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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 20:21

remanufacture.jpg1

 

 

J’aime aller au bout des choses, c’est pourquoi ayant balayé une grande partie de la carrière de Fear factory je vous propose « Remanufacture » le remix techno de son œuvre principale sortie en 1997.

Bien que foncièrement métal, Fear factory ne s’est en réalité jamais caché de ses nombreuses influences rock, rap ou comme ici techno un genre alors en pleine explosion à la fin des années 90.

Le premier titre « Demanufacture » transformé en « Remanufacture » se voit alourdi de bruitages électroniques qui lui font perdre en impact et en férocité.

Le traitement est pire pour le cinglant « Body hammer » curieusement ralenti et en apparence dompté avec un chant hip hop cote Ouest de Burton C Bell particulièrement exécrable.

Plus de risques sont pris pour « New breed » (« Genetic blueprint ») dont la linéarité frontale est anéantie au profit d’un beat électronique très expérimental.

Même sérieusement trafiqué, l’excellent « Zero signal  (« Faithless ») conserve sa puissance quasi religieuse à travers le filtre des circuits imprimés.

Après le court interlude instrumental « Bionic chronic » vient le remix le plus risqué, « Replica » (« Cloning technology ») qui reste un chef d’œuvre en version digitale en faisant par instant penser aux meilleurs titres de Prodigy.

Le déroutant « Burn » (« Flashpoint ») conserve une partie de la dynamique de l’original tandis que « T-100 » (« H-K ») emprunte au coté répétitif du matraquage assommant de la musique techno.

« Self bias resistor » (« Machines of hate » ) n’est quand à lui pas trop dénaturé par son lifting électronique quand à « Pisschrist » sa version remixée « 21 st century jésus ») moins planante perd en puissance émotionnelle.

Fear factory choisit une musique d’ambiance pour « A therapy for pain » (« Bound for forgivness » ) expurgé de son aura quasi religieuse.

L’album se termine par l’inédit « Refinery » qui évoque pendant trois minutes le bruit d’un train perdu au fond d’un tunnel sombre et par une seconde version complètement inutile de « Remanufacture ».

En conclusion, « Remanufacture » est un curieux exercice de style qui ne présente pas en lui-même d’intérêt particulier.

Les morceaux de « Demanufacture » étaient déjà par excellence quasi parfaits aussi l’idée de les remixer n’avait déjà à la base rien de bien palpitant à apporter.

Une fois le processus mis en route, on a même l’impression que le résultat dessert la puissance des titres, les privant de leur terrible force de frappe ainsi que de leur dimension spirituelle.


« Remanufacture » ressemble donc plus à un plaisir égoïste de musiciens désireux d’étancher leur soif de métissages sonores très en vogue à la fin des années 90 qu’à un véritable album de Fear factory.

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 15:37

mechanize.jpg3

 

 

Après deux albums peu convaincants, cinqs longues années de mutisme et une mort clinique quasi annoncée, Fear factory réembauche son guitariste originel le ventripotent Dino Cazares, engage le batteur réputé Gene Hoglan et revient en 2010 avec « Mechanize » à la sinistre pochette toute en griffes et en métal ciselé.

Désirant sans doute marquer les esprits, Fear factory ouvre avec un « Mechanize » ultra brutal, sans nul doute l’un des titres les plus violents de son répertoire.

Sinistre, menaçant, étouffant, éprouvant, aride, « Mechanize » ne laisse à vrai dire que peu de portes de sortie à l’auditeur purement terrifié par cette entrée en matière déstabilisante.

On retrouve l’habituelle mixture du groupe sur « Industrial discipline », avec l’alternance de couplets hurlés sur un vrai tir de barrage de riffs pachydermiques et de refrains plus doux et mélodiques qui rappellent n’ayons pas peur des mots le meilleur du groupe à la fin des années 90.

L’ambiance dure, sombre, technologique, industrielle de « Fear campaign » sur laquelle vient se greffer le chant d’ange blessé de Burton C Bell, fait mouche avec toujours une immense puissance de feu déployée.

Les courts passages mélodiques sont broyés dans le sang, le feu et le fer de « Powershifter » et « Christploitation » qui finissent par écœurer par leur violence destructrice frontale.

Burton C Bell pousse encore plus loin son chant  technoïde déshumanisé sur « Oxidizer » trop linéaire, direct violent.

Les démolisseurs ne mollissent pas et continuent leur incessant travail de frappe avec « Controlled demolition » illuminé toutefois de quelques refrains un peu plus softs.

Même « Designing the ennemy » voit ses splendides passages planant et mélancoliques haché par des brusques relents de haine robotisée.

