dynamite pour briser les épaisses roches lui barrant l’accès à l’eau.

C’est au cours d’une de ces dangereuses manœuvres qu’il est frappé par des projections et perd la vie.

Malgré les remords sincère d’Ugolin, finalement pris de pitié pour cet homme courageux, franc et naïf, César triomphe et pousse son neveu à acquérir la demeure.

Seule reste Manon, qui malgré son jeune âge a conscience de tout …

En conclusion, « Jean de Florette » est un film intéressant montrant toute le coté machiavélique, dur, sournois et cruel de certaines familles de propriétaires terriens prêtes à tout par ambition.

Le rythme du film est assez lent, comme ralenti par la chaleur écrasante du Midi.

Mais malgré la qualité des écrits de Pagnol, « Jean de Florette » serait peu de choses sans la qualité de ses acteurs.

En jeune paysan faible et peu malin, Auteuil obtient un rôle fantastique, pourtant il ne peut que s’effacer devant la performance « larger than life » de Depardieu, rêveur outrancier animé d’un amour passionnel qui causera son aveuglement puis sa perte.

 

Du cinéma français traditionnel sans doute, mais de qualité.

 

Une valeure sure ...

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 00:30

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Troisième film de Ridley Scott chroniqué dans ces colonnes et non de moindres puisqu’il s’agit de « 149 : Christophe Colomb » paru l’année symbolique de 1992.

« 1492 : Christophe Colomb » est une grande fresque historique racontant l’épopée du navigateur d’origine italienne Christophe Colomb (Gérard Depardieu) qui par conviction personnelle força les réticences politico-religieuse du royaume d’Espagne pour entreprendre une grande expédition maritime destinée à ouvrir une nouvelle voie de commerce avec l’Asie en passant par l’Ouest.

Pour se faire, Colomb se voit épaulé par le marin (Tcheky Karyo) qui persuade l’armateur maure Antonio de Marchena (Fernando Rey) de prêter des navires pour l’expédition.

Habile, Colomb obtient à l’arraché le soutien politique et financier de la reine d’Espagne Isabelle (Sigourney Weaver) malgré l’opposition farouche de Gabriel Sanchez (Armand Assante) noble proche du pouvoir qui trouve que l’explorateur s’arroge trop de pouvoirs et de bénéfices sur les territoires qu’il aura découvert.

L’expédition peut dont avoir lieu et met en place trois navires dont le fameux Santa Maria piloté par l'explorateur lui-meme.

Navigateur et meneur d’hommes né, Colomb contient l’exaspération des marins devant le voyage plus long et périlleux que jamais et finit par toucher au but après près de deux mois de mer.

Il touche alors terre dans une ile d’Amérique centrale appelée Guanahani.

Rapidement, le corps expéditionnaire rencontre les premiers indiens les Arawaks du reste plutot pacifiques..

Colomb impose une discipline stricte à ses hommes, interdisant vol et viol, et parvient à nouer de bonnes relations avec le chef indien Utapan qui devient son allié allant même jusqu’à apprendre sa langue.

Puis Colomb découvre Cuba et s’établit à Saint Domingue ou il rencontre une autre tribu indienne pacifique mais plus rétive à l’implantation d’européens.

Les Espagnols et Indiens se mélangent, mais malgré la richesse des échanges, Colomb ne trouve que peu de l’or qu’il avait escompté.

Il laisse néanmoins une garnison à terre pour établir un fort et revient en Espagne accompagné d’Indiens, de trésors et d’animaux exotiques, ce qui lui permet de vendre à Isabelle, le succès de son expédition.

Négociant âprement devant l’hostilité toujours plus marqué de Sanchez, Colomb fait nommer ses deux frères gouverneurs et obtient de revenir sur place avec 1000 hommes afin d’évangéliser les indiens et de bâtir le début d’un empire espagnol en Amérique.

Cependant, Adrian de Moxica (Michael Wincott), noble proche de Sanchez accompagne Colomb pour le surveiller.

Mais malheureusement, à son retour, le fort a été détruit et les hommes massacrés.

Utapan qui sert d’interprète avec le chef de la région du fort, apprend à Colomb que les hommes ont été massacrés par une expédition de tribu indienne cannibale particulièrement féroce.

Malgré l’atrocité du massacre, Colomb parvient à calmer les désirs de vengeance de ses hommes notamment de Moxica particulièrement vindicatif et stabilise la situation.

Il fait ériger une église et instaure un semblant de gouvernement mettant à contribution les indiens afin de rapporter sous forme d’impôts de l’or.

Mais ce système ne fonctionne pas très bien et Moxica qui châtie durement un indien récalcitrant provoque une rébellion.

Colomb est alors contraint d’emprisonner le noble, et remonte alors les traces de la tribu ennemie responsable des massacres.

La lutte dans la jungle face à une tribu expérimentée aux techniques de combat archaïques mais redoutables est d’une grande férocité et fait de nombreuses victimes de part et d’autres.

Colomb frôle la mort dans un corps à corps sanglant mais parvient à prendre le dessus sur les indiens ennemis.

