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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 16:14

ofra_haza.jpg2

 

 

Le fait que la chanteuse israélo-yéménite Ofra Haza ait les honneurs de ce blog en surprendra sans doute certains, mais je n’ai pour ma part aucune restriction à m’aventurer dans des espaces à priori moins familiers.

Ayant connu par hasard cette chanteuse à la suite de son superbe duo avec les Sisters of Mercy, j’ai donc pris « Ofra Haza », son dernier album studio puisque malheureusement la belle succomba du sida en 2000.

Star au moyen orient mais révélée sur le plan international au milieu des années 80, Ofra Haza s’installe avec logiquement le succès grandissant aux Etats-Unis ou « Ofra Haza » a été produit en 1997.

Une fois parvenu à détacher son regard de celui de braise de la magnifique brune , on débute le disque avec « Show me » mélangeant plaisant groove moyen oriental avec une pop plus occidentale mais diablement efficace car portée par la voix de sirène d’Ofra.

Charmé par ce son mélodieux, l’auditeur glisse vers « Amore » mièvre ballade enflée d’un beat électronique suffisamment désagréable pour gâcher la portée du talent du chant d’Ofra.

La prise de risques est ensuite minimale sur « Im nin alu 2000 » reprise modernisée du plus célèbre tube de sa carrière, qui reste malgré le peu d’intérêt de la démarche un bijou de mélodies enivrantes.

Tout est très soft et berçant sur « Sixth sense » mais on goute davantage « My ethopian boy » sur lequel la voix magique d’Ofra Haza fait voyager l’auditeur par delà des contrées lointaines et mystérieuses.

Le temps s’étire sur « Ahava »  agréable mais un peu trop long et trop calme, un peu à l’instar de « No time to hate »  et « You got a friend » trop lisses et occidentaux selon moi.

C’est à peine si on sent sur « You » de timides influences orientales et ce sont pas les quelques charmantes phrases prononcées en français qui empêcheront « Give me a sign » de s’arracher de l’étiquette pop US qui lui colle fortement à la peau.

Tout ceci avec un ultra aérien « One day » qui semble faire flotter l’âme d’Ofra à tout jamais dans l’espace.

En conclusion, malgré quelques belles surprises,  « Ofra haza » n’est sans doute pas l’album de très haut niveau que je pouvais attendre de la chanteuse.

Mon reproche principal est le dépouillement progressif des influences moyen orientales, ces influences qui faisaient pour moi le charme incomparable d’Ofra, pour produire cette fusion salutaire entre Occident et Orient.

Amputé de cet apport fondamental, le disque lorgne vers une pop sur arrangée proprette et brin fadasse, uniquement sauvée par la voix exceptionnelle d’Ofra.

Si on retiendra un aspect complètement positif c’est bien la confirmation de la voix de déesse d’Ofra, une voix qui vous invite à vous agenouiller en pleurant, vaincu par autant de beauté pure.

Un pincement également au cœur à l’idée qu’une femme aussi belle, aux longues mains fines et soignées, au cheveux noirs et bouclés, aux grands yeux profonds, aux lèvres sensuelles, fut prématurément détruite par une saloperie de virus …

En espérant que sa musique ne meurent jamais.

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 20:27

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On change radicalement de sujet et plombe fortement l’atmosphère avec « Valse avec Bachir », film d’animation d’Ari Folman sorti en 2008 et multi récompensé dans le monde entier.

« Valse avec Bachir » raconte la quête d’un israélien Ari Folman, brusquement hanté sur le tard par les opérations militaires auxquelles il a participé lors de la guerre du Liban dans les années 80.

Le cerveau de Folman a partiellement occulté cette période de sa mémoire, aussi est il particulièrement difficile de reconstituer le cours des évènements.

Aidé par un ami psychiatre le Dr Solomon, Folman reconstitue peu à peu les bribes de ses souvenirs en interrogeant les soldats rescapés de la campagne militaire.

