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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 21:54

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Nick Cave and the Bad Seeds a connu dans ces colonnes le plus haut et le plus bas, aussi Est-ce avec toujours beaucoup de circonspection que j’ai écouté leur « Tender prey », réputé sans doute comme leur meilleur album.

A l’époque les guitaristes Mick Harvey (également bassiste), Blixa Bargeld, Roland Gold, Kid Congo Powers et  le batteur Thomas Wylder épaulent le chanteur maudit.

Sorti en 1988, « Tender prey » et sa pochette aussi sobre qu’inintéressante représentant le chanteur débute par « The Mercy seat » long titre ténébreux et intense assez emblématique de la musique torturée du corbeau et de ses acolytes.

Moins d’intensité sur « Up jumped the devil » mais une comptine effrayante ou la classe la plus pure dispute à la noirceur la plus profonde.

Influencé par un chant religieux assez lourd, « Deanna » est en comparaison presque joyeux surtout lorsque vient juste derrière la ballade dépressive « Watching Alice » et son duo piano-harmonica triste comme la pluie.

Dans le même registre, le lancinant, étrange et sinistre « Mercy » n’incite pas vraiment à la l’explosion de joie mais plutôt à la lente introspection nihiliste sur l’absurdité de l’existence.

Nick Cave empoigne encore son harmonica pour nous réveiller avec un rock puissant « City of refuge » aux refrains scandés pendant près de cinq minutes jusqu’à la transe.

Sans doute pour adoucir un peu l’ambiance, l’australien se mue en crooner sur « Slowly goes the night » plus sensuel et moins dramatique.

La suite lasse un peu avec le lent et terne « Sunday’s slave » puis le répétitif « Sugar, sugar, sugar » qui patine tout seul.

On prend un peu de hauteur avec « New morning » à l’harmonica toujours aussi mélancolique avant une nouvelle édition non indispensable de « The Mercy seat »

En conclusion, malgré des débuts plus que prometteurs « Tender prey » ne tient pas la distance et finit par s’essouffler passé sa première partie.

Quelques titres puissants, la verve de composition de Nick Cave avec des atmosphères très sombres, torturées et dépouillées à l’extrême ou l’homme se retrouve face à solitude et à ses propres démons intérieurs mais aussi quelques facilités, un style par instant stéréotypé s’enlisant dans son propre spleen agonisant.

A son écoute, on se dit que « Tender prey » aurait pu être un disque immense avec un peu plus de groove, de guitare, un peu plus d’énergie vitale insufflée par instant pour briser cette monotonie piano-voix, qui s’installe inéluctablement au fil de son déroulement.

Dommage donc et Nick Cave de encore une fois me décevoir.

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 21:55

Murder ballads

1

 

En 1996, soit deux ans après le déjà très abouti « Let love in », Nick Cave and the Bad Seeds récidivent avec « Murder ballads », concept album autour d’histoires de meurtres écrite par Cave.

Avec sa pochette bien anodine rappelant celle des contes populaires d’hiver, « Murder ballads » débute avec « Song of joy », long morceau monotone ou Nick Cave parle plus qu’il ne chante.

Malgré l’indéniable qualité littéraire du texte, il reste difficile de s’enthousiasmer pour une chanson aussi monocorde.

Le deuxième titre dédié à un tueur nommé, « Stagger lee » semble issu de la même cuvée aride, avec un long chant narratif et une intensité sous jacente qui a du mal à éclater au grand jour.

La mélodie apparaît enfin sur « Henry lee » qui voit pour la première fois  l’adjonction de la belle voix féminine de P.J Harvey alors compagne du chanteur à l'époque.

« Henry Lee » incarne fort bien le coté ballade belle et triste sur fond de drame sanglant qu’a voulu créer le groupe.

Une brusque poussée de fièvre se produit alors avec « Lovely creature », morceau intense à l’atmosphère hantée plutôt prenante.

Arrive ensuite le duo avec Kylie Minogue, « Where the wild roses grow », énorme succès commercial qui fit connaître Nick Cave auprès du grand public par la multi diffusion du vidéo clip.

Porté par une mélodie soignée et une atmosphère gothique sensuelle et romantique, « Where the wild roses grow » fut un succès imprévu mais totalement mérité, prouvant que le grand public peut parfois aussi avoir bon goût.

On sera néanmoins surpris de l’incongruité de ce duo entre le rocker-crooner à l’univers si dark et la pétillante chanteuse de pop sexy qui deviendra par la suite l’égérie des pistes de danses et du public gay.

