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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 14:44

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En 1993, Sepultura n’a pas encore atteint son pic artistique et commercial mais s’en rapproche tout du moins sérieusement et bénéficie déjà d’une statut de groupe majeur du thrash metal contemporain.

La raison de ce succès ? Une émancipation progressive par rapport à ses modèles américains, une musique plus efficace, les rythmiques si puissantes d’Igor Cavalera et surtout les textes ouvertement sociopolitiques de Max Cavalera.

Survient alors « Chaos AD » et sa pochette ésotérico-morbide.

L’entrée en matière est impressionnante avec un « Refuse/resist » chaloupé et rugueux, dont le clip en fit un véritable hymne à la rébellion pour les contestaires du monde entier.

Anarchique, rebelle et brutal, ce morceau ne pouvait qu’avoir un fort impact sur la jeunesse de l’époque.

L’enchainement avec « Territory » est fantastique avec un nouveau mid tempo ultra pesant ou la voix sépulcrale de Cavalera porte une rage sourde.

Les parties de guitares thrash sont à l’honneur sur le rapide « Slave new world » à qui il manque un soupçon d’originalité pour pleinement accrocher l’auditeur.

Sepultura fait de nouveau mal sur le mid tempo lourd et agressif, « Amen » qui s’en prend un peu facilement à la religion puis démontre son attachement aux racines indiennes du Brésil avec l’instrumental acoustique tout en retenue « Kaiowas ».

Mais la trêve est de courte durée, Max et sa bande revêtant instantanément leurs tenues de combat pour se jeter dans un rugueux « Propaganda » manquant de fluidité.

Le niveau des compositions chute alors sensiblement avec le laborieux et maladroit « Biotech is godzilla ».

On a ainsi franchement du mal à adhérer à « Nomad » plat et pauvre malgré les grognements sourds de Max et ce pas le semi instrumental « We who are not as others » aux paroles ultra répétitives qui va venir améliorer la situation.

Le groupe a beau vitupérer ensuite contre les brutalités policières brésiliennes auteur du massacre de la prison Carandiru en 1992, le morceau « Manifest » n’en demeure pas moins extrêmement pénible.

Il faut attendre la fin du disque pour voir une lumière dans la pénombre, avec « Hunt » aux riffs très accrocheurs mais cette accalmie est de courte durée tant « Clenched fist » s’étale inutilement sur ses huit minutes terminée par des hurlements de déments assez déplaisants.

En conclusion, malgré sa réputation,  « Chaos AD » n’est pas pour moi un album plaisant.

Après une introduction tonitruante (les deux premiers titres), l’album s’essouffle aussi rapidement qu’un fumeur de ganga sur un 400m, révélant des compositions sans grande saveur ni inspiration.

Sepultura ralentit ses tempos et atténue sa violence, axant plus son travail sur mid tempo lourd, parfois inutilement alambiqués.

Cavalera lasse avec son chant monolithique d’homme des cavernes qui ne peut faire oublier la relative pauvret des riffs de la paire qu’il forme avec Andreas Kisser.

Reste donc un album bien ancré dans son époque, dans un registre politico-contestataire très en vogue.

En 1993, Sepultura se pose en une version plus body buildée et métallique que Rage against the machine, mais aussi sans doute moins accessible.

Pour moi passés les deux premiers titres, sans intérêt avec le recul.

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 23:05

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Avec Sepultura on s’attaque ici à un nouveau monument du metal lourd et extrême.

Transposant avec violence le thrash metal américain des années 80 sur la scène brésilienne, Sepultura a su s’affranchir des ses modèles pour créer en 1996 son propre style plus ethnique avec le célèbre « Roots » hommage à ses origines indiennes.

Pourtant, le groupe explose peu après le succès phénoménale de ce disque pourtant toujours violentissime et le leader chanteur Max Cavalera s’en va fonder son propre groupe Soulfly.

De son coté, le frère batteur de Max Igor Cavalera continue bravement de tenir contre vent et marées son groupe avec le guitariste Andreas Kisser et le bassiste Paulo Jr.

Leur persévérance paye et Sepultura est capable en 1999 de sortir un nouvel album « Against » avec un nouveau chanteur, un robuste afro américain nommé Derrick Green.

Avec sa belle pochette ethnique et asiatique, « Against » débute par une petite bombe, « Against » qui explose au visage de l’auditeur en maximisant son impact sur moins de deux minutes.

Direct, surpuissant et incisif, « Against » parait irréprochable avec le chant hurlé de Green.

La cadence se ralentit brusquement avec « Choke » plus sinueux et contrasté malgré des refrains un peu trop bourrins.

Sepultura surprend davantage avec le très réussi « Rumors » qui mâtine son habituel thrash-death apocalyptique de passages ténébreux ou la voix de Green se fait chuchotante et rampante.

Cette nouvelle tendance intéressante se poursuit avec « Old earth » qui fait harmonieusement ressortir la violence de Sepultura au milieux d’ambiances planantes assez inhabituelles.

Les percussions (udu, agogo, roto, djembé) point fort des Brésiliens reviennent sur « Floaters in mud » pourtant concentré de puissance brute.

Mais Sepultura reste bourrin et malgré quelques innovations vocales de Green, ne fait pas dans la dentelle sur le pachydermique « Boycott » flirtant avec le seuil maximum de violence supportable.

On reproduit la formule sur « Common bounds » avec ce mélange de sonorités relativement calmes voir agréables préludant à de brutales déferlantes.

Un solide instrumental plus loin (« F.O.E ») , Sepultura dépasse les limites du tolérable avec le déjanté « Reza » et son style extrémiste heureusement de courte durée.

Le niveau chute alors avec un « Unconscious » particulièrement brutal et déstructuré.

Plus intéressant, l‘instrumental « Kamaitachi » voit les Brésiliens incorporer dans leur métal ethnique des instruments traditionnels japonais du groupe Kodo.

Le contraste avec les durs, violents et linéaires « Drowned out », « Hatred Inside »  vomissant leur haine, n’en est que plus marqué.

On termine enfin sur une note plus apaisée avec « T3Rcermillenium » instrumental calme et relaxant.

En conclusion, après le succès phénoménal de l‘avant-gardiste « Roots »,
« Against » sans son tyran-leader se fit logiquement tailler en pièces par les critiques et eut un succès commercial médiocre.

En toute objectivité, la première partie du disque est réellement ébouriffante et d’une très grand qualité avec un Sepultura inspiré, percutant et revigoré par l’arrivée d’une nouvelle recrue de poids.

Le chant de Derrick Green est intéressant et apporte une variété insoupçonnée par rapport au style de hurleur monolithique de Max Cavalera.

Capable de tabasser autant que l’ancien leader, Green peut également officier dans un registre légèrement plus tamisé.

Trop long, « Against » peine cependant à maintenir le cap et s’auto étouffe en tournant un peu en boucle.

Cependant, sans être un chef d’œuvre cet album encourageant mérite le respect.

Treize ans  et cinq albums après, Derrick Green est toujours derrière le micro de Sepultura, ce qui prouve que l’homme a aujourd’hui pleinement convaincu le public de ses larges capacités.

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