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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 18:50

En 2014, Pigalle toujours tenu à bout de gros bras par son leader François Hadji-Lazaro, continue contre vents et marée de sortir des disques et donne naissance à « T’inquiète ».

Avec se pochette assez peu ragoutante, « T’inquiète » débute par « Le souvenir de son sourire » qui utilise une rengaine un peu facile pour accrocher l’auditeur.

Le rythme retombe sur « La tentation était belle » plat, linéaire et ennuyeux puis Pigalle explore une nouvelle fois le coté sombre de l’existence avec l’histoire glauque d’une enfance tordue « J’ai versé l’essence tout autour des granges ».

On appréciera le coté plus aérien et original de « Faut pas que tu changes » puis écoutera non sans ennui « L’arrêt du bus 51 » narrant une rencontre fortuite et hideuse à un arrêt du bus.

Plus décalé et amusant, « Mon toutou » est une belle déclaration d’amour à un chien (!) devenu le confident d’un homme seul.

Ambiance folk celtique pénible sur « Elle rêvait la tête en l’air » enchainé de « Devant la machine à sous » au texte finement ciselé sur l’addiction parfois fatale aux jeux.

Glissement vers la tristesse et l’ennui sur « Encore faudrait il » puis vers l’accordéon franchouillard des bals populaires avec « Ce soir, c’est çui qui dit qui y est ».

Hommage aux épiciers arabes et à la vie de quartier sur « Chez monsieur Mohamed », puis nouvelle flopée de spleen sur « Partir » et son triste harmonica.

« La baguette » se traine péniblement, « Ma petite sardine » tente d’émouvoir en évoquant avec talent les truands aux grand cœur attachés à leur progéniture.

On arrive enfin à la fin du disque composé de « Le phare » léger et subtil avant un « Ma moman je ne l’aime pas » version tordue d’un conte pour enfant.

En conclusion, « T’inquiète » fait l’effet d’un album de plus de Pigalle qui se répète au fil des ans et ne se risque pas au-delà du petit périmètre de la chanson dite réaliste.

Même si le talent littéraire de Hadji-Lazaro n’est plus à démontrer et si le bonhomme excelle dans l’ébauche de textes subtils, sombres et parfois émouvants, la musique reste quand à elle parfaitement minimaliste.

Difficile donc de s’enthousiasmer pour le manque de mélodie, de vivacité et de punch de la musique de « T’inquiète » qui restera une belle curiosité un peu vaine pour amoureux de beaux mots.

T'inquiète (Pigalle)
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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 17:40

Après avoir gentiment implosé à la fin des années 90, Pigalle renait de ses cendres en 2010 et sort un nouvel album « Des espoirs ».

Le groupe de François Hadji-Lazaro, auteur compositeur chanteur et multi instrumentiste dont on peut voir le crane reconnaissable sur la pochette du disque débute par le noir « Il te tape » avec sur un rythme quasi reggae l’évocation du calvaire d’une femme battue par son mari.

Incroyable de justesse, « Il te tape » met mal à l’aise par ses mots mais aussi par son rythme lancinant.

La joie ne refait pas surface avec « La dernière fois » ballade mélancolique sur fond de rupture.

Nostalgie toujours mais par rapport à l’enfance, sur « Si on m’avait dit » sur un rythme et un ton toutefois beaucoup plus guilleret.

L’accordéon est de sortie sur « Qui voudrait parler d’elle » particulièrement mou, tristoune et ennuyeux.

Que dire ensuite de « Je bois ma vie » pitoyablement dédié aux alcooliques avec de surcroit un détestable banjo.

On trouve Pigalle plus inspiré sur « La cité sans nom » superbe ode aux cités des banlieues françaises.

Après les banlieusards, les braqueurs sont à l’honneur de « Chez mme Eulalie » puis les couples adultères sur « Ils se voyaient deux trois fois par mois » avec violon et une timide guitare en soutien.

L’ennui suinte sur l’étrange « La frontière » puis la vulgarité s’installe sur le déglingué « Ah si j’avais su ».

On revient à la tristesse de « Il l’attendait », prend une giclée de (punk) rock gaudriolant sur « Il faut que je m’en aille » .

La fin du disque se profile alors, « Ophélie » sympathique avec son rythme haché et sa flute additionnelle puis « La biche », conte aux mélodies amples et soignées.

En conclusion, « Des espoirs » porte bien son nom et se montre un album très triste voir dépressif.

