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27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 20:24

Sorti en 2015, « Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » est un petit roman policier d’Yves Tenret.

« Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » met en scène Walter, un vieux prof de technologie du treizième arrondissement de Paris, qui après avoir perdu son emploi et avoir été mis dehors de l’appartement qu’il partageait avec sa jeune compagne Léa, est contraint de trouver refuge chez un ami du quartier de la Butte-aux-Cailles, César dit le Gros en raison de son physique imposant.

A la dérive et victime d’un fort penchant pour l’alcool qu’il écluse dans les bistrots de ce petit quartier excentré et atypique de Paris, Walter prend de plein fouet l’annonce de la mort d’un des amis, ce qui porte à quatre les disparitions proche de son cercle intime.

Il en vient à soupçonner progressivement César, seul point commun entre toutes ses morts en apparence décorrélées, un guitariste gitan victime d’un accident de voiture, un intellectuel torturé mort d’une mystérieuse maladie et deux artistes jouisseurs.

Discrètement, Walter qui n’a pas grand-chose à faire de ses journées, espionne son ami, qui partage son temps entre séances à la salle de gym et petits trafics dans le quartier.

Un massacre brutal dans un salon de massage asiatique vient donner un brutal coup de projecteur sur cet endroit jadis mal famé, devenu aujourd’hui un repaire à bobos.

Les conversations s’échauffent au bistrot « Aux barreaux » dans lequel Walter retrouve ses dernières connaissances.

L’une d’entre elles, une coréenne nommée Park Yun va lui servir de porte d’entrée dans la communauté asiatique entassée dans le triangle des tours compris entre le boulevard Massena, l’avenue de Choisy et l’avenue d’Ivry.

Marc Palowski, un polonais spécialiste des questions asiatiques vient compléter les jugements à l’emporte pièces de la Coréenne, en aidant Walter à décrypter les codes en usage chez les Asiatiques de Paris 13, avec les commerces, les tripots clandestins et enfin les salons de massages ou sévissent des prostituées.

Walter arpente la fameuse dalle des Olympiades, symbole de l’opacité de la communauté asiatique avec son enchevêtrement de galleries et ses établissement spécialisés ou tout ou presque est écrit en chinois.

Nanti d’un simili de verni sur les codes en vigueur, Walter questionne ensuite César qui commence par lui raconter une histoire de guerre des gangs pour le contrôle d’un nouveau centre d’aide aux personnages âgées à la Poterne des Peupliers, puis de mateur de masseuses, puis de fil en aiguille finit par craquer en lui révélant être un dealer d’anxiolytiques et de coupes faim pour ces dames des salons.

Ceci conforte les observations de Walter sur les trafics de César auprès des petits jeunes de sa salle de musculation auxquels il fournit des produits interdits destinés à se développer de manière spectaculaire.

Mais la véritable révélation intervient lorsque Walter presse son ami sur son implication dans les morts de leurs proches, ce qui le conduit à avouer qu’il les a tué parce qu’il pensait qu’il ne supportait pas de les voir dériver et que la mort lui paraissait préférable.

Après ce terrible aveu, César est arrêté et emprisonné à la prison de la Santé.

Redevenu plongeur dans un restaurant, Walter retrouve sa femme Léa, son fils, son appartement et un semblant de stabilité dans sa chère Buttes-aux-Cailles.

En conclusion, « Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » est un tout petit roman à l’intrigue trop faible pour tenir en haleine le lecteur.

Avec désinvolture, Tenret livre en pâture à ses lecteurs une histoire de meurtres en format réduit, accumulant un ramassis de clichés sur les Asiatiques du 13 ième arrondissement.

Même si le style très titi parisien de cet auteur pourra plaire aux amateurs d’argot, je l’ai pour ma part trouvé particulièrement dépassé en 2015.

Polar parisien paresseux, maladroit et malencontreusement déjà daté dans sa forme, « Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » ne mérite pas selon moi de s’y attarder…

Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles (Yves Ternet)
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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 10:15

Toujours en délicatesse avec Cédric Klapisch et le cinéma français en général, j’ai néanmoins regardé « Paris ».

