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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 19:20

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En 2012, Iggy pop sort dans la plus parfaite continuité de « Préliminaires » « Après » un pur album de reprises piochant majoritairement dans le répertoire de la chanson française.

L’Iguane  tout de blancheur immaculée vêtu, s’entoure ici d’un groupe de musiciens à géométrie variable avec Steven Ulrich à la guitare électrique, Hal Cragin à la basse et plusieurs batteurs (Kevin Hupp, Jerry Marotta, Ben Perowsky) et musiciens additionnels.

Iggy s’attaque tout d’abord à un monument de chanson française le « Et si tu n’existais pas » de Joe « fuckin » Dassin, dans une version douce, fluide et éthérée ou la voix du maitre se fait caressante et sensuelle.

La mue du lézard habituellement griffant et tortillant sa queue pleine d’épines est aussi surprenante qu’impressionnante.

« La javanaise » de Serge Gainsbourg est habité d’un feeling analogue auquel l’accent si ricain du chanteur confère une légère touche d’exotisme.

On délaisse la langue de Molière pour retourner aux racines de la musique pop US en rendre hommage à « Everybody’s talkin » de Harry Nilsson  ballade élégante magnifiée par la belle voix caverneuse du véritable King of Pop.

Comment résister à  la reprise de « I’m going away smiling » de Yoko Ono, d’une profondeur et d’une tristesse prompte à fissurer votre âme en millions de petits éclats ?

Retour au patrimoine français avec l’inévitable Edith Piaf et sa « Vie en rose » ralentie à l’extrême, titre toujours difficile pour moi à entendre surtout dans la bouche d’un punk-rocker de la trempe d’Iggy.

Moins connu vient « Les passantes » de Georges Brassens plombé par l’absence total de groove et part le fort accent du chanteur qui rend à peine audible les paroles.

Iggy n’oublie pas non plus Henri Salvador et rend un hommage feutré et élégant à son « Syracuse » déjà particulièrement poétique et émouvant.

La page française se tourne alors définitivement et Iggy s’attaque ensuite aux standards de la musique US avec « What is this thing called love ? » du jazzman Cole Porter dans une version d’une extrême lenteur et sensibilité,  « Michelle » la ballade des Beatles avec quelques jolis  refrains en français et enfin pour finir « Only the lonely » du maitre Frank Sinatra beaucoup trop statique.

En conclusion, « Après » bien que moins poignant et plus bigarré que « Préliminaires » est cependant un disque de haute qualité méritant le plus grand respect.

Arrivé à son âge avancé, Iggy se fait plaisir et nous donne un immense plaisir en délaissant sa carapace de reptile clouté, pour s’aventurer sur des territoires moins balisées ou ses gouts personnels peuvent sans doute mieux s’exprimer.

Intime, doux, chaud et sensuel, « Après » ne fonctionne sans doute que parce que le chanteur est Iggy pop et que sa belle voix grave sait à merveille caresser un auditeur plus habitué à se faire malmener.

Les standard US et français se mélangent ici harmonieusement dans un cadre feutré, doux et romantique ou les guitares furieuses et les tempo frénétiques sont envoyés au vestiaire.

J’apprécie pour ma part beaucoup les incursions d’Iggy pop dans ce domaine plus cérébral, apaisé et mature.

Les fans de rock punkoide et d’excès de décibels seront sans doute furieux et n’auront qu’une seule envie : détruire ce disque.

Qu’ils se rassurent : Iggy revient en 2013 leur livrer une nouvelle galette des Stooges, donc forcémment beaucoup plus rock ‘n’ roll.

Pour ma part, avec ce disque magnifque et adulte, Iggy prouve qu’il est toujours le plus grand.

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 19:56

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« Kill city » est le troisième album d’Iggy Pop sorti durant la seule années 1977, après les déjà remarqués « The idiot » et  « Lust for life ».

