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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 18:42

Malgré le déclin du heavy metal, Metallica arrive encore d’une manière ou d’une autre à faire parler de lui.

Ainsi sort en 2013, « Through the never » film documentaire de Nimrod Antal.

Basé autour d’un énorme concert de Metallica à Vancouver sur la tournée « Death magnetic », la film tisse une trame narrative montrant un jeune livreur appelé Trip (Dane Dehaan) aux faux airs de Leonardo Di Caprio jeune, qui doit quitter la salle pour acheminer un colis à travers la ville.

Après la traditionnelle introduction « The ectasy of gold » enchainé d’un « Creeping death » toujours nerveux et scandé par la foule, Trip délaisse son skate board pour prendre une camionnette hors d’âge afin de porter un espèce de jerrican rouge.

Pendant ce temps là, les musiciens jouent dans une arène circulaire, le public formant une masse compact autour d’eux.

Derrière un James Hetfield toujours plus tatoué et grisonnant mais encore en forme, Lars frappe derrière sa batterie avec ses kilos en plus et sa calvitie marquée, Robert Trujillo travaille ses abducteurs en jouant accroupi les cheveux collés par la sueur dans un exercice toujours un peu vain/ingrat, seul Kirk Hammett semble ne pas avoir bougé, avec juste quelques cheveux gris et traits marqués en plus.

Place aux muscles avec « For whom the bells tolls » et « Fuel » et son train d’enfer à mesure que Trip roule à fond de train dans le quartier d’affaires de Vancouver, étrangement vide à cette heure tardive de la nuit.

Metallica innove sur « Ride the lightning » ou d’énormes générateurs surgissant du toit envoient de véritables arcs électriques pour illustrer un morceau rare, précieux et sans concession.

Curieusement figé à un feu rouge, Trip se fait percuter par une voiture, sa camionnette bascule et le jeune homme émerge en sang et choqué sur un « One » toujours aussi émouvant et spectaculaire par son déferlement terminal de décibels.

Bonne surprise sur « The memory remains » qui fait hurler le stade en cœur sur les parties chantées de Marianne Faithfull mais les premières mesures de « Wherever I may roam » ne servent qu’à lancer la peur de Trip face à une horde d’émeutiers ravageant la ville.

Tout bascule en bagarre rangée sur « Cyanide » du dernier album, sympathique mais clairement moins fluide que le reste du répertoire.

Les flics en tenue de Robocop chargent les émeutiers masqués qui répliquent à coups de barres de fer et de cocktails Molotov.

Perdu dans ce chaos, Trip repère un mystérieux cavalier doté d’un effrayant masque à gaz, qui chasse les émeutiers pour les pendre aux lampadaire.

On monte d’un cran dans le spectacle lorsque une immense statue représentant la Justice est démolie sur « …and justice for all » morceau culte du très technique album éponyme.

Sur fond de « Master of puppets » et « Battery » traditionnelles fusées un peu usées du groupe, Trip affronte le terrible homme à cheval sur le toit d’un immeuble et parvient non seulement à échapper à la mort mais à détruire à coup de masse la terrible apparition.

Un break dans toute cette violence avec « Nothing else matters » puis une ultime confrontation avec la foule en furie après que Trip n’ait pu livrer son colis à un routier apeuré et calfeutré dans son bahut.

Face à face avec son destin et la mort, Trip s’asperge d’essence avec le jerrican, se met en flammes et fonce dans le tas sur fond de « Enter sandman ».

Bien entendu après une bagarre farouche, Trip est mis à terre et laissé pour mort avant de se dissoudre en un flux d’énergie.

Utilisant une ruse bien connue, Metallica simule un grave accidents et des blessés chez ses techniciens pour repartir d’un son plus roots en se remémorant ses années « garage ».

Un petit « Hit the lights » nerveux vient donc achever le concert avec en bonus le long instrumental « Orion » parfait hommage à Cliff Burton.

En conclusion, bien que plutôt réussi compte tenu des importants moyens déployés « Through the never » apparait un peu survendu et n’est pour moi pas grande chose de plus qu’un concert de Metallica dans une énorme salle nord américaine.

