Retour sur la filmographie si dense et riche de Clint Eastwood avec « Bird » qu’il réalisa il y a déjà fort longtemps en 1987 juste après le très bourrin et bas du front « Maitre
de guerre ».
Multi récompensé (oscar, césar, golden globes), « Bird » raconte l’histoire du saxophoniste Charlie Parker (Forrest Whitaker) dit Bird, véritable génie de la musique qui révolutionna la
musique jazz par son sens de l’improvisation.
Construit de manière non linéaire, « Bird » est un enchevêtrement complexe de flashbacks montrant différentes phases de la vie du musicien pour aboutir à son décès tragique à l’âge
précoce de 34 ans.
On y voit un saxophoniste surdoué bousculant les conventions par ses dons artistiques mais choquant également par sa personnalité fragile marquée par une grande dépendance aux drogues dures et
par des phases dépressives marquées ou il devenait incontrôlable et auto destructeur.
La vie privée tumultueuse de Parker est abordée dans sa relation avec sa femme Chan (Diane Venora) avec qui il aura plusieurs enfants, dont une fille morte en bas âge.
Eastwood nous emporte donc dans le tourbillon un peu fou de la vie d’un surdoué du jazz, avec le rythme frénétique des tournées ou le maitre joua avec Dizzy Gillespie (Samuel E Wright) et Red
Rodney (Michael Zelniker), l’un des rares blancs (et juif) évoluant dans ce monde très cloisonné racialement.
Bien entendu la musique occupe une place prédominante dans le film avec de longues plages instrumentales entrecoupées de crises personnelles ou Parker lutte contre lui-même, ses démons intérieurs
qui le rongent peu à peu.
En conclusion, malgré le respect que j’ai pour Eastwood et pour l‘excellent jeu d‘acteur du toujours triste Whitaker, je suis loin de partager l’engouement pour « Bird ».
Les raisons en sont simples, premièrement je suis complètement hermétique au jazz et parfaitement imperméable aux longs passages musicaux qui peuplent la moitié du film.
Deuxiément, l’histoire n’est guère palpitante, avec un type passant son temps à se débattre dans sa propre violemment dans ses problèmes personnels et à se défoncer.
On tourne rapidement en rond donc ….
Et si à cela vous ajoutez un éclairage particulièrement sombre qui fait que les trois quarts du film se déroulent dans la nuit, vous obtenez un film long, ennuyeux, prétentieux, réservé pour moi
aux amoureux du jazz, de Parker, mais complètement inaccessible au commun des mortels.
Plus jeune, j’admirais beaucoup Eastwood et en découvrant plus en détail son œuvre, cette admiration se fissure quelque peu au gré des déceptions rencontrées.