Nous passons à présent dans le registre des comic books mensuel de la fin des années 90 avec la reprise en main par Marvel France filiale de Pannini, des X-men jusqu’alors traités par Semic après
la fin de Lug.
Au mois de juillet 1998 (oh les champions ?), voit le jour « X-men, n°18, les ombres du mal ».
Dans la première partie du magazine, Scott Lobdell (scénario) et Cedric Nocon (dessins), mettent en scène un affrontement dans les vestiges de type Inca d’un musée new yorkais entre Tornade, une
certaine Candra assoiffée d’un pouvoir d’une pierre mystique ayant pris possession d’un jeune homme des rues appelé Jamil.
Doté de puissants pouvoirs, Jamil change de forme à volonté, imitant le Fléau ou Câble pour désorienter ses adversaires.
Tornade a fort affaire, devant à la fois lutter contre lui par ses pouvoirs élémentaux et contre Candra, farouche mutante appartenant à la classe de mutants dit supérieurs des Externels.
Ayant compris que la jeune Karma, détenue sur place use de son pouvoir télépathique pour manipuler les désirs de Candra et lui faire croire à l’existence de ce Jamil, Tornade qui ne peut contenir
seule la rage de son adversaire reçoit l’aide bienvenue des autres X-men : Cyclope, Wolverine et Jean Grey qui détruisent la pierre, écartant ainsi momentanément tout danger.
Ensuite, sous l’impulsion de Lobdell et Joe Madureira (dessins), le lecteur a droit à un sympathique épisode dans lequel les X-men passent le soir de Noel dans une ambiance de détente, avant que
le jeune Sam Guitry alias Rocket ne tombe sur Gladiator le chef de la garde impériale Shi’ar à la recherche des X-men.
Peu habitué à patienter, Gladiator qui reste tout de même un des mortels les plus puissants du monde Marvel, est agacé par la farouche résistance Rocket qui surmontant sa peur, fait donner à
plein régime son pouvoir de lévitation et la relative invulnérabilité qu’il lui offre.
De son coté Magnéto offre un superbe cadeau à Malicia en l’emmenant dans sous les tours jumelles du World Trade Center, pour lui faire découvrir une structure complexe crée par Xavier pour
contrer télépathiquement une attaque des extraterrestres Z’noxx, mais recalibré par lui pour annihiler les pouvoirs d’absorption psychique de Malicia et faire en sorte qu’on puisse la toucher,
voir … l’embrasser.
Dans son combat avec Gladiator, Rocket crée la surprise ne canalisant l’énergie cinétique surpuissante des coups de son adversaire, afin de le faire douter quelques secondes pour le terrasser
d’un coup décisif.
Une fois remis sur pied, Gladiator s’excuse devant les X-men accouru au secours de Rocket et au lieu de s’expliquer les téléporte directement au cœur de l’empire Shi’ar pour faire face à une
menace dit il exceptionnelle.
Dans l’épisode suivant, Terry Kavanagh (scénario) et Jim Cheung (dessins) traitent des difficultés des quelques X-men, (Tornade, Gambit) en vacances chez les parents du fauve, les Mc Coy,
confrontés aux mentalités étriquées et racistes des habitants d’une petite ville de la campagne.
Chauffé à blanc par le meurtre du politicien anti mutant Graydon Creed, l’ex rival du Fauve dans le club de football de la ville, Grange, mobilise une petite milice pour s’en prendre aux mutants
hébergés chez les Mc Coy.
Mais la milice s’en prend aux jeunes mutants, Artie et Sangsue qu’elle capture pour faire pression sur le Fauve.
Livré à lui-même dans un champs de blé, Franklin Richards déchaine ses puissants pouvoirs énergétiques et télépathiques contre une réincarnation de Magnéto appelée Joseph, qu’il juge responsable
de la mort des parents, tué par le monstre Onslaught.
Tout rentre finalement en ordre lorsque la police locale intervient pour mettre hors d’état de nuire Grange et quand les petits camarades de Franklin, calment sa colère destructrice.
On termine par un guest de luxe, le Fléau, qui avec Jorge Gonzalez (scénario) et Greg Land (dessins) revient en plein Halloween dans sa ville natale de Junction pour se venger des humiliations
qu’il y a subi.
Gonflé à bloc après sa victoire contre son dieu créateur Cyttorak, le Fléau semble plus puissant et impitoyable que jamais, mais est approché par un vieux sage asiatique appelé Gomurr l’ancien
qui lui fait entrevoir les effets de sa dévastation sur Mary, la seule personne lui ayant témoigné de la sympathie dans sa jeunesse et aujourd’hui par sa faute grièvement blessée.
Ceci semble émouvoir l’humain qui sommeille derrière la brute et qui tente alors de sauver maladroitement Mary en la transportant à l’hôpital.
Quittant une foule déchainée et hostile, le Fléau médite les conseils de Gomurr sur le fait que à présent un tel pouvoir à sa disposition mérite qu’il se fixe des objectifs plus nobles …
En conclusion, il apparait clairement une tentative de renouvellement/modernisation de la franchise des X-men, dans « X-men, n°18, les ombres du mal ».
Ceci transparait dans le style graphique très vif et coloré des dessinateurs et dans l’apparition ou l’évolution de certains personnages, souvent réexploités (Rocket est apparu au début des
années 80 !) ou ce Magnéto mystérieusement rajeuni dont l’apparition ne bouleverse pas grand-chose.
Au registre des satisfactions on goutera la jolie soirée de Noel des X-men même avec le miracle invraisemblable de la victoire du teen ager Rocket sur Gladiator, l’homme qui peut séjourner à
l’intérieur de soleils …et sera ravi de l’exposition supérieure du Fléau, avec enfin une série lui étant consacrée pour développer un personnage puissant et ambigu doté d’un fort potentiel.
Malgré cela, sur les quatre aventures proposées, il parait difficile de pour l’instant accrocher pleinement à ces X-men nouvelle mouture …