Certes le groupe a mis cette fois le paquet pour allier puissance visuelle à son habituel impact sonore, mais la trame autour du jeune chauffeur livreur sensé représenter l’archétype du jeune hard rocker et fan du groupe demeure bien faiblarde et artificielle.

A réserver donc aux éternels fans des 4 horsemen, les autres applaudiront tièdement la formidable mécanique mise en œuvre selon les préceptes du « toujours plus ».

Through the never (Nimrod Antal)
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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 16:05

Déjà six ans pour le fabuleux concert de Metallica aux Arènes de Nimes aussi est-ce avec un grand plaisir que je vais chroniquer ce « Français pour une nuit » enregistré en 2009 lors de la tournée de « Death magnetic » l’album du retour aux sources des Californiens au thrash metal des origines.

Dans le cadre grandiose des plus grandes arènes romaines de France, un site antique vieux de plus de deux milles ans ou tant d’hommes et d’animaux ont perdu la vie, Metallica pose son infrastructure de manière à optimiser la vue d’une foule répartie en cercle non parfait autour des musiciens.

L’entame est tonique avec « Blackened » dont le tempo et les riffs acérés découpent comme des lames de rasoir.

Le groupe parait étincelant de forme, James Hetfield en impose toujours autant avec sa forte carrure, ses tenues noires, ses multiples tatouages et ses cheveux à présent courts et plaqués, Kirk Hammett parait insensible au temps qui passe, Lars Ulrich certes déplumé mais toujours aussi dynamique à la batterie et enfin Robert Trujillo, le bassiste râblé aux larges frusques dont l’implication physique reste de tous les instants.

Metallica joue sur du velours avec « Creeping Death » dont le break terminal met toujours la foule à contribution avec une efficacité jamais démentie en concert puis fait cracher les flammes sur « Fuel » seul morceau de l’époque « Load/Reload » qui sera joué ce soir là.

La vitesse et la pyrotechnie de « Fuel » achève de porter à l’ébullition la foule et on déguste avec plaisir « Harvester of sorrow » morceau chaloupé et ténébreux divinement interprété par un Hetfield habité.

Un peu de douceur avec « Fade to black » éternelle ballade mélancolique des 80’s, puis place à la partie la plus vendeuse du concert avec les titres du dernier album, « Broken, beat & scared » dur, rugueux mais dépourvu du refrain magique faisant la différence et « Cyanide » qui ne décolle jamais et provoque un ennui poli.

On reste dans le viril avec « Sade but true » qui malgré son intensité parait avec le recul particulièrement lourdingue aujourd’hui avec son coté martelé/répétitif.

Rien à dire en revanche sur le magnifique « One » si ce n’est qu’il referme la quintessence du génie de Metallica et un monument de concert avec sa montée progressive en intensité pour aboutir à une guerre totale… de guitares.

Retour à « Death magnetic » avec la gifle « All nightmare long » enchainé du magnifique « The day that never comes » peut être le meilleur titre de l’album en raison de la beauté de ses mélodies.

Impossible de ne pas avoir droit à l’incontournable « Master of puppets » toujours très intense mais assez peu digeste à mes yeux car trop long et violent.

Je n’ai jamais compris en revanche l’intérêt d‘exhumer du grenier « Dyers eve » titre certes très musclé mais mineur au sein du répertoire du groupe.

Place aux classiques du « Black album » pour terminer, la ballade mythique « Nothing else matters » qui ouvrit à Metallica les portes de radio dans les années 90 puis « Enter sandman » plus grand tube de leur carrière interprété par un Hetfield écrasant de maitrise qui embrase la foule.

Après avoir exprimé des remerciements sincères et l’honneur pour Metallica de jouer dans un pareil endroit, viennent les rappels : la reprise ultra musclée de Queen « Stone cold crazy » et le cap sur le premier album culte « Kill’em all » avec l’ultra plaisant « Motorbreath » enchainé du jouissif « Seek and destroy » reprit comme un seul homme par les 25000 spectateurs pour imprégner dixit le groupe ces lieux de la marque de Metallica.