La qualité des textes de Hadji-Lazaro reste indéniable mais le manque de rythme, et d’allant se fait cruellement sentir sur le musique.

Trop linéaire, manquant de surprise, « Des espoirs » déroule tranquillement son spleen élégant.

Le résultat ne pourra donc que plaire aux fans les plus irréductible du groupe qui saliveront sur l’atmosphère toujours sombre, urbaine et réaliste de Pigalle.

Des espoirs (Pigalle)
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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 19:23

gringo.jpg3

 

 

Nous nous replongeons à présent dans les profondeurs de la carrière de Bernard Lavilliers avec « O gringo » premier de ses albums métissés à connaitre un fort succès commercial.

Revenu d’un voyage aux Amériques (du Nord, Centrale et du Sud), Lavilliers s’entoure de musiciens de studio pour son déjà sixième déjà album.

Sorti en 1980, « O gringo » et sa pochette estampillée 100% baroude et aventure, débute par un titre rapide et dur « Rock city » hommage un peu trop ânonné à la froide dureté de New-York.

Comme son nom l’indique, « La salsa » embraye directement sur les rythmes salsa cubains et porto ricains, bien sur plus sensuels et ensoleillés.

Nanard bande à nouveau ses muscles tatoués pour délivrer un nouveau titre rock avec « Traffic » beaucoup plus électrique et puissant puis se mue à nouveau en bellâtre bronzé et caressant sur le rythme bossa nova de « O gringo » voir nonchalant sur le « Sertao » texte trop froidement déclamé sur la musique du nordeste brésilien.

Une ballade « Attention fragile » pénible comme la pluie incessante de ce mois de mai vite balayée par « Pierrot la lame » nouvelle ondoyante à la salsa.

Mangeant à tous les râteliers, Lavilliers verse ensuite dans le reggae jamaican avec « Stand the ghetto » assurément l’une de ses meilleurs réussites bercée par un groove hypnotique et enfumé, enchainé d’un « Kingston » coloré et vivant.

L’album se termine sur « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » plus centré sur le charme des textes/voix du chanteur que sur une recherche musicale poussée.

En conclusion, on comprend à son écoute que « O gringo » fut un grand succès.

En habile voyageur, Bernard Lavilliers est revenu de ses périples lointains en capturant les sons des Amériques, aussi bien du nord (avec le rock) que du sud (salsa, bossa nova, forro) avec un inévitable crochet vers l’ile jamaïcaine et son universel reggae.

L’usage qu’il en fait est astucieux et produit un résultat varié, exotique et multicolore, parfois trop serait on tenté de dire.

En effet, avec ce caméléon musical sautant d’une ambiance à l’autre, il est parfois difficile de savoir sur quel pied danser.

Même si les rythmes l’emportent ici souvent sur les textes, « O gringo » demeure à écouter pour ses deux tubes « Stand the ghetto » et le moins connu « Traffic ».

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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 19:20

apres.jpg4

 

 

En 2012, Iggy pop sort dans la plus parfaite continuité de « Préliminaires » « Après » un pur album de reprises piochant majoritairement dans le répertoire de la chanson française.

L’Iguane  tout de blancheur immaculée vêtu, s’entoure ici d’un groupe de musiciens à géométrie variable avec Steven Ulrich à la guitare électrique, Hal Cragin à la basse et plusieurs batteurs (Kevin Hupp, Jerry Marotta, Ben Perowsky) et musiciens additionnels.

Iggy s’attaque tout d’abord à un monument de chanson française le « Et si tu n’existais pas » de Joe « fuckin » Dassin, dans une version douce, fluide et éthérée ou la voix du maitre se fait caressante et sensuelle.

La mue du lézard habituellement griffant et tortillant sa queue pleine d’épines est aussi surprenante qu’impressionnante.

« La javanaise » de Serge Gainsbourg est habité d’un feeling analogue auquel l’accent si ricain du chanteur confère une légère touche d’exotisme.

On délaisse la langue de Molière pour retourner aux racines de la musique pop US en rendre hommage à « Everybody’s talkin » de Harry Nilsson  ballade élégante magnifiée par la belle voix caverneuse du véritable King of Pop.

Comment résister à  la reprise de « I’m going away smiling » de Yoko Ono, d’une profondeur et d’une tristesse prompte à fissurer votre âme en millions de petits éclats ?

Retour au patrimoine français avec l’inévitable Edith Piaf et sa « Vie en rose » ralentie à l’extrême, titre toujours difficile pour moi à entendre surtout dans la bouche d’un punk-rocker de la trempe d’Iggy.

