Sorti en 1999, « Arlington road » est un thriller de Mark Pellington.
L’histoire met en scène Michael Faraday (Jeff Bridges) un professeur d’histoire enseignant à Washington.
Très secoué par la mort de sa femme, agent du FBI tuée dans une opération d’arrestation de terroristes présumés qu’il estime être une totale bavure, Faraday est obsédé par le terrorisme des
milices américaines et consacre une large partie de ses cours à ce sujet délicat.
Après avoir sauvé la vie du fils de ses voisins les Lang, grièvement blessé au bras alors qu’il manipulait des feux d’artifices, Michael se rapproche de Oliver (Tim Robbins) ingénieur en
génie civil et de sa femme Cheryl (Joan Cusack).
Il les fréquente dans des soirées entre banlieusards aisés ou leurs enfants respectifs se mélangent et leur présente Brooke (Hope Davis) une de ses ex étudiantes devenue sa petite amie.
Pourtant, Michael va assez rapidement se douter de mensonges concernant le couple Lang, et son naturel paranoïaque va le pousser à effectuer quelques vérifications qui vont lui permettre de
comprendre que Oliver Lang est le nom d’emprunt d’un homme du Texas ayant été accusé pour avoir fait exploser à 16 ans une bombe artisanale.
Troublé par ces révélations, Michael va se heurter au scepticisme de Brooke et de son ami Whit Carvett (Robert Gossett), collègue de sa femme au FBI qui le soutient activement depuis la mort de
celle-ci.
L’attitude ambigüe des Lang et surtout d’Oliver laisse planer pourtant une sourde menace avant que les voisin ne se lancent dans une explication franche ou Oliver révèle à Michael avoir commis
une erreur à 16 ans lorsque son père fermier s’était suicidé après avoir été ruiné par une décision de l’état du Texas d’assécher le cours d’eau qui passait sur sa ferme.
Michael accepte en apparence les confessions d’Oliver et laisse son fils Grant (Spencer Treat Clark) partir camper et pécher avec celui de Lang.
Mais une rencontre fortuite dans le centre commercial de la ville va éveiller les soupçons de Brooke qui va suivre Lang et le voir remettre des boites à de mystérieux complices travaillant dans
une entreprise de livraison.
Inquiète, Brooke laisse un message angoissé à Michael mais tombe cette fois sur Cheryl et décède brutalement d’un accident de la route.
Dévasté par la nouvelle, Michael sombre et réalise par Carvett que sa ligne téléphonique a été piratée.
Il demande donc à son ami d’effectuer toutes les recherches possibles sur Lang qu’il soupçonne de faire partie d’un réseau terroriste préparant un attentat dans un centre commercial de
Washington.
Le suspens monte d’un cran, lorsque Michael comprend que son fils est probablement en danger dans son camping, à la merci d’un chef scout poseur de bombes et proche de Lang.
Son intuition se révèle juste et il découvre que Grant est détenu par le réseau Lang afin d’exercer un chantage pour se tenir tranquille et laisser l’attentat se dérouler correctement.
Pris à la gorge et se sachant surveiller, Michael se rétracte face aux informations livrées par Whit, puis change brutalement d’avis en tentant de retrouver lui-même son fils aperçu dans une
camionnette.
Après une explication musclée avec Oliver, Michael parvient à prendre le dessus physiquement sur son agresseur et fonce à toute allure vers le siège du FBI qui sera selon lui la victime de
l’attentat.
Paniqué et stressé, il force les accès de sécurité avec Whit en couverture pour le préserver des gardes et se rue dans le parking du bâtiment à la recherche d’une bombe dans le coffre d’une
camionnette.
Malheureusement la camionnette est vide mais Michael comprend que la bombe se situe en réalité dans le coffre de sa propre voiture.
Lorsqu’il se précipite sur celle-ci, il est trop tard et le bâtiment entier explose.
Comble de l’ironie, il devient le principal suspect posthume en raison de son obsessions sur la mort de sa femme, sur le terrorisme et sur ses critiques portant sur le FBI.
En conclusion, « Arlington road » est un pur thriller 100% américain misant tout sur la paranoïa et sur la dangerosité de réseaux terroristes d’extrême droite américains, capable de
frapper le pays de l’intérieur.
Cette menace, particulièrement prégnante depuis l’attentat d’Oklahoma City en 1996, a été depuis considérablement minimisée après la démesure des attentats islamistes du 11 Septembre 2001, ce qui
fait perdre au film de Pellington une partie de sa force.
Star du film, Jeff Bridges est assez pathétique dans son rôle de mari paumé dont les obsessions mettent rapidement aussi mal à l’aise que le jeu volontairement énigmatique et inquiétant de son
partenaire Tim Robbins.
« Arlington road » est donc un film difficile, douloureux, plutôt pénible à regarder, et culmine dans ses scènes finales, assez haletantes.
Idéal pour une deuxième partie de soirée sur TF1 ou M6, mais sans plus.