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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 20:27

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On change radicalement de sujet et plombe fortement l’atmosphère avec « Valse avec Bachir », film d’animation d’Ari Folman sorti en 2008 et multi récompensé dans le monde entier.

« Valse avec Bachir » raconte la quête d’un israélien Ari Folman, brusquement hanté sur le tard par les opérations militaires auxquelles il a participé lors de la guerre du Liban dans les années 80.

Le cerveau de Folman a partiellement occulté cette période de sa mémoire, aussi est il particulièrement difficile de reconstituer le cours des évènements.

Aidé par un ami psychiatre le Dr Solomon, Folman reconstitue peu à peu les bribes de ses souvenirs en interrogeant les soldats rescapés de la campagne militaire.

On revit son expédition en tank à travers les terres, obéissant aux ordres pour tirer aveuglément sur tout ce qui bouge, enfants armés y compris.

Les jeunes soldats y décrivent leur peur face à la mort, puis l’entrée dans Beyrouth, ville balnéaire superbe, réduite en lambeau par des années de guerre civile et par l’invasion israélienne.

Peu à peu, Folman arrive à cerner le fait qu’il a participé indirectement au massacre des camps de Sabra et Chatila ou s’étaient réfugiés des civils palestiniens en 1982.

Toute son attention se concentre alors sur la remémoration précise des évènements ayant mené au massacre, avec des entretiens de plus en plus serrés et intense des soldats de l’époque.

Il apparait que après la mort du président libanais Bachir Gemayel assassiné et favorable à Israël, Tsahal n’a certes pas participé directement aux massacres, mais a laissé faire les phalangistes chrétiens libanais, leur facilitant même le travail.

La complicité avec les responsables politiques israéliens de l’époque est évoquée et l’horreur absolue du massacre jeté en pâture au spectateur par la diffusion d’images d’archives de la BBC, montrant des corps déchiquetés et des femmes déguenillées pleurant leurs morts dans les décombres encore fumant.

Folman a donc libéré sa mémoire de son terrible oubli, ce qui n’est pas forcément une si bonne nouvelle …

En conclusion, « Valse avec Bachir » est une œuvre extrêmement difficile parlant d’évènements historiques parmi les plus abjects de l’humanité : une guerre sans fin ou les coups les plus immondes pleuvent.

L’extrême complexité de la situation du Liban dans les années 80 est difficile à appréhender pour qui n’a pas de solides notions d’histoire internationale contemporaine et rend la compréhension du film délicate.

Mais plus que le fond et l’horreur de la guerre, « Valse avec Bachir » se distingue par une beauté plastique assez remarquable, des personnages criant de réalisme, un éclairage très stylisée et une bande son de haute qualité.

Ce sont surtout ces qualités plastiques et techniques plus que les états d’âme post traumatiques d’un soldat israélien, duquel je me suis senti bien éloigné, qui m’ont séduit et font de ce film une véritable curiosité artistique.

Fortement déconseillé toutefois aux âmes sensibles.

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