Sorti en 2008, « Secret invasion » est une nouvelle grande saga Marvel dans la lignée des World War Hulk, Annihilation et autres Civil war des années 2000.
Toujours en 2008 parait dans la collection Marvel monster « Secret invasion, tome 2 » qui regroupe en réalité trois histoires globalement indépendantes et dont le seul léger fil
conducteur est constitué de l’invasion de masse des Skrulls, race extra terrestre métamorphe poussée par la destruction de leur empire par des entités supérieures (Galactus, Annihilus), par une
défaite contre leurs ennemis héréditaires Krees, mais également par une puissante prophétie religieuse à user de leurs facultés de transformation pour coloniser la Terre.
Disposant également de la capacité à copier les pouvoirs des super héros en sus de leur apparence, les Skrulls disposent à présent d’une puissance suffisante pour mettre en déroute les héros
traditionnels du monde Marvel.
La première histoire, écrite par Paul Cornell et dessinée par Leonard Kirk montre la lutte entre Skrulls et super héros britanniques pour le contrôle du Royaume-Uni convoité par les Skrulls en
raison du royaume d’Avalon et de ses êtres surnaturels détenteurs de pouvoirs magiques.
Sur ordre du MI 13, le leader Captain britain aidé d’un skrull félon appelé John, de Grimsdale et de la super héroïne Spitfire, mène la lutte pour défendre Avalon.
A Londres, le docteur Faiza Hussein qui soigne les blessés civils de cette sale guerre fait la connaissance du Chevalier noir, figure emblématique des héros made in UK et devient elle-même une
super héroïne capable d’immobiliser et de soigner les êtres vivants.
La mort de Captain britain, se sacrifiant pour bloquer un missile skrull destiné à détruire Avalon, provoque un immense émoi dans la population britannique.
Les Skrulls s’engouffrent dans la brèche crée et envahissent le monde imaginaire, détruisant sans peine les créatures imaginaire à l’aide de leur puissant arsenal technomorphique.
Aidé par le seigneur Oberon, le trio survivant tente d’utiliser sans grand succès l’épée légendaire Excalibur et se montre vite débordé par la puissance de l’invasion.
Les Skrulls mettent donc la main sur les artefacts magiques de l’Angleterre et incarnent la puissance mystique résultante en l’un des leurs, un sorte de sorcier skrull à l’effigie de Docteur
Strange.
Dès lors les héros restants sont balayés, John exécuté, le Chevalier noir grièvement blessé mais alors que tout semble perdu, Merlin l’enchanteur ressuscite Captain britain, qui armé d’Excalibur
parvient après une lutte acharnée à tuer le sorcier skrull.
L’équilibre des forces bascule totalement lorsque les êtres maléfiques de l’imaginaire anglais qui gouvernés par le démon Satannish, éradiquent tous les Skrulls du sol anglais.
Après le triomphe héroïque de Britain et des siens, le récit bascule sans réelle transition sur l’aventure la plus audacieuse centrée sur le personnage pseudo mythologique d’Hercule flanqué
d’Amadeus un adolescent doté de prodigieuses capacités intellectuelles et de son chiot coyote.
Sur un scénario de Greg Pak/Fred van Lente et des dessins de Rafa Sandoval, Hercule contacté brutalement par les Eternels Ikaris, Théna et Makkari est sommé de les rejoindre car appartenant selon
le témoignage d’un géant céleste, à leur race.
Après un accrochage musclé plutôt destiné à étaler la puissance des protagonistes, le malentendu est dissipé et Hercule convoqué à une assemblée exceptionnelle de tous les dieux de la Terre :
Inca, Egyptien, Africain, Japonais pour réagir face à la menace des dieux Skrulls : Kly’bn et son épouse Sl’gur’t qui cherchent en guidant l’invasion sur Terre à purement les remplacer.
Un commando de dieux est alors mis sur place pour terrasser les dieux Skrulls dans leur fief cosmique.
Hercule et son jeune ami représentent l’Olympe, Harfang de la Division alpha les dieux du Nord, Tecumotzin ou Ajak les dieux du Sud, Mikaboshi les dieux japonais et le sulfureux Atum, des dieux
d‘Egypte, redouté de tous comme le dévoreur des dieux.
Ces deux dernières nominations font sortir Hercule de ses gonds car le fourbe dieu du mal Mikaboshi est réputé avoir décimé le royaume d’Olympe et Atum est l’ennemi par excellence.
Après de violentes explications auxquelles se mêlent Harfang et Ajak, la situation se normalise.
Devant la réticence des dieux africains à s’engager et l’absence des asgardiens jugés trop affaibli après un Ragnarok, le bouillant Hercule force les choses et embarque avec cette équipe
hétéroclite sur un navire divin égyptien sensé les mener à bon port en voguant dans l’espace.
Pour trouver le chemin du royaume des dieux Skrulls, nos héros contactent le démon Cauchemar, maitre du royaume des rêves.
Mais en bon démon, Cauchemar tente de capturer les immortels en les enfermant dans leurs propres peurs, mais ceci est sans compter sans les capacités de dédoublement de Mikaboshi, qui lui
permettent de se soustraire à leur ennemi et de lui subtiliser la carte menant jusqu’au dieux Skrulls tandis que Hercule parvenu à briser l’étreinte du rêve paralysant, rosse sévèrement le maitre
des lieux.
Nanti de leur précieux parchemin, les héros parviennent sur place et affrontent tout d’abord d’étranges dieux cosmiques subalternes réduits en esclavage par les dieux Skrulls.