En conclusion, « Français pour une nuit » est un superbe cadeau aux fan français de Metallica et un concert exceptionnel car réalisé par un groupe exceptionnel dans un lieu exceptionnel.

A plus de cinquante ans, les musiciens de Metallica impressionnent par leur passion et l’énergie incroyables qu’ils parviennent encore à dégager sur scène.

En mélangeant habilement vieilleries incontournables et classiques très heavy/thrash bien que sans doute moins intemporels, Metallica trouve un bon équilibre et offre plus de 2 h de fête avec un spectacle de très haut niveau mélangeant qualité du son, effets lumineux et pyrotechniques…

Un véritable must donc pour tous les fans du groupe… et les autres !

Français pour une nuit (Metallica)
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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 09:49

lulu.jpg2

 

 

En 2011, soit trois ans après un excellent « Death magnetic » marquant le retour du Metallica musclé et conquérant, les four horsmen surprennent encore leur public en s’acoquinant avec le chanteur Lou Reed, figure légendaire du rock.

Pourtant on se souvient que en 1998, Metallica s’était déjà rapproché le temps d’un duo d’une autre légende du rock avec Marianne Faithfull, preuve de son gout pour les voix rauques cassées par l’alcool et la cigarette.

Le résultat donne « Lulu » curieux album figurant le destin tragique d’une allemande ayant connu les honneurs de la bourgeoisie avant de mourir prostituée dans la déchéance la plus absolue.

« Brandenburg gate » donne tout de suite le ton avec le phrasé de Lou Reed sur les guitares rock lourdes de Metallica, James Hetfield se contenant de quelques chœurs d’accompagnement.

On poursuit la découverte avec « The view » long mid tempo rugueux, sur lequel Metallica dompte sa puissance et laisse par éclipses éclater quelques refrains plus appuyés au milieu des spoken words de Reed.

Plus de sept minutes pour « Pumping blood » sur lesquelles Reed se fait prophète d’une sombre apocalypse sous tendue par la musique menaçante et intense de Metallica.

Le rythme est certes beaucoup plus rapide sur « Mistress dread »  mais beaucoup trop répétitif pour ne pas lasser l’auditeur.

Difficile de se caler avec « Iced honey » qui verse lui plus dans le mid tempo rock certes solide mais sans éclat.

Le premier disque se solde par un autre titre atmosphérique atypique de plus de 11 minutes, « Cheat on me », sur lequel Reed a tout loisir d’exprimer sa verve sur quelques chœurs fantômes de Hetfield.

Passablement intrigué par le résultat proposé jusqu’alors on embraye sans coup férir sur le second disque, restreint à quatre morceaux.

La copie semble être identique avec un « Frustration » très long  et sinueux morceau (plus de huit minutes) avec toujours en toile de fond, les guitares lourdes de Metallica.

Même traitement pour « Little dog » long titre acoustique très plat tenu uniquement par la voix chevrotante de Reed.

On se prend à souhaiter ardemment la fin du disque qui arrive avec « Dragon », nouveau titre léthargique s’éveillant timidement à mi course et « Junior dad » qui vient bercer de manière apaisante l’auditeur sur prêt de vingt longues minutes.

En conclusion, « Lulu » est un ovni musical qui se fit étriller par la critique et tout particulièrement par les fans de Metallica, particulièrement intransigeants avec les écarts expérimentaux de leur groupe fétiche, et semblant préférer voir le groupe cryogénisé dans son thrash poussiéreux des années 80.

D’un point de vue plus objectif, « Lulu » n’est pas un album inaudible ou catastrophique, mais demeure particulièrement difficile à appréhender tout particulièrement dans sa seconde partie, qui manque cruellement de rythme et de punch.

Metallica accepte ici de se mettre au second plan et de laisser le chanteur s’exprimer dans son style narratif si particulier.

Comme les musiciens possèdent de grandes capacités, le résultat ne peut être totalement mauvais et parvient même plusieurs fois à séduire dans la première partie foncièrement plus énergique.

« Lulu » demeure donc une curiosité musicale à réserver aux fans de rock à l’esprit ouvert.