A son retour au fort, il découvre la rébellion de Moxica qui à la tête d’une poignée d’hommes tente de renverser son autorité.

Une nouvelle lutte éclate et Moxica acculé au bord d’un précipice choisi de se suicider pour échapper à un nouveau jugement qu’il sait fatal.

Colomb qui a perdu un de ses frères dans la bataille, exécute en effet les derniers mutins mais s’aperçoit qu’il a perdu gros avec des troupes divisées et affaiblies mais surtout la perte de l’alliance avec les Indiens.

Pour couronner le tout, une énorme tempête tropicale se lève et provoque la destruction du fort.

Défait et discrédité, Colomb reçoit la visite de l'austère Francisco de Bobadilla (Mark Margolis) protégé de Sanchez qui le démet de ses fonctions pour se proclamer gouverneur.

Il reçoit de plus comme coup de grâce la nouvelle de la découverte du continent américain par Amerigo Vespucci.

Le retour en Espagne est donc plus qu’amère pour Colomb qui perd donc en apparence la face devant Sanchez même si ce dernier sait en réalité o combien l’histoire lui sera redevable de son exploit.

Au final, l’homme vieilli, affaibli et disgracié passe le témoin à ses fils, dont l’un des deux écrira la biographie selon un mode narratif qu’affectionne Scott.

En conclusion, « 149 :, Christophe Colomb » est un film d’aventure historique épique comme on en a rarement vu.

Le budget est ici conséquent, la reconstitution grandiose et les paysages sauvages des iles d’Amérique centrale digne d’un best of de Koh Lanta, l’insupportable Denis Brogniart en moins.

En grand réalisateur qu’il est, Scott parvint à refaire vire l’histoire, et distille juste ce qu’il faut d’action pour ne pas lasser le spectateur sur les 2h30 de son film.

Un mot sur Gérard Depardieu, très décrié en ce moment en raison de son exil fiscal en Belgique, qui signe pour moi l’un de ses rôles les plus impressionnants de justesse et de passion.

C’était il y a vingt ans, et peu d’acteurs français peuvent se targuer selon moi d’une telle performance dans un film américain à grand budget.

Enfin si on rajoute à cela l’une des musiques les plus mémorables de Vangélis, on obtient donc un très grand film quasi intemporel.

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 14:32

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Une fois n’est pas coutume, un film français dans ces colonnes avec « Nathalie » réalisé en 2003 par Anne Fontaine.

L’histoire est très simple, Catherine (Fanny Ardant) une bourgeoise d’une cinquantaine d’années s’aperçoit un jour que son mari Bernard (Gérard Depardieu) le trompe.

Entre les deux époux la vie affective et sexuelle est il est vrai réduire au néant absolu.

Interrogé sur cette liaison, Bernard reconnait les faits mais les minimise.

Contre toute attente, Catherine encaisse le choc mais décide de payer une prostituée appelée Nathalie (Emmanuelle Béart) pour séduire son mari et lui raconter son comportement avec les femmes.

Peu à peu un jeu étrange va s’établir entre les deux femmes, Nathalie racontant à Catherine toujours plus avide,  chacun des ses rendez vous avec son mari et leurs ébats.

Catherine va éprouver du plaisir dans cette jouissance par procuration assez malsaine avec il est vrai des récits toujours plus sulfureux de Nathalie.

Puis les deux femmes vont se rapprocher, devenir plus intimes et mélanger leurs vies.

Catherine va payer un appartement à Nathalie alors en difficulté financière, puis connaitre sa vie d’esthéticienne tandis que Nathalie ira la voir à son cabinet de médecin.

Les deux femmes sortent aussi ensemble et Catherine s’enhardit jusqu’au point d’avoir une aventure.

Catherine souffre des récits de Nathalie mais y éprouve tout de même du plaisir et ne peut plus interrompre ce jeu dont elle est devenue dépendante.

Puis lors d’une confrontation avec Bernard le bat blesse et Catherine s’aperçoit que Nathalie a tout inventé.

Tout s’effondre alors … et on s’aperçoit que l’instrument a en réalité manipulé sa maitresse.

En conclusion, bien que construit sur un sujet original et potentiellement prenant psychologiquement avec l‘excitation de l‘imagination par tierce personne « Nathalie » souffre d’une réalisation lente et glacée.

Les personnages semblent se mouvoir comme des morts vivants dans un monde irréel.

Ils fument des tonnes de cigarettes et boivent beaucoup d’alcool pour avoir l’air distingués et détachés des choses mais finissent surtout par irriter de leur maniérisme.

L’opposition entre la bourgeoise coincée et la prostituée sexuellement libérée tourne rapidement court puisque ces deux femmes deviennent vite complices.
Assez étrangement le sexe est complètement absent du film.

Emmanuel Béart, belle femme massacrée par la chirurgie esthétique incarne bien le fantasme masculin mais se meut dans des décors chic et toc dans lesquels est diffusée une musique d’ambiance aussi vide et dénaturée que son personnage.

On retrouve donc ici toutes les caractéristiques du film français se voulant intellectuel, sophistiqué, dépressif et morbide.

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