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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 18:15

Grinder man

3

 

Après le pourtant très réussi « Abattoir blues/The lyre of Orpheus », Nick Cave éprouve le besoin d’effectuer un long break musical et de renouer avec les racines de la musique qu’il pratiquait dans jeunesse, un garage rock sans fioriture bien loin des compositions tortueuses des albums réalisés avec ses compères des Bad Seeds.

Le chanteur-leader touche à tout a alors l’idée de former un projet parallèle qu’il nomme Grinderman et de sortir un album éponyme en 2007.

Le suivent dans cette aventure le guitariste Marty P Casey, le batteur Jim Sclavunos et le multi instrumentiste (mandoline, violons, bouzouki, guitare) Warren Ellis.

Avec sa superbe pochette animale représentant un singe vert (car irradié ?) à l’expression inquiéte, « Grinderman » débute par le très musclé « Get it on » aux refrains emballant et au son de guitare particulièrement tranchant.

« No pussy blues » lui emboîte ensuite le pas alternant couplets chargés de tension sous jacente et furieux déchaînements électriques que n’auraient pas reniés leurs majestés les Stooges.

Cave ralentit ensuite la cadence avec le plus sinueux « Electric alice » au charme sombre et étrange avant de retomber dans ses travers période Bad Seeds sur le long, sinistre et répétitif « Grinderman ».

Court retour à la vie et à la puissance salvatrice de l’électricité de « Depth charge ethel » pour ensuite basculer sur le blues-rock apaisé « Go tell the women ».

Les gros durs supposés produisent ensuite une excellente ballade rock « (I don’t need to you ) set me free » prouvant leur large palette de talents.

On se réveille ensuite avec le très punk rock « Honey bee (Let’s fly to Mars » et son irrésistible tempo enfiévré qui donne à vrai dire de prendre la première fusée pour Mars et ce même avec de fortes chances de se crasher avant d'arriver à destination.

Diamétralement opposé malgré son titre faisant également référence au domaine spatial, « Man in the moon » nous replonge dans l’ambiance des ballades cafardeuses si chères au chanteur australien.

Baisse de régime confortée par le très étrange et déglingué « When my loves comes down » avant de se reprendre pour terminer triomphalement par le furieusement rock’n’roll « Love bomb ».

En conclusion, pour un side project qu’on pourrait a priori penser mineur « Grinderman » est globalement  réussi, renouant par instant avec une energie et un instinct garage rock venant revitaliser la musique par instant bien sombre et ennuyeuse du corbeau australien.

Pour autant le disque est plus nuancé qu’il n’y paraît et si l’orientation globale est plutôt garage, de fortes réminiscences de Nick Cave and the Bad Seeds survivent néanmoins comme les dernières cellules d’un virus tenace.

A l’arrivée donc un produit hybride par moment emballant quand Cave lache la bride à ses troupes pour délivrer sa furia rock, mais aussi de nombreuses fois plus froid et stagnant.

« Grinderman » constitue néanmoins une bonne surprise qu’on pourra recommander aux aficionados du rock nerveux et de qualité.

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