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 10:03

The-Good--the-Bad-and-the-Ugly.jpg4

 

 

Enregistré durant la tournée du « Black album » (1991-1992), « The good, the bad, the ugly » est un triple disque live italien très répandu auprès des fans de Metallica.

Bien entendu compte tenu des conditions d’enregistrement illégal, inutile de rechercher une production bien léchée ou fluide, il faut prendre le disque comme ce qu’il est : une capture pirate italienne devant circuler sous le manteau.

Le disque 1 débute très vite après la fin de l’introduction empruntée à Enio Morricone par un « Creeping death » musclé et intense avec un très fort degré d’interactivité avec le public que James Hetfield fait participer sur la partie médiane du titre.

L’enchainement avec « Harvester of sorrow » est assez imparable, car si ce morceau est moins violent que précédent, son rythme syncopé et puissant n’est pas sans générer un fort effet sur le public.

La tension retombe logiquement avec « Welcome home (sanitarium) » qui ne s’anime un peu que dans sa dernière partie assez cafouilleuse.

Le midi tempo rugueux « Of wolf and man » est ensuite à la lutte permanente pour s’imposer en live au milieu des bavardages parasites du public, mais on ne peut ensuite que s’incliner devant le monumental « Wherever I may roam » aussi long qu’intense.

Metallica incline à allonger la durée de ces titres comme « Disposable heroes » bien linéaire sur la durée.

On élève ensuite les débats avec la superbe power ballade « The unforgiven » emplie de finesse et mélancolie, le fantastique hommage au solo de basse crée par Cliff Burton sur l‘instrumental « Orion » enchainé sans coup férir du toujours intense sur scène « For whom the bell toll ».

La fin du disque est alors royale avec la magnifique power ballade « Fade to black » qui étale sur plus de sept minutes son charme ténébreux.

L’auditeur aborde donc le disque second déjà passablement enchanté pour subir d’entrée un « Master of puppets » féroce mais dans une version volontairement compactée couplée à un « Seek and destroy » lui beaucoup plus étoffé (près de 19 minutes !)  avec comme de tradition une forte participation du public.

La rage carnassière est toujours de mise avec le bourrin et linéaire « Battery » contrastant avec la célébrissime ballade « Nothing else matters » grandement responsable du succès planétaire de Metallica et de sa diffusion sur les média généralistes.

Tranquille mais ferme « Sad but true » avance ensuite de manière inexorable et répétitive pour laisser la place à l’un des nombreux chef d’œuvre de Metallica, « One » et son triple niveau progressif d’intensité, sa qualité musicale, la démesure des ses parties instrumentales et la séchesseresse de ses riffs assassins.

Encore une fois la fin du disque est magistrale, avec un « Enter sandman » déchainant les foules, et suprêmes cerises sur la gâteau « Last caress » des punks Misfits et « Am I evil » de Blitzkrieg toujours agréable même dans une version allégée.

Après pareil festival musical, on pourrait être rassasié mais c’est alors qu’arrive le disque 3.

Mystérieux et intense, « Harvester of sorrow » glisse comme un rêve fantomatique avant un « Welcome home (sanatorium) » souffrant des meme défauts que sur le disque 1.

On enquille avec le brave « Sad but true » toujours aussi répétitif et rugueux, on monte ensuite en gamme avec « Wherever I may roam » épique et dantesque mais tout ceci à tout de meme un fort arrière gout de redite.

Seule nouveauté, « Through the never » rapide et dur avant une reprise en mode nominal « The Unforgiven » élégant et racé, « Master of puppets » toujours en version allégé (le titre étant assez lourd à digérer dans sa durée totale) enchainé sans grande originalité par la pluie de classiques « Seek and destroy », « Enter sandman » et « One »  et ses bruits de mitrailleuses comme autant de garants de la satisfaction finale des spectateurs venus assister à un show du groupe de métal alors le plus populaire et talentueux de l’époque.