L’album se termine finalement par un court instrumental « Metallic division » idéal pour la musique d’un jeu vidéo et « Final exit » seul et splendide titre réellement power-rock du disque.

En conclusion, si j‘avais salué l‘orientation rock de « Transgression » , j‘ai trouvé « Mechanize »  rude avec une violence à fleur de peau très difficile à encaisser.

Pour le retour de Cazares et l’incorporation du redoutable batteur Hoglan, Fear factory a cherché à impressionner, à en mettre plein la vue.

Difficile pourtant de trouver quelques aspérités à ce monolithe de violence pure.

On ne retrouve donc pas l’alternance entre sublimes passages éthérés inspirés par la voix de Bell et les claviers de Fulber et les grandes séries de coups de poings au visage ou au corps issus du déchainement incessants de la rythmique mécanique mais on a plus l’impression que la deuxième composante prend ici irrémédiablement le dessus.

Malgré ce manque d’équilibre, « Mechanize » revêt tout de même un coté impressionnant.

Les riffs matraqueurs de Cazares et la frappe de mammouth de Hoglan lui assurent une puissance de feu sans réel égal.

De plus l’ambiance techno-industrielle bizarre et menaçante revient toujours hanter l’auditeur en position d’animal stressé, traqué par d’implacable machines de combat à l’arsenal en apparence sans limite.

Quel sera l’avenir du groupe après ce disque coup de boutoir ? Difficile à dire …

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 16:24

transgression

 

3

 

 

Déterminé à donner un nouvel allant à une carrière déclinante, Fear factory sort dans la foulée d’un « Archetype » passable « Transgression » en 2005.

La particularité de cette nouvelle formation est le départ des claviers, Steve Tushar mais surtout Rhys Fulber considéré comme un des éléments fondamental du son industriel de l’usine à (créer) de la peur.

Pour le reste, rien n’évolue ou presque, Christian Olde Wobbers tenant toujours le poste de guitariste laissé vacant par Dino Cazares.

Avec sa pochette grise bien tristounette, « Transgression » débute avec « 540,000° Fahrenheit »  dans la plus pure lignée du style habituel du groupe avec cette combinaison habile entre éruptions techno-death rugueuses et transitions plus apaisées.

Le niveau de violence croit fortement avec « Transgression » impressionnant de rage brute puis devient contre productif sur le poussif « Spinal compression ».

Les mélodies planantes refont leur apparition sur « Contagion » et « Empty vision » afin d’agrémenter le coté plus lourd et dur de la musique.

Fear factory donne l’impression de faire ce qu’il sait faire sans transcender non plus.

La languissante ballade « Echo of my scream » bien que mollassonne passe assez bien avant que le reveil sonne sur « Supernova » excellent morceau au feeling finalement assez rock.

Ces bonnes vibrations se prolongent avec « New promise » aux mélodies particulièrement délicates.

Après avoir rendu hommage à Nirvana, Fear factory honore à présent U2 en reprenant avec groove phénoménal « I will follow ».

La parenthèse rock s’achève et on revient finalement à des atmosphères plus lourdes mais toujours mélodiques comme sur « Millenium » qui appuie à peine sur les refrains avant un « Moment of impact » plus en accord avec le style plus violent et mécanique des débuts.

En conclusion, si j’avais été un peu déçu par « Archetype », je dois avoué avoir apprécié « Transgression ».

Fear factory délaisse certes la violence paroxysmique industrielle qui a fait sa renommée à ses débuts pour s’orienter dans une direction plus rock qui lui sied finalement plutôt bien à l’image du tube tout en souplesse « Supernova ».

Le cyborg donne donc l’impression de s’être débarrassé de ses implants, d’avoir ouvert la carcasse de son armure de combat pour mettre à nue sa partie organique plus fragile mais également plus touchante.

Bien que moins novateur et abouti que les premières copulations cybernétiques du groupe, « Transgression » est un album agréable d’un niveau tout à fait honorable en ce milieu d’années 2000.

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 22:45

archetype.jpg

2

 

 

Ayant réussi un coup de maitre en 1995, Fear factory subit une érosion progressive à la fin des années 2000 et sapé par la concurrence de nouveaux mouvements émergents comme l’éphémère Néo-métal voit son succès décroitre.

Cette baisse aboutit à d’inévitables dissensions internes puis au départ du guitariste Dino Cazares.

Le groupe parvient à se reconstituer en faisant passer le bassiste Christian Olde Wolbers à la guitare, puis embauche Byron Stroud (basse) et Steve Tushar comme deuxième clavier.

En 2004, voit donc le jour « Archetype » à la pochette cette fois assez quelconque.