Pour ce troisième effort studio, Iggy s’entoure après David Bowie d’une nouvelle pointure avec l’ancien guitariste des Stooges James Williamson, Scott Thurston (claviers/basse), Steve Trani (Basse) et Brian Glascok (batterie) venant compléter la composition de la formation.

Comme l’indique la face B de la pochette particulièrement rock ‘n’ roll montrant un Iggy en blond peroxydé et son compère embrasser des fesses féminines particulièrement girondes, « Kill city » débute par un titre rythmé aux refrains assez entrainants évoquant parfois les titres les plus commerciaux de Kiss.

L’ambiance est beaucoup plus relax sur « Sell your love » qui groove mollement avec son saxophone irritant omniprésent.

Le constat est quasi similaire sur « Beyond the law » malgré le chant écorché et puissant d’Iggy, le morceau est parasité par le saxophone de John Hardin.

Le duo trouve la bonne carburation sur « I got nothin » brillante charge illuminée par une savante alternance de passages agressifs et plus doux mais l’infernal saxophone revient sur « Johanna » bien mollasson.

L’auditeur est ensuite dérouté par les deux instrumentaux « Night theme » courts et sans relief apparent et il faut attendre « Consolation prizes » pour retrouver une dynamique rock plus soutenue.

Iggy sait même trouver le ton juste pour émouvoir avec « No sense of crime » tristounet à souhait.

Même si « Lucky monkeys » est correctement interprété, sa lenteur et son harmonica country provoquent plus un engourdissement qu’un franc engouement.

On termine dans la même veine avec le soporifique instrumental « Master charge » avec suprême horreur, le mortel saxophone venant clouer définitivement le cercueil de l’auditeur agonisant.

En conclusion, malgré son titre et son aspect punk alléchant, « Kill city » est un album incroyablement décevant officiant dans un rock placide et contenu alors qu’on s’attendait à plus de débordements, de sauvagerie et d’instinct chez l’ex leader des Stooges.

Les morceaux sont lents, planants, sans riffs offensifs ou belles velléités rock.

Malgré le travail correct d’interprétation d’Iggy, la production aussi vigoureuse qu’un sub-saharien sous alimenté provoque inéluctablement un décrochage d’attention de l’auditeur qui ne peut suivre son mentor dans ses doux rêves d’apaisement.

Même si ce « Kill city » daté et faiblard sans tube incontournable de la trempe d’un « Lust for life » ou d’un « Passenger »  ne me plait pas, ceci n’enlève en rien, le respect et l’adoration que je voue à l’Iguane du rock.

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 19:41

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Etant fan d’Iggy Pop, je ne rechigne pas à plonger dans ce que j’appelle le ventre mou de sa carrière à savoir les années 80 avec des choix artistiques souvent peu inspirés.

Inaugurant cette décennie maudite, « Soldier » sort en 1980 avec comme musiciens principaux Ivan Kral à la guitare, Glen Matlock à la basse, Klaus Kruger à la batterie et Barry Andrews aux claviers.

Avec son titre et sa pochette improbables montrant un chanteur filiforme et exsangue, comme en recherche de souffle, « Soldier » débute franchement mal par « Loco mosquito » , titre foutraque desservi par un horrible son de clavier de fête foraine.

La suite est certes plus posée avec « Ambition » mais manque tout de même d’énergie communicative.

Ceci est corrigé sur « Knocking em down (in the city) » en raison d’une dynamique plus soutenue, d’un jeu de guitare plus présent et de refrains plus incisifs.

L’iguane semble reprendre du poil de la bête avec « Play it safe » rengonflé par les chœurs de Bowie et des Simple minds.

Retour à plus de calme avec le mollasson « Get up and get out » et le plus hypnotique « Mr Dynamite » tous deux parasités par des parties de saxophone inutiles.

Le terne « Dog food » est trahi par un manque criant de punch et ce n’est pas non plus la voix rauque du rocker qui suffit pour masquer le manque d’inspiration de « I need more ».