En conclusion, malgré des conditions d‘enregistrement forcément limites (certains diront roots !), « The good, the bad, the ugly » ne peut être qu’un triple live collector pour les fans de Metallica tant il surfe sur le toujours très fort impact du groupe sur scène et sur la qualité phénoménale des morceaux composés à l’apogée artistique des four horsemen.

Bien entendu tout ceci est trop long et honnêtement le disque 3 n’apporte rien par rapport aux deux premiers, déjà très complet pour se faire une idée du répertoire du groupe alors joué sur scène.

En parallèle des diffusions officielles (déjà remarquable pour l’époque) « The good, the bad, the ugly » est un impressionnant complément réservé aux collectionneurs/amateurs du groupe qui pourront ainsi écouter plusieurs heures d’affilée de leur groupe préféré dans une ambiance rock ‘n’ roll live intense.

Nul doute en effet qu’il ait eu un tel succès au marché noir en son temps.

20 ans après, ce triple live donne malgré sa qualité, l’occasion d’une époque bien révolue ou le heavy metal trustait les premières places des classements radio.

Reste évidement le témoignage pour la postérité.

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 20:54

2

  four_horsmen.jpg

 

Dans la même veine du « tribute album » que « A tribute to the Priest » sort en 2002, «  A tribute to the four horsemen » au titre et au packaging reconnaissons le assez peu créatif.

Sentant bon le filon, le label allemand Nuclear blast réédite la manipulation qui consiste à demander à des groupes de niveau intermédiaire de reprendre à leur sauce des classiques d’une légende du heavy metal, en l’occurrence ici Metallica.

Toujours bien placés, on retrouve les teutons costauds de Primal fear pour une honnête version du mythique « Seek and destroy » même si on a sans doute connu le clone de Judas priest plus inspiré.

Therion joue les gros bras sur « Figth fire with fire » un poil plus bestial et sans intérêt du titre orignal.

On reste dans le dur à cuir avec un version taillée sur mesure pour les thrashers fous de Destruction de « Whiplash » qui fait un boucan de tous les diables et claque effectivement comme un fouet.

Sympathique clin d’œil de Anthrax, les premiers compagnons d’armes de Metallica dans les années 80, même si le choix du « Phantom lord » s’avère au final assez peu heureux à tel point que même le pourtant excellent John Bush ne peut pas grand-chose.

Enfin plus de sensibilité avec l’interprétation toute en finesse de la fantastique ballade « Fade to black » par les finlandais de Sonata arctica.

La performance vocale de Tony Kakko est absolument renversante.

Le retour à la violence ne se fait pourtant pas attendre avec les obscurs bourrins germains de Burden of grief qui orientent « Master of puppets » dans leur registre death métallique.

Le résultat est certes intense mais épuisant de linéarité sur les neuf minutes du morceau.

La transformation de « My friend of misery » en death façon Dark tranquility ôte toute l’émotion du titre original.

A ma grande surprise, Crématoire présente une version tout à fait personnelle du mythique « One » avec chant guttural et bruitages électroniques.

Pas à grand-chose à dire sur le déjà moyen « Eye of the beholder » que la besogneuse version des suédois d’In flames ne parvient pas à transfigurer.

On s’ennuie également sur le morne et répétitif « Thing that should not be » des américains de Primus malgré un son assez original.

Passé la curiosité d’Apocalyptica (les trois couillons de violoncellistes finlandais) qui fait mumuse pendant plus de six minutes avec « The harvester of sorrow », l’auditeur est catapulté dans l’autre extrême, le métal industriel froid et mécanique de Die Krupps sur « Battery » qui par comparaison s’en sortent de manière beaucoup plus intéressante.

Dans la dernière ligne droite, les allemands de Sinner vendent bravement leur peau sur « Wherever I may roam » même si ils demeurent à des années lumières de la version originale avant que groupe Rage ne sauve l’honneur en déchainant la foudre d’un « Motorbreath » en version live.

En conclusion, «  A tribute to the four horsemen » ne présente qu’un intérêt limité.

Le répertoire de Metallica est certes assez largement couvert, avec comme dernière marque le fameux « Black album » mais les groupes retenus sont en réalité d’assez faible calibre.

