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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 08:54

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Réalisé en 1940, « Rebecca » est le premier film américain toujours en noir et blanc d’Alfred Hitchcock.

Le réalisateur montre déjà son gout marqué pour les romans gothiques de Daphné du Maurier, qu’il adaptera trois fois au cinéma avec notamment le fameux « Les oiseaux ».

Comme souvent avec Hitchcock, « Rebecca » commence par une rencontre amoureuse entre un  riche anglais Maxim de Winter (Laurence Olivier) et une jeune femme (Joan Fontaine) accompagnant sa patronne Madame Van Hooper (Florence Bates) lors d’un séjour à Monte-Carlo.

Le cadre luxueux et la beauté de la Cote d’azur contribuent pour beaucoup à un rapprochement entre de Winter qui est un jeune veuf distingué et viril et la belle jeune femme quelque peu déstabilisée par la soudaineté de la situation.

Déterminé et autoritaire, de Winter arrache son amie aux griffes de sa patronne, une insupportable matrone d’âge mur en lui proposant de l’épouser.

Le mariage se fait à vitesse grand V et le couple part s’établir dans un immense manoir appelé Manderley au sud de l’Angleterre.

La nouvelle Madame de Winter doit alors prendre connaissance de ses obligations aristocratiques et surtout gérer l’imposant personnel qui aide à tenir en ordre l’immense demeure.

Peu à l’aise Madame de Winter est très impressionnée par la gouvernante, Madame Danvers (Judith Anderson), une femme sèche et austère à la limite de l’antipathie.

Très vite, l’atmosphère du manoir devient étouffante car on lui rappelle sans cesse le souvenir de Rebecca de Winter, la première femme de Maxim disparue dans un accident de bateau et dont personne n’a oublié le souvenir.

Jack Favell (George Sanders), le cousin de Rebecca surgit également de nulle part et tient des propos particulièrement déroutants qui contribuent au malaise de Madame de Winter.

Assez curieusement, Maxim n’est pas d’un grand secours pour sa femme qui se débat de plus en plus face au fantôme de la disparue.

La situation continue de s’aggraver lorsque Madame de Winter commet bévues sur bévues, en s’habillant comme Rebecca lors d’une soirée mondaine donnée à Manderley, ce qui provoque le courroux de Maxim.

Un tournant s’opère pourtant lorsqu’un plongeur découvre par mégarde le bateau qui a coulé en emportant Rebecca.

Le bateau est alors renfloué pour une expertise policière et o surprise le corps de la véritable Rebecca est retrouvé à bord.
Les Winter sont alors replongés dans une intense crise conjugale avec le retour du souvenir embarrassant de Rebecca.

Maxim fait alors de surprenantes révélations à sa femme sur les circonstances troubles de la mort de Rebecca, notamment l’inhumation d’une inconnue à la place de sa femme, tuée par accident lors d’une crise de jalousie alors qu’elle venait de lui annoncer qu’elle était enceinte d’un autre homme, vraisemblablement son cousin Favel.

Maxim lui révèle qu’il haïssait sa femme, belle froide, riche et dure, qui lui rendait la vie impossible.

Le voile des conventions se déchire alors mais malgré ces aveux lourds, Madame de Winter soutient son mari contre la pression policière qui ayant déterminé que le bateau a été volontairement coulé, se rapproche inexorablement de Maxim.

Favel revient alors sur le devant de la scène et tente de faire chanter Maxim en le menaçant de révéler à la police qu’il a tué Rebecca.

Mais le mari tient bon et parvient en jouant subtilement avec la police à décrédibiliser son accusateur.

En exploitant un interrogatoire de Madame Danvers, la police se rend à Londres chez le Docteur Baker (Leo G Carroll) qui lui révèle qu’elle était atteinte d’un cancer incurable.

On comprend alors que se sachant condamnée, Rebecca a cherché à se faire tuer par son mari.

Tiré en apparence d’affaire, le couple de Winter subit pourtant en retour la colère aveugle de Madame Danvers, liée avec Favel dans sa volonté de punir Maxim pour le meurtre de Rebecca.

