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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 21:55

Murder ballads

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En 1996, soit deux ans après le déjà très abouti « Let love in », Nick Cave and the Bad Seeds récidivent avec « Murder ballads », concept album autour d’histoires de meurtres écrite par Cave.

Avec sa pochette bien anodine rappelant celle des contes populaires d’hiver, « Murder ballads » débute avec « Song of joy », long morceau monotone ou Nick Cave parle plus qu’il ne chante.

Malgré l’indéniable qualité littéraire du texte, il reste difficile de s’enthousiasmer pour une chanson aussi monocorde.

Le deuxième titre dédié à un tueur nommé, « Stagger lee » semble issu de la même cuvée aride, avec un long chant narratif et une intensité sous jacente qui a du mal à éclater au grand jour.

La mélodie apparaît enfin sur « Henry lee » qui voit pour la première fois  l’adjonction de la belle voix féminine de P.J Harvey alors compagne du chanteur à l'époque.

« Henry Lee » incarne fort bien le coté ballade belle et triste sur fond de drame sanglant qu’a voulu créer le groupe.

Une brusque poussée de fièvre se produit alors avec « Lovely creature », morceau intense à l’atmosphère hantée plutôt prenante.

Arrive ensuite le duo avec Kylie Minogue, « Where the wild roses grow », énorme succès commercial qui fit connaître Nick Cave auprès du grand public par la multi diffusion du vidéo clip.

Porté par une mélodie soignée et une atmosphère gothique sensuelle et romantique, « Where the wild roses grow » fut un succès imprévu mais totalement mérité, prouvant que le grand public peut parfois aussi avoir bon goût.

On sera néanmoins surpris de l’incongruité de ce duo entre le rocker-crooner à l’univers si dark et la pétillante chanteuse de pop sexy qui deviendra par la suite l’égérie des pistes de danses et du public gay.

Le groupe enchaîne ensuite avec « The curse of Millhaven » l’un des rares morceaux rapides de l’album un peu trop long et linéaire à mon goût puis avec sans doute la plus belle ballade du disque « The kindness of strangers » ou la voix solitaire de Cave vient provoquer l’émotion sur une splendide mélodie triste à en pleurer.

Pourtant on ne peut ensuite s’empêcher de bailler d’ennui en écoutant les trop lents et soporifiques « Crow jane » et « O’malley’s bar » déclamés sur un ton monocorde, ce dernier s’avérant particulièrement usant avec ses quatorze interminables minutes.

Ces ballades meurtrières se terminent par une reprise de Bob Dylan, « Death is not the end » chantée avec une multitude de chanteurs dont PJ Harvey et Kylie Minogue.

En conclusion, si le concept de base de conter des histoires horribles sur un ton doucereux paraissait formidablement intéressant, difficile en raison du manque d'allant et de mélodie des compositions de pleinement adhérer à cette tentative de Nick Cave et de ses mauvaises graines.

Et on se dit que malgré les qualités de conteur-écrivain de Nick Cave, écouter des ballades sans éclat s’étalant régulièrement sur plus de six minutes peut réellement tourner au drame pour l’auditeur.

Assez ironiquement, si « Murder Ballads » demeure un album assez pauvre voir parfois indigeste au niveau de la musique, il sera par la grâce du duo avec la populaire Kylie, l’un des plus grands succès du groupe.

A réserver pour moi aux mordus du grand Nick.

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