Avec ce film au titre sobre sorti en 2008, Klapisch peint en plein hiver parisien le quotidien de plusieurs personnages gravitant dans la capitale française en se centrant sur Pierre (Romain Duris), jeune homme dont la carrière de danseur au Moulin rouge prend un tournant inattendu lorsqu’il apprend qu’il souffre d’une maladie du cœur en apparence incurable.

Ebranlé, le jeune homme qui se sait à plus ou moins courte échéance condamné, se replie sur lui-même dans son petit appartement parisien non loin du cimetière du Père Lachaise qui lui rappelle chaque jour l’issue un peu plus proche.

Il reçoit néanmoins le soutien de sa sœur ainée Elise (Juliette Binoche), qui n’hésite pas à demander de lever le pied avec son métier d’assistante sociale, pour s’installer chez lui avec ses deux enfants.

Jeune quadragénaire divorcée, Elise connait elle aussi une période de flottement dans sa vie.

Tandis que Pierre observe les gens vivre du haut de sa fenêtre, notamment sa jeune et belle voisine étudiante Laetitia (Mélanie Laurent), Elise fait le marché et côtoie une communauté de marchands gravitant autour du marché de Rungis.

On retrouve ainsi le fruitier Jean (Albert Dupontel), qui vit mal le comportement excentrique de son ex femme Caroline (Julie Ferrier) et son rapprochement avec le lourdingue Franky (Gilles Lellouche) le poissonnier.

On termine avec les commerçants par la boulangère (Karin Viard), aigrie, dure et pétrie d’a priori qui consent néanmoins à faire travailler une jeune femme d’origine maghrébine Khadija (Sabrina Ouazani).

Du coté des sphères plus « bobo » de la capitale, l’action se centre sur l’historien Roland Verneuil (Fabrice Lucchini) spécialiste de Paris, en pleine dépression après la mort de son père qui entretient des rapports conflictuel avec son frère Philippe (François Cluzet), architecte à succès dont la vie apparait en comparaison plus rangée avec femme et enfant.

Roland s’éprend de Laetitia qui est son élève à la Sorbonne, lui envoie des texto anonyme, finit par coucher avec elle, même si la jeune femme préfère Rémy (Joffrey Platel) un bel étudiant dans ses âges.

Le couple Pierre-Elise passe du temps ensemble, en sortant leurs vielles photos de famille ou en écoutant leurs vieux vinyles.

Malgré la peur, Pierre semble accepter plutôt sereinement son destin.

Après avoir constaté que la jolie voisine avait un petit amie, Pierre tente avec l’aide de sa sœur d’avoir une dernière fois des rapports sexuels avec une collègue de travail mais la manœuvre trop artificielle échoue.

Du coté des marchands, les débordements dus à l’alcool entrainent des scènes tordues comme l’humiliation de Caroline par Franky qui l’utilise comme une brouette. Alors que ce couple hors norme tend à se rapprocher, Caroline décède brutalement dans un accident de moto.

Ivre de chagrin, Jean disperse ses cendres en haut de la Tour Montparnasse.

La fin du film est consacrée à la fête, avec deux soirées quasiment en parallèle, une organisée par Elise pour son frère diminué, l’autre entre filles à Rungis avec à la clé, exploration des immenses entrepôts du « Ventre de Paris ».

Au final, Elise repousse les avances d’un jeune homme noir (Marco Prince) et tombe par hasard sur Jean au marché.

Les deux quadra brisés finissement par devenir amants.

Pour finir, Pierre reçoit l’annonce de la disponibilité d’un donneur pour tenter une transplantation cardiaque.

Courageusement il accepte de tenter l’aventure et prononce un adieu à sa sœur, simple et en forme de « Merci ».

Il se laisse ensuite conduire en taxi jusqu’à l’hôpital, regardant peut être une dernière fois la beauté de la ville.

En conclusion, « Paris » est un film particulièrement profond et remuant qui traite de sujets tabous comme la mort ou plus précisément la brièveté de la vie comme l’avaient déjà remarqué des philosophes comme Sénèque.