Réduite à des résolutions extrêmes, Madame Danvers met le feu à Manderley et meurt dans les flammes dévorante de sa propre folie.

En conclusion, « Rebecca » est un vieux film rendu particulier par son atmosphère gothique.

Hitchcock exploite à merveille son manoir sinistre, l’usage du noir et blanc et les décors brumeux du sud de l'Angleterre pour créer un ambiance de château hanté.

Le récit est comme souvent chez Hitchcock complexe, psychologique avec le thème du double féminin maléfique venant hanter une jeune femme pure, honnête et dévouée.

Laurence Olivier est l’incarnation du parfait (et irritant !) gentleman britannique torturé, Judith Anderson est fantastique en gouvernante inquiétante mais c’est assurément Joan Fontaine, sublime, fraiche et fragile qui crève l’écran.

Du coté plus critique, « Rebecca » souffre d’une durée longue, d’un rythme lent, d’une musique particulièrement niaise et d’une doublage en français souvent sur affecté qui nuit à l’interprétation des acteurs.

Un film complexe et sombre marqué cependant par son époque, qui reste pour moi destiné aux cinéphiles pointus.

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 14:32

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Une fois n’est pas coutume, un film français dans ces colonnes avec « Nathalie » réalisé en 2003 par Anne Fontaine.

L’histoire est très simple, Catherine (Fanny Ardant) une bourgeoise d’une cinquantaine d’années s’aperçoit un jour que son mari Bernard (Gérard Depardieu) le trompe.

Entre les deux époux la vie affective et sexuelle est il est vrai réduire au néant absolu.

Interrogé sur cette liaison, Bernard reconnait les faits mais les minimise.

Contre toute attente, Catherine encaisse le choc mais décide de payer une prostituée appelée Nathalie (Emmanuelle Béart) pour séduire son mari et lui raconter son comportement avec les femmes.

Peu à peu un jeu étrange va s’établir entre les deux femmes, Nathalie racontant à Catherine toujours plus avide,  chacun des ses rendez vous avec son mari et leurs ébats.

Catherine va éprouver du plaisir dans cette jouissance par procuration assez malsaine avec il est vrai des récits toujours plus sulfureux de Nathalie.

Puis les deux femmes vont se rapprocher, devenir plus intimes et mélanger leurs vies.

Catherine va payer un appartement à Nathalie alors en difficulté financière, puis connaitre sa vie d’esthéticienne tandis que Nathalie ira la voir à son cabinet de médecin.

Les deux femmes sortent aussi ensemble et Catherine s’enhardit jusqu’au point d’avoir une aventure.

Catherine souffre des récits de Nathalie mais y éprouve tout de même du plaisir et ne peut plus interrompre ce jeu dont elle est devenue dépendante.

Puis lors d’une confrontation avec Bernard le bat blesse et Catherine s’aperçoit que Nathalie a tout inventé.

Tout s’effondre alors … et on s’aperçoit que l’instrument a en réalité manipulé sa maitresse.

En conclusion, bien que construit sur un sujet original et potentiellement prenant psychologiquement avec l‘excitation de l‘imagination par tierce personne « Nathalie » souffre d’une réalisation lente et glacée.

Les personnages semblent se mouvoir comme des morts vivants dans un monde irréel.

Ils fument des tonnes de cigarettes et boivent beaucoup d’alcool pour avoir l’air distingués et détachés des choses mais finissent surtout par irriter de leur maniérisme.

L’opposition entre la bourgeoise coincée et la prostituée sexuellement libérée tourne rapidement court puisque ces deux femmes deviennent vite complices.
Assez étrangement le sexe est complètement absent du film.

Emmanuel Béart, belle femme massacrée par la chirurgie esthétique incarne bien le fantasme masculin mais se meut dans des décors chic et toc dans lesquels est diffusée une musique d’ambiance aussi vide et dénaturée que son personnage.

On retrouve donc ici toutes les caractéristiques du film français se voulant intellectuel, sophistiqué, dépressif et morbide.

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