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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 20:01

minuit paris4

 

Bien il fallait bien que cela m’arrive un jour, aller voir le week end dernier mon premier Woody Allen avec « Minuit à Paris » sur les écrans en ce beau printemps 2011.

J’étais il est vrai pétri d’a priori sur ce cinéaste qualifié d’intello et n’y suis allé qu’en trainant assez piteusement des pieds.

« Minuit à Paris » commence comme un classieux spot de pub commandé par la ville de Paris.

Puis on entre dans l’histoire avec Gil (Owen Wilson) et Inez (Rachel Mc Adams) jeune couple américain en visite à Paris avant leur proche mariage.

Honnête scénariste à Hollywood, Gil s’est lancé dans l’écriture d’un livre basé sur la nostalgie et éprouve les pires doutes quand à sa légitimité artistique dans l’aboutissement d’un tel projet.

Ses doutes sont accrus par Inez, personne pragmatique et superficielle à l’opposée du coté rêveur de son compagnon.

Pour accroitre le tout, ses futurs beaux parents, républicains conservateurs sont du voyage ainsi que Paul  (Michael Sheen) , professeur de lettres, véritable puits de culture et de pédantisme, que Inez idolâtre stupidement.

Asphyxié par cet entourage oppressant, Gil va éprouver de s’évader et de se perdre seul la nuit dans les rues de Paris.

Lors de sa virée nocturne il est pris en stop par un taxi et se retrouve propulsé dans le Paris des années 20 sur lequel il fantasme en tant qu’artiste.

Il y rencontre ses idoles, Ernest Hemingway (Corey Stoll) et son éditrice Gertrude Stein (Katy Bates), Scott et Zelda Fitzgerald (Tom Hiddleston et Alison Pill), croise Pablo Picasso (Marcial di Fonzo Bo) et sa maitresse Adriana (Marion Cotillard) étudiante en stylisme chez Channel dont il tombe sous le charme troublant.

Eberlué, Gil se laisse enivrer par ce monde féérique et a même la chance inouïe de faire relire son manuscrit à Stein.

De retour dans le présent, bien entendu tout le monde le croit dérangé.

Tandis que son futur beau père méfiant le fait suivre par un détective privé et que sa femme se rapproche dangereusement de Paul, Gil n’a alors de cesse de retourner dans le Paris des années 20 pour retrouver Hemingway, Stein et Adriana.

Woody Allen se fait plaisir et va en provoquant des rencontres en apparence fortuites avec les artistes surréalistes Salvador Dali (Adrian Brody), Luis Buñuel (Adrian de Van)  puis Toulouse Lautrec.

Gil vit une liaison platonique avec Adriana et s’aperçoit que les habitants du Paris des années 20 fantasmaient sur la Belle Epoque alors que ces derniers ne rêvait que la Renaissance.

Il comprend alors que le cercle de la nostalgie est sans fin et que cet amour d’un passé fantasmé n’est qu’une fuite éperdue d’un présent décevant et trop lourd à affronter.

Décidant de prendre sa vie en main, il s’arrache à sa destinée, rompt avec cette femme auquel rien ne le relie et décide de vivre la vie qu’il désire à Paris.

En conclusion, balayant tous mes stupides a priori, « Minuit à Paris » est un film remarquable, beaucoup plus profond que ce à quoi je m’attendais.

Le sentiment de nostalgie me parait inévitable au fur et à mesure que l’on vieillit et j’en suis moi-même atteint.

Le fameux « C’était mieux avant » certes fallacieux nous réconforte dans son illusion idéalisée par nos esprits humains en quête d’absolu.

Mais l’être humain a justement besoin de se nourrir de rêves, de fantasmes pour survivre et enjoliver une réalité souvent décevante ou terriblement banale.

La nostalgie n’est donc pas pour moi un mal si on conserve sa lucidité.

En écrivain paumé, émerveillé et sympathique, Owen Wilson est formidablement attachant.

Avec ses belles images idéalisant le Paris de l’histoire des arts et des lettres, « Minuit à Paris » recèle une dimension poétique indéniable qui donne envie de se replonger dans un intense bain de culture des grands artistes de référence qui le traversent.

Je ne pense pas qu’il faille par contre s’éterniser sur la performance d’actrice de Carla Bruni, purement anecdotique dans le film ni sur le jeu d’actrice de vamp des années folles de Marion Cotillard.

« Minuit à Paris » devrait à mon sens fort logiquement doper les visites de touristes en quête de romantisme au moins l’été prochain.

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