Dernier album de FFF, « Vierge » voit le jour en 2000.
Sur la pochette sobre, on reconnait à peine le chanteur Macro Prince sans ses traditionnels dreadlocks.
Le morceau introductif « Alice » surprend par son calme, son texte habilement travaillé et son ambiance très planante.
« Le yaourt » se vautre ensuite dans la facilité grivoise et ne compense pas par la qualité de sa musique ses écarts en dessous de la ceinture.
Il faut attendre le troisième titre, « Mauvais fils » pour retrouver des bribes du talent passé de FFF avec des belles envolées sur les refrains magnifiquement interprétés par Marco
Prince.
Bref passage rock tendance lourde sur l’intense « I want you » avant un retour vers la lenteur et la mélancolie de « On avance ».
Le groupe se ressaye à l’anglais avec un bonheur mitigé sur le funky « Comeon ».
« Fame » passe assez bien en légèreté et en souplesse mais c’est surtout « Toutestmoi » qui surprend avec sa construction alambiquée, son ambiance mystérieuse et
lancinante.
Nouvelle irruption assez peu convaincante de l’anglais sur « Godblessthefamily » lent et paresseux enchainé de « Mondesordre » ballade morne et mielleuse.
Dans la dernière ligne droite, FFF semble bloqué en mode mollasson comme le prouve « Jedetesteledimanche » « Onlefait » ou le pénible« 7foisdansmabouche » atrocement
lents et planants.
En conclusion, « Vierge » apparait comme une sortie par la petite porte pour un groupe en perte de souffle.
Après dix années d’activité, FFF parait usé et avoir perdu l’énergie explosive qui donnait corps à son mélange éclectique de rock et de funk.
Amollies et atrophiées, les compositions manquent ici de vie, de saveur et ne délivrent ici que de mornes vibrations alanguies.
La parenthèse se ferme donc et l’histoire retiendra de FFF un groupe de rock sympathique en son temps mais qui aura sans doute manqué le coche pour laisser son nom durablement dans l’histoire.