Moins connu vient « Les passantes » de Georges Brassens plombé par l’absence total de groove et part le fort accent du chanteur qui rend à peine audible les paroles.

Iggy n’oublie pas non plus Henri Salvador et rend un hommage feutré et élégant à son « Syracuse » déjà particulièrement poétique et émouvant.

La page française se tourne alors définitivement et Iggy s’attaque ensuite aux standards de la musique US avec « What is this thing called love ? » du jazzman Cole Porter dans une version d’une extrême lenteur et sensibilité,  « Michelle » la ballade des Beatles avec quelques jolis  refrains en français et enfin pour finir « Only the lonely » du maitre Frank Sinatra beaucoup trop statique.

En conclusion, « Après » bien que moins poignant et plus bigarré que « Préliminaires » est cependant un disque de haute qualité méritant le plus grand respect.

Arrivé à son âge avancé, Iggy se fait plaisir et nous donne un immense plaisir en délaissant sa carapace de reptile clouté, pour s’aventurer sur des territoires moins balisées ou ses gouts personnels peuvent sans doute mieux s’exprimer.

Intime, doux, chaud et sensuel, « Après » ne fonctionne sans doute que parce que le chanteur est Iggy pop et que sa belle voix grave sait à merveille caresser un auditeur plus habitué à se faire malmener.

Les standard US et français se mélangent ici harmonieusement dans un cadre feutré, doux et romantique ou les guitares furieuses et les tempo frénétiques sont envoyés au vestiaire.

J’apprécie pour ma part beaucoup les incursions d’Iggy pop dans ce domaine plus cérébral, apaisé et mature.

Les fans de rock punkoide et d’excès de décibels seront sans doute furieux et n’auront qu’une seule envie : détruire ce disque.

Qu’ils se rassurent : Iggy revient en 2013 leur livrer une nouvelle galette des Stooges, donc forcémment beaucoup plus rock ‘n’ roll.

Pour ma part, avec ce disque magnifque et adulte, Iggy prouve qu’il est toujours le plus grand.

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 12:54

mutatis.jpg4

 

 

Changeons complètement de cadre à présent pour nous aventurer au royaume tant redouté de la Chanson française avec souvent tout ce que cela comporte comme prétention et ennui de mon point de vue.

Chanteuse apparue sur le devant de la scène au début des années 90, Juliette est une personnalité atypique, décalée, perpétuant une tradition volontairement désuète de la chanson à l’ancienne, avec de beaux textes et des accompagnements minimalistes.

En 2005, elle sort « Mutatis mutandis » à ce jour son plus grand succès commercial.

Cet album au nom latin débute avec « Le sort de Circé » morceau lent et glacé à l’atmosphère de sorcellerie inquiétante allant croissante.

Le texte, superbe fait clairement référence à la magicienne de l’Odyssée d’Homère qui transformait les compagnons d’Ulysse en cochons.

La transition avec le vivant « Les garçons de mon quartier » est surprenante tant ce titre en forme d’ode aux voyous est parcouru d’influences de tango.

A ce stade, l’auditeur déjà accroché se laisse entrainer avec plaisir dans la ronde infernale de « Maudite Clochette », qui pourrait faire écho au « Journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau, avec le point de vue d’une domestique harcelée par sa patronne et qui finit par la supprimer.

L’ambiance est plus légère, enfantine et polissonne avec « Le congrès des chérubins » mélangeant allégrement piano classique, chant lyrique et refrains de samba !

Juliette retrouve son coté inquiétant sur « Il s’est passé quelque chose » lent,  mystérieux mais aussi un peu répétitif également.

Séquence émotion avec le duo avec Guillaume Depardieu qui prête sa voix tremblotante et faiblarde sur « Une lettre oubliée », morceau comptant une correspondance épistolaire entre un soldat du front désespéré et une femme qui l’a malheureusement oublié.

L’orient fait ensuite irruption sur « L’ivresse de d’Abhu Nawas » aux mélodies sensuelles.

On peut ensuite parler de la première véritable baisse de régime du disque avec l’enchainement de « La braise » plat et rétro et de « Mémère dans les orties » pénible duo calypso avec François Morel.

L’album se termine heureusement en force par une leçon de latin « Fransiscae meae laudes » à la riche mélodie épique et l’exceptionnel « Fantaise héroïque » ou la chanteuse s’immerge avec génie dans l’univers de l’héroïque fantasy des jeux vidéo ou elle accomplit des prouesses virtuelles avant d’être brutalement rappelée à la réalité par sa chef de bureau.