Même si en toute honnêteté j’aime moins le répertoire de Metallica que celui de Judas priest, les interprétations proposées sont pour la plupart assez ternes et ne rivalisent guère avec les versions originales.

Et lorsque des groupes de premier plans s’attèlent à la tache, le choix des titres ne plaide généralement pas en leur faveur à l’exception notable de Sonata arctica, les seuls à se risquer dans une ballade, alors que Metallica s’est pourtant montré jadis fort habile en la matière.

A moins d’être un fou furieux de Metallica, on pourra donc se passer assez rapidement de ce tribute tout à fait médiocre.

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 17:46

live_san_diego.jpg5

 

 

Comme je vous l’ai dit précédemment, le Metallica de la grande époque est pour moi celui du « Black album », aussi est-ce avec une grande joie que j’ai visionné le Dvd « Live at San Diego » de 1992, soit la fameuse tournée américaine de l’album majeur du groupe.

A cette époque les musiciens n’avaient pas encore trente ans, aussi incarnaient ils la jeunesse arrivée à maturité et prête à disposer du trône fraichement acquis de plus grand groupe de métal de la planète.

Après la traditionnelle montée en puissance autour de « The ecstasy of gold » d’Enio Morricone et la diffusion de la vidéo de « Le bon, la brute et le truand » de Sergio Léone, le concert californien débute avec « Enter sandman » tube de l’époque qui assez ironiquement clôturera à l’avenir plutôt les concerts.

Les forse horesmen sont la, assez sobrement habillés de noir, occupant une énorme scène centrale de forme vaguement parallélépipédique.

L’intensité monte de plusieurs crans sur le nerveux « Creeping death » sur lequel la foule de jeunes américains chauffés à blanc se déchaine.

Titre assez mésestimé, « Harvester of sorrow » fait toujours son effet à l’aide de ses riffs particuliers et de son mid tempo foutrement bien balancé.

On croit en amplitude avec « Welcome home (sanitarium) » qui rappelle l’ancienne tradition du groupe des titres mélodiques finissant en déluge de décibels.

Bien entendu, le plus moderne « Sad but true » n’en possède pas la richesse mais compense par la redoutable efficacité des ses riffs bulldozers.

Mais Metallica montre que les titres les plus récents de son répertoire peuvent aussi faire très mal, à l’instar de « Whereever I may roam » énorme tube gavé de liberté et de puissance sauvage.

On met ensuite à l’honneur Jason Newsteed, le bassiste souffre douleur du groupe qui vient gratouiller ses cordes pendant quelques minutes assez pénibles.

Le pourtant bien corsé « Through the never » fait figure d’apéritif en comparaison du très beau tube mélodique « The unforgiven » aux belles parties de guitare acoustiques ainsi que le terrible medley de la période « And justice for all » que délivre le groupe.

« Eye of the beholder »  « Frayed ends of sanity » mais surtout « Blackened » et « And justice for all » sont en effet de véritables bombes de thrash technique et complexe aux riffs tranchants comme des lames de rasoirs.

Après deux solo ou Lars Ulrich montre son vitesse de frappe et le très effacé Kirk Hammett fait le minimum syndical, Metallica remet les pendules à l’heure avec le surpuissant, « The four horesmen » et ses riffs mythiques puis le classique « For whom the bell tolls ».

Assez étrangement, la seule ballade jouée sera le magnifique « Fade to black » assez justement préféré au tube « Nothing else matters » plus grand succès commercial des hommes en noir.

Indiscutablement, « Whiplash » est le moment le plus intense du disque car la foule devient complètement hystérique sur ce titre joué à une cadence déraisonnable.

On termine avec l’artillerie lourde et les bombardements de « Master of puppets », « Seek and destroy » et la power ballade « One » que je considère comme le meilleur titre de Metallica.

En bonus, le groupe accepte de revenir jouer un medley de reprises au milieu duquel se glissera « Battery »  , « Last caress » des Misfists, « Am I evil » de Blitzkrieg et « Stone cold crazy » de Queen devenus entre leurs mains monstrueux d’intensité.

