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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 20:39

Plongée dans l’univers sombre des combats de rues avec « Dawg fight » de Billy Corben.

Documentaire sorti en 2015, « Dawg fight » tourne essentiellement autour de Dhafir Harris alias Dada, ex lutteur membre de la garde rapprochée de Kimbo Slice, combattant de Mixed Martial Arts, qui connut une gloire éphémère en diffusant des vidéos de ses combats dans la rue.

Grand gaillard noir sosie de son mentor Slice, Dada tente ici sa chance en solo en tant que prometteur de combat de cour, en offrant la possibilité à des jeunes de la banlieue déshéritée de West Perrine en Floride, de se battre pour devenir peut être un jour des futurs champions de MMA.

Flanqué de ses deux frères, Arashio et Dyrushio, Dada utilise ses connaissances et son influence dans son quartier pour attirer de jeunes types pour l’essentiel sortis de prison pour deal, vers un style de combat dépouillé à l’extrême ou deux types torses nus s’affrontent dans un ring de quatre mètres sur quatre, sans pause ou possibilité de reculer.

Ces combats sont bien entendus complètement illégaux compte tenu du manque de contrôle notamment médical des combattants mais surfant sur la misère de West Perrine, parvient à recruter sans difficulté des durs des rues décidés à trouver une autre voie que le crime en utilisant leur courage et leurs poings.

Sous l’œil complice de sa propre mère Eleanor et d’autres mama blacks attirées par l’adrénaline du combat, Chauncey, un ex boxeur de bon niveau présélectionné aux Jeux Olympiques d’Atlanta avant de connaitre des difficultés avec la justice, fait parler la précision de ses poings face un adversaire au courage inouïe et Mike Trujillo, un superbe athlète au sourire enjôleur encaisse un sévère KO puis se fait massacrer par un adepte blanc du ju jistu, hypothéquant aux yeux de Dada la suite de sa carrière.

Une autre boxeur se fait remarquer, Tree, archétype parfait du jeune voyou des gangs, qui désoriente ses adversaires par son style tout en feintes et en esquives.

Atypique et provocateur, Tree se taille une belle réputation dans l’univers confiné des combats de rues.

Soumis à la pression de la police et en quête d’un besoin évident de reconnaissance, Dada fait un pas vers la légalité en obtenant une autorisation et un semblant d’assistance médicale.

Malgré des difficultés à tenir une foule toujours plus nombreuse et en proie à des accès de violence, Dada offre pourtant de splendides combats aux spectateurs dans lequel Chauncey vient à bout de Tree après une lutte indécise et une résistance farouche du gamin insolent et une mise en scène excitante dans laquelle Mike prend enfin se revanche par un spectaculaire KO sur le même Tree.

Remarqué par un prometteur de MMA qui a lancé un de ses amis appelé Nevel, Dada accepte de redevenir lui-même un combattant en passant professionnel. Malheureusement un drame intervient lorsque le prometteur Chauncey se fait tirer dessus par son beau frère après une dispute familiale et est laissé entre la vie et la mort avant d’être finalement débranché par son frère devant l’inexistence des ses chances de rétablissement.

Malgré sa réelle affliction face à la perte de ce combattant attachant et talentueux, Dada saisit l’opportunité qui s’offre à lui, s’entraine de manière professionnelle, acquérant les techniques qui lui manque pour devenir plus qu’un simple bagarreur des rues.

A l’aide d’un coach personnel, il élargit son panel et se déclare prêt pour affronter un adversaire plus petit que lui mais plus lourd, véritable tank des rings.

Le combat a lieu à Miami avec une belle couverture médiatique et se montre acharné avec ces deux colosses noirs assez peu rapides et peu techniques mais dotés d’une impressionnante force physique.

Un poil plus endurant, Dada sort vainqueur, devenant ainsi le symbole de la réussite de son quartier…

En conclusion, « Dawg fight » est un documentaire brut montrant ce que peut pousser à faire la pauvreté et le désespoir des ghettos blacks américains.

A l’image de son personnage principal héros au look improbable de Mr T des années 2010, les combats sont dépouillés, brutaux et peu techniques mais impressionnants de violence avec souvent de spectaculaires blessures au visage : yeux enflés, lèvres, arcades ouvertes et tuméfactions diverses.