On revit son expédition en tank à travers les terres, obéissant aux ordres pour tirer aveuglément sur tout ce qui bouge, enfants armés y compris.

Les jeunes soldats y décrivent leur peur face à la mort, puis l’entrée dans Beyrouth, ville balnéaire superbe, réduite en lambeau par des années de guerre civile et par l’invasion israélienne.

Peu à peu, Folman arrive à cerner le fait qu’il a participé indirectement au massacre des camps de Sabra et Chatila ou s’étaient réfugiés des civils palestiniens en 1982.

Toute son attention se concentre alors sur la remémoration précise des évènements ayant mené au massacre, avec des entretiens de plus en plus serrés et intense des soldats de l’époque.

Il apparait que après la mort du président libanais Bachir Gemayel assassiné et favorable à Israël, Tsahal n’a certes pas participé directement aux massacres, mais a laissé faire les phalangistes chrétiens libanais, leur facilitant même le travail.

La complicité avec les responsables politiques israéliens de l’époque est évoquée et l’horreur absolue du massacre jeté en pâture au spectateur par la diffusion d’images d’archives de la BBC, montrant des corps déchiquetés et des femmes déguenillées pleurant leurs morts dans les décombres encore fumant.

Folman a donc libéré sa mémoire de son terrible oubli, ce qui n’est pas forcément une si bonne nouvelle …

En conclusion, « Valse avec Bachir » est une œuvre extrêmement difficile parlant d’évènements historiques parmi les plus abjects de l’humanité : une guerre sans fin ou les coups les plus immondes pleuvent.

L’extrême complexité de la situation du Liban dans les années 80 est difficile à appréhender pour qui n’a pas de solides notions d’histoire internationale contemporaine et rend la compréhension du film délicate.

Mais plus que le fond et l’horreur de la guerre, « Valse avec Bachir » se distingue par une beauté plastique assez remarquable, des personnages criant de réalisme, un éclairage très stylisée et une bande son de haute qualité.

Ce sont surtout ces qualités plastiques et techniques plus que les états d’âme post traumatiques d’un soldat israélien, duquel je me suis senti bien éloigné, qui m’ont séduit et font de ce film une véritable curiosité artistique.

Fortement déconseillé toutefois aux âmes sensibles.

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 19:19

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L’expérience de la guerre a toujours su créer des œuvres cinématographiques fortes et c’est dans cette optique que j’ai visionné « Lebanon » film israélien de Samuel Maoz.

Sorti en 2009 et récompensé au festival de Venise, « Lebanon » raconte l’expérience toute personnelle de quatre soldats israéliens embarqués dans un tank pour une opération de pénétration du territoire libanais pendant l'invasion du Liban par Israel en 1982.

Les jeunes hommes dont c’est la première expérience au front sont estomaqués par la violence du monde qu’ils découvrent et le plus choqué d’entre eux est le tireur de l’équipe Shmulik (Yoav Donat) qui se montre la plupart du temps incapable de presser les commandes de son système d’armes.

Le quatuor est dirigé à distance par le commandant Jamil (Zohar Strauss) avec comme relais interne l’autoritaire lieutenant colonel Assi (Itay Tiran) qui leur désigne des consignes auxquelles ils doivent obéir aveuglément.

L’essentiel du film consiste donc à suivre le conflit depuis l’intérieur du tank dans une atmosphère métallique, confinée, sale et poisseuse ou les nerfs des quatre hommes sont mis à rude épreuve.

Dans une ambiance sinistre de grincements métalliques inéhrente aux chenilles et aux servo mécanismes de la tourelle du char, le spectateur suit la progression laborieuse des apprentis soldats au plus près de la ligne de front avec des situations de plus en plus difficiles ou ils doivent faire feu sur des voitures suspectes et investir des zones ou des civils servent de boucliers humains aux soldats ennemis palestiniens ou syriens.

Bien entendu compte tenu de ce niveau de stress, les conflits arrivent inévitablement dans la petite équipe du tank qui doit faire face aux ennuis mécaniques et aux situations très dures ou les pertes humaines sont monnaies courantes.

