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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 19:23

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Nous nous replongeons à présent dans les profondeurs de la carrière de Bernard Lavilliers avec « O gringo » premier de ses albums métissés à connaitre un fort succès commercial.

Revenu d’un voyage aux Amériques (du Nord, Centrale et du Sud), Lavilliers s’entoure de musiciens de studio pour son déjà sixième déjà album.

Sorti en 1980, « O gringo » et sa pochette estampillée 100% baroude et aventure, débute par un titre rapide et dur « Rock city » hommage un peu trop ânonné à la froide dureté de New-York.

Comme son nom l’indique, « La salsa » embraye directement sur les rythmes salsa cubains et porto ricains, bien sur plus sensuels et ensoleillés.

Nanard bande à nouveau ses muscles tatoués pour délivrer un nouveau titre rock avec « Traffic » beaucoup plus électrique et puissant puis se mue à nouveau en bellâtre bronzé et caressant sur le rythme bossa nova de « O gringo » voir nonchalant sur le « Sertao » texte trop froidement déclamé sur la musique du nordeste brésilien.

Une ballade « Attention fragile » pénible comme la pluie incessante de ce mois de mai vite balayée par « Pierrot la lame » nouvelle ondoyante à la salsa.

Mangeant à tous les râteliers, Lavilliers verse ensuite dans le reggae jamaican avec « Stand the ghetto » assurément l’une de ses meilleurs réussites bercée par un groove hypnotique et enfumé, enchainé d’un « Kingston » coloré et vivant.

L’album se termine sur « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » plus centré sur le charme des textes/voix du chanteur que sur une recherche musicale poussée.

En conclusion, on comprend à son écoute que « O gringo » fut un grand succès.

En habile voyageur, Bernard Lavilliers est revenu de ses périples lointains en capturant les sons des Amériques, aussi bien du nord (avec le rock) que du sud (salsa, bossa nova, forro) avec un inévitable crochet vers l’ile jamaïcaine et son universel reggae.

L’usage qu’il en fait est astucieux et produit un résultat varié, exotique et multicolore, parfois trop serait on tenté de dire.

En effet, avec ce caméléon musical sautant d’une ambiance à l’autre, il est parfois difficile de savoir sur quel pied danser.

Même si les rythmes l’emportent ici souvent sur les textes, « O gringo » demeure à écouter pour ses deux tubes « Stand the ghetto » et le moins connu « Traffic ».

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 10:31

IF.jpg3

 

 

Comme beaucoup, j’ai connu Bernard Lavilliers à la fin des années 80 avec la chanson « On the road again » sans nul doute son tube le plus connu que j'écoutais à l'époque sur mon premier walkman en revant du haut des mes 13 ans.

Sorti en 1988, « If .. » et sa pochette extrêmement sobre est donc pour cette raison un album charnière dans la carrière du stéphanois bourlingueur.

Après avoir mis en musique un texte de l’écrivain Rudyard Kipling en guise de prologue de luxe, l’album débute réellement avec « Santiago » morceau intense et majestueux ou s’exprime toute la sensibilité de l’artiste.

Puis arrive la superbe ballade « On the road again », qui plus de vingt ans après me fait encore frissonner par l’envoutement de sa douce mélodie et la puissance de ses paroles contant la mélancolie du voyageur amoureux.

Fidèle à ses bonnes habitudes de l’époque, Lavilliers glisse ensuite « Bad side » un très bon titre heavy rock avant un nouveau crochet vers la poésie sur « Promesses d’un visage » douce, sensuelle et exotique adaptation d’un texte de Charles Baudelaire.

Le niveau est toujours incroyablement élevé sur « Nicaragua » rendu grand par ses alternances incessantes de passages à la lourdeur menaçante et de plages plus mélodiques.

Influences plus world music sur « Haïti couleurs » et « Nord-Sud » au tempo tres reggae boosté par des refrains aux chœurs surpuissants.

Même « Petit » pourtant très lourdingue sur l’enfance brisée dans les pays en guerre finit par bien passer enrobé par le talent du chanteur aux biscottos gonflés.

La littérature est remise à l’honneur avec « Tu es plus belle que le ciel et la mer »  court texte sensuel de Blaise Cendars.

« R&B » en fait en revanche beaucoup trop avec ses gros refrains gospels pompeux et son coté générique TV, quand à « Citizen Kane » on peut lui décerner une certaine originalité malgré l’emploi de cuivres groovy et de claviers très datés années 80.

L’album se termine en douceur avec « Cri d’alarme » trop pesante et larmoyante à mon gout.

En conclusion, malgré une durée sans doute trop longue et une dernière partie pour moi bien en dessous, « If … » est un indubitablement un grand album présentant un Bernard Lavilliers très inspiré et au zénith de son talent.

Véritable caméléon musical, l’artiste pioche de style en style en trouvant un très bon équilibre qui rend cet album varié et agréable à l’écoute.

Et puis « On the road again » reste pour moi l’une des plus belles chansons de variété française.

