Je n’ai pas toujours été très tendre avec le scénariste de comic book un tantinet surestimé à mes yeux Mark Millar.

Pourtant quand en 2008 il s’attèle au personnage si fascinant de Wolverine pour sortir avec John Romita Jr et Kaare Andrews au dessin « Wolverine, tome 1 : ennemi d’état » je n’ai pu résister à l’attraction que représentait pour moi ce récit.

Devenu sans nul doute l’une des plus grandes stars des comic books, Wolverine se voit ici le héros principal d’une grande fresque ou attiré au Japon pour secourir un cousin de son ex femme dont le fils a été kidnappé, il est capturé par l’organisation criminelle asiatique appelée la Main qui utilise les cadavres d’êtres humains pour recruter une armée de dévoués  tueurs ninja.

Neutralisé par un puissant mutant nommé Gorgone, Wolverine est sévèrement blessé et subit un lavage de cerveau pour devenir un agent de la Main.

La Main unie pour l’occasion avec l’Hydra et l’A.I.M deux autres organisations terroristes internationales désire reproduire le procédé pour rallier à sa cause d’autres super héros transformés en tueurs surpuissants et dociles.

Le but final est ni plus ni moins que l’annihilation de l’humanité.

Wolverine, la plus parfaite machine à tuer du gouvernement américain se retourne contre donc son propre camps et après une intrusion remarquée chez les 4 Fantastiques, dérobe un fichier de données recensant les plus terribles concepts d’armes inventées par le génie scientifique Red Richard.

Les terroristes imaginent donc utiliser ses données pour mettre leur plan d'anihilation à exécution.

Le S.H.I.E.L.D réagit en protégeant ses héros stratégiques et reçoit l’aide inattendue d’Elektra elle même formée par la Main avant de la trahir pour rejoindre le camps de la légalité.

Wolverine fait d’énormes dégâts tuant des centaines d’agents du S.H.I.E.L.D dans l’incendie d'un porte avion américain sans qu’Elektra ne parvienne à le stopper.

Alors que les héros mineurs moins protégés que les héros stratégiques, sont des proies faciles pour la Main, Daredevil parvient à échapper à Wolverine mais ne peut empêcher la capture d’Elektra par Gorgone pour en faire à son tour un agent de la Main.

Wolverine infiltre ensuite les X-men pour profiter des capacités de Cerebra et de Rachel Summers afin d’assassiner télépathiquement et à distance le président des Etats Unis.

Mais Rachel se ressaisit et fait obstacle à ses sombres dessins.

Traqué par ses anciens amis aidés d’Iron Man et Captain America, Wolverine est finalement capturé non sans avoir auparavant assassiné Vega.

Le S.H.I.E.L.D inverse alors le traitement pour redonner ses esprits à Wolverine.

Le processus fonctionne juste à temps pour permettre au redoutable X-man de parer une attaque de la Main et d’Hydra menés par Elektra et Vega contre le Q.G volant du S.H.I.E.L.D.

Désorganisé et affaibli par la perte de son Q.G et de son chef Nick Fury, le S.H.I.E.L.D n’est plus un obstacle pour les sombres dessins de Hydra dont Gorgone est devenu le chef aux cotés de la veuve du fondateur le baron nazi Von Strucker.

Disposant d’énormes ressources financières l’Hydra utilise le savoir faire technologique de l’ l’A.I.M pour réaliser les épouvantables armes issues de l’esprit de Red Richards.

Mais Wolverine, revenu à ses esprits découvre l’étendu de ses crimes.

Animé par un sentiment de vengeance à l’égard du fils d’Ichiro assassiné par sa faute, il arrête Véga et attaque la base de la Main juché sur une immense sentinelle reprogrammée par le S.H.I.E.L.D pour l’épauler.

Wolverine reçoit l’aide inattendue d’Elektra en réalité en mission d’infiltration.

Les deux héros décapitent les cadres de l’organisation après avoir affronté des légions entières de ninja.

Logiquement, l’affrontement final oppose Elektra et Wolverine à Gorgone qui semble il faut bien le dire quasi invincible même pour deux combattants aussi redoutables.

Alors qu’il est surclassé en force, en vitesse et en endurance, Wolverine parvient comme dans la légende de Persée et de Méduse, à retourner le regard pétrifiant du mutant contre lui et à le tuer.

En guise de bonus de luxe, Kaare Andrews met en forme un court récit mettant en scène Wolverine en spectre immortel persécutant les officiers nazis du camps polonais de Sobidor car incapable d’en venir à bout.

En fantôme muet tourmenteur des ames damnées des bourreaux nazis, Wolverine est tout simplement grandiose.

Pour conclure, « Wolverine, tome 1 : ennemi d’état » est un récit incroyable tout en griffes en poils et en muscles, se déroulant à la vitesse d’une bête fauve qu’on aurait lâchée dans la nature après un régime alimentaire végétarien forcé de plusieurs mois.

Dans cette histoire profondément nihiliste que le coté violent et macabre ne doit pas  mettre entre toutes les mains, Wolverine est parfaitement dans son élément et révèle toute l’étendue des ses incroyables capacités qui semblent à vrai dire sans limite.

Super héros machiste et brutal, agent spécial gouvernemental, ninja en prise avec le raffinement du Japon mais également bête fauve sanguinaire toujours à la limite de l’humanité, Wolverine est le personnage le plus riche de tous les X-men.

Un dernier mot sur le graphisme de John Romita Jr dont je n’apprécie pas spécialement le style un peu trop grossier à mon goût mais il faut bien reconnaitre le récit imaginé par Millar exploite tellement bien les potentialités de son héros que cette réserve s’avère finalement plus que mineure.