En conclusion, « Mutatis mutandis » est un contre toute attente un album de très haut niveau.

Intelligente et cultivée, Juliette colle des textes souvent magnifiques sur une musique de chanson française incorporant et c’est sans doute ce qui fait sa force, de multiples influences étrangères pour la rendre incroyablement riche, plaisante et agréable à l’écoute.

Bien entendu, il serait inutile ici de chercher des riffs de guitares électriques ou des tempo de batterie soutenus, mais « Mutatis mutandis » souvent triste, émouvant et sombre ou plus léger et drôle, démontre que la musique inspirée et réalisée avec talent peut toujours toucher le plus grand nombre.

Respect donc pour Juliette.

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 10:31

IF.jpg3

 

 

Comme beaucoup, j’ai connu Bernard Lavilliers à la fin des années 80 avec la chanson « On the road again » sans nul doute son tube le plus connu que j'écoutais à l'époque sur mon premier walkman en revant du haut des mes 13 ans.

Sorti en 1988, « If .. » et sa pochette extrêmement sobre est donc pour cette raison un album charnière dans la carrière du stéphanois bourlingueur.

Après avoir mis en musique un texte de l’écrivain Rudyard Kipling en guise de prologue de luxe, l’album débute réellement avec « Santiago » morceau intense et majestueux ou s’exprime toute la sensibilité de l’artiste.

Puis arrive la superbe ballade « On the road again », qui plus de vingt ans après me fait encore frissonner par l’envoutement de sa douce mélodie et la puissance de ses paroles contant la mélancolie du voyageur amoureux.

Fidèle à ses bonnes habitudes de l’époque, Lavilliers glisse ensuite « Bad side » un très bon titre heavy rock avant un nouveau crochet vers la poésie sur « Promesses d’un visage » douce, sensuelle et exotique adaptation d’un texte de Charles Baudelaire.

Le niveau est toujours incroyablement élevé sur « Nicaragua » rendu grand par ses alternances incessantes de passages à la lourdeur menaçante et de plages plus mélodiques.

Influences plus world music sur « Haïti couleurs » et « Nord-Sud » au tempo tres reggae boosté par des refrains aux chœurs surpuissants.

Même « Petit » pourtant très lourdingue sur l’enfance brisée dans les pays en guerre finit par bien passer enrobé par le talent du chanteur aux biscottos gonflés.

La littérature est remise à l’honneur avec « Tu es plus belle que le ciel et la mer »  court texte sensuel de Blaise Cendars.

« R&B » en fait en revanche beaucoup trop avec ses gros refrains gospels pompeux et son coté générique TV, quand à « Citizen Kane » on peut lui décerner une certaine originalité malgré l’emploi de cuivres groovy et de claviers très datés années 80.

L’album se termine en douceur avec « Cri d’alarme » trop pesante et larmoyante à mon gout.

En conclusion, malgré une durée sans doute trop longue et une dernière partie pour moi bien en dessous, « If … » est un indubitablement un grand album présentant un Bernard Lavilliers très inspiré et au zénith de son talent.

Véritable caméléon musical, l’artiste pioche de style en style en trouvant un très bon équilibre qui rend cet album varié et agréable à l’écoute.

Et puis « On the road again » reste pour moi l’une des plus belles chansons de variété française.

Un classique donc malgré le poids des ans.

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 15:12

clairs_obscurs.jpg2

 

 

Arrivé à maturité, dans les années 90, Bernard Lavilliers tourne au rythme de croisière de un album tous les trois ans.

C’est dans ce cycle que sort « Clair-obscur » à la pochette étrange montrant le chanteur seul pensif un brin perdu dans un restaurant.

Après un « Préface » parlé plus que chanté assez lourdingue sur des mots de son mentor Leo Ferré, Lavilliers balance un swing posé sur « Audit » traversé de refrains soignés.

On retrouve la verve colorée et métissée du stéphanois avec « Venin » influencé par le groove jamaïcain.

L’ambiance est plus feutrée, détachée et jazzy sur « Capitaine des sables » trop lent à mon gout avant un « Exil » en forme de superbe déclaration d’amour au voyage maritime.

Nouveau mélange musical latino-américain avec « Romeo Machado » bien entendu beaucoup plus rythmé et dansant.