Un classique donc malgré le poids des ans.

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 15:12

clairs_obscurs.jpg2

 

 

Arrivé à maturité, dans les années 90, Bernard Lavilliers tourne au rythme de croisière de un album tous les trois ans.

C’est dans ce cycle que sort « Clair-obscur » à la pochette étrange montrant le chanteur seul pensif un brin perdu dans un restaurant.

Après un « Préface » parlé plus que chanté assez lourdingue sur des mots de son mentor Leo Ferré, Lavilliers balance un swing posé sur « Audit » traversé de refrains soignés.

On retrouve la verve colorée et métissée du stéphanois avec « Venin » influencé par le groove jamaïcain.

L’ambiance est plus feutrée, détachée et jazzy sur « Capitaine des sables » trop lent à mon gout avant un « Exil » en forme de superbe déclaration d’amour au voyage maritime.

Nouveau mélange musical latino-américain avec « Romeo Machado » bien entendu beaucoup plus rythmé et dansant.

Puis le chanteur se fait plus virulent avec  « La machine » plus brutale et animale avec un texte aux relents pornographiques et « Chiens de gardes » au beat ample et lourd.

La qualité est également présente sur « Vou embora » nimbé de chaleur, de sensualité mais également de mélancolie.

On termine par un « Road movie »  qui après des débuts en apesanteur verse dans un rock plombé assez surprenant dans ce cadre.

En conclusion, malgré ses qualités « Clair-obscur » est un album de plus dans la carrière de Bernard Lavilliers sans se distinguer fortement du style habituel du chanteur baroudeur.

La belle voix grave s’exprime sur des textes comme souvent soignés, mais on reste à vrai dire sur sa faim sur les mélodies.

L’aspect exotique et métissée apparait par instant mais de manière plus ténue comme mis en sourdine.

Le tout produit du Lavilliers de bon niveau mais quelque peu en pilotage automatique.

Un peu juste pour me faire basculer.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 13:28

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En 1986, Bernard Lavilliers sort son déjà douzième album intitulé « Voleur de feu ».

Pochette sobre, sans esbroufe mais suffisamment guerrière pour marquer, « Voleur de feu » débute par un « Tango » intense, sensuel et élégant magnifiant l’attraction envers la gente féminine.

Seul le sonorités parfois encombrantes des claviers viennent nous rappeler que cet album a été composé dans les années 80.

Ambiance plus calme et sobre avec « La frontière » qui fait néanmoins passer un message fort sur la condition des immigrés africains prenant tous les risques pour quitter leur pays.

Le chanteur semble tout miser sur sa belle voix grave sur « Voleur de feu » au demeurant plutôt mou et monocorde.

On assiste ensuite au retour des influences latino-américaines sur « East side story » teinté de salsa ensoleillée et vivante.

Décidément protéiforme, Lavilliers nous plonge ensuite dans une ambiance heavy rock électrique et violente sur l’excellent « Midnight shadows ».

Vient ensuite le tour de « Noir et blanc » morceau engagé en faveur des opposants à l’apartheid.

Souvent moqué par son coté naïf et plein de bon sentiment, « Noir et blanc » est néanmoins servi par des mélodies efficaces et par un texte fort se voulant universel.

Dédié aux noctambules, « Extérieur nuit » compense le  manque d’énergie d’une fin de nuit blanche par l’apport massif de cuivres.

Lavilliers s’amuse sur « Funambule » léger et agréable bien que légitimant sur le fond le vol.

On s’ennuie poliment sur le lent et long « Gentilshommes de fortune » avant la nouvelle incursion salsa « Borinqueno»

La  dernière ligne droite de l’album se compose de « La haine » tourmenté, violent et profond, et de « Seigneurs de guerre » morceau rock intense réhaussé du puissant martèlement de tambours.

En conclusion, malgré un son très années 80 « Voleur de feu » est un album mature, dense et très abouti.

La musique ici proposée est riche, variée, passant du rock à la salsa avec toujours des textes forts portés par la belle voix grave et sensuelle du chanteur.

« Voleur de feu » est donc pour moi un grand cru de Bernard Lavilliers, personnage atypique, poète aux gros bras sensible au monde des ouvriers, à celui de la nuit peuplé de femmes fatales et de voyous mais surtout amoureux fou de voyages et de métissages musicaux ce qui a très certainement contribué à éveiller sa conscience politique internationale.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 11:51

nuit_amour.jpg2

 

 

Envie de découvrir plus en avant la riche discographie de Bernard Lavilliers.

Paru en 1981, « Nuit d’amour » et sa pochette digne des polars américains délaisse quelque peu les influences métissées et colorées du chanteur pour offrir un univers inspiré par l’atmosphère nocturne et dangereuse des Etats-Unis.

Le titre introductif, « Night bird » s’appuie sur des rythmes électroniques froids pour dérouler une atmosphère sinueuse un brin déroutante ou le musculeux chanteur conte son obsession amoureuse pour une femme de la nuit.