En conclusion, « Live at San Diego » est un album certes aujourd’hui un peu daté (20 ans ont passé tout de même !) mais dont le menu particulièrement copieux et la qualité inattaquable des titres proposées comblera d’aise n’importe quel fan de hard rock.

J’ai tout particulièrement gouté au répertoire affuté de « And justice for all » tombé aujourd’hui un peu dans l’oubli en raison de la marche des ans.

Comme Judas priest dans les années 80, Metallica donne une impression d’invincibilité, jouant avec une force et une confiance en soi inébranlables.

James Hetfield montre qu’il sait parfaitement gérer la foule et use pour cela de nombreuses interventions au micro assez difficiles à comprendre pour les non américains.

Le public américain est à vrai dire complètement hystérique.

Il y a bien entendu les habituels fans de hard, chevelus tatoués ou musclés surexcités mais également bon nombre de jeunes femmes éméchées dénudant fréquemment leurs poitrines en une coutume assez impossible à comprendre pour un fan français.

« Live at San Diego » est donc un témoignage particulièrement édifiant de l’immense aura du groupe au début des années 90, aura confirmée par la qualité et l’intensité des concerts surhumains qu’il délivra à l’époque.

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 19:03

metallic-era.jpg

4

 

 

Conséquence logique de l’album « Garage Inc » de Metallica, le regain d’intérêt pour des groupes de heavy metal et punk anglais tombés après les années 80 dans l’oubli le plus total.

Sorti en 1996, « The metallic-era » propose aux fans les plus curieux de poursuivre leur découverte de ces vestiges au travers d’une compilation regroupant la plupart des groupes ayant influencé Metallica.

La compilation débute « Let it loose » de Savage, titre idéal rapide, simple et efficace idéal pour commencer.

On poursuit avec du plus relevé, Diamond head à la discographie sensiblement plus étoffée même si ce sont surtout sur le premier album que figurent les perles comme le long (plus de neuf minutes), balançant et intensément sexuel « Sucking my love » , le monument de satanisme « Am I evil » digne d’un Black Sabbath au sommet de sa forme ou les plus tendu « Helpless » , « The prince » compensant par leur vitesse et leur punch une certaine linéarité.

Si Diamond head se taille fort logiquement au regard de son niveau la part du lion, derriere la densité de groupe se montre plus faible avec Sweet savage, sauvé miraculeusement par Metallica en 1995 pour leur permettre de sortir leur premier album après plus de quinze ans d’existence.

Fluide, véloce et pugnace leur plus grand succès « Killing time » justifie le petit coup de pouce des four horsmen.

J’ai également toujours eu un faible pour « Blitzkrieg » impeccable morceau fluide et relevé des anglais de Blitzkrieg.

On plonge dans un registre plus inquiétant avec le poisseux et rampant « The small hours » d’Holocaust.

On retrouvera ce coté oppressif sur « The wait » de Killing Joke morceau à la fois étouffant et aérien sur les refrains du seul groupe ayant vraiment eu une carrière dans la durée au niveau mondial.

A coté de ces poids lourds, les fragiles « Crash course in brain surgery » et « Breadfan » de Budgie aux sonorités plus seventies ont bien du mal à se faire respecter.

La fin du disque est résolument punk avec « So what » aussi provocateur qu’obscène même si la version de Metallica est environ 1000 fois plus intense.

En conclusion, avec « The metallic-era »  tient plus que bien la route proposant en plus d’un coté historique un véritable best of des meilleurs groupes oubliés de la New Wave of British Heavy Metal du début des années 80.

Même si on pourrait au prime abord déplorer la sur représentation des groupes de heavy metal ne représentant au final qu’une seule facette des influences de Metallica, force est de constater que la qualité des morceaux proposés balaie cette objection.
Ces groupes avaient réellement du talent et le fait qu’ils se soient effondrés après des débuts prometteurs demeure un mystère difficilement soluble de l’extérieur.

Alors si vous avez aimé les souvent excellentes reprises de Metallica, jetez donc une oreille curieuse sur les originaux, vous serez sans doute malgré une production assez datée agréablement surpris.

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