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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 20:34

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En 1991, parait « Jean-Claude Tergal tome 2 : attend le grand amour » de Tronchet.

Finalement résigné après le départ de sa compagne Isabelle, Jean-Claude Tergal se met en quête de l’âme sœur.

Mais il doit combattre son terrible manque de confiance en lui et surtout sa peur panique des femmes, qu’il entrevoit comme des créatures dangereuses désireuses de dominer le monde.

Se fixant des objectifs déraisonnables compte tenu de ses faibles moyens de séduction, Tergal décide brusquement de devenir un Casanova et bien entendu essuie déconvenues sur déconvenues.

Il ne fait pas non plus le poids face à son ami Jean-Louis, également célibataire mais beaucoup aux capacités de séducteur beaucoup plus au point et qui n’hésite pas pour notre plus grande jubilation à rafler les potentielles conquêtes de Tergal.

Incapable de miser sur son physique, Tergal ne peut pas non plus faire illusion à l’aide de sa culture, d’un niveau plus que ridicule.

Maladroit, goujat, persécuté par des crottes de nez ou le fameux « étron flotteur » aux pire moment, Tergal s’enfonce chaque jour dans les marécages de la défaite.

Esseulé et désespéré, il suit des femmes dans la rue, le métro, revoit les mêmes films pour la jolie frimousse d’une caissière et passe des heures éreintantes dans des détours sans queue ni tête.

L’incident le plus drôle consiste en l’écoute publique d’un message compromettant de son répondeur ou sa mère lui demande de changer plus souvent de slip sous les yeux d’une vendeuse repérée comme proie potentielle.

Tergal assimile la séduction d’une femme au passage du permis de conduire avec un succession de tests recelant autant de pièges dans lesquels il se vautre littéralement.

Plus cruel est le jeu auquel se livre ses amis le soir de Noel, qui lui livrent une prostituée nue en lui faisant croire que c’est une femme normale qui a succombé à son charme.

Et même le recours aux petites annonces matrimoniales se solde par un échec cuisant avec un sabordage suicidaire alors qu’il avait potentiellement un rendez vous avec une belle étudiante en sociologie.

On termine le récit par deux nouveaux échecs cinglants, l’un face à une postière et l’autre face à une « fan » de ses aventures publiées dans le journal « Fluide glacial » qui n’était au final intéressée que de vérifier si la réalité était aussi lamentable que la fiction.

En conclusion, « Jean-Claude Tergal tome 2 : attend le grand amour » est tout aussi cinglant et drôle que le premier tome et mérite fort son prix de l’humour obtenu en 1992.

Livré à lui-même, Jean-Claude Tergal fait étalage de toute sa nullité en cumulant à lui tout seul tous les pires défauts et maladresses des hommes.

Le lecteur jubile, se remémorant sans doute en secret certaines scènes de « râteau » soient vécues personnellement soit vécues par l’intermédiaire d’un proche.

Bien sur, le fond est toujours aussi sombre et désespéré, mais le coté irrécupérable de cet antihéros de niveau mondial, fait que rien ne peut réellement prétendre à le sauver du naufrage.

Sans grande surprise mais avec toujours une belle créativité, Tronchet continue donc à brosser les aventures de son pantin tragique.

A réserver donc aux amateurs d’humour noir.

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 19:23

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Un peu de divertissement avec la bande dessinée « Jean-Claude Tergal, tome 1 : garde le moral » de Tronchet paru en 1990.

Tronchet et son antihéros franchouillard et désespérant, incarnent l’humour noir et souvent scabreux du journal Fluide glacial.

Dans le premier tome, Jean-Claude Tergal est quitté par sa compagne Isabelle et vit un véritable calvaire de noirceur.

Incapable d’oublier sa blonde aux yeux bleus, ce brave Jean-Claude sombre dans une noire dépression et échafaude sans fin des stratagèmes pathétiques pour oublier Isabelle.

Ainsi de résolutions boiteuses comme compter les minutes ou il ne pense pas à elle en rechute de déprime, Jean-Claude entrevoit par instant le suicide sans tout à fait avoir le cran de mettre ses plans à exécution.

Solitaire dans un appartement minable à Paris, Tergal fait le bilan sur sa relation avec Isabelle, son manque d’envergure, sa pauvreté et ses piètres performances sexuelles (il envisage même de faire appel à un super héros pour combatte l’éjaculation précoce).

Les rares fois ou Isabelle l’appelle, il tente pathétiquement de feindre l’indifférence et use (et abuse! ) de disques d’ambiance visant à créer une ambiance factice de fêtes, destinée à meubler sa solitude.

En désespoir de cause, il a même des relations sexuelles avec son lavabo ..

Persévérant, l’homme écrit de nombreuses lettres qui restent sans réponse et guette fébrilement en revanche son courrier ou des coups de téléphones qui n’arrivent jamais.

Le comble est atteint lorsqu’il déclame son amour à Isabelle au téléphone avec un très beau poème qui ne fait au final qu’exciter le nouvel amant d’Isabelle en pleine séance de galipettes grivoises.

Faible et lâche Tergal se rend compte que ses amis les plus démunis ne sont pas aussi misérables et seuls que lui.

Il dépérit alors davantage, souffrant des affres de la vie de célibataire, personnage vu comme nuisible en société (réceptions, courses chez le boucher, cinéma, restaurant …)

Comble de l’absurde, il s’invente alors un compagnon, double de lui-même à qui il parle, sort et écrit des lettres quand il est en vacances.

Le dernier clou du cercueil est enfoncé lorsque Isabelle, croisée par hasard dans une rue plusieurs années après, pense qu’il l’a oublié et la méprise alors qu’il souffre le martyr.

En conclusion, « Jean-Claude Tergal, tome 1 : garde le moral » est un livre audacieux, très noir et cynique, parvenant à faire rire de quelque chose de très douloureux au final : la rupture amoureuse.

Bien sur, on souffre de la solitude et des déboires de Tergal, mais en réalité le personnage est tellement looser, minable, lâche et peureux que le rire finit par l’emporter.

Je dis souvent que chaque homme a au fond de lui une dose plus ou moins importante de Jean-Claude Tergal et c’Est-ce qui rend le personnage au final attachant.

Le talent de Tronchet est également pour beaucoup dans la réussite du personnage, avec cet humour féroce, méchant, imaginatif et souvent absurde.

Comme Patrice Leconte dans « Les Bronzés » , Tronchet rit de la bassesse humaine avec son Jean-Claude Duss de papier.

Un mot sur le graphisme de Tronchet, certes peu sophistiqué ou flamboyant mais très efficace pour ce type d’histoires, avec des personnages surtout masculins, d’une grandeur laideur contrastant avec la relative beauté de femmes par essence inaccessibles.

Trop sombre, le style de Tronchet n’est donc pas grand public ou forcément fédérateur, mais fera se tordre de rire les amateur d’humour noir.

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