Malgré sa longueur et sa froideur, « Night bird » demeure intéressant par son approche littéraire et ses refrains aériens.

On bascule ensuite sur un beat pseudo reggae avec « Changement de main, changement de vilain » agréable et planant.

Le tempo ralentit ensuite avec « Eldorado » long morceau calme assez plat encore une fois influencé par le Brésil.

Lavilliers décide alors de réveiller l’auditeur un peu assoupi par « C’est du rock n’ roll » rock puissant et intense aux guitares hurlantes avant de réenclencher la musique à reggae pour parler de manière décalée de « Pigalle la blanche ».

L’aspect poétique du chanteur se fait sentir avec « Betty » déclaration d’amour jouée en acoustique.

Tout est calme également avec « Nuit d’amour » au groove gentiment funky précédant le nouveau coup d’accélérateur de « Les barbares » reprise d’un morceau composé en 1976.

L’album se termine par « La malédiction du voyageur » épilogue un peu mou et pleurnichard à mon gout.

En conclusion, « Nuit d’amour » est un album solide hésitant entre ambiance urbaine nocturne ouest américaine et relents d‘influences jamaico-brésiliennes passés.

La présence de quelques titres forts (« Night bird », « C’est du rock n’ roll » voir « Changement de main, changement de vilain ») ne masque pas tout à fait un coté global assez convenu dans le registre de l’aventurier poète conteur d’histoires.

En effet, Lavilliers cède parfois trop pour moi à ses penchants littéraires au détriment de l'intensité et de l'originalité de sa musique.

 

Pas déplaisant donc, mais pas transcendant non plus.

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 21:31

arret_image.jpg

4

 

 

Les habitués de ce blog seront sans doute surpris de découvrir une chronique d’un album de Bernard Lavilliers en ces colonnes.

Pourtant même sans être un fan de sa musique, l’homme ne m’a à vrai dire jamais laissé indifférent.

Aussi est-ce avec un grand esprit de découverte que j’ai écouté son dix septième album « Arrêt sur image » sorti en 2001.

Avec sa belle pochette colorée comme une invitation au  voyage maritime, « Arrêt sur image » débute par « L’or des fous » rendu élégant et très mélancolique par l’emploi d’un accordéon et d’un violon.

La voix est posée, charismatique, les textes comme souvent impeccables et la coloration musicale assurément sud américaine.

Cette coloration se confirme avec « Iracema » très belle déclaration d’amour à une brésilienne inconnue du Nordeste.

Le rythme est lent, nonchalant, sensuel comme le balancement d’une belle brune sur un hamac par un après midi écrasé de soleil au bord de la mer.

Retour à une veine plus réaliste et politique avec « Les mains d’or » rendant hommages aux ouvriers de la sidérurgie.

On notera le remarquable travail de Marco Papazian dont le son de guitare clair et lumineux porte cette chanson lancinante du début à la fin.

Malgré son ambiance hypnotique et poétique, « Fleur pourpre » est rendu plus pénible en raison de son chant mollasson et de l’emploi de synthétiseurs décalés.

Nouvel hommage au Brésil avec « Saudade » douce ode à ce sentiment mélancolique inspirateur de bien des créations artistiques.

« L’empire du milieu » brille par la qualité des textes décrivant une nostalgie pour le passé de voyou du chanteur, par sa puissance contenue et par un son de guitare proprement prodigieux.

Dans la même veine, on notera  « Délinquance » surprenant de tolérance à l’égard des voyous de banlieue dans lequel le chanteur se reconnait surement.

Mais à vrai dire le morceau recèle une ambiance trop relax par rapport à la violence du sujet traité.

Lavilliers s’en prend ensuite avec talent aux hommes d’affaires de ce monde avec « Les tricheurs » agrémenté de bruitages électroniques des plus étranges.

Chanté à moitié en anglais  avec une chanteuse américaine envahissante, « Octobre à New-York » a moins d’impact.

Lavilliers se surpasse sur « La dernière femme » merveilleuse déclaration d’amour au texte ciselé et à la mélodie sublime grimpant progressivement en puissance.

La fin de l’album se profile donc avec « Solidaritude » un peu tristounet et par une version cubaine très vivante de « Les feuilles mortes » de Jacques Prévert.

En conclusion, pour une découverte, « Arrêt sur image » s’est avéré une formidable expérience.

La voix de Bernard Lavilliers est plaisante, ses textes sont superbes, pétris d’intelligence, de poésie et de rébellion.

Bien entendu le ton est plutôt calme, relax, intimiste et n’a absolument rien à voir avec les déchainements de décibels dont je fais ici souvent l’éloge mais le son de guitare de Papazian clair et puissant est un véritable régal.

On peut donc imaginer déguster « Arrêt sur image » seul dans une chambre d’hôtel dans un silence absolu pour virer à la plus totale introspection ou alors dans une ambiance de vacances au bord d’une mer chaude.

Un album mature et digne d’un grand cru de la chanson française.

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