J’ai déjà vanté en ces colonnes la qualité des premiers albums de Deep Purple et tout particulièrement « Machine head » et « In rock » aussi après les départs de talents tels
que Ian Gillan et de Roger Glover en 1973 l’avenir du groupe anglais pouvait sembler bien compromis.
Pourtant en une année seulement, un remplaçant à l’électrique chanteur est trouvé en la personne de David Coverdale.
Pour le poste de bassiste, Glenn Hughes également brillant chanteur sera retenu.
La nouvelle formation se met au travail et « Burn » à la pochette ésotérique amusante voit le jour en 1974.
L’album débute à fond de train par « Burn » titre rapide et hautement énergétique qui vient tout de suite secouer l’auditeur.
L’apport de Jon Lord à l’orgue parfaitement combiné aux riffs accrocheurs de Richie Blackmore est ici nettement visible.
Le tempo se calme pourtant rapidement avec « Might just take your life » que le timbre bluesy et rocailleux de Coverdale rend plaisant.
Reprise de vitesse sur « Lay down, stay down » rapide et musclé avec un duo Coverdale/Hughes incandescent.
Mélodie divine et classe épique sont ensuite au rendez vous sur le somptueux « Sail away » avant que le surprenant funky de « You fool no one » vienne nous rappeler que nous
sommes bel et bien dans les années 70.
Avec son rock classique sans surprise « What’s going on here » fait figure de transition avant la grande tirade blues « Mistreated » encore une fois met superbement le
style de Coverdale.
L’album se termine avec l‘instrumental « A 200 » aux audacieux bruitages de claviers.
En conclusion, « Burn » est un très bon album de hard rock des années 70 avec une énergie fantastique et un coté groovy assez peu commun.
Outre la qualité du son remasterisé, on est surtout complètement bluffé par le niveau incroyable de Coverdale et Hughes sans doute inégalables dans le registre flamboyant des purs chanteurs de
hard rock à la fois surpuissants et mélodiques.
« Burn » est donc une plongée dans le temps, un retour en arrière dans l'époque bénie des années 70 avec ce qui se faisait sans doute de plus inspiré dans le genre.
Bien que préférant des musiques plus sombres, agressives ou dangereuses, je ne peux que reconnaitre les prodigieuses qualités musicales de l’ensemble.
En 1974, Deep Purple réussit donc le tour de se réinventer et de pallier à la défection de deux de ses plus importants piliers.
Inutile donc pour moi d’appeler les pompiers pour éteindre l'incendie, sautez plutôt à pieds joints dans ce brasier incandescent de créativité musicale.