Le groupe enchaîne ensuite avec « The curse of Millhaven » l’un des rares morceaux rapides de l’album un peu trop long et linéaire à mon goût puis avec sans doute la plus belle ballade du disque « The kindness of strangers » ou la voix solitaire de Cave vient provoquer l’émotion sur une splendide mélodie triste à en pleurer.

Pourtant on ne peut ensuite s’empêcher de bailler d’ennui en écoutant les trop lents et soporifiques « Crow jane » et « O’malley’s bar » déclamés sur un ton monocorde, ce dernier s’avérant particulièrement usant avec ses quatorze interminables minutes.

Ces ballades meurtrières se terminent par une reprise de Bob Dylan, « Death is not the end » chantée avec une multitude de chanteurs dont PJ Harvey et Kylie Minogue.

En conclusion, si le concept de base de conter des histoires horribles sur un ton doucereux paraissait formidablement intéressant, difficile en raison du manque d'allant et de mélodie des compositions de pleinement adhérer à cette tentative de Nick Cave et de ses mauvaises graines.

Et on se dit que malgré les qualités de conteur-écrivain de Nick Cave, écouter des ballades sans éclat s’étalant régulièrement sur plus de six minutes peut réellement tourner au drame pour l’auditeur.

Assez ironiquement, si « Murder Ballads » demeure un album assez pauvre voir parfois indigeste au niveau de la musique, il sera par la grâce du duo avec la populaire Kylie, l’un des plus grands succès du groupe.

A réserver pour moi aux mordus du grand Nick.

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 22:34

Let lovein

5

 

Coup de projecteur sur un artiste talentueux à l’univers bien particulier touchant des domaines aussi divers que la musique, la littérature ou le cinéma  : l’australien Nick Cave.

Avec son groupe The Bad Seeds composé de Mick Harvey/Blixa Bargeld aux guitares, Conway Savage à l’orgue, Martyn P Casey à la basse, de Thomas Wydler à la batterie et d’une pléiade de guest occasionnels, Nick Cave a depuis plus de vingt cinq ans creusé son sillon et est aujourd’hui un artiste reconnu et respecté dans le monde du rock.

Sorti en 1994,  « Let love in » est le huitième album du grand corbeau dégingandé.

L’album débute avec « Do you love me ? » qui charrie avec lui sa superbe mélodie d’orgue sur les couplets ou se love la belle voix grave du chanteur et ses refrains aussi puissants que fédérateurs.

Morceau prenant à l’atmosphère hypnotique, « Do you love me ? » incarne à merveille le mélange de belles mélodies sombres et de subites poussées de fièvre composant le style de Nick Cave.

De la même manière on ne pourra qu’être touché par la beauté et la classe de la sublime ballade « Nobody’s baby now ».

Arrive ensuite « Loverman », plus difficile d’accès en raison de sa longueur sinueuse, de ses variations continuelles et de son caractère rampant/violent très malsain.

Pour information, ce titre dérangeant à souhait sera repris par Metallica en 1998 sur l’album Garage Inc.

Le groupe enchaine avec « Jangling jack » direct, rapide, brutal et assez difficile à supporter avec son coté cradingue puis avec « Red right hand » véritable conte narré sous fond d’ambiance de western crépusculaire.

Décidément très inspirés, Cave et ses mauvaises graines sortent ensuite « I let love in » , qui avec sa splendide mélodie d’orgue demeure pour moi la plus éblouissante réussite d’un album quasi parfait.

On varie les plaisirs avec le très échevelé « Thirsty dog » galvanisant l’auditeur par son énergie punk avant de replonger dans « Ain’t gonna rain anymore » l’une des plus belles et des plus tristes ballades qui m’ait été donné d’entendre dans ma vie.

Après avoir pleuré sur « Ain’t gonna rain anymore », le sourire n’est toujours pas de mise sur « Lay me low » ballade cafardeuse sur fond d’enterrement.

L’album s’achève sur la deuxième partie pas vraiment indispensable à mes yeux de « Do you love me ? » beaucoup plus apaisée et aérienne que la première partie.

En conclusion, « Let love in » est un quasi sans faute, un formidable album à écouter le soir, car reflétant à merveille le talent de Nick Cave and the Bad Seeds pour composer de splendides morceaux baignant dans des univers sombres, inquiétants et parfois dérangeants.

Très complet, « Let love in » propose également des passages plus rythmés et violents rappelant les influences punk du compositeur principal.

Bien entendu la magie véhiculé par le groupe repose en grande partie sur la voix grave et élégante de son chanteur-écrivain.

Mon conseil, si vous ne devez écouter qu’un album de Nick Cave, choisissez celui ci, il vaut largement le détour.

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