Après « Born dead » Body count traverse une passe difficile avec la mort de son batteur Beatmaster V (leucémie) en 1996 et le départ du bassiste Mooseman parti jouer avec Iggy pop qui
sera du reste assassiné en 2001.
Le duo Ice-T/Ernie-C recrute un dénommé Griz à la basse et fait front en sortant « Violent demise, the last days » en 1997.
Reprenant avec succès les bonnes recettes du premier album, « Violent demise, the last days » débute par une savoureuse interview ou un journaliste d’un magazine de hard rock imaginaire
tient des propos méprisants à l’égard du groupe avant de finir logiquement par se faire flinguer.
La suite est « My way » , rien à voir avec la chanson de Franck Sinatra mais plutôt un déferlement de rage de pure fusion revendicative.
Sans avoir le temps de débander, on enchaine avec l’ultra viril « Strippers » louant les strip teaseuses et les actrices de porno.
Dans la peau d’un homme obsédé par les effeuilleuses sexy, Ice-T déroule son flow sur un morceau surpuissant agrémenté d’un break central aérien aussi surprenant que réussi.
Très à son aise, Body count s’impose aussi bien dans le registre lourd et syncopé de « Truth or death » au contenu quasi philosophique sur l’universalité du mensonge que dans sur une
approche plus nerveuse avec « Violent demise » truffés d’excellents riffs de la paire Ernie-C/D-Roc.
Le groupe se fait à nouveau puissamment sexuel sur « Bring it to pain » titre sulfureux vantant les mérites du sadomasochisme sur fond de sensuels gémissements féminins.
Après une courte charge contre le music business, les musiciens gangsters font encore mouche avec « I used to love her » morceau assez mélodique s’appuyant sur des refrains solides puis
« Roots of all evil » sombre et lancinant jusqu’au plaintif plaçant l’argent comme source de tous les vices du monde.
Body count déroule sur « Dead man walking » efficace sans être génial, trouve le temps de terminer le journaliste irrévérencieux, avant de réaffirmer sa position en pondant un nouvel
hymne à sa propre gloire « You’re fucking with BC ».
Puis les rappeurs se muent en purs hard rockers sur « Dr K »si rapide et dur qu’on jurerait écrit par Motorhead et envoient leur salve final, le long speech mélodique « Last
days » aux parties de guitares particulièrement soignées.
En conclusion, « Violent demise, the last days » est un très bon album intelligent, varié, plaisant et impeccablement exécuté.
Le ton est moins sombre, dur et massif que sur « Born dead ».
Bien sur Body count véhicule une certaine dose de violence mais l’humour (certes noir) et le sexe réapparaissent.
La plupart des morceaux sont des mid tempo au feeling plutôt hard rock que métal/hardcore sur lesquels Ice-T montre que sa voix peut parfaitement s’adapter à ce registre plus posé et
mélodique.
Bien que moins réputé que « Body count » en raison de son coté moins scandaleux, « Violent demise, the last days » est un très bon album de fusion qui comblera de plaisir ceux
qui se hasarderont à sa découverte.
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