La morale de l’histoire, se battre à mains nues plutôt que de se tirer dessus dans les gangs, peut apparaitre comme simpliste et ridicule, mais nourrit sans doute la réussite de combattants murs ensuite pour décrocher un contrat dans le très concurrentiel mais lucratif MMA.

Fort heureusement, la statistique tombe à la fin du documentaire expliquant froidement que pour une réussite (Mike Trujillo) beaucoup de destins funestes menant à une mort rapide : Chauncey tué par balles, Tree par un taser de la police…

Mais il y a fort à parier que ceci n’empêchera pas ces desperados de continuer à tenter leur chance, parce qu’au final ils n’ont plus rien à perdre et qu’ils sont à l’image de ce que la société cherche : toujours plus de violence et de spectacle en renouant avec les combats de gladiateurs de l’Antiquité…

Dawg fight (Billy Corben)
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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 21:00

hulk_banner.jpg3

 

 

Avec « Hulk, tome 2, Banner » de Brian Azzarello (scénario) et Richard Corben (dessins), nous sommes toujours dans la collection 100% Marvel démarrée en 2001.

On démarre cette fois beaucoup plus fort avec une scène d’une rare violence ou Hulk en proie à un violent accès de rage, rase ni plus ni moins qu’une petite ville américaine en faisant des centaines de blessés civils.

Epaulée par le psychiatre Doc Samson, lui aussi exposé aux rayons gamma et doté à ce titre d’une fraction des pouvoirs de Hulk, l’armée américaine arrive à rebours sur les lieux pour constater l’importance des dégâts et se mettre en quête du coupable.

Ils ne savent pas Hulk transformé à nouveau en Bruce Banner découvre avec effroi l’horreur des dégâts et a le plus grand mal à encaisser le choc psychologique.

Il tente même de se suicider, mais son alter égo prend alors le relais et recrache brutalement la balle destinée à mettre un terme à ses jours.

La transformation a au moins le mérite d’attirer sur lui l’attention de l’armée et Doc Samson prend alors la tête d’une expédition hélico portée.

Bien entendu, Hulk survit aux tirs des hélicoptères, mais est pourtant frappé par un étrange missile tiré depuis l’appareil de Samson.

Très cynique, Samson organise le sacrifice des trois quarts de son escadrille pour couvrir sa fuite puis rend compte au général Ross avec qui un dialogue musclé s’engage.

Redevenu sous l’effet du stress Hulk, Banner sème la pagaille dans une station service ce qui oblige Samson à engager un match à un contre un contre son homologue.

Le combat est assez ridicule tant Samson est rapidement écrasé par Hulk et encaisse une volée surpuissante de coups.

Il ne doit la vie sauve qu’en indiquant à un Hulk écervelé que son alter égo dans une zone éloignée.

Redevenu une nouvelle fois Banner, Hulk est endormi par un puissant gaz et enfermé dans une cellule sous oxygène pour l’empêcher de se transformer sous l’effet du stress.

Samson lui révèle que le missile lui a injecté un traceur résistant aux radiations gamma pour le localiser, puis que Ross a contacté une neurochirurgienne pour le lobotomiser afin de le rendre complètement inoffensif.

Mais au final, Samson est pris d’un remord tardif et refusant de laisser charcuter son ennemi, lui permet de mourir par asphyxie dans sa  cellule accédant ainsi à son désir le plus profond.

En conclusion, « Hulk, tome 2, Banner » surclasse sans aucun doute le tome 3.
Le scénario beaucoup plus riche et excitant, fait preuve d’un réalisme froid en mettant Banner devant ses responsabilités en tant que monstre dont les accès de colère incontrôlables rendent particulièrement dangereux pour la société.

A Samson échoit pour une fois un rôle de salaud arrogant et cynique, qui finalement fait preuve in extremis d’une humanité insoupçonnée.

Pour compléter le tout, le style de Corben grossier mais sombre et brutal, sied parfaitement à l’ambiance générale.

J’ai donc beaucoup apprécié cette inhabituelle version pessimiste voir désespérée du plus célèbre gros bras de Marvel.

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