Klapisch s’en sort à merveille avec ses acteurs fétiches comme Romain Duris, impressionnant de sobriété et de subtilité, les autres officiant dans des registres plus convenus.

La partie consacrée aux derniers instants d’un jeune homme se sachant condamné avec en appui sa sœur soudainement redevenue proche et les chassé croisés au cœur de la ville sont pour moi les parties les plus réussies.

Pour le reste les histoires de prof bobo se tapant leurs étudiantes, des gros beaufs de Rungis carburant au litron de rouge, les remarques racistes des boulangères ou la volonté d’Africains désireux de venir sur place, ne pèsent au final par bien lourd dans le propos final.

Autre point fort, cette fois visuel, l’hommage rendu à Paris qui peut être magique lorsque la luminosité (ne été ou hiver) vient sublimer la beauté de ses monuments.

On notera également la scène de dispersion de cendres en haut de la Tour Montparnasse, également forte et à contrepied des habituels clichés « nature » du genre.

Malgré donc les quelques habituels défauts du metteur en scène, « Paris » demeure une belle œuvre qui comblera sans doute sur le fond et la forme les amateurs de cinéma dit « intelligent ».

Paris (Cédric Klapisch)
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30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 20:23

Il a déjà été dit en ces colonnes combien Téléphone était un groupe considéré comme marquant dans l’histoire du rock français.

Sorti en 2000, « Paris’81 » est une compilation des concerts du début des années 80 principalement enregistrés à Paris et ses environs (Saint Ouen).

On débute par « Crache ton venin » qui roule sans trop d’effort ni d’éclat, enchainé de « Fait divers » un tantinet plus dynamique et enlevé.

Difficile de s’enthousiasmer sur « Au cœur de la nuit » saccadé et poussif, puis sur l’infantile léger et sans intérêt « Ploum-ploum ».

On glisse quasiment vers la pop de « Fleur de ma ville » qui s’emballe à peine dans sa phase terminale.

Il faut attendre « Argent trop cher » pour enfin retrouver plus de muscle et de nefs chez les Parisiens et poursuivre sur cette bonne lancée avec le vif et frais « Ordinaire ».

Grand classique avec « La bombe humaine » porté par la voix du grand frère idéal de Jean-Louis Aubert qui en jouant sur les émotions et un texte habile, compense la relative platitude du morceau.

Tout se calme sur « Laisse tomber » bien terne et ennuyeux et on est ravi de retrouver la verve rock ‘n’ roll du groupe sur « Seul ».

« Telephomme » se présente ensuite comme une longue ballade mélancolique au premier abord geignarde avant d’accélérer de manière plaisante dans sa seconde partie avec un long solo de Bertignac.

Il était prévisible que Téléphone place son « Hygiaphone », tube rock à la dynamique puissante mais le choix de « Tu vas me manquer », long morceau plutôt déstructuré aux forts relents blues, laisse perplexe.

On termine par « Le silence » longue ballade acoustique folk-blues.

En conclusion, « Paris’81 » est un album live modestement achalandé qui a pour principal tort de se situer dans la tournée précédent les deux meilleurs albums de Téléphone, « Dure limite » mais surtout « Un autre monde ».

Montrant paradoxalement assez peu d’interactivité avec le public et manquant de tubes incontestables, « Paris’81 » n’est pas l’album live ultime qu’on serait en droit d’attendre de Téléphone est n’atteint qu’un niveau tout juste moyen pour peu qu’on ne soit pas un fan pur et dur du groupe.

Paris'81 (Téléphone)
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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 20:01

minuit paris4

 

Bien il fallait bien que cela m’arrive un jour, aller voir le week end dernier mon premier Woody Allen avec « Minuit à Paris » sur les écrans en ce beau printemps 2011.

J’étais il est vrai pétri d’a priori sur ce cinéaste qualifié d’intello et n’y suis allé qu’en trainant assez piteusement des pieds.

« Minuit à Paris » commence comme un classieux spot de pub commandé par la ville de Paris.