Dans la dernière ligne droite, les choses s’améliorent légèrement avec « Take care of me » très influencé par la patte de David Bowie, « I’m a conservative » un tantinet plus rapide et énergique mais surtout le final « I snub you » sale, agressif et violent comme un punk privé de sa dose de dope.

En conclusion, « Soldier » porte assez mal son nom et est assez loin d’une invincible machine de guerre.

Les compositions sont assez pauvres, la production médiocre et la faiblesse des musiciens accompagnant Iggy criante.

Malgré la voix d’Iggy toujours plaisante, on ne trouve pas non plus de grand tube venant sur une ou deux surprises changer la donne et arracher un peu d’indulgence.

« Soldier » ne pousse ni trop dans la mélodie pop, ni ne prône un retour au sources punk, mais déploie un rock timide, emprunté, sans grande envergure qui sied assez mal à un artiste du calibre du godfather of punk.

Mis à part donc quelques brefs sursauts, un album parfaitement dispensable dans la discographie d’Iggy.

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 18:31

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Il est toujours plaisant de déguster un dvd live des Stooges, même si « Live in Detroit » d’Iggy and the Stoogesne date pas de l'age d'or des jeunes punks nihilistes mais de 2004, juste après la reformation et la tournée de « The Weirdness » avec en plus d'Iggy Pop, les frères Asheton (Ron/Scott), Steve Mc Kay (batterie) et Mike Watt (basse).

Enregistré dans la ville natale du groupe devant un public forcément chauffé à blanc, « Live in Detroit »  débute par un « Loose » puissant et dévastateur.

Iggy est comme à son habitude vêtu d’un simple jean taille basse et fait gigoter son corps de liane dans tous les sens tandis que Asheton par opposition très statique et renfermé se concentre sur la froide puissance de ses riffs.

Les classiques s’enchainent, « Down in the street » lourd et rampant, « 1969 » lancinant et heurté avant le terrible « I wanna be your dog » interprété de façon magistrale dans une version allongée.

Rien ne semble altérer le plaisir du fan, que ce soit le « TV eye » enlevé, ou le « Dirt » plus lent, froid et sinueux.

Le coté festif d’Iggy reprend le dessus sur « Real cool time » ou l’Iguane fait monter un partie du public sur scène.

L’exercice malgré un coté bon enfant s’avère toujours à haut risque et il est toujours stressant de voir ce petit bonhomme au corps noueux et âgé disparaitre sous une marée humaine de rockers énervés et de groupies éméchées.

Aussi l’enchainement avec le tube rageur « No fun » et le rapide « 1970 » se fait il plutôt difficilement.

Après une telle débauche d’intensité, l’ambiance retombe quelque peu avec « Funhouse » et son sempiternel saxophone jazzy.

L’auditoire a ensuite droit à un court détour autour du répertoire solo du chanteur avec le bien dynamique « Skull ring » .

La fin du concert est plus quelconque, avec des « Not right » ou autres « Little doll » moins tranchants et une nouvelle reprise un peu usée du « I wanna be your dog ».

On passera également assez vite sur les bonus composés de photos des années 70 et d’extraits de concerts en petit comité pour le lancement du nouvel album.

En conclusion, même de la part de musiciens aussi âgés ayant bien entendu un peu perdu de leur rage au fil de âges,  ce« Live in Detroit » reste un grand moment de punk-rock.

Le répertoire est disons le franchement assez inattaquable avec une pluie de classiques intemporels ayant marqué de leur empreinte le rock nerveux des années 70.

Iggy Pop même à plus de 55 ans délivre une performance étonnante, chantant très bien, bougeant son corps décharné en cadence et prenant ses poses sexuellement provocantes dignes de confirmer la légende.

Une Dvd qui comblera donc les fans de la première heure tout émus de revoir leurs idoles encore vaillantes réunies et qui pourra aussi intéresser les plus jeunes en raison de la formidable énergie punk toujours dégagé le phénomène de Motor city.

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