Puis le chanteur se fait plus virulent avec  « La machine » plus brutale et animale avec un texte aux relents pornographiques et « Chiens de gardes » au beat ample et lourd.

La qualité est également présente sur « Vou embora » nimbé de chaleur, de sensualité mais également de mélancolie.

On termine par un « Road movie »  qui après des débuts en apesanteur verse dans un rock plombé assez surprenant dans ce cadre.

En conclusion, malgré ses qualités « Clair-obscur » est un album de plus dans la carrière de Bernard Lavilliers sans se distinguer fortement du style habituel du chanteur baroudeur.

La belle voix grave s’exprime sur des textes comme souvent soignés, mais on reste à vrai dire sur sa faim sur les mélodies.

L’aspect exotique et métissée apparait par instant mais de manière plus ténue comme mis en sourdine.

Le tout produit du Lavilliers de bon niveau mais quelque peu en pilotage automatique.

Un peu juste pour me faire basculer.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 13:28

voleur_feu.jpg3

 

 

En 1986, Bernard Lavilliers sort son déjà douzième album intitulé « Voleur de feu ».

Pochette sobre, sans esbroufe mais suffisamment guerrière pour marquer, « Voleur de feu » débute par un « Tango » intense, sensuel et élégant magnifiant l’attraction envers la gente féminine.

Seul le sonorités parfois encombrantes des claviers viennent nous rappeler que cet album a été composé dans les années 80.

Ambiance plus calme et sobre avec « La frontière » qui fait néanmoins passer un message fort sur la condition des immigrés africains prenant tous les risques pour quitter leur pays.

Le chanteur semble tout miser sur sa belle voix grave sur « Voleur de feu » au demeurant plutôt mou et monocorde.

On assiste ensuite au retour des influences latino-américaines sur « East side story » teinté de salsa ensoleillée et vivante.

Décidément protéiforme, Lavilliers nous plonge ensuite dans une ambiance heavy rock électrique et violente sur l’excellent « Midnight shadows ».

Vient ensuite le tour de « Noir et blanc » morceau engagé en faveur des opposants à l’apartheid.

Souvent moqué par son coté naïf et plein de bon sentiment, « Noir et blanc » est néanmoins servi par des mélodies efficaces et par un texte fort se voulant universel.

Dédié aux noctambules, « Extérieur nuit » compense le  manque d’énergie d’une fin de nuit blanche par l’apport massif de cuivres.

Lavilliers s’amuse sur « Funambule » léger et agréable bien que légitimant sur le fond le vol.

On s’ennuie poliment sur le lent et long « Gentilshommes de fortune » avant la nouvelle incursion salsa « Borinqueno»

La  dernière ligne droite de l’album se compose de « La haine » tourmenté, violent et profond, et de « Seigneurs de guerre » morceau rock intense réhaussé du puissant martèlement de tambours.

En conclusion, malgré un son très années 80 « Voleur de feu » est un album mature, dense et très abouti.

La musique ici proposée est riche, variée, passant du rock à la salsa avec toujours des textes forts portés par la belle voix grave et sensuelle du chanteur.

« Voleur de feu » est donc pour moi un grand cru de Bernard Lavilliers, personnage atypique, poète aux gros bras sensible au monde des ouvriers, à celui de la nuit peuplé de femmes fatales et de voyous mais surtout amoureux fou de voyages et de métissages musicaux ce qui a très certainement contribué à éveiller sa conscience politique internationale.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 11:51

nuit_amour.jpg2

 

 

Envie de découvrir plus en avant la riche discographie de Bernard Lavilliers.

Paru en 1981, « Nuit d’amour » et sa pochette digne des polars américains délaisse quelque peu les influences métissées et colorées du chanteur pour offrir un univers inspiré par l’atmosphère nocturne et dangereuse des Etats-Unis.

Le titre introductif, « Night bird » s’appuie sur des rythmes électroniques froids pour dérouler une atmosphère sinueuse un brin déroutante ou le musculeux chanteur conte son obsession amoureuse pour une femme de la nuit.

Malgré sa longueur et sa froideur, « Night bird » demeure intéressant par son approche littéraire et ses refrains aériens.

On bascule ensuite sur un beat pseudo reggae avec « Changement de main, changement de vilain » agréable et planant.

Le tempo ralentit ensuite avec « Eldorado » long morceau calme assez plat encore une fois influencé par le Brésil.

Lavilliers décide alors de réveiller l’auditeur un peu assoupi par « C’est du rock n’ roll » rock puissant et intense aux guitares hurlantes avant de réenclencher la musique à reggae pour parler de manière décalée de « Pigalle la blanche ».

