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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 20:17

murder_hire.jpg1

 

 

Déjà ébranlé par la mort de son batteur, Body count touche le fond avec celle de son ancien bassiste Mooseman liquidé en 2001 par une balle perdue à South central et surtout D-Roc en 2004l’un des deux guitaristes fondateurs du groupe terrassé par un lymphome.

On ne donne donc pas cher de la peau d’un groupe complètement décimé par les circonstances et par un mode de vie toujours tendancieux d’autant plus que la carrière d’acteur d’Ice-T décolle franchement à la télévision avec un rôle dans la série à succès « New York unité spéciale » ou comble de l’ironie il interprète un policier !

Pourtant, contre toute attente, le cauchemar noir réapparait en 2006 après neuf longues années d’absence en renouvelant autour d’Ice-T et Ernie-C tout son personnel : William Bendrix à la deuxième guitare, Ot à la batterie et Vincent Price (ex Steel Prophet et Prong) à la basse.

Les nouveaux musiciens sont tous noirs avec des vrais look de gangsters made in LA, Bendrix poussant meme le mimétisme jusqu'à porter le masque de hockey de D-roc.

Le retour est scellé avec l’album « Murder 4 hire » à la pochette se voulant une charge contre le gouvernement américain usant de la guerre pour renflouer ses caisses.

On débute avec « Invicible gangsta » et « The end game » qui sonnent très (trop ?) hip hop et se trainent assez péniblement.

L’impression n’est pas meilleure avec « You don’t know me » englué dans une épaisse mixture fusion.

Les choses prennent meilleure tournure sur « The passion of christ » aux refrains répétitifs et hargneux puis sur « In my head » qui prend le temps de poser son tempo pour augmenter l’efficacité de la symbiose voix grave d’Ice-T et gros riffs d’Ernie-C.

Après un court instrumental assez médiocre en hommage à D-Roc, Body count tente de cracher une des meilleurs cartouche avec « Murder 4 hire » manquant de percussions malgré de louables intentions.

Les californiens se montrent enfin plus audacieux sur « Down in the bayou » aux fortes influences stoner harmonica en soutien.

Pas grand-chose à dire sur « Dirty bombs » et « Lies » basiques et peu inspiré malgré la voix caverneuse d’Ice-T sur ce dernier.

On se prend a souhaiter vivement la fin de ce disque pénible celle-ci vient après un « Relationships » au phrasé rap insupportable et « Mr C Theme » un honnête instrumental rappelant bien tardivement le joli toucher d’Ernie-C.

En conclusion, « Murder 4 hire » est un bien mauvais disque d’un groupe semblant lessivé.

Plus que la perte de Beatmaster-V ou même de Mooseman, celle du guitariste au masque de hockey D-Roc semble avoir été la touche final scellant le cercueil de Body count.

Tout en effet manque à « Murder 4 hire » , aucun riff percutant, aucun tempo enlevé, une inspiration éteinte et un Ice-T tentant vainement de sauver les meubles par sa présence vocale.

Il semblerait également que les neuf années d’inactivité aient pesé lourds dans la balance.

Un album qui fait tache dans la discographie jusqu’alors assez irréprochable d’un des meilleurs groupes de fusion qui soient.

Ice-T pourra donc à présent se concentrer sur ses prestations télévisuelles.

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 18:26

violent_days.jpg4

 

 

Après « Born dead » Body count traverse une passe difficile avec la mort de son batteur Beatmaster V (leucémie) en 1996 et le départ du bassiste Mooseman parti jouer avec Iggy pop qui sera du reste assassiné en 2001.

Le duo Ice-T/Ernie-C recrute un dénommé Griz à la basse et fait front en sortant « Violent demise, the last days » en 1997.

Reprenant avec succès les bonnes recettes du premier album, « Violent demise, the last days » débute par une savoureuse interview ou un journaliste d’un magazine de hard rock imaginaire tient des propos méprisants à l’égard du groupe avant de finir logiquement par se faire flinguer.

La suite est « My way » , rien à voir avec la chanson de Franck Sinatra mais plutôt un déferlement de rage de pure fusion revendicative.

Sans avoir le temps de débander, on enchaine avec l’ultra viril « Strippers » louant les strip teaseuses et les actrices de porno.

Dans la peau d’un homme obsédé par les effeuilleuses sexy, Ice-T déroule son flow sur un morceau surpuissant agrémenté d’un break central aérien aussi surprenant que réussi.