« Slave labor » fait une entame des plus dignes grandement aidé par une structure très travaillée s’appuyant sur des refrains aussi fluides que percutants.

Saccadé et violent, « Cyberwaste » remplit également son office sans faire d’esbroufe avant que « Act of god » ne déçoive pas ses transitions malhabiles entre death lourdingue et accalmies mélodiques au rabais.

Difficile aussi de pleinement accrocher à « Drones »  et « Archetype » dont les quelques tentatives mélodiques sont plombées par un manque global de dynamique et de fluidité.

Le fond du panier est atteint sur le très médiocre « Corporate cloning » mélangeant mélodies faiblardes, riffs enfichés au sol et groove pseudo hip hop non assumé.

Dans le registre des pures ballade « Bite the hand that bleeds », « Human Shields »  voir de la power ballade « Undercurrent » , Fear factory se montre plus convainquant, grandement aidé en cela par les qualités vocale de Bell mais cette amélioration est de courte durée tant le groupe se montre peu cinglant dés qu’il muscle un tant soit peu les débats sur les pesants mais largement prévisibles « Default jugement » ou « Bonescraper ».

L’album se clot par la traditionnelle digression atmosphérique « Ascension » ici purement instrumentale avec en bonus un hommage rendu à Nirvana avec la reprise sympathique mais franchement risible et inférieure à l’originale de « School ».

En conclusion, « Archetype » ne marque pas pour moi le retour du grand Fear factory mais la poursuite d’un lent mais ineluctable déclin.

Dino Cazares semblait apporter plus de dynamique avec ses riffs beaucoup plus puissants et inspiré que ceux de Wolbers guitariste seulement par défaut.

Mis à part sur son entrée en matiére vigoureuse et sur les morceaux les plus calmes/atmosphériques, Fear factory ne parvient pas à retrouver l’équilibre entre puissance mécanique et mélodies transcendentales.

Le résultat est donc souvent ennuyeux, plat voir irritant par son coté statique et répétitif.

Un album manquant trop de punch et d’inspiration pour sortir du lot.

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 21:40

Obsolete.jpg

3

 

 

Après le succès de « Demanufacture », Fear factory savoure sa nouvelle notoriété et prend son temps pour sortir son troisième album en 1998, « Obsolete ».

Comme l’indique sa superbe pochette, « Obsolete » prend toujours place dans une atmosphère futuriste sombre, à base de technologies mal maitrisées, d’expérimentations scientifiques douteuses entrainant d’horribles fusions contre nature entre espèce humaine et machine.

L’entrée est matière a lieu avec un maximum de punch avec « Shock » puissant et brutal comme un uppercut décoché au menton.

On est ensuite surpris par la première innovation du disque, « Edgecrusher » à l‘ambiance hip-hop assez déroutante avant que « Smasher/devourer » ne remette les choses en place par son climat de violence suffocante nimbé de quelques belles envolées aériennes au charme apaisant.

Fear factory réutilise les bruitages façon forces de police sur « Securitron (police state 2000) »  titre très aride lui aussi heureusement rehaussé d’inespérées émanations mélodiques.

Cet aspect mélodique est poussé à son maximum sur « Descent » superbe power ballade nihiliste rendue particulièrement émouvante par le chant habité de Burton C Bell.

Le mélange entre violence abrupte et refrains aérien se retrouve sur « High tech hate » pourtant moins original et inspiré.

Puis la menace se fait plus explicite, (les cyborgs seraient ils à nos portes ?) avec « Freedom or fire » incandescent brulot révolutionnaire à la sauce cyber metal.

Le groupe ne fait pas dans la dentelle sur le très laborieux « Obsolete » qui proclame ni plus ni moins la fin de l’espèce humaine, forcément dépassée.

Après ces déflagrations sèches viennent enfin des morceau plus apaisés « Resurrection » remarquablement équilibré entre passages aériens d’une grande fluidité et subites coups de béliers et le final « Timelessness » grand moment de grâce en pesanteur absolue.

En conclusion, « Obsolete » est dans la plus pure lignée de « Demanufacture ».

Il en emprunte les même mécanismes à base de rude violence cybernétique frappant durement l’auditeur avant de l’emmailloter in extremis dans un cocon réparateur.

Pourtant malgré quelques belles réussites, on ne retrouve à vrai dire pas tout à fait l’amplitude sans limite, l’inspiration sans faille et l’impeccable exécution tout en fluidité de « Demanufacture ».

« Obsolete » est en effet un bon album puissant et robuste mais ne peut pas prétendre au génie de son prédécesseur.


Inutile de se mentir, malgré de multiples tentatives, Fear factory ne renouvèlera jamais l’exploit initial.

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