Pour vaincre l’un d’entre eux, doté d’une taille immense, Harfang est forcée de se changer en Neooqtoq, monstrueuse créature nordique seule amène de dévorer l’hideuse créature.
Mais la transformation est couteuse et semble irréversible.
Le commando de dieux laisse donc une Harfang méconnaissable et incontrôlable pour attaquer de front le couple de divinités Skrulls.
Incapable de contrôler sa faim, le Mange-dieu se rue sur Sl’gur’t, l’engloutit mais explose face à ces incessantes transformations.
De son coté, le puissant Kly’bn tue Ajak et engage une lutte en un contre un contre Hercule.
L’affrontement est si violent que Amadeus, projeté dans l’espace est sauvé par Harfang parvenu à reprendre une conscience et une forme plus cohérente.
Utilisant les os divin de Ajak comme arme, Harfang poignarde Kly’bn dans le dos et le tue.
Hercule parachève le triomphe en détruisant le palais puis s’enfuit sur le dos d’Harfang en emportant avec lui Amadeus.
L’histoire se solde par l’étonnante victoire de ce diable de Mikaboshi sur Sl’gur’t qu’il est parvenu à surpasser en capacités métamorphiques.
Mikaboshi devient donc le nouveau dieu de l’empire Skrull !
La dernière histoire écrite par Christos N Cage sur des dessins de Sean Chen, est consacrée à War-machine, alias Jim Rhodey, devenu un clone d’Iron-man.
Dans cette partie plus terre à terre, les Skrulls piratent tous les systèmes crées par Tony Stark donc une bonne partie de la défense américaine mais pire que cela désactive l’armure d’Iron-man
ce qui provoque la mort de Stark.
Prévoyant, le magnat industriel avertit par hologrammes Jim que son armure War-machine a été crée volontairement indépendante des autres systèmes Stark et le charge d’une mission de la plus haute
importance en regagnant un satellite privé caché dans l’espace.
En chemin, War-machine doit se débarrasser de justesse d’un redoutable guerrier Skrull doté des pouvoirs de Drax, Dargon-lune, Nova et Comète.
Une fois dans le satellite, Jim rencontre Suzi Endo, une super héroïne doté de pouvoirs informatiques devenue fugitive en raison de son opposition à la loi de recensement de Civil war.
Malgré une méfiance bien compréhensible, Jim accepte de faire équipe avec Suzi pour utiliser le satellite comme armure ultra sophistiquée afin de faire face à une flotte Skrull.
Puisant dans ses ressources ultimes et dans les conseils avisés de Suzi pour tirer le meilleur parti de l‘armure satellite, War-machine détruit la flotte Skrull à lui seul, puis laisse Suzi en
orbite pour voler au secours des super héros russes de la garde hivernale, défendant âprement une base nucléaire face à une attaque Skrull.
Mais la garde hivernale commandée par la Dynamo pourpre, obéissant aux anciens réflexes de la guerre froide, repousse malgré ses difficultés l’aide de War-machine qui pris en traitre par les
Skrulls est capturé.
Rhodey étant maintenu artificiellement en vie par son armure qui fait de lui un cyborg, comprend qu’il est en danger de mort lorsque la curiosité scientifique malsaine des Skrulls les poussent à
vouloir le disséquer sur un bloc opératoire.
Puisant dans ses ultimes ressources, Rhodey active des armes de dernier recours et parvient à récupérer son armure de War-machine.
Regonflé à bloc, il revient aider une garde hivernale submergée, qui finit par comprendre l’intérêt de s’allier pour vaincre les envahisseurs.
La lutte contre des Skrulls surpuissants est fantastiquement âpre, mais les héros de la garde hivernale composée de Darkstar, Garde rouge et Grande ourse, se subliment pour aider War-machine à
détruire les ennemis.
Au final, War-machine absorbe l’énergie d’un Skrull décidé à se changer en bombe vivante et reçoit un bel hommage de son rival Dynamo pourpre qui couvre sa retraite auprès des autorités de son
pays.
En conclusion, « Secret invasion, tome 2 » est un recueil forcément hétérogène mais très riche, puissant et vivant.
Disons le tout de go, je ne goute guère à l’intrigue d’une énième attaque des Skrulls, personnages simplistes et laids, constituant depuis toujours des faire valoir idéaux des super héros.
L’aventure de la Grande Bretagne parait un tantinet confuse et manquant de rythme avec plus grave des super héros britanniques, considérés à juste titre comme des personnages de série B voir
C.
On est en revanche emportée par cette jolie adaptation de l’Odyssée mélangeant un aréopage excitant des dieux de l’histoire de l’humanité unis autour du personnage de gros bras de Hercule même si
il demeurera toujours derrière le héros plus charismatique et complet de Thor.
Agréable et prenante est aussi l’aventure de War-machine, pour une fois mis en lumière par rapport à son encombrant modèle, Iron-man.
Au final, magie, mythologie et technologie sont les ingrédients permettant de réussir le mélange audacieux de cette Secret Invasion, respectable dans sa volonté de mettre en avant des héros de
second niveaux (Hercule en dessous de Thor, War-machine en dessous de Iron-man et Captain britain en dessous de Captain america).
Si on ajoute à cela une qualité de dessins/encrage de haut niveau de tous les dessinateurs, on comprend qu’il serait bien bête de faire la fine bouche devant ce nouveau grand morceau de bravoure
made in Marvel qui si il reste inférieur à ses homologues, n’en demeure pas moins interessant.