La situation se tend encore davantage lorsque le tank prend en charge un prisonnier syrien menacé de torture et de mort et doit en plus se fier à des phalangistes libanais chrétiens pour se frayer un chemin en zone libanaise hostile.

Le dénouement voit le char se faire toucher par une rocket anti char ce qui donne un coup d’arrêt à cette insupportable course vers le néant.

La mort du jeune Ygal (Michael Moshonov) est néanmoins le prix à payer pour l’équipage.

La dernière scène voit donc le tank sortir de la zone de combat et l’équipage respirer enfin dans un champs de tournesols.

En conclusion, « Lebanon » est un film dont le point fort qui est l’originalité de l’immersion dans une ambiance de huis clos finit par se retourner contre lui et devenir une limitation.

Les scènes d’attente pénibles succèdent aux scènes chocs plus chaotiques pour déboussoler un spectateur au final aussi perdu que les soldats du tank.

Paradoxalement malgré la violence des scènes de guerre, l’action se déroule au rythme du tank donc à l’allure d’un gros engin mécanique se mouvant pesamment.

Compte tenu de ses limitations, « Lebanon » demeure donc pour moi un film de guerre exotique ne dépassant pas le stade de la curiosité.

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 19:51

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3

 

Après « La grande vadrouille » et « La folie des grandeurs », voici avec « Les aventures de Rabbi Jacob » un autre grand classique du cinéma comique français de Gérard Oury.

Comme pour les deux autres, tout le monde ou presque connait par la grâce des multi rediffusions télévisée ce film sorti en 1973.

L’histoire est à vrai dire truffée de quiproquo est complètement invraisemblable.

A la suite d’un accident de voiture, l’homme d’affaires Victor Pivert (Louis de Funès) ayant congédié son chauffeur Salomon (Henri Guybet) en raison de son origine juive, tombe sur des terroristes d’un pays arabe décidés à éliminer un opposant politique appelé Slimane (Claude Giraud).

Pivert parvient à échapper aux tueurs commandés par Farés (Renzo Montagnani) après une incroyable scène de poursuite dans une fabrique de chewing gums.

En cavale avec Slimane, Pivert est à la fois recherché par les tueurs arabes et par le commissaire Andréani (Claude Piéplu) pour le meurtre de deux hommes.

Les deux hommes ne doivent leur salut qu’à un l’adoption de déguisement de célèbres rabbins venus des Etats Unis pour visiter la communauté juive du sentier.

Pivert, très raciste, se voit donc contraint de se déguiser en Rabbi Jacob et de jouer le rôle de rabbin pour avoir la vie sauve.

Il s’ensuit donc un nombre incalculable de péripéties dans le quartier juif, avec notamment la célèbre scène  de danse juive exécutée avec une certaine folie par Louis de Funès.

La fin du film, complètement délirante, voit Slimane devenir président de son pays après un coup d’état et épouser la propre fille de Pivert (Miou-Miou)  au nez et à la barbe du prétendant.

En conclusion, « Les aventures de Rabbi Jacob » contient toute les caractéristiques des vieux films comiques français avec des gags bon enfant, un rythme trépidant et l’abatage sans égal d’un Louis de Funès pourtant déjà vieillissant.

Mais outre la forme, assez plaisante si on fait preuve d’indulgence, le film diffuse un audacieux message de tolérance avec cet homme d’affaire arriviste et raciste découvrant d’autres cultures par la force des choses.

Les relations judéo-musulmanes sont également abordées sous un angle pacifique.

On pourra crier aux bons sentiments ridicules, mais alors que la France en pleine crise d’angoisse semble basculer vers d’absurdes querelles raciales ou communautaires, il peut parfois être agréable de voir des films certes naïfs mais positifs.

Et puis après tout, pourquoi ne pas rêver un peu plus dans un monde sans Oussama Ben Laden ?

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