L’aspect poétique du chanteur se fait sentir avec « Betty » déclaration d’amour jouée en acoustique.

Tout est calme également avec « Nuit d’amour » au groove gentiment funky précédant le nouveau coup d’accélérateur de « Les barbares » reprise d’un morceau composé en 1976.

L’album se termine par « La malédiction du voyageur » épilogue un peu mou et pleurnichard à mon gout.

En conclusion, « Nuit d’amour » est un album solide hésitant entre ambiance urbaine nocturne ouest américaine et relents d‘influences jamaico-brésiliennes passés.

La présence de quelques titres forts (« Night bird », « C’est du rock n’ roll » voir « Changement de main, changement de vilain ») ne masque pas tout à fait un coté global assez convenu dans le registre de l’aventurier poète conteur d’histoires.

En effet, Lavilliers cède parfois trop pour moi à ses penchants littéraires au détriment de l'intensité et de l'originalité de sa musique.

 

Pas déplaisant donc, mais pas transcendant non plus.

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 21:31

arret_image.jpg

4

 

 

Les habitués de ce blog seront sans doute surpris de découvrir une chronique d’un album de Bernard Lavilliers en ces colonnes.

Pourtant même sans être un fan de sa musique, l’homme ne m’a à vrai dire jamais laissé indifférent.

Aussi est-ce avec un grand esprit de découverte que j’ai écouté son dix septième album « Arrêt sur image » sorti en 2001.

Avec sa belle pochette colorée comme une invitation au  voyage maritime, « Arrêt sur image » débute par « L’or des fous » rendu élégant et très mélancolique par l’emploi d’un accordéon et d’un violon.

La voix est posée, charismatique, les textes comme souvent impeccables et la coloration musicale assurément sud américaine.

Cette coloration se confirme avec « Iracema » très belle déclaration d’amour à une brésilienne inconnue du Nordeste.

Le rythme est lent, nonchalant, sensuel comme le balancement d’une belle brune sur un hamac par un après midi écrasé de soleil au bord de la mer.

Retour à une veine plus réaliste et politique avec « Les mains d’or » rendant hommages aux ouvriers de la sidérurgie.

On notera le remarquable travail de Marco Papazian dont le son de guitare clair et lumineux porte cette chanson lancinante du début à la fin.

Malgré son ambiance hypnotique et poétique, « Fleur pourpre » est rendu plus pénible en raison de son chant mollasson et de l’emploi de synthétiseurs décalés.

Nouvel hommage au Brésil avec « Saudade » douce ode à ce sentiment mélancolique inspirateur de bien des créations artistiques.

« L’empire du milieu » brille par la qualité des textes décrivant une nostalgie pour le passé de voyou du chanteur, par sa puissance contenue et par un son de guitare proprement prodigieux.

Dans la même veine, on notera  « Délinquance » surprenant de tolérance à l’égard des voyous de banlieue dans lequel le chanteur se reconnait surement.

Mais à vrai dire le morceau recèle une ambiance trop relax par rapport à la violence du sujet traité.

Lavilliers s’en prend ensuite avec talent aux hommes d’affaires de ce monde avec « Les tricheurs » agrémenté de bruitages électroniques des plus étranges.

Chanté à moitié en anglais  avec une chanteuse américaine envahissante, « Octobre à New-York » a moins d’impact.

Lavilliers se surpasse sur « La dernière femme » merveilleuse déclaration d’amour au texte ciselé et à la mélodie sublime grimpant progressivement en puissance.

La fin de l’album se profile donc avec « Solidaritude » un peu tristounet et par une version cubaine très vivante de « Les feuilles mortes » de Jacques Prévert.

En conclusion, pour une découverte, « Arrêt sur image » s’est avéré une formidable expérience.

La voix de Bernard Lavilliers est plaisante, ses textes sont superbes, pétris d’intelligence, de poésie et de rébellion.

Bien entendu le ton est plutôt calme, relax, intimiste et n’a absolument rien à voir avec les déchainements de décibels dont je fais ici souvent l’éloge mais le son de guitare de Papazian clair et puissant est un véritable régal.

On peut donc imaginer déguster « Arrêt sur image » seul dans une chambre d’hôtel dans un silence absolu pour virer à la plus totale introspection ou alors dans une ambiance de vacances au bord d’une mer chaude.

Un album mature et digne d’un grand cru de la chanson française.

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