Très à son aise, Body count s’impose aussi bien dans le registre lourd et syncopé de « Truth or death » au contenu quasi philosophique sur l’universalité du mensonge que dans sur une approche plus nerveuse avec « Violent demise » truffés d’excellents riffs de la paire Ernie-C/D-Roc.

Le groupe se fait à nouveau puissamment sexuel sur « Bring it to pain » titre sulfureux vantant les mérites du sadomasochisme sur fond de sensuels gémissements féminins.

Après une courte charge contre le music business, les musiciens gangsters font encore mouche avec « I used to love her » morceau assez mélodique s’appuyant sur des refrains solides puis « Roots of all evil » sombre et lancinant jusqu’au plaintif plaçant l’argent comme source de tous les vices du monde.

Body count déroule sur « Dead man walking » efficace sans être génial, trouve le temps de terminer le journaliste irrévérencieux, avant de réaffirmer sa position en pondant un nouvel hymne à sa propre gloire « You’re fucking with BC ».

Puis les rappeurs se muent en purs hard rockers sur « Dr K »si  rapide et dur qu’on jurerait écrit par Motorhead et envoient leur salve final, le long speech mélodique « Last days » aux parties de guitares particulièrement soignées.

En conclusion, « Violent demise, the last days » est un très bon album intelligent, varié, plaisant et impeccablement exécuté.

Le ton est moins sombre, dur et massif que sur « Born dead ».

Bien sur Body count véhicule une certaine dose de violence mais l’humour (certes noir) et le sexe réapparaissent.

La plupart des morceaux sont des mid tempo au feeling plutôt hard rock que métal/hardcore sur lesquels Ice-T montre que sa voix peut parfaitement s’adapter à ce registre plus posé et mélodique.

Bien que moins réputé que « Body count » en raison de son coté moins scandaleux, « Violent demise, the last days » est un très bon album de fusion qui comblera de plaisir ceux qui se hasarderont à sa découverte.

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 22:52

born_dead.jpg3

 

 

Deux ans après un premier album très remarqué et marqué du sceau de la censure, Body count récidive en 1994 avec « Born dead » à la pochette assez affreuse.

Fidèle à leur réputation, les californiens débutent avec un hymne musclé et revigorant, « Body count M/F count » qui scande le nom du groupe sur fond de sirènes hurlantes et de radio de police.

Beaucoup plus lent et sinistre, « Masters of revenge » s’englue un peu malgré les qualités des riffs d’Ernie C dans sa lourdeur pachydermique.

Les rappeurs-rockers corrigent rapidement le tir sur « Killin’ floor » et « Drive by » véritables concentrés de riffs et de rage purs entrecoupés de l’efficace « Necesssary evil »  à la structure plus posée.

Body count se fait alors plus sinueux mais tout aussi menaçant en exploitant l’atmosphère toute hitchcockienne de « Last breath » ou la mort rode à chaque pas.

Vient ensuite un hommage sympathique à Jimmy Hendrix avec la reprise de « Hey joe » seul véritable moment de douceur de ce disque froid et dur comme une lame plantée dans le ventre.

Ice-T surprend encore une fois en chantant de manière tout à fait convaincante dans un registre purement mélodique.

Retour ensuite à la force brutale sur « Shallow graves » irrésistible titre buldozer aux riffs en acier trempé évoquant un Metallica version ghetto hardcore sur fond de fusillades entre gangs.

On a les sangs glacés sur « Surviving the game » au rythme lancinant et sombre, suintant le désespoir des paumés de la rue.

Bien que brutal avec ses chœurs viril « Who are you » est trop frontal pour réellement séduire avant un cinglant « Street lobotomy » aux refrains particulièrement acérés.

Mais le véritable titre culte est sans nul doute le final « Born dead » long hymne alambiqué terriblement maquant ou les riffs métalliques et sinistres d’Ernie-C viennent supporter les lyrics Ice-T inspirés par l’issue révoltante du procès des policiers agresseurs de Rodney King.

De manière très fédératrice en alternant déchainements de violence et accalmies menaçantes, le groupe y parle de l’inégalité des chances, qu’elles soient raciales ou sociales.

En conclusion, bien que moins fluide que son prédécesseur, « Born dead » est un album massif et sombre handicapé par un certain monolithisme.

Malgré ce manque de variété et une noirceur étouffante, « Born dead » recèle tout de même des titres forts, percutants effarants de simplicité mais surtout de puissance destructrice.

Solidement cuirassé et compact mais aussi relativement figé dans son style, l’album ne s’illumine réellement que sur son dernier titre qu’on peut qualifier de majeur.

A recommander néanmoins pour les amateurs du style de fusion mâtiné de hardcore.

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