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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 21:30

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Les Guns n’ roses ont assurément marqué une époque, le début des années 90 ou plus flamboyants que Metallica et Nirvana, ils faisaient briller leur hard rock généraliste au firmament des charts.

Mais étouffé par son succès démesuré, le groupe finit par imploser et se dissoudre en 1994, le seul rescapé Axl Rose travaillant comme un psychopathe à l’élaboration d’un album fantôme qu’on pouvait considérer sans le guitariste Slash responsable du son rock des Guns comme solo.

Incapable de mettre son égo de coté, le chanteur ne partageait pas la même vision de l’orientation musicale à donner aux Guns ce qui s’avéra complètement incompatible avec toute velléité de collaboration avec les autres musiciens comme Slash, Duff Mc Kagan et Izzy Stradlin partis fonder ou rejoindre d’autres projets parallèles.   

Pourtant après un nombre incalculable de rumeurs, ledit album finit par sortir un jour en 2008 sous le titre assez inspiré de « Chinese democracy ».

Embarqués dans cette folle aventure de prêt de quatorze ans avec le chanteur mégalomane, on retrouve le fidèle pianiste Dizzy Reed, plusieurs guitaristes dont Robin Finck, Buckethead, Ron Thal et Richard Fortus, le bassiste Tommy Stinson et deux batteurs Franck Ferrer et Brian Mantia.

Attendu comme le messie, l’album débute par « Chinese democracy » , hard rock copieux qui porté par un riff surpuissant et un groove très fluide produit un impact conséquent sur l’auditeur.

Le chant d’Axl si familier est quand à lui immédiatement identifiable.

La suite surprend abruptement, tant le musclé « Shackler’s revenge » déroute par ses sonorités métal industriel très marquées.

Axl réussit pourtant par la qualité inouïe de son chant à sublimer ce rock indus sur « Better » à mi chemin entre mélodies accrocheuses et passages d’une lourdeur impressionnante.

Secoué et paumé, on encaisse ensuite la ballade avec piano et cordes de circonstance « Street of dreams » qui renoue  avec les ambiances épiques si prenantes des titres fleuves composé par le groupe dans les années 90.

La voix d’Axl, presque cristalline fait assez incroyablement penser par instant au Michael Jackson des Jackson’s five lorsqu’il avait douze ans !

Cette impression est démultipliée avec « If the world » somptueuse ballade imprégnée de soul music.

Le rock mélodique est toujours à l’honneur sur « There was a time » et « Catcher in the rye » certes beaucoup plus longs et moins réussis.

Puis c'est le retour à l'énergie et à l'instinct avec le chant de chat sauvage, le rythme saccadé et les chœurs omniprésents de « Scraped » .

L’influence d’un Led Zeppelin énervé se fait sentir sur « Riad N’ the bedouins » qui développe un hard rock survitaminé aux riffs élaborés.

Plus calme, « Sorry » fait vibrer la fibre émotionelle atteignant directement l’ame et élève le rock à des niveaux stratosphériques.

Alternant rock trapu et mélodie à fleurs de peau « I.R.S » passe plutôt bien tandis que la voix éraillée du chanteur colle bien à l’ambiance de prêche enflammé de « Madagascar » .

On est forcémment ébranlé par la  beauté déchirante de la ballade « This is love » ou la dimension épique de « Prostitute ».

En conclusion, contre toute attente l’album le plus attendu et le plus casse gueule du hard rock accouche d’un monstre, d’un ovni inclassable, sublimant le hard rock traditionnel pour en détacher la substantifique moelle et l’élever au rang d’art majeur.

Seules à mon sens les rares incursions du chanteur fou dans le registre industriel sont moins convaincantes, pour le reste la quasi-totalité de cet album respire la folie créatrice d’un maniaque perfectionniste attaché à un idéal inatteignable de perfection.

Etant donné le résultat, on ne peut que donner raison à ce génie musical forcémment incompris, ayant osé s’aventurer sur des chemins moins balisés pour dépasser le hard rock teinté de punk originel des Guns n’ Roses afin d’arriver à l’aboutissement d’un reve en apparence inacessible.

« Chinese democracy » est donc une œuvre d’une richesse exceptionnelle, un monument du rock difficle à ingurgiter à la premiére écoute et qui ne pourra pas plaire aux plus étroits d’esprits restés scotchés à vie sur  « Appetite for destruction » de la fin des années 80.

Le plus étonnant dans ce disque est la peformance vocale d’Axl, qui évolue dans plusieurs registres avec un charisme abasourdissant.

L’énergie en fusion est belle et bien la, elle bouillonne dans chacun des titres prête à jaillir sous nos pieds en de flamboyants geyser de talent pur.

Meme si je n’apprécie pas le coté rock-star capricieuce du chanteur, je ne peux que m’incliner devant ce qui restera comme sans doute sa plus belle réussite artistique et l’aboutissement de toute une vie.

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