Puis on entre dans l’histoire avec Gil (Owen Wilson) et Inez (Rachel Mc Adams) jeune couple américain en visite à Paris avant leur proche mariage.

Honnête scénariste à Hollywood, Gil s’est lancé dans l’écriture d’un livre basé sur la nostalgie et éprouve les pires doutes quand à sa légitimité artistique dans l’aboutissement d’un tel projet.

Ses doutes sont accrus par Inez, personne pragmatique et superficielle à l’opposée du coté rêveur de son compagnon.

Pour accroitre le tout, ses futurs beaux parents, républicains conservateurs sont du voyage ainsi que Paul  (Michael Sheen) , professeur de lettres, véritable puits de culture et de pédantisme, que Inez idolâtre stupidement.

Asphyxié par cet entourage oppressant, Gil va éprouver de s’évader et de se perdre seul la nuit dans les rues de Paris.

Lors de sa virée nocturne il est pris en stop par un taxi et se retrouve propulsé dans le Paris des années 20 sur lequel il fantasme en tant qu’artiste.

Il y rencontre ses idoles, Ernest Hemingway (Corey Stoll) et son éditrice Gertrude Stein (Katy Bates), Scott et Zelda Fitzgerald (Tom Hiddleston et Alison Pill), croise Pablo Picasso (Marcial di Fonzo Bo) et sa maitresse Adriana (Marion Cotillard) étudiante en stylisme chez Channel dont il tombe sous le charme troublant.

Eberlué, Gil se laisse enivrer par ce monde féérique et a même la chance inouïe de faire relire son manuscrit à Stein.

De retour dans le présent, bien entendu tout le monde le croit dérangé.

Tandis que son futur beau père méfiant le fait suivre par un détective privé et que sa femme se rapproche dangereusement de Paul, Gil n’a alors de cesse de retourner dans le Paris des années 20 pour retrouver Hemingway, Stein et Adriana.

Woody Allen se fait plaisir et va en provoquant des rencontres en apparence fortuites avec les artistes surréalistes Salvador Dali (Adrian Brody), Luis Buñuel (Adrian de Van)  puis Toulouse Lautrec.

Gil vit une liaison platonique avec Adriana et s’aperçoit que les habitants du Paris des années 20 fantasmaient sur la Belle Epoque alors que ces derniers ne rêvait que la Renaissance.

Il comprend alors que le cercle de la nostalgie est sans fin et que cet amour d’un passé fantasmé n’est qu’une fuite éperdue d’un présent décevant et trop lourd à affronter.

Décidant de prendre sa vie en main, il s’arrache à sa destinée, rompt avec cette femme auquel rien ne le relie et décide de vivre la vie qu’il désire à Paris.

En conclusion, balayant tous mes stupides a priori, « Minuit à Paris » est un film remarquable, beaucoup plus profond que ce à quoi je m’attendais.

Le sentiment de nostalgie me parait inévitable au fur et à mesure que l’on vieillit et j’en suis moi-même atteint.

Le fameux « C’était mieux avant » certes fallacieux nous réconforte dans son illusion idéalisée par nos esprits humains en quête d’absolu.

Mais l’être humain a justement besoin de se nourrir de rêves, de fantasmes pour survivre et enjoliver une réalité souvent décevante ou terriblement banale.

La nostalgie n’est donc pas pour moi un mal si on conserve sa lucidité.

En écrivain paumé, émerveillé et sympathique, Owen Wilson est formidablement attachant.

Avec ses belles images idéalisant le Paris de l’histoire des arts et des lettres, « Minuit à Paris » recèle une dimension poétique indéniable qui donne envie de se replonger dans un intense bain de culture des grands artistes de référence qui le traversent.

Je ne pense pas qu’il faille par contre s’éterniser sur la performance d’actrice de Carla Bruni, purement anecdotique dans le film ni sur le jeu d’actrice de vamp des années folles de Marion Cotillard.

« Minuit à Paris » devrait à mon sens fort logiquement doper les visites de touristes en quête de romantisme au moins l’été prochain.

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